[INTERVIEW] Ne laissons pas les déclarations de Théo Francken sans suite

serge_SP

Les agressions subies par des femmes à Cologne la nuit du Nouvel An ont soulevé l’émoi un peu partout. Mais elles ont également été instrumentalisées à des fins racistes en stigmatisant un pan entier de la population. Nous avons recueilli les réactions de Serge, porte-parole du Comité des travailleurs avec et sans papiers de la CSC Bruxelles-Hal-Vilvorde suite aux provocations de Théo Francken recommandant des cours de ‘‘respect des femmes’’ pour les migrants.

Par Pietro

Quelles sont tes impressions suite aux évènements survenus à Cologne ?

“C’est un fait divers inédit qu’il faut condamner, mais que l’on ne peut pas généraliser. C’est dramatique pour les femmes qui ont été victimes de cette violence. Elles méritent notre totale solidarité de manière individuelle, mais aussi collective avec notre organisation syndicale. Quant aux amalgames développés dans les médias entre immigrés et violence, il faut les contrer.

“Comme partout, il y a bien entendu des délinquants parmi les migrants. Mais les évènements de Cologne ne sont pas propres à l’ensemble des immigrés ou de l’une ou l’autre communauté particulière, mais à des individus. Ces personnes doivent être tenues pour responsables de leurs actes. Mais aucun amalgame ne peut aider à résoudre cette situation.”

Que penses-tu de la proposition de Théo Franken (N-VA) d’instaurer des cours de ‘‘respects des femmes’’ pour les réfugiés ?

“Le ministre Franken aime faire le buzz. C’est un opportuniste en manque d’inspiration. Dès qu’il voit une situation où des migrants sont impliqués, il sort ses griffes pour nous attaquer tous. Le sexisme n’est pas un problème causé par les migrants, il est présent dans l’ensemble de la société. Franken veut diviser la population en nous stigmatisant. Ce genre de proposition ne répond en rien au problème. Les discriminations et les violences dont font l’objet les femmes sont au coeur de toutes les sociétés, occidentales comprises. Le combat pour l’émancipation des femmes est donc à mener partout et par tous.”

Quelle méthode et stratégie adopter face à ceux qui disent qu’il faut expulser les immigrés car ils seraient sources de criminalité ?

Il est important de déconstruire les discours sexistes, racistes et xénophobes. Cette rhétorique vise à discriminer les immigrés et à diviser le mouvement des travailleurs qui paye cher les mesures d’austérité appliquées par l’Union européenne comme par les autorités en Belgique. La mobilisation unitaire de tous les travailleurs avec ou sans papiers, avec ou sans emplois, pensionnés, demandeurs d’asile, réfugiés, hommes et femmes exploités par ce système est la seule manière de riposter face aux arguments fallacieux et racistes tels que ceux de Franken.

Dans cette optique, nous serons présents avec notre collectif, mais aussi avec la coordination de sans-papiers à l’action du 4 février au cabinet de Francken pour revendiquer nos droits et dénoncer ses propos. Nous ne baisserons pas la garde devant ces attaques inacceptables. La lutte pour la régularisation, mais aussi pour une société juste et sans violence, passe par la lutte contre le capitalisme.”

4 février – 16h30 Rue de la Loi 18. Action au cabinet de Francken

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