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Mon corps, mon choix ? Campagne contre le sexisme
Par Emily (Namur)
Médias, clips vidéo, publicité, tous utilisent le corps des femmes pour vendre tout ce qui est possible et imaginable, depuis l’objet jusqu’à la façon de se comporter. Karl Marx disait que tout devient marchandise sous le capitalisme. Cela comprend les femmes à travers leur corps.
Nous vivons dans une société schizophrénique où, d’un côté, les filles doivent être sexy pour être considérées comme des femmes libérées et modernes, tout en ne pouvant jamais atteindre l’idéal de beauté photoshopé que nous présente la société capitaliste avec les conséquences que cela engendre en termes de santé physique et mentale. Le phénomène Miley Cyrus ou Rihanna exprime l’instrumentalisation du corps des femmes, où pour vendre davantage, elles sont placées devant un choix conditionné par l’industrie médiatique. Pour être considéré, non plus comme un enfant, mais comme une femme et pour avoir un maximum d’attention, faire tomber les vêtements devient le moyen le plus efficace. Et c’est bien sûr les patrons et les grands actionnaires de l’industrie musicale (ou autre) qui en tirent, de loin, le plus grand profit.
De l’autre côté, en cas de harcèlement, beaucoup rétorquent que si une femme s’habille avec des vêtements courts ou moulants, c’est-à-dire si elle suit la mode, c’est qu’elle a envie de se faire remarquer, et que, de ce fait, il est normal qu’elle se fasse siffler. Mais c’est l’utilisation permanente du corps des femmes comme outil de marketing et la place occupée par les femmes dans la société patriarcale qui pousse l’ensemble de la société (homme et femme) à raisonner de la sorte.
Pire, en cas de viol, la victime n’est bien souvent pas crue ou elle est accusée de l’avoir un peu cherché. En Belgique, dix plaintes pour viol sont déposées chaque jour, alors que des études prouvent que seuls 10% des victimes osent porter plainte. La docteure en psychologie et spécialiste de la question, Danièle Zucker, met en avant que le viol n’a rien de sexuel et n’a donc rien à voir avec une quelconque attirance physique. Ce n’est pas non plus un jeu sexuel qui tourne mal ou un acte lié à l’alcool. Non, le viol est un enjeu de pouvoir ! Le comportement des femmes agressées ne devrait donc pas être mis en cause. Et pourtant…Par exemple, la seule solution des autorités face à de multiples agressions sexuelles d’étudiantes à Namur a été de dispenser des cours de self défense aux filles et de recommander de ne pas porter de vêtements trop courts, ni de boire de l’alcool. Pourtant, le viol étant une question de pouvoir, rien de cela n’influe ou ne résout la cause du problème.
Au PSL, nous pensons que dans le cadre d’une société capitaliste et du patriarcat, la femme restera dans une position d’infériorité et ne sortira pas de la situation contradictoire dans laquelle est placée, où il faut être sexy, mais pas trop. Pour entamer un processus de résolution de cette vaste problématique et entraver les multiples formes d’agressions que subissent les femmes, il est nécessaire de se questionner sur les fondements de la société capitaliste.
La promotion de modèles de beauté irréelle booste l’industrie cosmétique et la presse dite féminine ; les préjugés sexistes permettent de mettre en concurrence les hommes et les femmes concernant les emplois et les salaires, etc. À chaque fois, la même classe en profite, celle des moins de 1% de la population de super-riches. Le sexisme est un outil de la classe dominante pour mieux asseoir son pouvoir, conserver et accroître ses privilèges. Le harcèlement et les agressions en sont les effets collatéraux. La lutte contre le sexisme est, dès lors, indissociable de la lutte contre le capitalisme ! Ne nous laissons pas diviser. Unissons nos forces et luttons pour une autre société.
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Nous sommes le produit de la société, et c’est donc consciemment qu’au sein du PSL nous développons une attention spécifique sur cette question. La commission femme du PSL assure une bonne représentativité des femmes dans le parti et renforce politiquement ces dernières. Mais si on y discute les campagnes contre le sexisme, elles ne sont en rien séparées du reste du travail de parti. La cause du sexisme étant l’organisation de classe de la société, c’est ensemble, femmes et hommes issus de la classe des travailleurs et de la jeunesse, que nous renverserons le système capitaliste et abolirons le patriarcat. C’est également ensemble que nous devons nous mobiliser le dimanche 30 mars pour la manifestation Pro-Choix. Nous revendiquons le droit des femmes à l’avortement réalisé dans des conditions optimales, alors qu’il est remis en question en Espagne, en Suisse, etc. Et nous exigeons des infrastructures publiques qui permettent à tous d’avoir des enfants sans sombrer dans la pauvreté.