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Un 1er mai marqué par les campagnes électorales

La tradition du 1er mai en tant que journée internationale de lutte, de manifestations et de célébration remonte au combat pour la journée des 8 heures au 19ème siècle. Aujourd’hui, il est à déplorer qu’en dépit de toutes les capacités technologiques existantes, le mouvement ouvrier ne mène pas des campagnes de lutte internationales autour de revendications offensives similaires pour améliorer le sort et la vie de la classe travailleuse. Mais le fait que des manifestations existent encore à l’occasion de cette date démontre tout l’impact que peut avoir un mouvement international.
Cette année, défilés et discours ont été dominés par les campagnes électorales, qu’il s’agisse des élections sociales de mai ou des élections politiques du 9 juin. Les grands médias se sont concentrés sur les discours des personnalités du PS, de Vooruit et du PTB/PVDA, en mettant souvent l’accent sur les divisions entre ces partis. En Flandre, la Gazet van Antwerpen a parlé de “50 nuances de rouge”, soulignant par ailleurs également la présence du PSL/LSP. Même des partis qui n’ont rien à voir avec l’histoire des luttes ouvrières (pas de notre côté, en tout cas) tentent d’obtenir une part du gâteau avec l’attention portée au 1er mai. C’est ainsi que le MR a à nouveau organisé un rassemblement et que le Vlaams Belang, extrême droite, s’est réunie à Plopsaland.

Le PTB a fait valoir à juste titre qu’il était nécessaire de mettre en place des politiques à la mesure des gens. La proposition d’un impôt sur les millionnaires, qui permettrait de trouver les ressources nécessaires pour combler les nombreux déficits là où ils se trouvent, était au premier plan. Raoul Hedebouw a souligné à Bruxelles qu’un vote pour le PTB n’est pas un vote perdu et que le parti a déjà pesé sur des questions telles que la réduction de la TVA sur l’énergie, l’augmentation de la pension minimum et le fonds d’urgence pour les soins de santé. A Anvers, Jos D’Haese a déclaré qu’un vote pour le PTB est également un vote stratégique et a appelé Vooruit à ne pas se tourner vers la N-VA mais vers le PTB pour former une coalition.
La question de la co-gouvernance a été placée au centre des débats. Cela a permis de répondre aux reproches de la social-démocratie et des médias établis. Par exemple, De Standaard a noté : “Les communistes sont contraints d’indiquer les points qu’ils souhaitent diluer.” La construction d’un rapport de force autour de revendications centrales telles qu’un impôt sur la fortune lié à un changement de société serait une bonne réponse. Malheureusement, nous n’avons rien entendu concernant une transformation socialiste de la société ce premier mai. En fait, la réponse aux critiques a été très défensive, ce qui n’est pas de nature à les faire taire, mais au contraire à les encourager.
Cette année, Vooruit a présenté des propositions sociales timides, telles que l’augmentation du salaire minimum à 15 euros de l’heure. Compte tenu de l’inflation de ces dernières années, ce montant est nettement insuffisant. Le PS parle à juste titre de 17 euros de l’heure. Mais il ne faut pas se laisser piéger par la rhétorique électorale : pour le PS, il s’agit d’une revendication qu’il veut réaliser d’ici la fin de la prochaine législature, c’est-à-dire dans quelques années seulement. Et nous connaissons la facilité avec laquelle le PS range son programme en poche une fois les élections passées.
Miranda Ulens, secrétaire générale de la FGTB, a défendu la revendication des 17 euros de l’heure au Vooruit, sans visiblement en être fort convaicue elle-même. Réagissant aux propos de Melissa Depraetere, présidente par intérim de Vooruit, elle a déclaré : “Les chiffres peuvent déjà différer. Elle dit 15 euros, moi 17 euros, mais au niveau du contenu, nous sommes sur la même longueur d’onde.” Elle s’est même déclaré “fan” de la nouvelle présidente de Vooruit. Pourant, dans ce parti, on se prépare à gouverner avec la N-VA, sans le cacher. “La N-VA sera de toute façon dans un gouvernement flamand. C’est soit la N-VA avec le Vlaams Belang, soit la N-VA avec nous. Le choix est donc vite fait.”
Dans son discours, Caroline Gennez a parlé de la résistance contre “les extrêmes”, de droite comme de gauche. Pour les dirigeants de Vooruit, l’affaire s’arrête là et il ne devrait même pas y avoir de réaction aux propositions sociales du PTB. Au niveau de la base et dans les sondages, cela fonctionne toutefois de moins en moins. Les tentatives de présenter la gauche et l’extrême droite comme similaires sont hors sujet et ne servent qu’à défendre le statu quo d’un système en crise.
Le Vlaams Belang a une nouvelle fois tenté de récupérer le 1er mai. Non pas avec un défilé cette année, mais en louant entièrement le parc Plopsaland pour une fête de famille. Une journée gratuite dans un parc d’attractions aux frais du contribuable. Mais dès qu’il devient concret sur les questions sociales, le VB démontre qu’il est un parti d’austérité de droite qui roule pour les riches : toutes ses propositions ce premier mai visent à saper la sécurité sociale !
Dans la perspective du 1er mai, le président le la FGTB, Thierry Bodson, a défendu la proposition d’un impôt sur toutes les richesses supérieures à 1,25 million d’euros afin de récolter 8 à 10 milliards d’euros pour investir dans les besoins sociaux. Il est utile de donner corps à sa proposition d’une coalition de gauche pour la rendre concrète. Mais associer les mots à une campagne active et à la construction d’un rapport de force rendrait la chose encore plus concrête et surtout plus forte.
Les membres du PSL présent.e.s aux différentes activités du 1er mai ont défendu notre approche en appelant à voter pour des candidat.e.s de combat aux élections sociales et pour le PTB aux élections politiques, tout en s’opposant au capitalisme et en prônant une société socialiste démocratique, c’est-à-dire une société dans laquelle la majorité de la population contrôle et planifie démocratiquement les richesses et les ressources disponibles pour le bien de l’humanité et de la planète.
