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Panama Papers. Le capitalisme ne peut pas être réglé, il doit être renversé!
“C’est de l’enfer des pauvres qu’est fait le paradis des riches.” (Victor Hugo)
La ‘‘plus grande fuite de l’histoire’’ 2,6 téraoctets d’information, 11,5 millions de documents. La base de données du cabinet d’avocats Mossack Fonseca au Panama est parvenue aux mains du Consortium international pour le journalisme d’investigation. Des entreprises comme Mossack Fonseca offrent diverses possibilités aux riches de la planète (parmi lesquels plus de 700 de Belgique dans ce cas précis) pour planquer leur argent. Concrètement, il s’agit de vol des moyens de la collectivité par le biais de l’évasion fiscale ; d’argent noir ; de fonds illégaux obtenus par les drogues, le trafic d’armes, la traite des êtres humains ;…
Ce scandale enfonce le clou sur différents sujets. Tout d’abord : ce ne sont pas les richesses qui manquent. Chaque fois que les gouvernements lancent une nouvelle opération d’austérité, c’est toujours aux jeunes, aux travailleurs et aux allocataires sociaux de payer. Les super-riches sont systématiquement protégés. Ce n’est pas la crise pour tous le monde… En Belgique, la coalition de droite au fédéral a même osé poursuivre son offensive antisociale après la publication des documents de Panama sous l’argument qu’il ne resterait plus que la sécurité sociale comme source de moyens à dégager !
Il convient en second lieu de noter que l’utilisation des paradis fiscaux est connue depuis très longtemps déjà, sans que rien n’ait été fait à leur encontre. Les Panama Papers ne constituent pas le premier scandale de ce type. Récemment, le Swiss-Leaks et le Lux-Leaks avaient déjà démontré que Panama et les îles Vierges étaient des paradis fiscaux. Mais rien n’a été entrepris.
Troisièmement, il est frappant de constater à quel point «l’impuissance» des gouvernements face à de telles fraudes contraste avec la manière dont les attaques sont lancées par les autorités contre les jeunes, les travailleurs ou encore les réfugiés. Pour surveiller les textos envoyés par des jeunes de gauche lors d’une action à la Bourse, pas de problème ! Mais pour les fraudeurs qui cachent des milliards d’euros aux contributions, par contre… Pour stopper les réfugiés, les frontières sont renforcées et des accords internationaux tels que ceux de Schengen peuvent être mis de côté sans soucis. Mais pour la fraude fiscale, c’est une autre histoire.
Ces documents de Panama ne représentent qu’une infime partie émergée de l’énorme iceberg des milliards de dollars cachés dans les paradis fiscaux. Pourquoi des gens doivent-ils encore mourir de faim aujourd’hui ? Pourquoi les salaires doivent-ils diminuer ? Pourquoi nos conquêtes sociales doivent-elles être réduites ou supprimées ? Pourquoi devons-nous payer pour une crise dont nous ne sommes pas responsables alors que les spéculateurs et les super-riches deviennent toujours plus riches?
En 2105, nous avons connu un saut d’index en Belgique. Cette année-là, les patrons du Bel 20 ont gagné 20% de plus qu’en 2014. La moyenne de leurs revenus annuels avoisine les 2 millions d’euros. La logique que l’establishment capitaliste voudrait nous faire avaler – qu’il faudrait «tous» nous serrer la ceinture en raison de la crise – a une nouvelle fois reçu une belle claque. Cet argument ne suit d’ailleurs aucune logique, il s’agit d’un mensonge idéologique qui constitue le cœur de l’austérité néolibérale.
Au regard des personnalités impliquées dans ce scandale, il est clair que c’est l’ensemble de l’establishment qui est impliqué. Il ne s’agit pas d’excès, mais de la nature-même du système et de l’état «normal» du milieu des affaires sous le système capitaliste. Mais pour la majorité de la population, tout cela est fort loin d’être normal. En Islande, les mobilisations ont été si massives que le Premier ministre a dû présenter sa démission peu après que le scandale ait été divulgué. D’autres noms seront encore dévoilés à n’en pas douter au cours des prochains jours et des prochaines semaines. Les conséquences politiques peuvent être lourdes dans différents pays comme en France, où le FN est éclaboussé, ou aux Etats-Unis dans le cadre des élections présidentielles.
C’est le système qu’il faut changer!
Peut-être que d’autres têtes rouleront à la suite de celle du Premier ministre islandais. Mais il faudra bien plus que cela pour obtenir de véritables changements.
Six ans après le déclenchement de la crise, tous les appels et toutes les propositions visant à réglementer le secteur financier sont restés lettres mortes. Chaque tentative visant à faire contribuer les super-riches s’est heurtée à la logique de concurrence inhérente au système. “C’est de l’enfer des pauvres qu’est fait le paradis des riches”, disait avec justesse Victor Hugo. L’énorme richesse qui est parfois cachée dans les paradis fiscaux résulte de la misère sociale de la grande majorité de la population. C’est l’opulence de l’élite qui est à la base de la démolition de nos conditions de vie mais aussi des tensions sociales et internationales croissantes, jusqu’aux guerres.
La clameur qui s’élève pour exiger un meilleur contrôle du secteur financier est justifiée. Mais soyons clairs : la collectivité ne peut pas contrôler ce qu’elle ne possède pas. Il faut arrêter de donner à l’élite financière la possibilité de nous faire payer leur folie avec nos salaires, nos services publics, nos pensions,… Les réformes ne suffiront pas. Il faut les combiner à la lutte pour un contrôle public et démocratique du secteur financier dans sa totalité, de même que des secteurs clés de l’économie.
Ce secteur financier sous propriété publique démocratique devrait fonctionner dans le cadre d’une économie socialiste démocratiquement planifiée, basée sur la satisfaction des besoins sociaux et du respect de l’environnement, dans lequel s’articuleraient également d’autres secteurs clés de l’économie collectivisés tels que l’énergie, les soins de santé,… Nous ne pouvons plus accepter le règne corrompu et criminel de l’élite capitaliste. Nous ne pouvons plus supporter la crise économique, humaine et écologique du capitalisme. Ce système est pourri jusqu’à la moelle. Il est grand temps de se battre pour un autre système économique, pour une transformation socialiste de la société!
- Stop à l’austérité et aux attaques antisociales contre les travailleurs et leurs familles !
- Allons chercher l’argent là où il est: chez les super-riches et dans les paradis fiscaux !
- Nationalisation des banques et des grandes entreprises sous contrôle et gestion démocratiques des travailleurs et des usagers, sans rachat ni indemnité sauf sur base de besoins prouvés !
- Avec le contrôle et la gestion publiques des postes de commande de l’économie, une planification socialiste de l’industrie et des services sera possible afin de consacrer les moyens nécessaires à la satisfactions des besoins de la majorité de la population.