Pour un plan d'action contre l'austérité et pour l'emploi!

Ford, Dow Chemical, Duferco,… et des milliers d’autres emplois : chacun dans notre coin, nous sommes perdus!

L’annonce de la fermeture de Ford a fait l’effet d’une bombe. Avant la tenue des élections, on nous promettait encore que la nouvelle Mondeo serait produite à Genk ! Au piquet, un ouvrier nous a simplement dit : ‘‘Une ville entière est jetée à la rue’’. Car il ne s’agit pas que des milliers de travailleurs de Ford et des sous-traitants. On parle maintenant de plus de 16.000 personnes menacées ! ‘‘A la fermeture des mines, on pouvait toujours rechercher un autre emploi. Où peut-on donc bien chercher aujourd’hui ?’’ C’est une peur bien légitime de la part des travailleurs. Et le recul de l’économie belge et européenne ne promet pas d’amélioration.

Par Els Deschoemacker

‘‘Ne jamais rater l’opportunité d’une bonne crise’’ semblent s’être dit politiciens et organisations patronales. ‘‘Il faut soutenir les entrepreneurs plutôt que les laisser tomber. Des mesures doivent arriver pour améliorer la compétitivité de la Belgique, comme un saut d’index ou la semaine des 40 heures !’’ Voilà quelle était la réaction de l’organisation patronale limbourgeoise VKW à l’annonce de la fermeture de l’usine Ford. Voilà quel type de plan de relance les patrons ont à l’esprit. Mais diminuer encore plus nos salaires et faire bosser plus longtemps ceux qui ont un emploi, c’est un cocktail explosif pour nous enfoncer encore plus loin dans la crise.

Ce que cela signifie, nous pouvons le voir dans le reste de l’Europe. Les gouvernements du sud de l’Europe alignent les budgets-suicides, sans la moindre perspective d’amélioration. Les attaques portées à nos salaires, nos pensions, nos soins de santé,… mettent sous pression notre pouvoir d’achat avec pour conséquence d’encore plus gripper la machine économique. Le gouvernement belge suit maintenant cette même voie. Après avoir appliqué cette année un budget d’austérité de 13 milliards d’euros, il faut encore trouver 800 millions pour terminer l’année, puis aller chercher 4,5 milliards pour l’an prochain et même le double encore pour 2014 !

C’est exactement à l’opposé de ce dont nous avons besoin. Chaque assainissement, réduction salariale ou perte d’emplois dans un pays devient instantanément un argument pour que cela soit appliqué dans un autre pays. Il est hors de question d’assister à ce massacre sans rien faire ! Ce cercle vicieux doit être rompu, nous devons lutter avant de tous devenirs pauvres !

Le 11 novembre, une manifestation est organisée par les syndicats contre la fermeture de l’usine de Ford Genk. Cela pourrait constituer le début d’un plan destiné à mobiliser toute la collectivité à Genk et ailleurs afin d’exiger que le site reste ouvert et préserve l’emploi de la région. Evitons que cette manifestation ne soit qu’un cortège funèbre ! Mais une seule mobilisation, même combative, restera insuffisante. Nous n’avons rien à attendre de nos différents gouvernements, du fédéral aux régions (la région wallonne n’a rien fait non plus dans le dossier d’ArcelorMittal). Tous les politiciens établis ont opté pour la gestion du capitalisme, même si cela signifie l’appauvrissement de la majorité de la population. Si nous voulons que cette usine soit nationalisée pour sauver nos emplois, nous aurons à le faire nous-mêmes. La fermeture n’est pas une option, luttons pour chaque emploi !

Le 14 novembre, se déroulera une journée d’action européenne contre l’austérité, avec grève générale au moins en Espagne et au Portugal. Cette fois-ci, nous devons engager la classe ouvrière belge dans la mobilisation de la classe ouvrière européenne. L’attaque coordonnée depuis la capitale de l’Europe contre notre niveau de vie exige une réponse coordonnée de toute la classe ouvrière européenne ! Ce sont nos usines, nos emplois, notre avenir. Nous ne pouvons pas laisser faire les capitalistes, en route vers une alternative socialiste !

Author

0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop