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Y en a marre de la chasse aux chômeurs !!!
La propagande des partis traditionnels et du patronat veut nous faire avaler que les chômeurs sont des fainéants qui ne cherchent pas de travail et que, soi-disant, « du boulot, il y en a ». C’est ce qui justifierait l’exclusion des chômeurs. Pourtant, c’est totalement faux pour peu que l’on regarde attentivement la situation. Ces dernières années, entre 25 000 et 30 000 offres d’emploi apparaissent chaque mois(1) face à des centaines de milliers de sans emploi – 421 823 chômeurs complets indemnisés en 2011 pour être précis(2). Pas besoin d’être un mathématicien de génie pour comprendre qu’il n’y a pas assez d’emplois disponibles !
Par Ben (Charleroi)
Le taux de chômage pour 2012 devrait être de 13% et flirte avec les 20% dans des villes comme Charleroi, Bruxelles, Liège, Mons ou La Louvière. En fonction de la méthode de calcul, on peut arriver à des chiffres encore plus élevés ; le taux de sous-emploi (3), lui, devrait être de 19% pour cette même année. Cette situation est amenée à s’empirer, comme à Charleroi où il n’y a déjà qu’une seule offre d’emploi pour 40 demandeurs et où Duferco a récemment annoncé la fermeture définitive du hautfourneau de Carsid. 1000 travailleurs sont directement concernés.
Pourtant, alors que chercher du travail s’apparente aujourd’hui de plus en plus à chercher une aiguille dans une botte de foin, le gouvernement accroit ses sanctions contre les chômeurs. Le premier novembre commencera la dégressivité accélérée des allocations de chômage (après les élections communales évidemment…). En gros, les allocations de chômage vont tomber plus rapidement à leur niveau ‘‘plancher’’ : 919 euros pour un isolé, 1090 euros pour un chef de ménage et 484 euros pour un cohabitant. Avec des montants pareils, on ne peut pas dire que les chômeurs ‘‘profitent’’, ils ont tout juste de quoi (sur)vivre au jour le jour.
Tout ce qu i nous divise nous affaiblit !
Évidemment, quand on travaille pour gagner à peine plus, il y a de quoi être en rogne. Mais s’en prendre aux chômeurs, c’est se tromper d’ennemi, car on est tous dans la même merde. Les véritables profiteurs, ce sont ceux qui s’en mettent déjà plein les poches – les grands patrons et les grands actionnaires – et qui profitent, en plus, des intérêts notionnels, des réductions de cotisations patronales (etc.). Ces patrons touchent en une seule année ce que nous touchons en plusieurs décennies ou même en siècles. En 2010, Carlos Britos (AB Inbev) a ainsi touché l’équivalent de 418 salaires minimums et Pierre Marianni (Dexia) en a touché 110. Les voilà les profiteurs !
Et pendant qu’on se divise entre chômeurs et travailleurs et que les vrais profiteurs continuent de se gaver, la chasse aux chômeurs pousse ces derniers à accepter n’importe quel travail, à n’importe quelle condition. Les nouvelles mesures nous forceront à obligatoirement accepter des emplois après 3 mois de chômage, même s’ils n’ont rien à voir avec notre diplôme ou notre profession. La distance prévue pour que l’on soit obligé d’accepter un boulot passera de 25 à 60 km à vol d’oiseau, qu’importe la durée du trajet et les possibilités de transport. En 2013, le contrôle de disponibilité des chômeurs sera étendu jusqu’à 55 ans et jusqu’à 58 ans en 2016. La conséquence, c’est que ce sont les salaires de l’ensemble des travailleurs qui vont baisser, les conditions de travail aussi, et vu qu’il est matériellement impossible que tous les chômeurs trouvent un emploi, ça veut tout simplement dire qu’on va balancer les gens dans la pauvreté et la misère. Le fait qu’il y ait déjà 15% de pauvres en Belgique n’a pas l’air de priver de sommeil les politiciens traditionnels.
C’est todi les p’tits qu ’on spotche !! (C’est toujours les petits qu’on écrase)
Les politiciens traditionnels ont bien compris qu’il est plus facile de s’en prendre aux plus pauvres que d’aller chercher l’argent là où il est, dans les poches du patronat et des riches. Les chômeurs, de par leur situation précaire, sont évidemment des proies de premier choix. On ne le répétera jamais assez ; c’est au chômage qu’il faut s’en prendre, pas aux chômeurs ! Ce qu’il faudrait, plutôt que de jeter des centaines de milliers de personnes dans la pauvreté, c’est répartir le travail nécessaire parmi l’ensemble de la population active, avec une réduction collective du temps de travail, sans perte de salaire et avec embauches compensatoires.
(1) Chiffre ONEM
(2) Chiffre ONEM
(3) Le taux de sous-emploi tient compte, en plus des demandeurs d’emploi inoccupés, des travailleurs à temps partiel involontaires et du chômage temporaire ; il se mesure en volumes d’heures.