Arrachons 14€/h de salaire minimum pour tous !

On ne peut pas vivre décemment avec 9,65€/h

C’est dans les moments les plus difficiles que l’on peut voir à quel point on peut se fier à quelqu’un. C’est également le cas dans cette crise sanitaire. L’utilité sociale de certains secteurs est devenue plus évidente que jamais. C’est évidemment le cas du personnel soignant mais que serions-nous devenus sans les travailleurs du nettoyage, du transport et de la logistique ? Ceux de la production agroalimentaire, de la distribution, de l’énergie ou de la maintenance ? Quand, dans le même temps, les cadres supérieurs pouvaient se permettre de lever le pied et se confiner de façon confortable, les emplois manuels ont dû redoubler d’effort, pallier aux collègues absents pour maladie et risquer la contagion.

Par Simon (Liège)

C’est pourtant dans ces fonctions essentielles et parmi les plus exposées que l’on retrouve les moins bonnes conditions de travail et les salaires les plus bas. Beaucoup de ces emplois sont au salaire minimum qui est aujourd’hui de 9,65€ sur base horaire soit 1340€ net pour un temps plein. Chaque travailleur peut s’imaginer comment vivre dignement avec un revenu de ce type représente un combat quotidien, certainement dans les cas fréquents d’emplois précaires, intérimaire ou à temps partiel.

Pour un salaire interprofessionnel minimum de 14€ de l’heure

Les travailleurs à bas salaire, essentiels au fonctionnement de la société, méritent mieux que ces barèmes de misère. C’est très opportunément que la FGTB a lancé il y a deux ans une pétition réclamant un salaire interprofessionnel minimum de 14€ de l’heure et que la CSC lui a emboîté le pas avec une campagne similaire sur le pouvoir d’achat.

Cette campagne n’est pas une initiative isolée : dans de nombreux pays la revendication d’une hausse des plus bas salaires redevient populaire. Souvent, les actions initiées font référence à la campagne ‘‘15 now!’’ aux USA qui a démarré dans le secteur des fast-food et a arraché des augmentations allant jusqu’à 100% du salaire initial. Cela illustre comment une revendication peut être saisie par d’autres et mise à l’agenda à des milliers de kilomètres de distance si elle est accompagnée d’une campagne sérieuse et inspirante.

Construire cette campagne par le bas

Jusqu’à présent la campagne de la FGTB a surtout consisté à faire circuler la pétition que l’on peut retrouver sur le site dédié www.14euros.be.

C’était en effet un préalable nécessaire de populariser ce thème et les militantes et militants du PSL, EGA et de la Campagne ROSA s’y sont également attachés en faisant signer cette pétition sur leurs lieux de travail, d’étude ou dans les quartiers.

A l’Université de Gand, surtout, cette campagne a été saisie par des militants syndicaux, membres du personnel et étudiants, pour revendiquer un salaire de minimum 14€/h pour la grosse centaine de travailleurs de l’université et d’autres travailleurs des sous-traitants qui n’en bénéficient pas. Ils ont ensemble récolté plusieurs milliers de signatures et organisé plusieurs actions pour porter leur revendication, dont la très réussie grève féministe du 9 mars dernier, la plus grande grève du personnel de l’établissement depuis des décennies. Elle a contribué à mettre une très grosse pression sur la direction. Pour concrétiser cette revendication, il est nécessaire de passer à la vitesse supérieure et de l’enraciner dans les lieux de travail par des actions spécifiques comme celle-ci.

Rien ne nous est donné : Comme à chaque fois, nous ne pourrons compter que sur la mobilisation pour l’emporter. Parce que la crise met le système à nu et démontre l’utilité sociale de emplois les moins bien rémunérés, parce que des initiatives ont déjà été prises qui ont commencé à mettre la pression sur ce thème, nous avons un créneau qu’il faut utiliser pour pousser la revendication de l’augmentation du salaire minimum. La grande manifestation de la santé annoncée à la rentrée est le premier rendez-vous concret post-confinement. Utilisons-le pour promouvoir cette campagne essentielle de manière offensive, avec par exemple la présence d’une délégation sur ce thème ; et d’ici là, faisons signer la pétition syndicale et mobilisons pour cette manif de grande ampleur !

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