GSK : les travailleurs se mobilisent face aux menaces de délocalisation et de suppression d’emploi

Ce mardi 2 mars 2021, le personnel de GSK s’est mit en grève à Wavre et à Rixensart. A l’origine de cela, une série d’offensives de la part de la direction : gestion des CDD, utilisation illégale de caméra, préparation de la délocalisation d’une partie de la production et enfin l’Accord interprofessionnel (AIP). La FGTB a appelé à des assemblées sur les deux principaux sites et le débrayage a suivi la première assemblée.

Cette grève fait suite à une semaine de grève dans un des bâtiments concernant leurs collègues qui multiplient les CDD sans perspectives d’obtenir une CDI. Les CDD se suivent, obligeant les collègues en CDI à former en permanence des nouveaux. 17 % des ouvriers de GSK sont embauchés sous ce type de contrat précaire. Depuis l’annonce de restructuration il y a un an, la direction avait annoncé qu’elle bloquerait les offres de CDI, en particulier pour le personnel logistique, indépendamment des besoins dans les équipes. La solidarité s’est rapidement étendue dans les autres bâtiments et a permis de préparer le personnel à se mobiliser.

Un autre point qui fâche, c’est l’utilisation abusive de caméra. Plus de 1000 sont déjà utilisées. Il y a quelques semaines, des chefs ont utilisés des lunettes-caméra au mépris des lois et du règlement de travail, sans dire si les images sont enregistrées ni préciser qui les regarde.

Fin février, GSK a aussi annoncé qu’elle envisageait de délocaliser la production du vaccin contre l’hépatite B vers Singapour. Une étude est aussi en court pour délocaliser l’animalerie en Italie, mettant de fait à l’arrêt les études précliniques sur les sites belges. Sur les 3 dernières années, 6 vaccins ont déjà été délocalisés. GSK réplique en évoquant 600 millions d’investissements sur les sites belges mais cela permet juste d’entretenir les bâtiments. GSK entend même développer la robotisation, le matériel à usage unique (du matériel jeté après usage, ne nécessitant plus de nettoyage, de stérilisation, de maintenance…) et envisage d’étendre l’externalisation.

Le risque d’un deuxième plan Renault dans les années à venir plane au dessus du personnel. Cette première action a permis d’illustrer le potentiel. Mais face à une hiérarchie obstinée, cela ne sera pas suffisant. Une bonne stratégie doit permettre d’unifier des couches plus larges de travailleurs. Chaque assemblée devrait évaluer l’évolution des négociations avec la direction et organiser un plan de bataille crescendo : grève de 24h une semaine, 48h la suivante, 72h après,… La solidarité pourrait aussi s’étendre à d’autres entreprises en restructuration comme Sodexo (qui est implanté sur les sites GSK belges) qui a connu une restructuration récemment ou Pfizer-Zaventem qui a licencié il y a quelques jours 15 % de son personnel.

Le PSL appelle à la nationalisation de GSK sous contrôle et gestion démocratiques de la collectivité, sans rachat ni indemnités. Cela est nécessaire non seulement pour sauver l’emploi, mais aussi pour orienter la production selon les besoins de la population et non en fonction de la soif de profits.

Author

0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop