Battons-nous pour plus de salaire, pas pour des miettes !

Après les applaudissements, la gifle

Nos salaires ne pourraient augmenter que de 0,4 % maximum au cours des deux prochaines années ? C’est ce que proposent les patrons. Ils justifient cela en disant que nous traversons la plus grande crise économique depuis la guerre et qu’il serait irresponsable de faire grève pour de meilleurs salaires. Les médias traditionnels marchent à leur suite mais il faut dire qu’ils trouvent toujours qu’une grève est irresponsable.

Par Thomas

Tous sur le même bateau ? Mon oeil !

Les patrons essaient encore de nous faire croire que nous sommes tous sur le même bateau et que nous avons des intérêts similaires. Rien n’est plus faux. Les entreprises du BEL20, les sociétés belges cotées en bourse, ont déjà versé plus de 5 milliards d’euros de dividendes à leurs actionnaires. Ces entreprises font encore de gros bénéfices. Ce n’est pas le résultat du travail des actionnaires, mais celui du personnel qui travaille chaque jour, parfois au risque d’être contaminé. Sans nous, il n’y aurait tout simplement pas de bénéfices !
Le propriétaire de Lidl, par exemple, se paie 1 milliard d’euros chaque année. Cela représente 83 millions d’euros par mois. Pour le personnel belge de Lidl, 0,4 % d’augmentation équivalent à environ 8 euros bruts par mois. C’est pourtant lui qui a gardé les magasins ouverts pendant la crise sanitaire, pas le patron.

Nous travaillons de plus en plus dur. Depuis 1996, nos salaires ont accusé un retard de 12 % vis-à-vis de la croissance de la productivité. De là découle une augmentation de l’épuisement au travail, le coût des burnouts et des maladies étant répercuté sur la collectivité. Pour plus de profits, chaque situation est une opportunité. Pour augmenter les salaires, ce n’est jamais le bon moment.

Il nous faut un plan d’action

Comment faire en sorte d’être récompensés pour notre travail ? Que les profits que nous produisons finissent aussi dans nos poches ? Cette question, nous l’avons souvent posée, avec parfois plus de détermination qu’à d’autres. La lutte a permis d’aller plus loin : en 2019, la norme salariale a été portée de 0,8 % à 1,1 % après une grève. Seulement menacer d’entrer en action ou mener des actions symboliques n’impressionne guère la FEB et les autres organisations patronales.

Les furieuses réactions patronales à l’annonce de la journée de grève nationale du 29 mars illustrent que nos grèves leur font mal. Nos salaires sont présentés comme un « coût », mais les jours de grève, nous entendons toujours dire combien l’action syndicale leur « coûte ». Implicitement, ils reconnaissent ainsi que c’est nous qui produisons les richesses. Depuis la crise sanitaire, c’est d’ailleurs plus évident pour un plus grand nombre de gens.

Les journées d’action de février ont démontré l’étendue du mécontentement à l’égard de la norme salariale. La grève du 29 mars a été préparée avec une excellente « Gazette des salaires ». Informer les collègues est essentiel, il est d’ailleurs préférable de le faire collectivement lors des réunions du personnel et d’assemblées interprofessionnelles. C’est l’occasion idéale d’y discuter et d’y voter les revendications et les prochaines étapes de la lutte. Car une journée de grève ne suffira peut-être pas à obliger les patrons à faire des concessions. Avec un mouvement déterminé qui dispose d’une stratégie claire, nous pouvons vaincre.

Lutter pour une alternative

La colère est grande. A la hauteur de l’arrogance patronale. Sans combat et sans alternative, le mécontentement se transformera en cynisme, ce sur quoi la droite et l’extrême droite peuvent se régaler. Un plan d’action visant à augmenter tous les salaires et à mettre fin aux salaires de misère inférieurs à 14 euros brut de l’heure est nécessaire. Si nous nous battons, nous pouvons gagner. Si nous ne faisons rien, nous avons déjà perdu.

Dans le système capitaliste, les patrons essayeront toujours de reprendre d’une main ce qu’ils ont dû concéder de l’autre. De Tijd prévient déjà : « augmenter les salaires aujourd’hui, c’est contribuer à organiser les licenciements de demain. » Nous connaissons déjà la meilleure manière de riposter : la nationalisation sous contrôle des travailleuses et des travailleurs des entreprises qui ferment ou procèdent à des licenciements collectifs.

Dans le bras de fer entre travail et capital qui s’engage sur fond de crise économique, sanitaire et écologique, nous devons nous armer d’un programme global de transformation socialiste de la société. Ce sont les travailleuses et les travailleurs qui font tourner le monde et sont la source des richesses produites. La seule manière de sortir de l’impasse capitaliste est qu’ils se saisissent des leviers principaux de l’économie et organisent démocratiquement le fonctionnement de ces secteurs clé de la production selon une planification démocratique respectueuse de l’environnement.

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