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AIP. Sans notre travail, leur capital ne vaut pas un balle !

Organisons la lutte pour une augmentation des salaires conséquente !
0,4 %. Voilà l’augmentation maximale des salaires pour les deux prochaines années selon le Conseil central de l’économie. Pour les patrons, c’est même de trop. Pas question de toucher aux dividendes de leurs actionnaires. Briser la norme salariale signifie de balayer la loi sur les salaires. De véritables augmentations de salaire et un salaire minimum d’au moins 14 euros de l’heure : voilà ce qu’il nous faut.
Un meilleur pouvoir d’achat
La loi de 1996 sur les salaires impose une norme salariale obligatoire et détermine la manière dont le Conseil central de l’économie calcule son estimation de la norme salariale. Ce calcul et le caractère obligatoire de la norme salariale posent de nombreux problèmes. La loi a été encore empirée par le gouvernement Michel alors qu’elle a dès ses origines été écrite en faveur des patrons. Tout est facile pour eux : ils fixent les règles eux-mêmes, y compris les manières de tricher, et considèrent la moindre critique comme sortant de la légalité ! Cette loi est un obstacle pour que les travailleuses et les travailleurs disposent d’un revenu décent ? Alors elle doit disparaître.
Tous les organismes et autorités financières, jusqu’aux libéraux les plus intransigeants, reconnaissent que le modèle austéritaire doit être abandonné, au moins temporairement. Mais les patrons veulent se garder les moyens supplémentaires pour eux-mêmes et leurs actionnaires. Qu’est-ce qui stimulerait le mieux l’économie : des bénéfices supplémentaires planqués dans les paradis fiscaux ou un meilleur pouvoir d’achat qui entraînerait directement une augmentation des dépenses dans l’Horeca dès la réouverture ? Les patrons instrumentalisent la situation des secteurs en difficulté mais le patron de Belfius a récemment affirmé que la fermeture de cafés et de restaurants ne posent pas de problèmes ! Les banques ont été sauvées par des fonds publics en 2008, mais elles sont les premières à tordre le cou aux petits indépendants qui peinent à garder la tête hors de l’eau. Non n’avons aucune leçon de solidarité à recevoir du patronat. Par contre, des augmentations de salaires conséquentes soutiendraient le pouvoir d’achat et donc les dépenses dans les secteurs en difficulté.
Les dix hommes les plus riches du monde ont vu leur richesse combinée augmenter de 500 milliards de dollars pendant la pandémie. En revanche, de nombreux travailleurs et travailleuses exerçant des professions essentielles telles que les soins, le nettoyage, la distribution ou le transport gagnent moins de 14 euros de l’heure. Ils et elles se sont tués à la tâche pour des salaires de misère pendant la pandémie. Le manque de moyens pour les soins, l’enseignement et les autres services publics entraîne des conséquences graves. Pendant ce temps, de plus en plus de gens ne suivent plus et tombent malades. La réaction des patrons est de s’en prendre aux malades plutôt qu’aux conditions qui les rendent malades. Maintenant qu’un espace s’ouvre pour des investissements publics, il faut aller prendre l’argent là où il se trouve : auprès des super riches et des gros actionnaires. Ces fonds doivent être consacrés à ce dont nous avons besoin : de sérieuses augmentations de salaire, l’augmentation du salaire minimum à au moins 14 € de l’heure ou 2.300 € par mois, des conditions de travail viables et un programme d’investissement public massif dans les services publics tels que les soins, la garde d’enfants, l’enseignement, les transports publics, les logements sociaux,…
Organisons la lutte !
Le directeur général de la FEB, Timmermans, a déclaré que si les syndicats ne sont pas d’accord avec la norme de 0,4%, ils devraient sonder le gouvernement pour qu’il modifie la loi sur les salaires. Suivons cette recommandation ! Non pas avec du lobbying et des demandes prudentes, mais en organisant le mouvement ouvrier pour briser la norme salariale et la loi sur les salaires de 1996. Nous ne serons écoutés que si nous construisons un rapport de forces.
Il est possible de nous organiser. Nous n’allons quand même pas être les derniers à faire entendre la résistance sociale en ces temps de mesures sanitaires ?
La journée d’action du 12 février est une bonne première action de sensibilisation sur laquelle peut s’appuyer le front syndical commun. La CSC a déjà annoncé la date du 25 février. Les assemblées du personnel organisées en ligne pendant cette pandémie ont souvent eu plus de participants qu’auparavant. Les syndicats peuvent organiser des concentrations militantes en ligne avec des discussions sur le programme dont nous avons besoin dans cette crise, suivies d’assemblées du personnel dans le plus grand nombre d’entreprises possible pour expliquer et concrétiser notre plate-forme de revendications. Impossible ? En Grande-Bretagne, le syndicat de l’éducation a organisé une réunion Zoom à laquelle ont assisté plus de 400.000 personnes, après quoi le Premier ministre Boris Johnson a été contraint de maintenir les écoles closes pour assurer la sécurité du personnel et des jeunes.
Il est possible de faire entendre sa voix, même avec les mesures sanitaires actuelles. Si nous sommes autorisés à nous réunir pour travailler, alors nous devons également l’être pour interrompre le travail et nous organiser. La plus grande force du mouvement ouvrier, c’est son nombre. Pourquoi ne pas mobiliser vers une nouvelle journée d’action avec des arrêts de travail dans quelques milliers d’entreprises et des actions dans le respect des règles sanitaires, avec masques et distanciation sociale, dans une cour ou devant l’entrée de l’entreprise, combinées par exemple à une vidéo et le partage de photos des actions via les réseaux sociaux ?
Si nous nous battons, nous pouvons gagner
Les travailleuses et travailleurs de la santé ont montré que la lutte paie. Depuis des décennies, ils et elles sont descendus dans les rues pour réclamer plus de personnel, un meilleur salaire et des soins de qualité. Ces mobilisations n’ont souvent pas eu l’effet souhaité, mais ont contribué à la construction d’un rapport de force. Mais, depuis le début de la pandémie, le collectif d’action militant La Santé en Lutte a organisé plusieurs actions, dont celle, bien connue, où le personnel soignant a tourné le dos à la première ministre Sophie Wilmès. Ces actions et le large soutien au personnel soignant ont imposé des concessions pour un montant de 2 milliards d’euros.
La semaine dernière, l’Université de Gand a annoncé un accord de principe pour une augmentation du salaire minimum à 14 euros de l’heure pour son personnel, à la suite d’une longue campagne menée par le personnel et les étudiants, notamment des actions à l’occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes du 8 mars. La lutte paie !
Une campagne et des actions sérieuses cherchant l’implication maximale des collègues peuvent nous permettre de construire le rapport de force qui nous permettra d’être écoutés. Et si les patrons font ensuite la sourde oreille, cela aura permis de servir d’élan pour de nouvelles mobilisations. Mais tant que nous restons au sein du capitalisme, chaque concession est temporaire. Les patrons essaieront toujours de reprendre ce que nous arrachons en luttant. La réaction face à la pandémie, à la crise climatique et à la crise économique démontre une chose : ce système ne fonctionne pas dans notre intérêt. Le PSL/LSP défend une transformation socialiste de la société : un système où les travailleuses et travailleurs non seulement feront tout fonctionner, mais où ils décideront également de la manière dont cela s’effectue grâce à une planification démocratique pour satisfaire nos besoins.