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Capitalisme : la fête est finie
Un tel fossé entre riches et pauvres n’a jamais été vu
Le 21 décembre 2012, les prédictions apocalyptiques ne se sont pas vérifiées, fort heureusement. Mais un événement est passé inaperçu : les descendants boliviens des Mayas ont décidé d’expulser le géant Coca-Cola, pour préserver la santé et la culture. Serait-ce là un signe que la fin du monde capitaliste approche ? Pour l’élite capitaliste, l’année 2012 fut un grand cru. Pour tous les riches, les profits ont battu de nouveaux records. Malgré la crise, Ford, Macintosh, BMW, Samsung, Disney, Adidas, Ryanair, tous ont fait des bénéfices record. La concentration de richesse a atteint un tel niveau que les 100 plus grosses fortunes du monde génèrent en une année assez de revenus pour en finir plusieurs fois avec toutes les formes de pauvreté. Parfois, les solutions peuvent être évidentes. Le capitalisme et ses porte-parole ont de plus en plus de problèmes à vendre les avantages de leur système à la majorité de la population.
Par Bart Vandersteene
Le mécontentement grandit
Mondialement, 86% de la population pense qu’une trop grande quantité d’argent est aux mains d’un groupe trop restreint et qu’il existe d’autres règles pour cette élite que pour ‘‘l’homme de la rue’’. Ces sentiments minent le soutien social du système. Selon la même étude du The Futures Company, 28% de la population mondiale fait partie des ‘‘globalement enragés’’, c’est-à-dire des gens qui sont en colère contre les entreprises et les gouvernements. Une petite prédiction pour 2013 : ces pourcentages vont faire tout sauf baisser.
Cela fait maintenant 5 ans que la crise a commencé. Régulièrement, on essaie de nous faire croire que le bout du tunnel est proche. Mais les faits parlent d’eux-mêmes. Dans la zone euro, l’activité économique est toujours 2,4% en dessous du niveau d’avant la crise. La logique d’austérité a porté atteinte au bien-être d’une grande partie de la population. Cela se traduit par un recul des ventes, un nombre croissant de faillites et un chômage et une pauvreté en pleine ascension. Seul signe encourageant : la résistance grandit. Selon Bart Van Craeynest, économiste principal chez Petercam ‘‘beaucoup de gens ne vont pas bien. Ils commencent à en avoir marre. C’est une situation dangereuse.” Des actions et des mouvements contre l’austérité commencent à avoir de plus en plus le caractère de protestations générales contre le système.
Les plus riches semblent faire tout ce qu’ils peuvent pour susciter la colère de la population. Dès qu’un gouvernement veut leur imposer un petit impôt ils menacent de déménager à l’étranger. Ces dernières décennies, ils ont été tellement bien servis par leurs amis politiques qu’ils n’acceptent plus de faire la moindre concession concernant leurs privilèges, quand bien même ces concessions ont surtout l’objectif de tempérer l’agitation sociale.
La Belgique: pays de cocagne?
La fortune moyenne des Belges est de 67.158 euros par personne. Ce chiffre en dit beaucoup et peu en même temps. Il nous donne la mesure des richesses présentes dans notre pays sans rien dire à propos de leur répartition. La richesse est plus que jamais distribuée de façon inégale. Le 1% le plu riche du pays a une fortune moyenne de 7,5 millions d’euros, les dix familles les plus riches possèdent au total 42 milliards d’euros.
Ce n’est dès lors pas étonnant que le soutien augmente pour des mesures qui veulent s’en prendre au pactole de cette petite élite. Pas moins de 75% des Belges sont pour une taxe sur les fortunes, 80% est pour une taxe sur la spéculation financière et boursière et seulement 5% est pour l’abolition de l’indexation des salaires. Dans les médias, il est toutefois de bon ton d’accorder la parole à toutes sortes de gens qui affirment que ce sont les salaires des simples travailleurs qui constituent le problème principal de l’économie !
Fin 2011 un plan d’austérité de 11,6 milliards d’euros a été imposé, ce à quoi le contrôle budgétaire de février a encore ajouté 2 milliards. Fin 2012, de nouvelles mesures ont été prises, pour 3,8 milliards d’euros. 95% de ces sommes ont été prises dans les poches des travailleurs ordinaires.
Ces efforts ne sont qu’un avant-goût de ce qui nous attend. Lors du contrôle budgétaire de cette année, il apparaîtra qu’il faut encore trouver 2,5 milliards. A la fin de l’année, on nous annoncera encore 5 milliards d’efforts à faire pour 2014.
System error. Capitalism is crashed! Install new system ?
Ces dernières années, de nombreuses idées ont été lancées pour restaurer la santé du capitalisme : une taxe Tobin pour contrôler la spéculation financière, réguler le secteur financier à l’aide d’une banque publique, mobiliser l’épargne pour financer les investissements, etc. Le ministre Vanackere (issu de l’ACW, le MOC flamand) veut quant à lui mobiliser l’épargne de la population. Les sociaux-démocrates plaident pour des prêts populaires qui pourraient mobiliser l’épargne.
Le PSL défend chaque mesure capable de restreindre le pouvoir de l’élite et de redistribuer les richesses de façon plus équitable. Mais nous ne pouvons pas nous limiter à cela.
Il n’est d’ailleurs pas exclu qu’un certain nombre de mesures symboliques soient prises sous la pression de l’opinion publique ou des mouvements de lutte. De telles mesures sont destinées à nous convaincre que le capitalisme peut fonctionner, c’est le sucre glacé enrobant la pilule amère de l’austérité qu’on veut nous faire avaler. Une petite concession du côté du 1% le plus riche afin de permettre aux 99% d’accepter une forte dégradation de ses conditions de vie. C’est ainsi que fonctionne le capitalisme.
Pas moins de 86% de la population mondiale pense que les entreprises maximalisent leurs profits aux dépens de simples gens. C’est une description très exacte du fonctionnement du capitalisme et cela explique aussi pourquoi il faut renverser ce système.