Socialisme 2016: l'inégalité, la guerre et l'insécurité montrent l'urgence du socialisme

Soc2016_01En Islande, les manifestants sont descendus en masse dans les rues pour exiger la démission du Premier ministre. En France, la jeunesse se rassemble sur les places pour discuter de la résistance aux propositions antisociales du gouvernement. La colère bouillonne et c’est loin d’être surprenant. La misère est croissante, les guerres se développent de même que la crise des réfugiés tandis que les attaques austéritaires contre nos conditions de vie se succèdent. Pendant ce temps, les milliards pleuvent sur le camp d’en face, comme l’a encore très bien illustré le scandale des Panama Papers.

La polarisation est croissante dans la société. L’establishment adopte une rhétorique musclée et met en œuvre des mesures extrêmement antisociales dans la droite ligne de la logique néolibérale : recul de l’âge de la pension, fin de la journée des huit heures, développement d’un large secteur à bas salaires, attaques contre les allocataires sociaux,… La concentration de richesses atteint des proportions inouïes. Mais de l’autre côté, de plus en plus de gens s’opposent à cette logique selon laquelle ce serait systématiquement à nous de payer. Face à l’austérité de l’establishement et aux taxes supplémentaires que nous devons supporter, la recherche d’une approche alternative fait son chemin.

Le thème central de cette journée «Socialisme 2016», l’événement annuel de discussion et de formation du PSL, pouvait difficilement avoir été mieux choisi : «Construire l’alternative socialiste dans un monde d’inégalité, de guerre et d’insécurité». Dénoncer ne suffit pas. Il nous faut défendre une alternative qui défend la construction d’une société où les vastes ressources disponibles ainsi que les possibilités technologiques seraient utilisées dans l’intérêt de la majorité de la population et non pas dans ceux des amateurs de Panama et autres Îles Vierges.

La journée a commencé par une session plénière concernant la réponse du mouvement des travailleurs en matière de sécurité. Pour Tina Degreef, secrétaire syndicale de la LBC (équivalent de la CNE), le mouvement des travailleurs doit intervenir dans ce débat faute de quoi le champ serait ouvert aux «solutions» de la droite, des recettes qui ont déjà démontré l’étendue de leur faillite. Eric Byl, membre du Bureau Exécutif du PSL, a abordé les limites de la politique sécuritaires du gouvernement de droite. Cédric Gérôme, représentant du Comité pour une Internationale Ouvrière (dont le PSL est la section belge) est quant à lui revenu sur l’échec des 15 ans de prétendues «guerre contre le terrorisme». Même Hillary Clinton a dû reconnaître que des groupes terroristes comme Al-Qaïda n’ont pu se développer qu’en conséquence des interventions de l’impérialisme américain. La droite essaye aujourd’hui d’instrumentaliser la situation pour chercher à affaiblir le mouvement syndical. Ce n’est ainsi pas par hasard que des termes du mouvement ouvrier sont associés aux fondamentalistes religieux. L’establishment préfère parler de «militants» ou de «radicalisés» à la place de faire référence au Wahhabisme. En Belgique, c’est le roi Baudoin qui a confié le contrôle de la grande mosquée à l’Arabie Saoudite, et au wahhabisme, dans les années soixante, dans l’espoir de favoriser la conclusion de juteux contrats avec le régime saoudien. L’establishment sera-t-il un jour capable de le reconnaître ?

Soc2016_02Les commissions qui ont suivi cette séance d’ouverture ont traité de thèmes très différents : du droit de grève au succès remporté par la campagne de Bernie Sanders aux Etats-Unis en passant par l’échec de la COP21 et des négociations sur le climat ou encore par la révolution espagnole, commencée il y a 80 ans. Le fil rouge de toutes ces commissions était la manière optimiste de voir comment construire l’alternative socialiste sans tomber dans les erreurs du passé. C’est à ce titre qu’étudier les divers courants de gauche et les leçons à tirer des percées des nouvelles formations de gauche est important. Il existe de grandes possibilités pour la gauche révolutionnaire, même si la radicalisation aujourd’hui en cours vers la gauche est essentiellement orientée vers des courants réformistes qui se heurtent assez rapidement à leurs limites.

Le meeting de clôture avait un caractère très international. Marisa, membre du PSL-Bruxelles originaire d’Espagne et collaboratrice de Socialismo Revolucionario (section du Comité pour une Internationale Ouvrière dans l’Etat Espagnol) a parlé de la montée de Podemos et des listes d’unité à gauche en Espagne. De quel type de gauche avons-nous besoin ? Comment véritablement rompre avec l’austérité ? Voilà quelques-unes des questions qu’elle a abordées. Bart Vandersteene, porte-parole du PSL, a récemment été activement impliqué dans la construction de Socialist Alternative, notre organisation-sœur aux États-Unis. Il est revenu sur la campagne de Bernie Sanders aux États-Unis et sur le potentiel pour la défense des idées du socialisme dans «l’antre de la bête» capitaliste, comme l’a démontré l’élection puis la réélection de Kshama Sawant à Seattle.

Soc2016_03
Paul Murphy

Le député irlandais Paul Murphy a parlé des récentes élections irlandaises et de la crise de l’establishment politique en cours dans ce pays. Mais il a bien dû admettre que les 40 jours de crise politique sans qu’un gouvernement ne puisse être formé ne sont que de la petite bière en comparaison de l’ampleur que ce type de crise a pu atteindre en Belgique… Il a également parlé de l’Insurrection de Pâques, en Irlande, en 1916 (les «Pâques Sanglantes») en faisant référence à la manière dont James Connolly défendait le socialisme à cette époque.

La journée a été clôturée par Anja Deschoemacker, porte-parole de Gauches Communes à Saint-Gilles. Anja a souligné la nécessité de lutter contre le gouvernement Michel mais aussi de disposer d’un prolongement politique des luttes sociales. Ce gouvernement thatchérien continuera son offensive contre nos conditions de vie. Il nous faut le stopper, lui et le système sur lequel il repose. Renforcer le PSL, c’est renforcer une force qui prône ouvertement le renversement du système capitaliste et l’instauration d’une société véritablement socialiste.

Photos de Liesbeth

Socialisme 2016 // Liesbeth

Author

0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop