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Pour notre portefeuille et pour la planète : nationalisation du secteur de l’énergie

Les hivers ont beau avoir été moins rudes en Belgique ces dernières années (les sept dernières années sont les plus chaudes jamais enregistrées dans le monde), se chauffer est synonyme d’angoisse chez de plus en plus de personnes. Avant même l’actuelle explosion des tarifs, pas moins de 20,8% des ménages belges étaient déjà confrontés à la précarité énergétique (1) ! En Wallonie et à Bruxelles, on dépassait même les 25%, les locataires de logements sociaux étant particulièrement touchés. Et aujourd’hui ? Combien de personnes ont des sueurs froides en voyant leurs factures qui doublent ou triplent ? Pour certains, la hausse des prix de l’énergie pourrait dépasser les 3.000 euros par an !
Pas mal de dogmes néolibéraux sont sérieusement malmenés par les crises multiples que nous subissons. C’est le cas des prétendus bénéfices de la libéralisation avec l’actuelle flambée des prix de l’électricité et du gaz. Ne nous avait-on pas garanti que l’ouverture du marché de l’énergie à la concurrence allait bénéficier aux consommateurs et leur offrir une belle opportunité de réduire leurs factures ? Soyons clairs : cette approche n’a jamais été à l’avantage des consommateurs, ni maintenant, ni avant.
Par contre, les actionnaires d’Engie-Electrabel, Luminus & Co n’ont cessé de se frotter les mains. Ils ont encore plus de raisons de le faire aujourd’hui : le service d’études du PTB a calculé qu’Engie-Electrabel réalise 2,6 milliards d’euros de surprofits grâce aux prix élevés de l’énergie. Alors que nous sommes considérés comme de vulgaires vaches à lait (en payant la production d’énergie, les frais de réseau et une multitude de taxes), les grandes entreprises du secteur collectionnent les cadeaux fiscaux et subventions publiques.
Fin du monde et fin du mois, même combat !
Le dimanche 27 février, le PTB organise une manifestation dans les rues de Bruxelles (13h, Gare centrale) sous le slogan « Protégeons les gens, pas les puissants », contre l’explosion des prix de l’énergie et en faveur de la baisse de la TVA sur l’énergie de 21% à 6 %, une revendication portée par le PTB depuis très longtemps. Son application permettrait de soulager quelque peu pas mal de ménages, c’est certain. La TVA est par essence une taxe antisociale, qui ne fait aucune différence entre une mère célibataire qui travaille au salaire minimum et un riche héritier : tout le monde paie la même chose indépendamment du revenu. Il est impossible de rendre plus sociale une taxe antisociale : c’est tout le mécanisme de la TVA qui doit dégager.
Tout le monde s’accorde de plus en plus sur le fait que le véritable problème, ce sont les aléas du marché. L’occasion est à saisir pour mener campagne de manière offensive pour la nationalisation de la totalité du secteur énergétique sous contrôle et gestion démocratiques de la collectivité. Nous ne devons pas perdre de temps à tenter de rester respectable pour l’establishment et les médias dominants : partons de ce qui est nécessaire, pas de ce qui est acceptable sur un plateau télé.
Ce qui est nécessaire, c’est protéger la population de la précarité énergétique en assurant des tarifs planchers et avec des investissements publics pour un plan public d’isolation du bâti, quartier par quartier. Ce qui est nécessaire, c’est assurer une transition énergétique rapide dans le renouvelable et y consacrer les moyens que cela exige. Seule la nationalisation du secteur permet de prendre ces objectifs au sérieux. Ce constat ne doit pas figurer dans les détails d’un texte de Congrès : cela doit être un élément clé d’une campagne offensive pour populariser la nécessité d’un changement de système.
Selon Oxfam, alors que 99% de la population mondiale a vu baisser ses revenus à cause de la pandémie, la fortune des dix hommes les plus riches au monde a plus que doublé pendant les deux premières années de la pandémie, passant de 700 milliards de dollars à 1.500 milliards de dollars (au rythme de 15.000 dollars par seconde). Si ces dix hommes perdaient demain 99,999 % de leur fortune, ils seraient toujours plus riches que 99% de toute l’humanité. Le système qui permet cet état de fait, le capitalisme, doit être renversé pour que la production économique réponde à des impératifs sociaux et environnementaux, sur une base rationnelle et démocratiquement planifiée. C’est ce que nous appelons le socialisme.
1) « L’incapacité pour un ménage d’accéder — dans son logement — à l’énergie qui lui est nécessaire, pour un coût abordable au regard de ses revenus. » définition que donne le Forum Bruxellois de Lutte Contre la Pauvreté