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Irlande : Elle est morte à cause de l’interdiction de l’avortement : plus jamais ça !
Veille à la mémoire de Savita et protestation contre l’interdiction de l’avortement en Irlande
Après le décès tragique de Savita Halappanavar, des actions de protestation ont eu lieu partout en Irlande. En Belgique aussi, il existe un appel (Never Again – Brussels vigil for Savita and protest at Irish abortion law) pour une veille à sa mémoire et pour une action de protestation, ce mercredi 21 novembre, face à l’ambassade d’Irlande (Chaussée d’Etterbeek 180, 1040 Bruxelles). Le PSL/LSP soutient cette action et appelle à y participer.
Par Anja Deschoemacker
La mort de Savita Halappanavar illustre à nouveau à quel point le mouvement “pro-vie” est bien mal nommé. Cette femme de 31 ans est arrivée à l’hôpital avec un mal de dos. Les médecins ont constaté qu’elle allait faire une fausse couche mais, malgré l’aggravation rapide de son état, l’avortement lui a été refusé puisque le cœur du fœtus battait encore. Savita est décédée d’une septicémie.
Des portes-paroles du mouvement ”pro-vie” essayent de se débarrasser de cette histoire en disant que toutes les données ne sont pas encore connues et qu’il peut y avoir d’autres causes à son décès. Il n’existe que de doute – voire aucun – sur le fait que cette femme serait encore en vie aujourd’hui si le fœtus lui avait été enlevé à temps. Mais le gouvernement irlandais attend les rapports et les enquêtes avant de faire quoi que ce soit pour changer la loi. ”Pour sauver un fœtus de quatre mois, ils ont laissé mourir ma fille de 30 ans. Vous pouvez m’expliquer le bons sens là-dedans ?” a déclaré la mère de Savita. ”Combien de cas semblables doivent encore suivre ?” (De Standaard, 15/11/2012)
En Irlande l’avortement est interdit par la constitution, sauf exceptionnellement, si la vie de la mère enceinte est en danger. Cette exception a été obtenue en 1992 sous la pression d’un mouvement de protestation. Mais les divers gouvernements ont refusé de transformer cette exception en loi avec pour résultat le fait que la clarté manque toujours concernant ce qui est possible et permis. Cela laisse beaucoup d’espace aux docteurs et aux directions des hôpitaux (souvent catholiques), qui décident comme ils l’entendent. Une proposition de loi émise par notre parti-frère en Irlande, le Socialist Party, a été rejetée par le gouvernement des travaillistes et du Fianna Gail.
Un jugement de la Cour Européenne des Droits de l’Homme a statué que l’Etat irlandais n’appliquait pas la législation existante concernant l’avortement en cas de mise en danger de la vie de la mère. En janvier, le gouvernement irlandais a mis sur pied un groupe d’experts afin de parvenir à des recommandations sur base de ce jugement. Pour Savita, c’est de toute façon trop tard.
L’Irlande n’est pas le seul pays à être dans ce cas en Europe. Il y a aussi la Pologne et Malte. La vie des femmes y est mise en danger par une législation basée sur des opinions religieuses – et sur une vision très limitée de la place de la femme dans la société – et pas sur les intérêts de la majorité de la population. Afin d’éviter que plus de femmes ne connaissent le sort de Savita, il est urgent que les choses changent.
Une adaptation minimale de la loi ne suffira pas à éviter le mal et des morts inutiles. Les irlandaises doivent toujours se rendre à l’étranger pour se faire avorter, ce qui est impossible pour de nombreuses femmes en raison d’un manque de moyens. La vente de pilules abortives sur internet est un phénomène qui n’a que pris de l’ampleur depuis le début de cette crise économique qui frappe durement l’Irlande. Il est évident que ce genre d’avortement sans sécurité et sans accompagnement signifie un énorme risque de complications et que cela met en danger la vie des femmes qui veulent avorter.
Le PSL/LSP se bat pour le droit des femmes de décider librement si et quand elles veulent avoir des enfants:
- Pour le droit à l’avortement, dans des centres publics et accessibles
- Pour la prévention, par la gratuité des moyens contraceptifs et par une éducation sexuelle de qualité enseignée à l’école
- Pour des emplois à temps plein avec de bons salaires pour tous ; pour des services publics de qualité qui aident les femmes à combiner leur travail et les enfants ; pour des allocations familiales qui couvrent les coûts réels de la vie, tout cela afin d’éviter que des femmes n’avortent uniquement pour des raisons financières