Non aux licenciements. Nationalisation des entreprises qui jettent du personnel à la rue

Aujourd’hui, c’est le secteur de l’aéronautique qui domine l’actualité au niveau des pertes d’emploi. Mais plusieurs prévisions estiment que jusqu’à 250.000 personnes pourraient peut-être perdre leur emploi à la suite de cette crise économique qui couvait depuis longtemps et qui a été déclenchée par la crise sanitaire. La période de troubles économiques dans laquelle nous sommes entrés ne peut être comparée qu’à celle qui a suivi le crash de 1929. Les ‘‘tsunamis sociaux’’ vont donc se suivre et la riposte des travailleuses et travailleurs ne peut attendre.

Interdire les licenciements ?

Le PS propose d’interdire les licenciements jusqu’au 31 octobre 2020. La députée fédérale Ludivine De Donder défendait ainsi la mesure sur RTL-TVI : ‘‘Est-ce que c’est irréaliste? Je ne pense pas car quand un travailleur est mis au chômage temporaire, ça ne coûte absolument rien à l’employeur car l’indemnité est prise en charge par la sécurité sociale. L’idée, c’est de laisser aux entreprises quelques mois pour évaluer l’impact de la reprise économique.’’ Plusieurs problèmes se posent cependant.

Premièrement, la sécurité sociale a été pillée ces dernières décennies notamment à travers de toutes sortes d’exonérations de cotisations patronales. Ce n’est pas la première fois que le PS nous sort cette formule magique qui consiste à utiliser la sécurité sociale pour offrir un matelas aux patrons. Les caisses de la sécurité sociale sont faméliques : il faut de toute urgence renforcer le financement de la sécu. Et ça, on n’y parviendra pas sans que cela ne coûte ‘‘absolument rien à l’employeur’’. Ensuite, cette mesure serait temporaire en attendant ‘‘que les affaires reprennent’’. Dire que la crise économique sera finie dans quelques mois revient à espérer que le changement climatique passera avec l’hiver ! Mais l’idée est peut-être de rassurer le mouvement ouvrier pour éviter qu’il ne riposte trop fortement.

Par le passé, des propositions d’interdiction des licenciements plus ambitieuses avaient été développées, notamment de la part du PTB concernant les ‘‘licenciements boursiers’’ d’entreprises toujours bénéficiaires. Mais comment faire accepter une telle loi au Parlement ? Et comment empêcher les entreprises de délocaliser si une telle loi voyait effectivement le jour ?

Ne laisser aucun travailleur sur le carreau

Notre point de départ doit être de défendre chaque travailleuse et chaque travailleur, qu’elle ou il soit menacé de licenciement dans une entreprise qui réalise des bénéfices ou pas. Le PSL défend donc la nationalisation, sans rachat ni indemnité, sous contrôle et gestion des travailleurs de chaque entreprise qui menace de délocaliser ou de procéder à des licenciements collectifs. La crise sanitaire a démontré que les manques à pourvoir sont légion dans cette société, les entreprises ainsi saisies pourraient voir leur production réorientée pour satisfaire les nécessités sociales. Et qui est mieux à même de le faire que le personnel lui-même ? Nous n’avons que faire des managers qui gèrent les entreprises publiques comme des privées. Ce sont les travailleurs qui produisent les richesses, à eux de décider !

Evidemment, une proposition pareille, ça fait hurler du côté patronal. Ils ont hurlé aussi quand le mouvement ouvrier rêvait de congés payés par exemple. Mais ces congés payés, nous les avons arrachés. Pas en le demandant. Ni en cherchant à ce que cela ne coûte ‘‘absolument rien à l’employeur’’. Ces congés payés, nous les avons obtenus par la lutte concrète sur le terrain, en recourant à l’arme de la grève et à la mobilisation de masse. Rien ne justifie de s’y prendre autrement aujourd’hui.

Il ne suffira pas d’organiser une promenade à Bruxelles pour défendre nos emplois et nos perspectives de vie. La solidarité ne manquera pas envers les travailleuses et travailleurs menacés. Mais il faudra mobiliser cette solidarité avec des journées d’action et un véritable plan d’action pour construire un puissant rapport de forces, avec des mobilisations provinciales et sectorielles successives et avec des grèves qui aboutissent à une grève générale et, si nécessaire, à plusieurs grèves générales. Nous devons en discuter dès aujourd’hui et discuter des méthodes d’action du mouvement ouvrier qui ont fait leurs preuves, comme la création de

comité de grève et de comités d’action commun à plusieurs entreprises, l’occupation des entreprises et l’utilisation du matériel (bulldozers, autobus, grue,…) pour défendre le mouvement contre la répression policière.

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