Les crises écologiques du passé

autocollant_ecologieLe dernier trimestre de cette année verra se tenir le sommet climatique de l’ONU à Paris. C’est l’occasion pour tous les activistes de se mobiliser pour réclamer une véritable réponse aux différents problèmes environnementaux qui se posent à l’ensemble de l’Humanité. Nous pensons que c’est à travers des luttes collectives pour un système débarrassé de la nécessité du profit que nous pourrons établir un système de production compatible avec les lois de la nature.

Par Alain (Namur)

La méthode marxiste un outil pour répondre à la question climatique

En tant qu’organisation marxiste-révolutionnaire, nous pensons au PSL que les outils conceptuels forgés par les premiers socialistes nous permettent d’analyser la crise environnementale actuelle. Nous partons de la situation concrète de la nécessité pour toute société humaine de produire des biens et des services pour assurer sa survie et sa reproduction. Parallèlement au système de production se trouve un système de répartition du surplus social qui dépend du degré de développement atteint par les différentes sociétés dans l’Histoire.

Le capitalisme est actuellement le système de production largement dominant. Ce système est fondé sur l’appropriation privée d’une production essentiellement sociale. C’est une des contradictions de ce système à côté de nombreuses autres, dont l’une des plus importante pour la question environnementale : on ne produit pas de marchandises pour leur usage, mais bien pour les échanger sur le marché afin d’en extraire la plus-value qui permettra de produire encore plus de marchandises.

Ce système de production a eu son mérite, historiquement, il a permis de développer les forces productives de la société a un niveau jamais atteint auparavant. Ce point nous permet d’envisager l’édification d’une société débarrassée du règne de la nécessité matérielle. Le corollaire de cela, c’est qu’il a accumulé des forces de destruction que ses maitres actuels ne savent maitriser. Karl Marx disait déjà à son époque que le système de production capitaliste avait rompu d’une manière inouïe jusqu’ici le métabolisme entre l’Homme et son environnement. Il ajoutait aussi dans le capital que le capitalisme épuise les deux sources de richesses : les hommes et la nature.

L’équilibre entre l’être humain et son environnement : une histoire sur le fil

La révolution néolithique a marqué l’apparition de nouveaux outils et techniques et a entrainé des modes de productions inconnus alors. Un des modes de productions qui s’est développé très tôt dans l’histoire de l’Humanité et encore pratiqué aujourd’hui est la culture sur abattis-brûlis. Cette méthode consiste à dégager des clairières à travers les forêts (primaires dans un premier temps) pour pouvoir cultiver sur les cendres de l’espace dégagé.

L’impact de cette méthode est très bien décrit par Mazoyer-Roudart dans le livre «Histoire des Agricultures du monde». Les auteurs décrivent ainsi les impacts de cette méthode : «L’origine de ces systèmes remonte à l’époque néolithique. Depuis lors, ils se sont étendus à la plupart des forêts et des milieux boisés cultivables de la planète. Dans chaque région du monde, cette dynamique pionnière s’est accompagnée d’un fort accroissement démographique… une fois toute ces réserves vierges investies et la densité de population continuant d’augmenter, la fréquence et l’intensité des défrichements se sont accrues amorçant une dynamique de déboisement… la double crise écologique et de subsistance qui en a résulté ne fut ensuite dépassée que par le développement de systèmes agraires post-forestiers… ».

Au-delà d’un certain seuil de densité de population, le processus de déforestation épuisait les forêts vierges jusqu’à se frotter à des frontières soit naturelles (mers, forêts non praticables,..) soit des frontières politiques. Malgré cela, ce système a permis de supporter une augmentation de la population qui de 10.000 ans à 5000 ans av. JC a vu sa population passer de 5 à 50 millions de personnes.

Ce système avait ses contradictions qui ont entrainé une réduction de la fertilité, une érosion des sols et un assèchement du climat. À la p. 169 Mazoyer-Roudart disent de manière très clair que : «Ce processus de déboisement, qui a touché les uns après les autres la plupart des milieux anciennement boisés et cultivés de la planète, fut sans doute le plus grand bouleversement écologique de l’histoire.»

Nous sommes aujourd’hui dans une situation similaire à celle-ci, à la différence que nous avons une connaissance et une capacité de prédiction beaucoup plus grande que nos ancêtres. La crise de l’époque a pu être résolue dans nos régions tempérées par l’émergence de systèmes agraires à jachères et à culture attelée légère. C’était la révolution agricole de l’antiquité. La superstructure politique qui correspondait à ces modes de productions est la cité-Etat esclavagiste (comme en Grèce, à Rome ou en Macédoine d’alors). Les citoyens qui, grâce au mode de production esclavagiste, étaient détachés de l’activité productrice pouvaient s’adonner à la culture, aux arts et à la politique. C’est sur cette base que la philosophie que nous connaissons encore aujourd’hui s’est développée, de même que les chaussées romaines, les aqueducs et les premiers développements des sciences naturelles. C’est la nécessité de trouver de nouveaux espaces à conquérir et des peuples à asservir pour pourvoir la cité en marchandises qui a poussé les contradictions de ce système jusqu’à sa chute.

La crise environnementale actuelle :

Aujourd’hui, nous sommes confrontés à une crise structurelle du système de production capitaliste. Les contradictions de ce système ont muri jusqu’à nous pousser dans l’impasse économique, sociale et écologique dans laquelle nous sommes maintenant. Nos conditions de vie et de reproductions sont menacées ainsi que celles d’autres espèces. Nous faisons face, selon certains scientifiques, à la sixième extinction de masse après celle des dinosaures. Mais cette fois-ci, ce serait l’Homme, via son système de production, qui en serait la cause.

La crise, ses solutions et la classe qui doit les mettre en œuvre :

Nous avons décrit une des contradictions du système actuelle du système capitaliste. La recherche effrénée de profits. Nous avons assez de connaissance et de force productive pour répondre à la crise. Mais cela nécessité pour y parvenir de mettre toutes les chances de notre côté. Il faut socialiser l’ensemble des grands moyens de production pour orienter la production vers la réponse aux besoins sociaux. Nous devons produire en tenant compte des lois de la nature et non pas en tenant compte de l’exigence de rentabilité.

Nous pensons que cela nécessité la nationalisation des secteurs clés de l’économie sous contrôle et gestion démocratiques afin d’organiser selon une planification démocratique et rationnelle. La seule couche capable de porter ce programme n’est pas celle qui y perdra le plus en adoptant cette approche. Nous ne croyons pas au milliardaire prétendument écolo ni au mécanisme du marché «vert»… Seule la classe qui produit tout le surplus social est à même de réaliser cela, la classe sociale des travailleurs.

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