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C’est au chômage qu’il faut s’en prendre, pas aux chômeurs !
La Ministre De Coninck précipite les chômeurs dans la pauvreté
Le gouvernement Di Rupo Ier est arrivé au pouvoir fin 2011 avec un accord gouvernemental portant sur 11,3 milliards d’euros d’assainissements sur le dos de la population. Comme c’est souvent le cas, les plus faibles sont les premiers attaqués et les chômeurs ont été les plus exposés aux premiers coups. Il n’a pas fallu attendre longtemps pour que les négociateurs se mettent d’accord sur la réduction drastique des allocations à un niveau bien inférieur au seuil de pauvreté. Les chômeurs n’ont que peu de temps pour s’y préparer.
Par Sanja (Anvers), habituée des petits boulots et du chômage
La diminution des allocations débutera à partir de novembre (tiens, tiens, après les communales…) et s’effectuera par étapes. Il s’agit en moyenne d’une diminution de 25% des allocations. Pour les ‘‘chefs de ménages’’, il s’agit d’une diminution de 12%, et de 17,5% pour les célibataires. Mais les cohabitants légaux vont perdre 41,5% et ne toucheront plus que 483 euros par mois. De son côté, la ministre de l’Emploi Monica De Coninck (SP.a) perçoit un salaire net de 10.708 euros par mois, l’équivalent du revenu cumulé de 22 chômeurs cohabitants.
Pénurie d’emplois : la faute aux chômeurs ?
La ministre soutient que cette mesure antisociale est un petit ‘‘coup de main’’ pour ceux qui ont abandonné la recherche d’un travail par ‘‘paresse’’, ‘‘démotivation’’, ‘‘manque de volonté’’. La fable du profiteur qui pille la sécurité sociale sert à masquer la réalité du manque d’emplois. C’est le cas en Wallonie et à Bruxelles, mais aussi en Flandre. Fin mai, il y avait ainsi 22.000 postes vacants pour les 188.222 demandeurs d’emploi flamands. Le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de 3,2% en Flandre par rapport à 2011, et de 7,9% parmi la jeunesse. Partout en Belgique, les jeunes sont surreprésentés dans les jobs intérimaires et sont les premières victimes d’un ralentissement économique.
Histoire d’encore aggraver la situation des jeunes, le gouvernement a remplacé le stage d’attente par un ‘‘stage d’insertion professionnelle’’. Concrètement, cela signifie que les jeunes doivent attendre un an (et non plus 9 mois le plus généralement) avant de percevoir une allocation. Ces jeunes sont-ils trop paresseux pour chercher un emploi inexistant ou sontils victimes du système ?
Le gouvernement veut obliger les chômeurs à accepter n’importe quel emploi à n’importe quelle condition, ce qui met sous pression l’ensemble des salaires et des conditions de travail. Les emplois de qualité disparaissent dans une spirale infernale qui ne laisse place qu’à la précarité.
Et si la ministre était une travailleuse sans emploi peu qualifiée de plus de 50 ans ?
Fin avril s’est déroulé un débat entre la ministre De Coninck et des représentants syndicaux de la CSC et de la CGSLB. Des chômeurs étaient également présents pour témoigner. Parmi eux se trouvait une chômeuse de plus de 50 ans qui, après une longue carrière, n’a plus trouvé d’emploi. Selon le rapport du débat sur le site dewereldmorgen. be, la ministre aurait répondu: ‘‘Je suis aussi une cinquantenaire ; je ne peux pas imaginer que quelqu’un me dise que je ne peux plus travailler. Il y a beaucoup de préjugés sur ce groupe, mais ils sont faux.’’ La ministre semble oublier que tout le monde ne bénéficie pas de sa position privilégiée. Que ferait-elle si elle était peu qualifiée et dépourvue de ses réseaux professionnels ?
Il nous faut une réponse socialiste
Les attaques contre le système de chômage et la flexibilisation du marché du travail s’accompagnent d’une attaque contre les pensions, les budgets alloués aux logements sociaux, l’enseignement, les transports publics et de nombreux autres services publics. Cette logique néolibérale mine systématiquement notre pouvoir d’achat, ce qui enfonce encore plus notre économie dans la crise.
Il nous faut dépasser les limites du système capitaliste. La seule solution qui permet d’attaquer le chômage structurel actuel est de répartir le travail disponible, en instaurant la semaine des 32 heures de travail avec maintien du salaire et embauches compensatoires. Les partis traditionnels sont effrayés par ce qu’implique de défendre une telle mesure. A nous de développer notre propre outil politique : un nouveau parti des travailleurs qui joue un rôle dans l’organisation des luttes sociales. Un parti de ce type serait le meilleur endroit où débattre de l’organisation de la lutte mais également, et surtout, des bases à poser pour sortir du capitalisme et instaurer une société socialiste démocratique