Voilà la seconde phase de l’avalanche d’austérité

La première tournée d’austérité n’était pas encore totalement au point, les pompiers étaient notamment encore en pleine lutte, que le gouvernement et l’opposition de droite se sont empressés de proposer de nouvelles mesures antisociales. Attaques contre l’indexation, les prépensions, et même les congés légaux : l’imagination est décidément au pouvoir…

Par Geert Cool, article tiré de l’édition de mars de Lutte Socialiste

La situation économique de notre pays ne semble pas au mieux de sa forme. La perspective de croissance de 0,8% prise en compte lors de la préparation du budget 2012 par le gouvernement Di Rupo n’était pas réaliste. On parle désormais, au mieux, d’une croissance nulle (0,1% selon le Bureau du Plan, – 0,2% selon Frank De Keyser, économiste de BNP Paribas Fortis). La récession connue lors des deux derniers trimestres de 2011 se poursuivra cette année. La période de croissance rencontrée durant la première partie de l’année 20111 n’était, selon De Keyzer, due qu’au fait que notre économie est une économie ‘‘ouverte qui a profité de la croissance mondiale et également au fait les assainissements étaient encore à venir.’’ Di Rupo veut trouver 1,5 milliard d’euros supplémentaires, plus 0,5 à 1 milliard à trouver chez les gouvernements régionaux.

Pour l’opposition de droite de la NVA, il faut aller encore plus loin. Le parti de Bart De Wever veut mettre les travailleurs au régime sec avec un menu qui comprend la suppression pure et simple de la retraite anticipée et la quasi-suppression de l’indexation des salaires.

Pendant ce temps, l’impact de la première vague d’assainissement commence à devenir concret. Le service des pensions est ainsi parti en grève parce que le personnel est insuffisant pour répondre aux nombreuses questions des travailleurs. A Malins, c’est carrément la moitié des trajets assurés par la société de transports en commun De Lijn qui a été supprimée. Il n’est d’ailleurs pas prévu d’en rester là. Cette ville est aussi illustratrice de ce qu’il faudra attendre après les élections communales d’octobre : les sacs poubelles y coûtent désormais 2,5 euros.

Toute l’argumentation consistant à dire que nous ‘‘vivons au-dessus de nos moyens’’ est une stupidité. Les ménages ont, en moyenne, perdu 3% de pouvoir d’achat depuis 2009. Le coût de la vie a augmenté de 33% en moyenne depuis 2000. L’augmentation a surtout frappé les loyers (44%), l’énergie (77%) et la nourriture (38%). On ne peut pas vraiment considérer que ce sont des domaines superflus dans la vie quotidienne des familles. L’austérité qui vient va augmenter le taux de pauvreté en Belgique, à un moment où déjà 117.400 Belges sont dépendants de l’aide alimentaire. Rien que l’an dernier, 3.000 personnes ont rejoint leurs rangs. La campagne ‘Hiver 2012’ de la RTBF a illustré l’ampleur de la pauvreté dans notre pays, mais aussi la solidarité dont fait preuve la population.

Cette avalanche d’assainissement ne va pas se stopper d’elle-même, et nous ne devons en aucun cas accepter ces mesures avec l’espoir que cela permette d’éviter le pire. Céder une fois au chantage, c’est assurer qu’il se répète encore et encore. Nous avons un urgent besoin d’une riposte efficace et sérieuse, tant sur le plan syndical que politique. Des actions ludiques ou symboliques ne servent à rien, de même que faire appel au PS et au SP.a. Organiser sérieusement la résistance sociale, avec détermination et combativité, signifie aussi construire son prolongement politique sous la forme d’un nouveau parti des travailleurs. Ce sont des défis urgents pour le mouvement ouvrier.

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