Notre lutte est internationale, notre organisation l’est aussi

‘‘C’est bien vrai tout ce que vous dites, je le sais moi, mais les gens ne s’en rendent pas compte.’’ Combien de fois n’avons-nous pas entendu cette phrase en distribuant nos tracts ? En proposant notre journal ? Souvent, la phrase qui suit directement est la suivante : ‘‘Qu’est-ce qu’on peut bien y faire ?’’ De plus en plus de personnes rejettent ce système d’oppression et d’exploitation. Mais la plupart d’entre eux se sentent isolés et impuissants. ‘‘Diviser pour régner’’ préconisait Machiavel à son époque. Depuis lors, son conseil est devenu une science très élaborée.

Par Nicolas Croes

La force de la classe dominante repose sur son capital et son contrôle des moyens de production et d’échange. La nôtre réside dans notre nombre et notre force collective. Semer la discorde et monter les diverses couches de la majorité sociale (jeunes, travailleurs avec ou sans emploi, d’origine migrante ou non,…) est une pratique éprouvée. Ce n’est d’ailleurs aucunement un hasard si les plus farouches partisans de l’austérité sont également les premiers à instrumentaliser le racisme ou le sexisme. Il leur est aussi nécessaire de désamorcer au maximum la résistance sociale, notamment en distillant l’impression que nous sommes chacun isolés face à une gigantesque et invincible machine de destruction sociale. Le meilleur antidote à tout cela, c’est la solidarité active.

Promouvoir et organiser cette solidarité active est au cœur du travail politique du PSL, en Belgique comme ailleurs. Contre l’implacable logique des multinationales capitalistes, être organisé sur l’arène internationale est de première importance. Cette idée, présente dès les premiers pas du mouvement ouvrier organisé au 19ème siècle, a été mise sous pression par certaines défaites du mouvement ouvrier. Pensons au soutien de la social-démocratie pour la Première Guerre mondiale ou encore à la contre-révolution stalinienne en Union soviétique. Mais, aujourd’hui encore, le capitalisme est organisé au niveau international, notre riposte doit l’être également.

C’est pourquoi nous sommes membres d’un parti mondial présent dans plus d’une quarantaine de pays, le Comité pour une Internationale Ouvrière, qui existe depuis 1974 et défend inlassablement depuis lors la nécessité de renverser le capitalisme afin de libérer l’extraordinaire potentiel de l’Humanité dans une société égalitaire et démocratique. Une attitude volontaire qui se retrouve également sur le terrain.

Rapprochement d’Izquierda Revolucionaria

Aux États-Unis, le mot ‘‘socialisme’’ fut un tabou des décennies durant. Mais le fait que Socialist Alternative soit parvenu à mobiliser 40.000 personnes aux États-Unis en 24 heures pour manifester contre Trump a illustré le potentiel d’une approche audacieuse et combative alors qu’une bonne partie de la gauche américaine cédait au défaitisme.

Dans l’État espagnol, deux millions d’étudiants ont participé à une grève étudiante le 26 octobre dernier visant à riposter contre de nouvelles attaques antisociales dans le secteur de l’enseignement. 200.000 étudiants ont manifesté dans des dizaines de villes à travers le pays. L’appel à l’action avait été lancé par un syndicat étudiant politiquement dirigé par Izquierda Revolucionaria. Cette organisation, qui avait quitté notre internationale il y a 24 ans, collabore actuellement étroitement avec notre internationale et discute en vue de la rejoindre à nouveau. Parmi les nombreux éléments qui ont conduit à ce rapprochement, les camarades d’Izquierda Revolucionaria ont expliqué avoir été très favorablement impressionnés par le travail de nos camarades aux États-Unis et en Irlande, qui sont parvenus à faire un excellent travail de masse à partir d’un nombre restreint de membres.

Ces très récentes réussites réalisées par nos camarades (et nous pourrions en mentionner d’autres), de même que l’attraction que notre internationale exerce sur des groupes de militants à la taille et à l’importance appréciables dans l’État espagnol ou au Brésil ne tombent pas du ciel. Cela résulte de l’évolution des conditions objectives dans la société et des opportunités que cela ouvre pour les révolutionnaires, mais aussi, et c’est ce point qui est essentiel, de la manière dont ces derniers peuvent les saisir pour faire avancer la lutte des travailleurs et démontrer dans la pratique le programme, la stratégie et les tactiques nécessaires pour obtenir des victoires et se diriger vers la fin de l’exploitation capitaliste.

Comme l’explique le pionnier du trotskysme américain James Cannon dans son livre ‘‘L’histoire du trotskysme américain’’ : ‘‘Ce n’est pas seulement ce que vous faites qui est décisif, mais quand vous le faites, si vous le faites au bon moment. Les tactiques d’un parti révolutionnaire lui sont imposées par des facteurs politiques et économiques qui échappent à son contrôle. Le rôle d’une direction politique est de comprendre ce qui est possible et nécessaire dans une situation donnée et ce qui n’est ni possible, ni nécessaire.’’

Nous sommes confiants dans le fait que si le 20e siècle fut celui des luttes révolutionnaires, le 21e siècle sera celui des victoires révolutionnaires. Toute l’expérience du Comité pour une Internationale Ouvrière est orientée vers ce but.

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