Un nouveau plan d’action en octobre – Résistons à l'austérité! Construisons une alternative politique!

LS203La lutte de masse de l’automne-hiver dernier en Belgique était historique. Le plan d’action syndical avait offert une méthode pour commencer à mobiliser et organiser la principale force sociale dans la société – la classe des travailleurs – pour combattre l’austérité et le gouvernement Michel. La question de l’alternative politique était toutefois l’une des grandes faiblesses du mouvement.

Par Stéphane Delcros, article tiré de l’édition d’été de Lutte Socialiste. Cet article est également une présentation de cette édition. Nous vous invitons par ailleurs à vous abonner à ce journal de combat.

Il s’agit même de l’une des causes qui a conduit à l’échec du renversement du gouvernement après la grève générale nationale du 15 décembre. Malgré leurs erreurs et limites, Podemos en Espagne et Syriza en Grèce ont montré qu’il pouvait en être autrement : la gauche peut mettre de côté les partis austéritaires. En Belgique aussi, résister à l’austérité nécessite de disposer d’une alternative politique de gauche.

Les résultats électoraux de cette dernière période en Espagne et en Grèce montrent d’une part l’ampleur de la recherche – et le potentiel – d’une alternative politique à gauche et, d’autre part, que cette alternative est capable de s’exprimer de manière positive (lire en pages 10 et 11). La question posée très concrètement est la suivante : existe- t-il une autre voie que la politique d’austérité ? Les gouvernements de gauche sont-ils ou non forcés de suivre les lois du capitalisme ?

En Belgique, beaucoup de travailleurs et de jeunes sont d’accord pour dire qu’il faut virer ce gouvernement de droite austéritaire. Mais si c’est pour le remplacer par – à nouveau – un gouvernement qui comprendrait le PS et qui ferait la même politique antisociale que ces dernières décennies, cela en vaut-il la peine ? (lire en page 2) Sans avoir à disposition un parti qui rompt avec la logique d’austérité et défend une politique de type socialiste, la désillusion pourrait briser une partie du mouvement de lutte.

Dans la dernière période, le PTB a progressé, aux élections et médiatiquement. C’est clairement une expression de cette recherche d’un autre type de politique par une couche grandissante de la population. Mais ce n’est l’expression que d’une petite partie du potentiel pour une alternative politique à gauche. 85% de la population se dit favorable à un impôt sur les grandes fortunes, l’un des axes du programme du PTB. Mais de par ses méthodes et son approche – très certainement vis-àvis des courants se situant à sa gauche – le PTB ne peut prétendre être à lui seul le représentant de tout ce potentiel (lire en pages 8 et 9).

Au Parti Socialiste de Lutte (PSL), nous défendons l’idée d’un relais politique pour les travailleurs qui ne soit pas une machine électorale focalisée sur l’obtention d’élus. Les travailleurs et les jeunes n’ont pas seulement besoin de parlementaires et de cartes blanches dans les médias. Nous avons aussi et surtout besoin d’une stratégie de lutte, capable de construire un rapport de force pour briser la logique d’austérité. Dans un tel processus, un aspect important est celui de la construction d’une conscience collective : la compréhension que c’est par la lutte, ensemble, que l’on peut arriver à changer les choses.

Ce travail de conscientisation, d’organisation de la lutte et de mise en avant d’un programme pour la construction d’une alternative de société anticapitaliste ne peuvent être négligés. C’est notamment ce que construit ‘Socialist Alternative’, le parti-frère du PSL aux USA, notamment autour de notre élue à Seattle Kshama Sawant et de la lutte pour un salaire minimum de 15$ par heure (lire en page 7).

Un parti de lutte est nécessaire, pour lequel les élections représentent un moyen important, mais uniquement si elles servent à conscientiser et construire un rapport de force à la base, dans la rue, sur les lieux de travail, dans les écoles,… Il nous faut ce parti de lutte ouvert, capable de réunir les différents courants qui traversent le mouvement des travailleurs et la jeunesse dans le respect des spécificités de chacun. Ce véhicule politique, à la fois relais et instrument, pourrait rassembler les diverses expériences de lutte et porter une alternative collective anticapitaliste au travers d’un programme audacieux et capable de faire le lien entre les nécessités quotidiennes actuelles et la nécessité de rompre avec le système capitaliste pour construire une société socialiste (lire en pages 8 et 9).

En Belgique , ne ratons pas l’opportunité de la manifestation nationale syndicale du 7 octobre (lire en page 3). Construisons un plan d’action décisif autour de cette date pour faire chuter le gouvernement fédéral austéritaire mais aussi pour avancer de manière significative dans le débat portant sur la construction d’une réelle alternative politique !

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