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Avec les femmes sans-papiers, luttons tous ensemble contre le sexisme, le racisme et l'austérité!
De nombreux gouvernements européens ont procédé, ces dernières semaines, au durcissement de leurs politiques d’asile, avec un renforcement accru des contrôles aux frontières. Les autorités européennes sont prêtes à revoir les règles de libre circulation dans l’espace Schengen, alors que pour appliquer l’austérité, là, les traités européens sont respectés à la lettre. Ces fermetures et contrôles des frontières s’accompagnent d’une criminalisation des demandeurs d’asile et d’un accroissement de la répression à leur égard.
Tract du PSL distribué à la manifestation des femmes sans-papiers de ce dimanche 6 mars
Ce ne sont pas les migrants qui mettent sous pression notre sécurité sociale, mais le gouvernement actuel et l’ensemble des gouvernements précédents depuis les années 1980. L’argent retiré de la sécurité sociale n’a pas été réinjecté pour accueillir les nouveaux arrivants, mais déplacé vers les poches du 1 % des plus riches. Les réfugiés et les sans-papiers, comme les chômeurs de longue durée, comme les pensionnés, etc. sont utilisés comme des épouvantails pour dévier l’attention de la majorité de la population de cette réalité et pour éviter la lutte contre l’austérité imposée par le gouvernement et les patrons.
En instrumentalisant le climat consécutif aux agressions de Cologne, Theo Francken (N-VA) a lancé l’idée – soutenue par le MR – de cours de “respect des femmes” pour les migrants. Mais, quelles sont les “valeurs occidentales” qu’il affirme vouloir inculquer ? Le gouvernement veut enseigner une série de normes et de valeurs aux migrants. Cependant, d’autres normes et valeurs s’imposent chez nous pour culpabiliser les victimes de viols. Les migrants ne sont en rien la cause du sexisme ambiant. Le racisme n’est pas une réponse au sexisme. Les violences vis-à-vis des femmes sont courantes, pas seulement dans la rue, mais aussi au travail et, plus encore, à la maison. En Belgique, environ 100 plaintes sont déposées chaque jour pour violence conjugale, et il ne s’agit que de la partie visible de l’iceberg. Si une femme sans-papiers est battue ou violée, elle ne peut pas s’adresser à la police au risque de se faire arrêter et elle est plus facilement victime d’esclavage domestique et/ou sexuel.
L’absence de perspectives d’avenir, la déshumanisation de la société, “l’objectivisation” des femmes et les discriminations engendrées par un capitalisme en crise favorisent la violence, le sexisme, l’homophobie et le racisme ainsi qu’une série d’autres discriminations basées, entre autres, sur l’appartenance ethnique ou religieuse. C’est le gouvernement avec ses coupes budgétaires qui pousse les femmes dans la pauvreté. Ce sont les femmes qui compensent les pénuries dans les crèches, les transports publics, les soins de santé, l’enseignement en assumant la majorité des tâches domestiques. Les femmes sans-papiers se trouvent dans des situations encore plus vulnérables. Elles travaillent en dehors de toute législation du travail, surtout dans les secteurs de la garde d’enfants, des soins aux personnes âgées et du nettoyage.
Le discours de l’extrême droite est aujourd’hui adopté par les partis du gouvernement pour renforcer les divisions dans notre camp et affaiblir la résistance sociale. Un seul groupe de la population profite de l’oppression des sans-papiers et de l’oppression spécifique des femmes. Pour les employeurs c’est une opportunité pour miner l’ensemble des conditions de travail et de salaires. Nous devons dénoncer toute tentative de l’extrême droite, des médias ou du gouvernement de pointer du doigt les immigrés comme boucs émissaires des échecs de la politique d’austérité et de la faillite du capitalisme.
Dans le combat contre l’austérité et l’exploitation, nos meilleurs alliés sont les autres victimes de ce système de plus en plus inégalitaire. Il faut lutter pour la régularisation de tous les sans-papiers afin qu’ils puissent disposer des mêmes droits que les autres travailleurs et qu’ils ne puissent plus être instrumentalisés pour diminuer les conditions de vie de l’ensemble. Parallèlement, il nous faut lutter collectivement contre toute forme de sexisme, pour des logements abordables, des services publics de qualité et des emplois et des revenus décents permettant l’indépendance financière des femmes.
Contre les tentatives de division toujours plus agressives, nous devons opposer une lutte et un combat unitaires : hommes et femmes, avec ou sans papiers, jeunes et travailleurs avec ou sans emploi… Nous avons tous droit au logement, à l’éducation, aux soins,… à la dignité. Nous devons développer des mouvements totalement indépendants de la classe dominante, armés d’un programme et de méthodes socialistes. Ce système n’offre aucun avenir à un nombre grandissant de personnes sur cette planète, luttons activement pour une alternative socialiste démocratique.