La N-VA n’en a toujours pas assez de la politique néolibérale !

Au niveau fédéral, la N-VA propose de sabrer dans les salaires indirects des travailleurs en diminuant les contributions à la sécurité sociale. Parallèlement, De Wever & Co veulent assainir encore plus sur le dos des chômeurs et augmenter la TVA de 21 à 22%. Une belle casse sociale en perspective ! C’est pareil au niveau local, comme l’indiquent le programme de la N-VA à Gand et à Anvers, les deux principales villes flamandes.

Par Geert Cool

De Wever et ses désirs de bourgmestre

Face au manque de moyens, la N-VA veut réduire les dépenses sociales et s’attaquer aux travailleurs et aux allocataires sociaux. Hors de question pour les nationalistes flamands de toucher aux entreprises. A Gand, leur programme déclare explicitement : ‘‘La tâche principale du gouvernement est d’assurer un climat attrayant pour l’entreprenariat national et international.’’

Plusieurs besoins sociaux sont carrément niés. Les 20.000 Anversois qui figurent sur les listes d’attente pour un logement social ne sont pas prêts d’en sortir avec De Wever. ‘‘Avec plus de 10% de logements sociaux, Anvers a amplement rempli ses obligations. (…) Une augmentation du nombre de logements sociaux n’est donc pas à l’ordre du jour.’’ Quant aux bénéficiaires d’un logement social, ils devraient subir un test linguistique. ‘‘Ceux qui ne montrent pas de volonté d’apprendre le néerlandais doivent être sanctionnés et, après plusieurs reprises, doivent quitter le logement social.’’

La N-VA aime la logique de libéralisation et de privatisation. Crèches, logement, enseignement, soins de santé,… le manque de moyens doit être compensé par l’activité du secteur privé. A cela s’ajoute une attaque directe contre le personnel communal avec le ‘‘non remplacement systématique du personnel sortant’’, la ‘‘modernisation’’ du statut des dockers avec comme ‘‘objectif de renforcer la compétitivité du port.’’ Certaines actions syndicales seraient même interdites : ‘‘les actions syndicales ne peuvent en aucun cas entraîner le blocage du port.’’

La N-VA veut moins de personnel communal et forcer les chômeurs à travailler gratuitement. Cette proposition de la N-VA mine le statut du personnel communal et renforce la pression générale à la baisse sur tous les salaires et toutes les conditions de travail. Pourquoi payer un travailleur ‘‘cher’’ alors qu’un chômeur peut faire le même boulot gratis ? La politique de la N-VA pousse de plus en plus de gens dans la marge. A cela vient s’ajouter une politique répressive : annulation de l’allocation familiale en cas d’absence d’un enfant à l’école, annulation des allocations sociales pour les consommateurs de drogue, construction d’un centre de détention privé pour mineurs,…

Et à Gand ?

Le programme de la N-VA à Gand n’est pas fondamentalement différent de celui d’Anvers, même si certains accents sont différents. Le programme est à la limite du racisme et les attaques contre le personnel communal sont plus concrètes. D’après la N-VA, Gand a actuellement 16,2 employés à temps plein pour 1.000 habitants, ce qu’elle veut réduire à la moyenne flamande de 12,72. Un quart du personnel de ville doit donc disparaître.

Pour la N-VA, les autorités ne doivent pas jouer de rôle dans la lutte pour satisfaire les besoins sociaux. Concernant les listes d’attente pour obtenir un logement social ou une place en crèche publique, la réponse de la N-VA se limite à faire appel au privé, parfois avec des subsides de la ville. Il est aussi question d’exclure les plus faibles. La pénurie de places dans les crèches serait ainsi le résultat des ‘‘quotas disproportionnés pour les groupes défavorisés : pas moins de 30% à 50% de la capacité des crèches publiques est réservée aux chômeurs et aux minorités.’’ La N-VA poursuit : ‘‘Si ce genre de ‘politiquement correct’ malavisée continue les 6 prochaines années, les familles avec deux salariés normaux deviendront elles-mêmes une minorité. Un des deux devra alors trouver un autre boulot ou la famille fuira la ville.’’ En bref, le manque de places, c’est la faute des chômeurs et des immigrés.

A Gand, la récente suppression des transports publics de nuit est un point sensible. La N-VA écrit que : ‘‘La réduction du réseau de nuit est regrettable, mais l’analyse de rentabilité de De Lijn est ce qu’elle est. Les bus de nuit coûtent beaucoup, bien qu’ils empêchent les gens de prendre leur voiture de nuit. Des alternatives telles que le subventionnement de taxis doivent donner aux Gantois une solution réaliste.’’

Le N-VA se présente avec le slogan ‘‘La force du changement’’, mais ce changement semble n’être que l’accentuation de la même politique néolibérale : tout pour les riches et les grandes entreprises tandis que les travailleurs et les allocataires sociaux sont sévèrement punis.

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