Chômage : Quand le gouvernement sème la misère, il doit récolter la colère…

Alors qu’elle n’a pas encore mis en avant un plan viable pour relancer l’économie, alors qu’elle n’a rien pour forcer les capitalistes à investir leurs profits passés dans les besoins sociaux, la coalition papillon a lancé sa réforme des allocations de chômage qui va fabriquer des pauvres à la chaine. Cette réforme ne va pas créer un seul emploi, elle va assécher les comptes des allocataires, asséché les comptes des CPAS et augmentera la concurrence au sein de la classe des travailleurs.

Par Alain (Namur)

L’opération « hiver 2012 » de la RTBF et de la Première a permis de mettre en lumière la pauvreté qui règne dans notre pays. Elle a permis de montrer aussi la solidarité spontanée qui émanait de la population. Des ménages ou des personnes isolées qui avaient du mal à se chauffer à cause du prix de l’énergie ont pu ainsi compter sur des dons. Malheureusement ce genre d’opération ne peut pas toucher tous ceux qui en auraient besoin et agir sur les causes structurelles qui créent la misère.

Apparemment, le gouvernement fédéral et les partis politiques traditionnels ont mal interprété le message. Ils se sont dit qu’avec un taux de pauvreté d’environ 15%, ils disposaient encore d’une certaine marge pour envoyer d’autre couche de la population dans la misère.

Pour illustrer la violence de cette réforme menée par une ministre socialiste flamande, 2 chiffres seulement : en dernière phase, un cohabitant, si il est en charge de famille recevra 1090 euros et un cohabitant sans charge de famille recevra lui 484 euros. Quand on prend juste le montant des loyers et de l’énergie, on se rend compte qu’avec une allocation pareille, il faudra demander des compléments aux CPAS pour pouvoir se nourrir ou se soigner.

Le gouvernement présente la réforme comme étant équilibrée, parce que le pourcentage de l’allocation a été augmenté à 65% du dernier salaire lors des 3 premiers mois. Quand on pense aux aides aux entreprises qui se chiffrent annuellement à environ 9 milliards d’euros, c’est à se demander de quel équilibre on parle.

Cette réforme va toucher durement les jeunes : 27 000 jeunes à temps partiel seront exclus en 2015, dont 22 000 Wallons. Mais la réforme touche de manière plus globale l’ensemble de la population : 50 000 chefs de ménages perdront 12,5% de leur allocation, 50 000 isolés perdront 17,5% de leurs allocations et 25 000 cohabitant perdront 41,5% de leurs allocations.

C’est un véritable bain de sang social qui se prépare après les élections communales de novembre. Cette réforme est portée par le gouvernement, mais les ECOLOs ne sont pas exempts de toute responsabilité. En effet, ECOLO a beau se trouver dans l’opposition, leurs votes sont nécessaires pour faire passer la partie institutionnelle de l’accord gouvernemental. Ils auraient pu demander des contreparties en demandant le retrait des mesures antisociales. Ils n’ont rien demandé donnant un blanc-seing à la majorité. De plus, au niveau régional, ils ne s’opposent pas à la chasse aux chômeurs.

Cette politique antisociale pour le gouvernement et cette politique de faux semblant pour l’opposition ECOLO se paye dans les sondages : le PS recule de 6% des intentions de votes par rapport aux dernières législatives, le MR perd 3% et le CDH reste stable. Il faut noter que cette politique radicalise l’opinion qui cherche des alternatives. L’extrême droite double son score de 2010 ainsi que la gauche radicale.

Nous avons urgemment besoin d’une politique alternative. Face à ce bain de sang social, nous devons mettre en avant les revendications de notre classe. La FGTB dans sa campagne « Où est passé l’argent » s’est prononcée pour la réduction du temps de travail à 32 heures avec embauches compensatoire et maintient des salaires. C’est la seule mesure capable de créer de l’emploi sans entrainer une baisse de pouvoir d’achat. Il faut populariser cette mesure et commencer dès à présent à mobiliser l’ensemble du mouvement social pour pousser nos revendications. Cependant, il est grand temps aussi de voir avec quel parti politique le mouvement syndical peut coopérer pour politiquement relayer ses revendications. Dans ce sens la réflexion qui va dans le sens de la création d’un parti large en phase avec les aspirations du monde syndical doit aller de l’avant pour pouvoir résister aux attaques qui ne feront que s’amplifier après les élections communales.

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