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Concentration du front commun syndical : ‘‘La résistance commence aujourd’hui!’’
Nous étions environ 7.000 militants aujourd’hui réunis à Bruxelles à l’appel du Front commun syndical pour dénoncer les actuelles négociations pour gouvernement ‘‘qui n’a qu’une oreille, celle de droite, pour n’entendre que la bouche des patrons’’, comme cela a été clamé à la tribune. Dénoncer, oui, mais aussi poser le premier pas de la résistance concrète contre l’attaque frontale inédite contre la sécurité sociale et le monde du travail en discussion par la coalition kamikaze.
Augmentation de l’âge de la prépension, attaques sur les salaires, mesures antisyndicales, travail forcé pour les chômeurs,… c’est une véritable catastrophe sociale qui est en préparation. Selon un rapport du Bureau du plan, se plier au diktat austéritaire de l’Union européenne se paierait cash en termes d’emploi : pas moins de 47.000 emplois seraient ainsi en danger, comme cela a été rappelé de la tribune syndicale. Autre chiffre : le saut d’index prévu par cette coalition de droite dure reviendrait à une perte de 20.000 euros sur la carrière d’un jeune travailleur.
‘‘Faisons payer la crise aux riches !’’
Ce slogan a été scandé avec enthousiasme avant la prise de parole des dirigeants de la FGTB, de la CSC et de la CGSLB. Et, c’est certain, les moyens ne manquent pas chez l’élite capitaliste, pour qui la crise a été le moyen d’accentuer plus encore le transfert de richesses de la collectivité vers les poches des grands patrons, spéculateurs et actionnaires professionnels. En Belgique, les 10% les plus riches possèdent 44% de la richesse nationale alors que 15 % de la population vit sous le seuil de pauvreté (ce serait 42 % sans la sécurité sociale).
Il a été déclaré à plusieurs reprises que ce rassemblement n’était qu’un début. ‘‘La résistance commence aujourd’hui’’, a par exemple dit Rudy De Leeuw, le président de la FGTB. Marc Leemans, celui de la CSC, a quant à lui terminé son discours par ces mots : ‘‘On se donne rendez-vous bientôt’’. L’automne s’annonce chaud, et il faudra sérieusement discuter de la meilleure manière d’informer, sensibiliser et mobiliser autour d’un plan d’action combatif pour faire reculer l’austérité sous toutes ses formes.
Pas de Thatcher en Belgique! Pour un plan d’information et d’action, pour la construction d’un mouvement de masse!
La ‘‘paix sociale’’, dont il faudra un jour honnêtement tirer le maigre bilan, est déjà brisée par le camp d’en face. Il est plus que temps d’organiser la riposte contre l’arrogance patronale, et la colère ne manque pas.
Le PSL était présent avec plusieurs dizaines de militants, occasion de défendre nos proposition pour l’organisation de la lutte, mais aussi de prendre le pouls des syndicalistes présents. Chacun d’entre eux a son exemple de la manière dont les directions d’entreprises se sentent les coudées franches.
Des travailleurs d’un call center nous expliquaient ainsi la multitude de problèmes qui se posent sur leur lieu de travail, des primes qui ne sont pas payées aux licenciements abusifs. La charge de travail qui s’accroit sans cesse est un autre point qui est régulièrement revenu. Une délégation des travailleurs de Delhaize était aussi présente pour rappeler leur combat contre la menace de la destruction de 2.500 emplois. Les grévistes de BM&S tenaient un stand avec une pétition de solidarité pour soutenir leur lutte pour la réintégration de 5 de leurs collègues. ‘‘On lâche rien’’, proclamait leur banderole. C’est le message central à garder en tête : la riposte sociale doit être organisée de manière à ne pas céder un pouce de terrain et à reparti à l’offensive pour la protection de nos conquêtes sociales et l’obtention de nouvelles.
Nous avons distribué plusieurs milliers d’exemplaires de notre tract, qui consacrait une place importante à diverses propositions pour ‘‘bloquer cette politique’’ et ‘‘construire un bon rapport de force et un mouvement de masse’’.
‘‘Pourquoi ne pas mener une campagne d’information, avec de bons arguments, des tracts et des affiches pour discuter sur les lieux de travail et motiver les collègues ? Il nous faudrait un mot d’ordre concret pour riposter ensemble et éviter de partir au combat en ordre dispersé. Cela pourrait être une manifestation nationale ou une série de manifestations et de meetings provinciaux pour mesurer la combattivité. La tenue d’assemblées générales sur les lieux de travail pendant les heures de travail pourrait y être annoncée. Un plan d’action pourrait ainsi être soumis à la discussion, avec des grèves et des manifestations provinciales à tour de rôle débouchant sur une grève générale nationale de 24 ou 48 heures. Si le gouvernement n’a toujours pas reculé ou n’est pas de suite tombé, l’idée d’une grève générale reconductible chaque jour peut être soumise au vote une semaine plus tard lors d’assemblées générales sur les lieux de travail. (…)
‘‘Les grèves générales de 1993, de 2005 et du 30 janvier 2012 ne visaient pas à faire chuter le gouvernement. Chaque alternative possible semblait encore plus à droite que le gouvernement de l’époque. Mais cela ne signifie pas que le mouvement syndical doit se jeter dans les bras de la tripartite ou des coalitions ‘‘alternatives’’ de Bruxelles et de Wallonie. Là, les symboles sont sauvegardés, mais la stratégie suivie – à l’instar de celle du gouvernement fédéral précédent – revient aussi à appliquer l’austérité, mais avec les bords les plus tranchants émoussés.’’
Quel programme défendre ?
Jamais autant de richesses n’ont été produites qu’aujourd’hui. Ce constat, nous sommes évidemment loin d’être les seuls à le faire. A la tribune, les diverses prises de paroles ont accordé une large place à la justice fiscale. ‘‘Un impôt sur la fortune rapporterait 6 milliards d’euros et chaque année, 20 milliards d’euros de fraude fiscale échappent à l’impôt’’, a-t-on pu entendre.
Le PSL défend aussi une fiscalité plus juste, mais les capitalistes et les propriétaires immobiliers vont faire payer la pression fiscale aux consommateurs, aux travailleurs ou aux locataires, ou tout simplement à organiser la fuite des capitaux. Seule la nationalisation des secteurs clés de l’économie sous contrôle démocratique de la collectivité nous offrira les garanties nécessaires à l’application de ce programme.
Il faut sortir de ce système anachronique de propriété privée des moyens de production et de course aux profits – le capitalisme – qui n’a que misère et austérité à nous offrir. Selon nous, la lutte concrète d’aujourd’hui doit être liée à la défense d’une société socialiste démocratique, une société où les connaissances et les moyens disponibles seraient gérés au service de tous et dans le respect de l’environnement grâce à une planification démocratique de la production économique.
– Rétablissement total de l’indexation, négociations salariales libres et salaire minimum de 15 euros bruts de l’heure !
– Non à la dégradation des contrats de travail par la sous-traitance, l’intérim ou les autres emplois précaires !
– Bas les pattes du statut des fonctionnaires ! Aucun démantèlement des services publics ! Aucune privatisation ou libéralisation ! De l’insourcing au lieu de l’outsourcing !
– La prépension à 55 ans, pour des systèmes de fin de carrière avec diminution du temps de travail et pension anticipée à 60 ans !
– Augmentation des pensions à minimum 75% du dernier salaire avec un minimum de 1500 euros par mois!
– Pas de service communautaire pour les chômeurs ! Attaquons le chômage par la diminution généralisée du temps de travail à 32 heures/semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires!
– Pour un plan d’information et d’action combatif et démocratiquement élaboré !
– Pour la nationalisation sous contrôle et gestion démocratiques des entreprises qui procèdent à des licenciements collectifs !
– Pour l’expropriation et la nationalisation sous contrôle et gestion démocratiques des secteurs clé de l’économie (finance, énergie, sidérurgie,…) !
– Pour une société socialiste !
