"Merci patron!" : un film engagé et engageant"

mercipatronLe réalisateur du film-documentaire s’appelle François Ruffin. François est, aussi et avant tout, chef de rédaction d’un excellent magazine : Fakir – une lecture que je vous recommande chaleureusement, après Luttes Socialiste, bien entendu. François accompagne, dans le documentaire, la Famille Klur, dans un combat qui rappelle la lutte de David contre Goliath. Mr et Mme Klur sont licenciés, suite à la délocalisation de leur entreprise hors de France. Leur ancien employeur s’appelle Bernard Arnault, un multimilliardaire, qui cumule la direction de firmes telles que Dior, LVMH, Champagne Moët,… Après leur licenciement, les Klur vont tomber dans une grande pauvreté. Si rien ne se produit, ils doivent revendre leur maison, pour payer leurs dettes. La rue devient leur seul horizon!

Par Paul Pirson, sympathisant

François, à la façon d’un Robin des bois, va proposer aux Klur d’exiger de leur ancien employeur, un nouvel emploi décent et une somme d’argent pour les indemniser correctement et éponger leur dette. Le pari semble fou et pourtant!

Outre l’imagination et la détermination de François Ruffin et des Klur dans leur combat, les moins avertis d’entre nous découvriront les mensonges, les méthodes mafieuses, les jeux d’influence et de corruption et le déni de démocratie (même à l’égard des actionnaires, c’est dire!) du grand patronat.

Le détail le plus croustillant est la confidence d’un des hommes de main du patronat. Il explique que le grand capital craint uniquement les “minorités agissantes”. Comprenez les syndicats, la presse engagée et les associations, qui remettent en cause l’ordre établi. Par contre, le patronat est certain de l’appui de la presse soi-disant objective et impartiale et des partis politiques traditionnels.

Ce film ne raconte pas une lutte individualiste du “self made man contre le méchant”, à laquelle les films hollywoodiens nous ont trop habitués. Au contraire, le film expose qu’une lutte organisée minutieusement et collectivement, avec des personnes conscientisées, peut mener à de grandes victoires. Le film rend la dignité à des travailleurs, bousculés par le capitalisme le plus sauvage. Il illustre qu’ensemble, nous pouvons révolutionner notre société.

Seul bémol : le film n’échappe pas à certains moments, à un peu d’ironie, à cause de l’humour un peu caustique du réalisateur.

En plus de la canette et des chips, que vous aurez pris soin d’emporter dans votre manteau, pour ne pas les acheter au triple du prix dans le cinéma, prévoyez des mouchoirs. Avec “Merci Patron!”, vous rirez beaucoup. Ceux d’entre nous, qui ont vécu, vivent ou craignent des moments difficiles, seront pris aux tripes par les détails cruels de la misère des Klur : la nourriture qui se raréfie, le logement qui n’est plus chauffé, les privations en tous genres, … Mais ils reprendront goût à la lutte pour plus d’égalité et de fraternité et sortant de la salle, dans un grand rire, ils empêcheront leur patron de dormir.

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