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Une politique communale ‘‘de gauche’’, qu’est-ce que ça veut dire pour les partis traditionnels ?
En Flandre, la ville de Gand fait un peu figure d’exception, et la section locale du SP.a joue quelque peu la gauchiste (malgré la présence de Freya Van den Bossche, l’instigatrice des attaques contre les pensions du Pacte de solidarité entre les générations). Le bourgmestre Termont se dit ‘‘socialiste de gauche’’ et la section locale des Verts est notoirement considérée comme la plus à gauche de Groen. L’annonce de la création du cartel SP.a-Groen donnait donc la perspective d’une majorité absolue ‘‘de gauche’’, et ce fut le cas avec 26 sièges remportés sur 51. Derrière les mots, une fois la campagne électorale finie, qu’en est-il ?
Par Michael B (Gand )
Les 45,5% obtenus par le cartel SP.a-Groen ! expriment essentiellement l’aspiration pour une politique plus sociale. Mis ensemble, le PTB et Rood ! ont remporté 3,9%, ce qui signifie qu’un cartel tel que l’avaient demandé Rood ! et le PSL aurait permis d’obtenir un siège. Ces 6.000 votes soulignent la méfiance éprouvée envers les partis traditionnels.
Gand a été dirigée près de 25 ans par une coalition impliquant le SP.a et les libéraux. Termont a toujours laissé la porte ouverte à ses anciens amis du VLD durant la campagne. La majorité absolue du cartel a toutefois rendue inutile la reconduction de la coalition violette sous une formule impliquant les Verts, au grand dam de Termont pour qui la présence des libéraux a toujours été l’excuse de la trahison de ses promesses électorales.
L’accord communal contient 117 pages et plus de 800 mesures, dont la majeure partie reste très vague et se limite à des déclarations d’intention sans engagement. Certains points ont été repris des campagnes du PTB et de Rood ! Il est possible qu’une société communale d’énergie soit créée, ce qui était la principale revendication du PTB dans la campagne. Les critiques de Rood! concernant la gestion des déchets ont aussi été reprises, mais de façon déformée. Diverses promesses concernent encore le logement, la pauvreté, les crèches, l’enseignement, la politique environnementale, le développement des transports publics,…
Mais rien n’indique comment financer ces promesses. De plus, le cartel a repris des libéraux la promesse de ne pas augmenter les impôts. Les instruments disponibles pour que la commune aille chercher des fonds chez les entreprises et les banques ne seront pas utilisés et une forme d’impôt sur les hauts revenus est exclue également. Il est par contre question de poursuivre la politique de projets de prestige. Les candidats ont d’ailleurs reçu le soutien des promoteurs privés. Les familles propriétaires de la société Matexi ont par exemple donné 5.000 euros pour la campagne de Termont et 2500 pour celle de Siegfried Bracke (N-VA), histoire de ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier.
Le plus probable est que les efforts “sociaux” soient payés par une augmentation du prix des sacs poubelles, des places de parking, par une taxe sur les étudiants qui occupent une maison ensemble et par le recours plus systématiques aux Sanctions Administratives Communales. Là, tout de suite, c’est bien moins social…