Your cart is currently empty!
L’inondation catastrophique était prévisible mais cela ne mènera à aucune autre politique
Les inondations de la semaine passée avaient été prédites par tous les spécialistes. Sur ce plan, des pas ont effectivement été fait. Maintenant, la prochaine étape, c’est d’arriver à les empêcher. Et ça, c’est une autre paire de manche, car visiblement les politiciens traditionnels ne vont pas dans cette direction. Au contraire, on nous demande d’apprendre à vivre avec les inondations.
Les problèmes ne sont pas nouveaux, a fortiori dans le bassin de la Dendre où la population à déjà dû faire face aux inondations. C’est également le cas pour Gramont ou Ninove qui ont vécu les plus grosses intempéries. Plusieurs inondations ont eu lieu ces dernières années et rien n’a été fait. Le plus édifiant est que, maintenant, nous pouvons prévoir où se trouvent les problèmes. Dès vendredi, les médias ont donné un listing assez correct des terres inondées.
Pourquoi aucune mesure n’a été prise pour éviter les inondations ? Cela serait pourtant largement possible moyennant un certain nombre de mesures. Les principales sont une cartographie claire des terres inondables (actuellement, il y a un certain nombre d’anciennes zones classées inondables sur lesquelles on a bâtis) et une meilleure gestion de l’évacuation de l’eau de pluie, ce dernier point étant en rapport direct avec un système d’égouts de qualité, et partout.
L’environnement et la politique de l’eau en Flandre sont un exemple de ce que signifie le néolibéralisme. Ainsi, Aquafin a été crée pour améliorer la purification de l’eau et des égouts. Le gouvernement y a plutôt vu des opportunités économiques et s’est donc associé à des investisseurs privés. Le gouvernement flamand possède encore 51% des actions d’Aquafin via le « Vlaams milieu holding ».
Cette société est une vraie vache à lait pour les spéculateurs. L’année dernière, 11,1 millions d’euros ont été donnés aux actionnaires. Cet argent leur a été donné en partie pour qu’ils protègent la population contre les inondations…
Les égouts sont négligés depuis plusieurs années et il n’y a aucune planification publique visant à organiser la récolte des eaux de pluies chez les particuliers. Actuellement, c’est laissé aux initiatives privées et donc à ceux ayant les moyens et l’envie d’investir.
Cela va de paire avec une politique de l’aménagement du territoire cohérente et responsable, les chantiers sur des zones inondables ont été très rentables pour les entreprises de construction. La communauté en paiera le prix en s’adressant de nouveau au fond des catastrophes.
Le ministre Schauvliege (CD&V) s’est fait remarqué par son attitude bien peu compatissante. « Nous devons apprendre à vivre avec les inondations », a-t-elle déclaré sur les chaines de télévision. Il n’est pas du tout question d’adopter une approche méthodique. La seule chose importante est de sauver les profits immédiats. Pourtant, cette catastrophe montre bien qu’une meilleure approche est nécessaire, une approche où la zone des terres inondables serait élargies, où les politiques en matière d’égouts et de récolte des eaux de pluie serait mieux pensées et mieux financées. Le tout couplé a une politique d’aménagement du territoire qui ne soit pas dictée par les barons du bêton. Enfin, il est primordial d’entretenir les rivières, notamment en évacuant le limon (ce qui n’avait pas été fait dans la Dendre).
Si la politique menée ne change pas d’un iota par rapport aux dernières années, on peut s’attendre à ce que de nouvelles inondations surviennent à moyen voir à court terme. Le prince Philippe peut garder ses bottes à portée de main, il pourra encore les utiliser. Les victimes de cette catastrophes n’ont toutefois pas besoin de la compassion princière, ce dont ils ont besoin, c’est d’un changement radical de politique. Une approche méthodique dans laquelle la population à son mot à dire et où la protection de celle-ci est le point central, une politique s’opposant frontalement au système actuel dans lequel les bénéfices sont le seul objectif.