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SNCB. Les provocations de la direction suscitent la colère et la révolte des cheminots partout dans le pays.
Le personnel des chemins de fer est de nouveau contraint à entrer en action par une décision scandaleuse de la direction de la SNCB qui, de façon unilatérale et sans consultation, veut allonger le temps de travail des cheminots. Ces derniers subissent déjà tous les jours les effets des coupes budgétaires concernant la prestation de service qui doit être effectuée avec des ressources insuffisantes. Et que reçoivent les cheminots en échange de tous ces efforts? Un coup de poing au visage de la part de la direction pour qui les voyageurs et le service public ne sont clairement pas des priorités.
Les travailleurs sont entrés hier en action de façon spontanément quand a été dévoilée une circulaire interne dans laquelle HR-Rail, la société qui emploie juridiquement le personnel des chemins de fer, fait état de sa volonté de diminuer les jours de crédit des cheminots, une sorte de jour de récupération. Lorsque la semaine de travail a été officiellement ramenée de 40 à 36 heures, la semaine de travail réelle n’a pas été ajustée, mais des jours de crédit ont été instaurés en compensation. Toujours est-il que la moyenne de 38 heures par semaine reste la norme. Peut-être la direction a-t-elle estimé que réduire le nombre de journées de compensation était la meilleure manière de faire face au nombre de congés maladie pris en raison de la charge de travail accrue qui découle du manque de personnel ?
La colère est profonde et présente à l’échelle nationale. Hier, la grève a commencé en divers lieux de travail, notamment Salzinnes, Kinkempois (Liège), Malines, Gentbrugge, Forest, Cuesmes, Anvers, Ostende, Hasselt,… Puis a suivi le personnel des guichet à Charleroi et Bruxelles. Aujourd’hui, le trafic est complètement à l’arrêt du côté francophone et gravement perturbé du côté néerlandophone. La direction a menacé de sanctions pour “absence non autorisée”. Il s’agit bien d’une grève spontanée, mais les syndicats couvrent les grévistes. Aucune sanction ne sera prise puisqu’il s’agit d’une action collective, qui est un droit démocratique. A moins que le gouvernement ne parle de «valeurs démocratiques» que quand ça lui chante. Estime-t-il que les droits démocratiques ne s’appliquent pas à l’opposition politique ?
Malgré les menaces et le chaos inhérents à une grève spontanée, l’action a bien pris du côté néerlandophone également. Nous avons appris que près de 40% des conducteurs de train ne se sont pas rendus au travail à Anvers. Ailleurs aussi, la grève a eu son effet. A Liège, il a été décidé de tenir tous les jours une assemblée générale à 10h et 16h pour décider de la poursuite de la grève. Il est question d’une une grève illimitée. L’exemple français des réunions du personnel qui décident de la poursuite de la grève va créer un précédent dans notre pays. C’est un exemple à suivre pour d’autres secteurs et entreprises. Pourquoi ne pas saisir l’occasion de la grève du 24 juin prochain pour organiser au piquet une assemblée avec autant de collègues que possible pour préparer la campagne vers la manifestation nationale du 29 septembre et vers la grève générale nationale en front commun du 7 octobre ?
Bien sûr, nous entendons toutes sortes d’accusations sur le personnel des chemins de fer. Certains voyageurs sont sans aucun doute en colère. Mais après les mouvements de grève des contrôleurs aériens, des agents pénitentiaires et bientôt même des magistrats, il est clair que le mécontentement est général dans tous les secteurs face au manque de moyens dont bénéficient les services publics et face au manque de collègues pour fournir un service maximal. Ce manque de ressources et d’investissements conduit aux tunnels dangereux à Bruxelles, aux fuites d’eau dans les musées, aux prisons délabrées et aux conditions inhumaines pour les détenus et le personnel,…
Les partis gouvernementaux parlent de la nécessité d’instaurer un service minimum. Mais leur politique organise un service minimal tous les jours ! Si le service est toutefois raisonnablement presté, c’est en raison des efforts considérables déployés par le personnel que ne compensent pas les quelques jours de crédit suite au manque de personnel. Le gouvernement et les médias ne veulent parler de la qualité du service qu’à l’occasion des grèves. Si le gouvernement avait vraiment ce sujet à coeur, il dégagerait les moyens nécessaires. Et si c’était le cas de la direction de la SNCB, il ne serait pas question d’augmenter le temps de travail des cheminots.
Le personnel de la SNCB mérite le soutien de collègues d’autres secteurs ainsi que des navetteurs. Si le personnel laisse la direction faire comme elle l’entend, il ne restera plus beaucoup de ce service public essentiel. Il sera encore plus question de «tarifs flexibles» (faire payer plus cher en heures de pointe). Le direction veut presser le personnel et les voyageurs comme des citrons. Et encore plus.
Nous ne pouvons pas accepter cela. Prenons exemple sur les actions déterminées des agents pénitentiaires ou sur le mouvement de lutte en France contre la Loi Travail. Ne nous laissons pas avoir par des promesses creuses et défendons des revendications offensives! Plus de moyens sont nécessaires pour les transports publics. En ces temps de crise écologique, renforcer les transports publics est de la plus haute importance. L’introduction de services publics de transports en commun gratuits et de qualité verrait également fondre les embouteillages. Mais pour tout cela, il faut renverser ce gouvernement des riches.