Sanctions Administratives Communales : Ça ne résout aucun problème, ça les amplifie

Le 11 novembre dernier, une centaine de jeunes ont manifesté à Malines. Quelques semaines plus tôt, trois écoliers avaient été embarqués au poste de police pour avoir mangé un sandwich sur les marches de l’église ! Ils ont chacun reçu une Sanction Administrative Communale (SAC) de 100 euros. Ces amendes ridicules commencent à avoir leur popularité dans les médias. Il en est à chaque fois question sous l’angle ‘‘humoristique’’, et la question de l’évaluation politique de la mesure est éludée. Le fond du problème est rarement abordé.

Par Sam (Gand)

Ces sanctions sont notamment contestées car les frais que cela entraîne pour l’administration communale sont plus élevés que les revenus. On estime que le coût de la collecte d’une SAC revient à entre 75 et 120 euros alors que la moyenne du montant des SAC est de 62,5 euros. Selon Tom De Schepper, de l’Association des villes et des communes flamandes, c’est ‘‘le prix à payer par les villes et les communes pour obtenir une meilleure qualité de vie.’’ Mais c’est une illusion de penser qu’avec de telles sanctions on crée une ville plus agréable. Mais c’est vrai que cela revient toujours moins cher que d’investir dans la prévention.

Les villes les plus agréables sont celles où la prospérité et la qualité de vie de tous les habitants sont les plus élevés. Les villes les moins agréables à vivre sont celle où une partie importante de la population doit chaque jour lutter pour vivre et où le crime est très répandu. S’en prendre aux nuisances et incivilités, cela revient à s’en prendre aux problèmes sociaux. La politique qui créera le plus d’enthousiasme est basée sur l’octroi d’un bon emploi et d’un bon logement abordable à chacun, de structures de loisirs développées,… Il faut nous organiser pour revendiquer plus d’investissements dans les logements sociaux, dans les associations de quartier, les services sociaux, les crèches, les mouvements de jeunesse,…

Le 26 novembre, les Etudiants de Gauche Actifs ont mené une action contre les SAC devant le conseil communal de Gand, dont l’accord communal prévoit d’accroitre le recours à ces sanctions. D’autre part, le 28 novembre, une manifestation avait été organisée par la Ligue des Droits de l’Homme à Ixelles, une commune de Bruxelles, où 6000 amendes de ce type sont émises chaque année. Nous voulons un avenir où les jeunes ont le droit d’être jeune, le droit d’agir et le droit de l’ouvrir. Organisons-nous et poursuivons la lutte contre les SAC !


Quelques exemples

– Il est interdit de lancer des confettis que l’on a ramassés au sol lors du carnaval. – Deinze

– Il est interdit de faire plusieurs fois un même circuit avec un groupe de 10 cyclistes. Par groupe on entend des cyclistes qui roulent ensemble à la suite des autres ou côte à côte. – Dendermonde

– Il est interdit de faire peur aux gens. – Lokeren

– Le bourgmestre peut autoriser des bals masqués en dehors de la période de carnaval qui se déroule entre le 1 janvier et le dimanche avant Pâque. Il est néanmoins interdit de se rendre masqué à ces bals sous peine d’une amende de 120 euros. – Dendermonde

– Il est interdit de toquer ou sonner aux portes sans raison. – Dendermonde

– Il est interdit de chanter des chansons paillardes ou d’utiliser du vocabulaire similaire dans les lieux publics. Toute infraction sera punie par une amende de 60 euros.

– Si ce n’est Saint-Nicolas, père Fouettard ou le père Noël, il est interdit de couvrir son visage en partie ou dans sa totalité. – Hasselt

– Porte, portique, palissade, etc. ne peuvent s’ouvrir sur la voie publique. – Mortsel

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