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Luttes étudiantes au Québec contre l’augmentation des frais de scolarité
Dernièrement, le gouvernement Charest a décidé d’augmenter les frais de scolarité au Québec. Une grève générale illimitée et des levées de cours ont été décrétées par des associations représentant des milliers d’étudiants. Fin mars, plus de 300.000 étudiants (environ les deux tiers des étudiants) étaient impliqués dans cette lutte historique, qui se poursuivait encore au moment d’écrire ces lignes.
Par Stéphanie (Liège)
Le gouvernement se justifie en défendant que les étudiants des universités doivent ‘‘contribuer’’ à la relance du financement de l’éducation. Pour ce faire, le projet gouvernemental vise à faire passer les droits d’inscriptions à 3.793 dollars par an. Avec les autres frais (administration,…), la facture étudiante totale avoisinerait les 4.700 dollars en 2016. Cette nouvelle attaque s’ajoute à l’augmentation du minerval de 2007, qui l’avait fait passer de 1.668 à 2.168 dollars.
Le 10 novembre 2011, une manifestation avait déjà réuni 30.000 personnes dans les rues de Montréal. Ensuite, le 13 février, l’Association des chercheuses et chercheurs étudiants en sociologie de l’Université Laval sont partis en grève. Dès le lendemain, le mouvement s’est propagé à d’autres lieux. Fin février, plus de 60.000 étudiants étaient en grève, cette pression de la base forçant alors la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) à appeler leurs adhérents à entrer en grève générale, moyen de lutte privilégié pour faire reculer le gouvernement.
Le gouvernement, craignant notamment l’extension du mouvement à d’autres secteurs, a tout tenté pour faire taire la protestation étudiante, entre autres à coups de gaz lacrymogènes et de bombes assourdissantes contre des rassemblements étudiants calmes et pacifiques. Mais les étudiants ont su poursuivre leur lutte avec combativité et dynamisme. Ainsi, à Montréal, des manifestations et diverses actions ont eu lieu tous les jours. Le grand défi auquel les étudiants font actuellement face est d’élargir la lutte et d’éviter l’essoufflement et l’isolement. Lors d’une lutte précédente, en 2005, c’est cette situation qui avait ouvert la voie à la conclusion d’un compromis pourri entre le gouvernement et les directions corporatistes de la FECQ et de la FEUQ.
L’actuelle hausse des frais s’inscrit dans le cadre de l’agenda d’austérité global du gouvernement, et il est bien plus évident aujourd’hui de défendre que cette grève générale étudiante concerne tous les travailleurs et leurs familles, et exige leur implication. Le 22 mars s’est déroulée une manifestation nationale à Montréal qui a réuni 200.000 personnes, une excellente occasion de rassembler tous ceux qui refusent la logique qui vise à faire payer la crise aux travailleurs et à leurs familles. Plusieurs syndicats ont déjà manifesté leur soutien aux grévistes, et il faut aller plus loin dans cette voie.
Nos camarades d’Alternative Socialiste (section du CIO au Québec) se sont dès le début très fortement impliqués dans l’organisation du mouvement tout en défendant des revendications propres telles que la gratuité scolaire à tous niveaux, l’abolition des privilèges des administrations, la démocratisation de la gestion de l’enseignement par l’implication active des étudiants et du personnel,… Concernant le risque d’isolement du mouvement, nos camarades appellent à développer l’unité de toutes les luttes sociales à travers l’organisation d’une journée de grève générale nationale des étudiants, travailleurs, chômeurs et retraités.