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Le gouvernement Papillon fête ces 6 mois : de la chrysalide est sorti un monstre social
Le gouvernement Di Rupo a tiré le bilan de ses 6 premiers mois. Avec un sens de la modestie incomparable, le ministre des finances Steven Vanackere a déclaré que la Belgique est un ‘‘Top Performer’’. Le Premier Ministre a quant à lui présenté son gouvernement comme étant ‘‘un gouvernement de la confiance et de l’espoir’’. La seule ombre au tableau qui vient ternir ce magnifique bilan, c’est l’opposition croissante à la politique d’austérité partout en Europe. En Belgique, le PS est descendu de 6% dans les sondages, mais c’est en fait la majorité des partis traditionnels qui sont à la peine dans les sondages d’opinions. Cela explique peut-être la colère de Di Rupo contre les syndicats et le mouvement social !
Par Alain (Namur), article tiré de l’édition d’été de Lutte Socialiste
Selon Di Rupo ‘‘le gouvernement a réalisé un travail titanesque… Démiurgique…’’ Il a beau citer tout les chiffres qu’il veut pour tenter de faire croire aux Belges que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, cela n’empêche pas 66 % des Belges de penser que le système socio-économique ne les rassure pas (baromètre Le Soir).
Le gouvernement Papillon a de fait réalisé un travail démiurgique : attaque contre la fonction publique, contre les pensions, contre les chômeurs, contre les soins de santé,… Tout cela en 6 mois de temps et en affrontant une grève générale et des manifestations et grèves sectorielles. Il a réalisé un travail démiurgique au service du patronat et de l’oligarchie financière.
Malgré tout cela, la crise politique en Belgique n’est pas réglée. La N-VA, malgré un léger tassement, reste à un niveau extrêmement élevé dans les sondages (38 %) alors que les partis traditionnels en Flandre ne réussissent pas à restaurer leurs positions. En Wallonie et à Bruxelles, les sondages indiquent que les partis traditionnels soit reculent, soit stagnent. Les seuls partis à engranger des opinions favorables sont les partis plus radicaux. La méthode Coué qu’applique le gouvernement ne convainc personne, même pas lui-même. Johan Vandelanote veut reporter la remise du budget à l’Europe afin de ne pas présenter un budget d’austérité avant les élections communales. Pour un ‘‘Top Performer’’, ça sent franchement la panique !
On le voit partout en Europe, les peuples sont à la recherche d’une alternative politique. En Belgique, une partie de la base syndicale a ouvertement entamé ce processus. Comme Syriza en Grèce et le Front de Gauche en France, nous avons besoin de notre propre relais politique. Avec l’acceptation de tous les mécanismes d’austérité européens (traité de Maastricht, traité de Lisbonne, MES…) par la social-démocratie et les verts, il est clair que l’on doit construire une force de gauche basée sur la lutte des travailleurs et des jeunes.
Le PS, après 6 mois de gouvernement, révèle son vrai visage, celui d’un parti qui a accepté la logique de gestion du capitalisme et qui a intégré les contraintes liées à cette gestion comme l’austérité et l’attaque contre les travailleurs en période de crise économique. Il sera impossible de conquérir ou même de défendre nos acquis si l’on doit satisfaire l’appétit du monde financier. On a augmenté les garanties pour Dexia de 10 milliards d’euros. Mais malgré cela, la ministre de la santé nous dit qu’il n’y a pas assez d’argent dans le secteur des soins de santé pour rembourser les consultations psychologiques. Alors qu’en 10 ans la consommation d’anxiolytique a augmenté de 58 %, Laurette Onkelinx nous dit en souriant qu’il faut être ‘‘réaliste’’ et qu’on n’a pas d’argent pour les soins de santé.
On le voit, cette logique est criminelle au sens propre du terme. Cette logique criminelle défendue aujourd’hui par le PS doit être combattue en imposant une politique qui est basée sur les besoins sociaux de la majorité sociale.