Grève générale des services publics : Rapport et photos de Bruxelles

Par des militants du PSL-Bruxelles

Piquets de Grève à la SNCB et la Stib

  Tant le mercredi soir que le jeudi matin, le piquet a eu peu de travail à la Gare de Bruxelles Midi et de Bruxelles Nord. A l’exception de quelques agents de sécurité et de quelques employés des consultants, presque personne ne s’est présenté. Parmi les personnes présentes, on était convaincu que cela n’était qu’un début et que, certainement en Wallonie, d’autres actions seront menées ces prochains jours.

Il était nécessaire de rapidement réagir, sur ça tout le monde était d’accord. La volonté de partir en action, y compris par des grèves, et cette fois-ci pas pour rentrer sagement au boulot par après, vit depuis longtemps chez le personnel de la SNCB. D’où le succès dès que la direction syndicale a donné son feu vert. Celle-ci a été prise de vitesse par la base.

Il y en avaient pourtant au piquet qui n’étaient pas entièrement à l’aise. Une grève décrétée d’en haut, sans discussion préliminaire, est simplement plus facile à arrêter, sans consultation de la base, qu’une décidée après un vote démocratique à la base.

Les déclarations de Marc Leemans de la CSC sur la VRT, après la réunion avec le gouvernement le mercredi, selon lesquelles le gouvernement a montré sa volonté de concerter, a sonné pour beaucoup comme un avertissement.

Cette fois-ci, au piquet on demandait explicitement le tract de Libre Parcours, journal d’action de militants de base combatifs et critiques des transport public. Il était beaucoup question de l’instauration de contacts directs entre les cheminots flamands et francophones et de la nécessité d’une alternative politique pour les travailleurs, non seulement pour remplacer le SP.a, mais aussi le PS.

La grève a été également été très bien suivie à la Stib. Quasi personne n’a été travailler et donc aucun métro, tram ou bus n’a pu rouler.


 

Blocage des sorties du ring à Drogenbos & Delta

Une bonne centaine de syndicalistes était présent à 7h pour bloquer l’accès de la capitale à Drogenbos et autant à Delta. L’action a été menée par la CGSP Bruxelles rassemblant des militants des administrations régionales et locales, des CPAS, des hôpitaux publics, des enseignants, des travailleurs de Bruxelles-Propreté et de la Stib. La journée de grève à Bruxelles-Propreté a en très grande partie empêché la récolte des poubelles. L’atmosphère était combative, mais le sentiment était présent qu’une grève a besoin de plus de temps pour être réussie dans plusieurs secteurs que trois jours seulement. A part quelques exceptions, ce qui était remarquable aux piquets c’était le soutien d’un nombre d’automobilistes à la journée d’action malgré le fait qu’ils ont été longtemps bloqués. Le sentiment que tous sont attaqué par le plan pension est perceptible. Les blocages ont duré jusqu’aux environs de 10h45.


Concentration à la tour des pensions

Également dans la matinée s’est déroulée une concentration à la Tour des pensions. Heureusement, cela a été rejoint par une délégation nombreuse de pilotes. Ils contribuent depuis des années à une caisse supplémentaire qui rend possible la retraite anticipée à 55 ans, à hauteur de 10 % de leur salaire. Selon le PSL, cela n’est pas un luxe pour un boulot qui exige une concentration de 100%. Si le gouvernement ne change pas ses propositions, il se saisira de cette caisse. On se fâcherait pour moins que cela.

Les militants Setca-non-marchand, bien que n’étant pas officiellement en grève, sont venus exprimer leur solidarité et distribuer de la soupe ”sans balles” ont-ils souligné. Leurs homologues de la centrale générale, qui étaient dans la rue pour les ateliers protégés il y a quelques semaines, participaient également.

Des militants de l’enseignement et des anciens hôpitaux du CPAS se sont plaints. Impossible, disent-ils, en trois jours de temps, de mobiliser notre personnel. Nous n’avions même pas un tract, au mieux, un email a fait le tour, disent-ils. ”Comment atteindre en 3 jours de temps les 3500 membres du personnel à notre hôpital, normalement il nous faut deux semaines”.

”Chez nous c’est la distribution des bulletins”, nous signalaient quelques enseignants en grève. Dans les deux cas, il s’agissait surtout d’une grève de militants et de délégués.

La grève a été sans aucun doute une première étape réussie. Il aurait été mieux de la déclarer d’abord dans certains secteurs et d’organiser dans d’autres des arrêts de travail afin d’informer et de voter formellement sur une date grève dans le courant de début janvier pour que les secteurs dans lesquels plus de trois jours est requis pour organiser une grève, puissent s’accrocher au mouvement.

Peut-être il faut en tirer des leçons à l’approche de la grève générale du 30 janvier et cette fois-ci la préparer soigneusement. A la tour de pension, on n’a plus mentionné cette journée de  grève, mais le tract du PSL était accepté avec enthousiasme, précisément à cause de la référence dans le titre à cette importante journée. Ensuite trois cars de syndicalistes se sont rendus chez Van Quikenborne.


Les pompiers arrosent la rue du cabinet de Van Quikenborne et le siège de Suez

Les pompiers bruxellois ont également marqué cette journée de grève. Départs à la retraite retardés, pensions réduites, ils ont manifesté leur colère avec leurs camions et puis à coup de lances à incendie place du Trône. Ils ont d’abord arrosé abondamment de mousse la rue du cabinet de Van Quickenborne puis ils s’en sont pris au siège de Suez-Tractebel.

Bruxelles est la seule ville ou tous les pompiers sont professionels. Avec 970 pompiers actuellement à Bruxelles, les hommes du feu souffrent d’un manque d’effectif. Voici un exemple concret de l’impact du plan pension du gouvernement Di Rupo:

Actuellement, pour un Pompier de barème D153, pour une entrée en service à 20 ans et un départ en pension à 60, il gagne 2737 euros bruts par mois de pension, 2737 euros également s’il est entré à 25 ans et 2658 euros bruts par mois s’il est entré à 30 ans. Avec la proposition de Van Quickenborne, le premier aura une pension de 2558 euros bruts par mois et partira à 62 ans, le second aura une pension de 2220 euros bruts par mois et le troisième une pension de 1920 euros bruts, toujours en partant en pension à 62 ans.


Action de la CNE devant le siège du PS

  Plus tard ce jeudi, nous sommes allés avec quelques centaines de membres de la CNE francophone au siège principal du PS, pour protester contre les politiques libérales que le parti mène au gouvernement.

Le porte-parole a souligné que de nombreux membres CSC ont voté pour le PS, en espérant voter pour un parti de gauche. Les insignes PS à l’entrée ont été remplacés par des lettres bleues et une grande banderole bleue a été fixé à la façade. Des affichettes annonçaient ”je Lutte des Classes”, une allusion à la doctrine officielle que le PS a depuis longtemps oubliée, et "Le capital s’enfonce, mais pas nous”.

Pendant un moment une vingtaine de policiers antiémeute a tenté de chasser les manifestants. Apparemment, ils ont pensé qu’ils y arriveraient sans problèmes et sans résistance. Vraisemblablement, il a fallu un appel de la part du PS pour faire reculer les agents. Une confrontation entre le syndicat et la police à la porte du PS, cela allait probablement trop loin pour ce parti.

Entretemps le groupe n’était plus composé seulement de militants CSC, quelques collègues de la FGTB les avaient rejoints sous de vifs applaudissements. Finalement, une délégation de cinq militants a été reçue, mais après quelques minutes, elle se retrouvait à nouveau dans la rue, sans résultat. Les travailleurs n’ont plus de représentation politique.

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