Les Thatcher belges en action… Attaquer le droit de grève pour museler toute opposition

piquet_carrefourIl ne fait aucun doute que le nouveau gouvernement de droite compte peu de partisans dans les rangs syndicaux. Tout l’accord gouvernemental n’est qu’une succession d’attaques et de provocations contre le mouvement de travailleurs et ses conquêtes sociales. Le gouvernement sabre violemment dans les salaires, les pensions et les services publics et ne semble guère se préoccuper de la contestation que cela provoquera.

Par Tim (Bruxelles)

La concertation à la poubelle

Lorsque l’on a demandé à la présidente de l’Open-VLD, Gwendolyn Rutten, si le gouvernement était prêt à négocier avec les syndicats concernant les attaques prévues par le gouvernement, elle a répondu que l’orientation des réformes n’était pas discutable. “Nous sommes, en effet, élus par des gens qui ne lancent pas de pierres et qui n’organisent pas de grève sauvage”. C’est en ces termes qu’elle a rejeté la concertation avec les syndicats. Cette arrogance est aujourd’hui largement présente dans les sphères de droite : comme l’opposition syndicale en est encore à ses débuts, plusieurs réactionnaires se risquent à l’ouvrir plus qu’à l’accoutumée. Pour l’instant.

Mais la bourgeoisie a en tête les paroles du leader syndical irlandais James Larkin: “Les grands de ce monde n’ont l’air grands que parce que nous sommes à genoux. Levons-nous !” C’est pourquoi il désire éviter de voir le mouvement ouvrier se dresser et s’opposer à ses mesures. C’est la raison pour laquelle les attaques contre les droits syndicaux sont si nombreuses dans l’accord gouvernemental.

Déni du droit de protester

Le gouvernement veut instaurer un “service minimum” Chez Belgocontrol, dans les prisons et à la SNCB. Ces trois secteurs sont ciblés parce que qu’ils ont été à la pointe du combat contre l’austérité et les mauvaises conditions de travail dans leur secteur. Les prisons souffrent de manque d’effectif et de cellules surpeuplées. Dans les aéroports et à la SNCB, surtout, il y a de moins en moins de personnel pour de plus en plus de voyageurs. On économise lourdement sur le matériel roulant et l’entretien, avec pour résultat que notre réseau ferroviaire est de moins en moins sûr et ponctuel.

L’instauration d’un service minimum engendre de nombreuses questions. Comment l’appliquer ? En étendant les dispositions de la SNCB pour les dimanches aux jours ouvrables alors qu’il y a trois fois plus de voyageurs que le week-end ? Quels trains ne rouleront pas ? Un tel service minimum ne peut être appliqué qu’en interdisant tout droit de grève à la majorité du personnel. Economiser dans les services publics et interdire les protestations que cela entraine : voilà l’idée qui se cache derrière ce service minimum.

Une main tendue toute symbolique

De plus, le gouvernement fait clairement comprendre qu’il n’est pas prêt à respecter la tradition de la concertation sociale. Dans l’accord de gouvernement, il est écrit que pour les grandes attaques contre les acquis de la classe ouvrière, il veut écouter “l’avis des partenaires sociaux”. Kris Peeters considère que c’est une main tendue. Mais cet “avis” est purement symbolique : les syndicats ne seront impliqués dans les discussions que s’ils sont d’accord avec les réformes asociales qui sont, en fait, indiscutables.

Le gouvernement montre ainsi qu’il veut aller à la confrontation directe. La tactique des gouvernements précédents de détricotage social progressif, via une concertation organisée avec les syndicats, est remplacée par des provocations et des agressions contre les syndicats. La stratégie syndicale devra s’y adapter: seul un mouvement large et bien organisé peut stopper cette politique.

Les militants du PSL contribueront à la construction d’un large mouvement de protestation pour faire chuter ce gouvernement, mais surtout pour mettre fin à toute la politique d’austérité !

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