Category: Télécom

  • GAZ: 17% de hausse en 2008 !

    Souvenez-vous. Le 15 juin, Electrabel annonçait une hausse du prix du gaz de 13% à 21% dès le 1er septembre. Bon prince, l’opérateur gazier s’engageait à ne pas augmenter le prix de l’électricité.

    Thierry Pierret

    Le tollé dans la population, relayé hypocritement par le monde politique en pleine effervescence post-électorale, contraignait Electrabel à revenir sur ses déclarations. Non seulement le prix augmenterait à peine d’ici le 31 décembre (pas plus de 3%), mais on allait même retoucher de l’argent lors de la facture de clôture. Dans la foulée, Electrabel faisait la promotion d’un contrat EnergyPlus sensé nous faire économiser de l’argent. Il y avait forcément anguille (électrique) sous roche…

    La Commission de Régulation de l’Electricité et du Gaz (CREG) a touillé sous la roche et l’anguille électrique a dû montrer le bout du nez. Il s’avère en effet, d’après la CREG, que le prix du gaz augmentera de 17% en 2008, ce qui représente une hausse moyenne de 172 euros pour les familles. C’est-àdire pile poil la moyenne de la fourchette de hausse des prix annoncée en juin…

    Et, alors qu’Electrabel s’était engagé en juin à préserver les consommateurs de toute hausse du prix de l’électricité, la CREG a aussi révélé que le prix de l’électricité allait suivre le même mouvement.

    Mais lorsqu’on saisit une anguille, elle vous glisse entre les doigts. Electrabel essaie ainsi d’éluder les conclusions de la CREG sous prétexte qu’il serait trop difficile de prévoir l’évolution des marchés en 2008. L’enquête de la CREG se base pourtant sur des données fournies par Electrabel…

    Cette enquête a aussi révélé qu’Electrabel avait fixé un prix du gaz anormalement bas lors de la libéralisation du marché du gaz et de l’électricité qui a eu lieu le 1er janvier en Wallonie et à Bruxelles. Le but était de garder un maximum de clients dans la période transitoire où les consommateurs pouvaient changer d’opérateur. Maintenant que la date limite est dépassée, Electrabel se rattrape en augmentant ses prix en flèche.

    Le Conseil de la Concurrence a ouvert une enquête pour pratiques illégales. Mais, en réalité, la « saine concurrence » destinée à bénéficier aux consommateurs n’est qu’une vue de l’esprit des capitalistes. La libéralisation du marché débouche toujours à terme sur l’instauration du monopole d’une entreprise privée qui se substitue au monopole public. Avec cette différence que l’entreprise privée n’est pas soumise aux contraintes de service public en matière de prix raisonnables et de service universel.

    La solution n’est pas de rétablir la saine concurrence, mais de placer Electrabel sous le contrôle des pouvoirs publics avec un droit de regard des consommateurs et du personnel sur les choix énergétiques.

  • Quand Electrabel prétend éclairer notre lanterne…

    Je viens de recevoir un courrier d’Electrabel. La lettre d’accompagnement a pour titre « Electrabel vous informe sur l’évolution des prix et vous aide à faire des économies ». Mais la suite est beaucoup moins engageante.

    Thierry Pierret

    La lettre évoque d’abord la hausse continuelle du prix de l’énergie avant d’ajouter en gras: « Electrabel vous en a préservé jusqu’ici, ce que nous continuons à faire pour l’électricité ». Cette précaution de langage est aussitôt suivie de l’annonce de la hausse du prix du gaz naturel sous prétexte « d’adapter le prix de votre gaz naturel aux conditions des marchés sur lesquels nous nous approvisionnons ». Nous n’en saurons pas davantage sur ces marchés et conditions. On aurait pourtant bien voulu savoir pourquoi Electrabel augmente le prix du gaz à un moment où le prix des énergies fossiles (dont le gaz) est en baisse depuis plusieurs mois…

    Mais Electrabel, bon prince, nous propose des « solutions concrètes » pour faire des économies d’énergie et d’argent. Elle propose ainsi un contrat « EnergyPlus » qui devrait nous faire économiser 2% du prix du gaz et de l’électricité. Puis elle nous offre même la possiblité de contrôler notre consommation mensuelle grâce à un service gratuit, le consomètre. Et si vous payez par domiciliation, vous recevez encore une réduction annuelle de 10 euros. Une série de tableaux s’ensuivent, qui sont censés nous éclairer sur les tarifs du gaz et de l’électricité. La grille des tarifs de l’électricité ne favorise pas vraiment les économies d’énergie. Celui qui consomme moins de 2000 Kw par an payera 8,53 euros le Kw/heure au tarif normal. En revanche, celui qui consomme plus de 20.000 Kw par an ne payera que 7,30 euros le Kw/heure. Electrabel voudrait favoriser les entreprises au détriment des ménages qu’il ne s’y prendrait pas autrement…

    …il nous fait prendre des vessies pour des lanternes !

    Et la hausse de 20% du prix du gaz à partir du 1er septembre annoncée avec fracas par Electrabel? D’après Jean-Pierre Hansen, topmanager d’Electrabel, il ne s’agissait que de la hausse du prix de base. Mais le prix du gaz indexé (sur quoi ?) n’augmenterait que de 3% cette année. Il ne s’agirait donc, à l’en croire, que d’une erreur de communication… Il promet que la facture mensuelle n’augmentera pas entre septembre et la facture annuelle (dont il ne dit rien…). Il promet également que la hausse de la facture mensuelle pour l’année prochaine sera « modérée » (mais qu’entend-il par là ?). Enfin, il ne donne aucune garantie pour les années suivantes.

    On compare parfois l’électricité à une fée. On pourra désormais faire de même pour le gaz. La fée Electrabel a transformé comme par enchantement une hausse de 20% en une hausse de 3%. Une hausse de 3% qui devient une économie de 2% grâce à EnergyPlus. Bref, rien que du bonheur ! De qui se moque-t-on ? En vérité, Electrabel augmente ses prix pour satisfaire les exigences de profits des actionnaires de la multinationale Suez dont elle n’est qu’une filiale. Si Electrabel nie cela, qu’il rende alors publics sa comptabilité et les conditions des marchés où il s’approvisionne. Que les consommateurs puissent juger sur pièce !

    Le MAS exige qu’Electrabel soit placé sous le contrôle conjoint des pouvoirs publics, des consommateurs et du personnel. C’est le seul moyen d’avoir une politique énergétique transparente, qui soit au service de la population et qui respecte l’environnement.

  • Energie: Libéraliser pour payer plus cher

    Comme nous l’avions prédit, la libéralisation en Flandre du marché de l’énergie n’a pas provoqué une baisse des prix, bien au contraire! Selon un récent sondage de TestAchats, il ressort que depuis la libéralisation, une famille dépense en moyenne 50 euros de plus mensuellement pour se fournir en électricité.

    Karel Mortier

    Pour la plupart des utilisateurs, le gaz naturel est également plus cher qu’avant. De plus, avant la libéralisation, les communes percevaient annuellement quelques 250 millions d’euros; mais depuis la libéralisation, ces rentrées ont quasiment disparu. Dès lors, un certain nombre de villes et de communes ont augmenté les taxes et sabré dans le budget des services sociaux afin de compenser les pertes.

    Une cause importante de la montée des prix de l’énergie est la position quasi monopoliste d’Electrabel. D’après Luc Barbé, le chef de cabinet de l’ancien secrétaire d’Etat à l’énergie Olivier Deleuze (Ecolo), l’actuel gouvernement devrait garder délibérément les prix de l’énergie élevés en Belgique afin qu’Electrabel puisse utiliser ces revenus pour s’agrandir à l’étranger. De cette manière, il pourrait écraser ses concurrents qui finiraient par crouler sous les dettes.

    Pour les partis bourgeois, la baisse des prix de l’énergie reste cependant le principal argument en faveur de la libéralisation. Selon Steve Stevaert la libéralisation est «une bonne chose pour les gens» car ils devront moins payer de leur poche. Et maintenant qu’on en voit les résultats, la réponse de la social-démocratie est …libéralisons encore plus!

  • La libéralisation ne fera pas d’étincelles pour tout le monde!

    Le marché de l’électricité en Flandre a été libéralisé le 1er juillet 2003, ce qui signifie que tout le monde peut choisir «librement» son fournisseur d’électricité. La Wallonie et Bruxelles suivront plus tard. La libéralisation du marché ne signifie pas plus de concurrence et une baisse des prix comme le prédisaient certains, mais bien l’exclusion et une facture plus élevée pour la plupart des gens.

    Koen Van Brabandt

    Celui qui ne peut plus payer à temps sa facture d’électricité recevra bientôt une lettre d’Electrabel, Luminus ou Nuon – quelques unes des firmes qui fournissent de l’électricité. La libéralisation leur permet en effet de refuser désormais des clients. Bien-sûr, les politiciens s’empresseront de dire qu’il n’en est pas du tout question, que tout le monde aura droit à une quantité minimale d’électricité. Les mauvais payeurs se verront imposer un limitateur de puissance (6 ampères). Largement insuffisant pour faire fonctionner des appareils élémentaires comme une machine à laver ou un frigo. On se doute déjà de ce qui attend ceux qui se seront retrouvés une fois sur une liste noire. Ils auront toutes les peines du monde à retrouver accès à un fournisseur d’électricité.

    Mais même pour celui qui n’a pas de problèmes de payement, la libéralisation ne sera pas une bonne chose. Pour commencer, il va être sollicité de tous côtés par les différents opérateurs qui l’assureront tous, sans aucun moyen de le vérifier, qu’ils sont le moins cher. En outre, il n’y aura le plus souvent pas de baisse de prix. Fientje Moermans, la ministre compétente, a beau dire que le consommateur doit être assez dynamique pour changer son comportement et choisir le moins cher. Vous pouvez toujours essayer de vous y retrou-ver dans tous ces différents contrats.

    En fin de compte, la libéralisation coûtera plus cher sauf pour les grandes entreprises! Le gouvernement va leur faire un énième cadeau: les 350 plus gros consommateurs seront en effet dispensés d’une redevance que tous les autres devront payer. Le gouvernement impose cette redevance pour dédommager les communes qui perdront une partie de leurs recettes suite à la libéralisation. En effet, c’était jadis les communes qui fournissaient l’électricité à travers les inter-communales. D’après Luminus, cette taxe supplémentaire ferait grimper la facture d’électricité de 4,5% par an.

    Celui qui a encore l’illusion que la libéralisation imposée par l’Europe est une bonne chose devra déchanter une fois de plus. Le gouvernement accorde aux multinationales un «maximum à facturer» pour leur électricité – tiens tiens, n’est-ce pas une aide d’état? – les travailleurs et leurs familles payent le prix plein. Et n’oublions pas qu’Electrabel tire depuis des années d’énormes bénéfices de nos besoins en électricité.

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