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Peut-on combattre le sexisme sans combattre le capitalisme ?
De nos jours, les femmes s’entendent constamment dire ‘‘qu’elles ont tout gagné’’ : des lois existent contre le harcèlement sexuel, on retrouve des femmes à de hauts postes à responsabilités, le principe de l’égalité salariale est reconnu,… Mais si le sexisme a changé, il est loin d’avoir disparu.
Il est vrai que le temps où l’avenir d’une jeune fille se limitait à devenir une maitresse de maison exclusivement dévouée à son mari et à l’éducation de ses enfants est maintenant révolu, mais pas autant qu’on voudrait nous le faire croire. Les femmes sont toujours surreprésentées dans les professions qui rappellent les tâches familiales (enseignement maternel et primaire, ménage, cuisine,…). De plus, même si le marché de l’emploi s’est ouvert aux femmes, l’écrasante majorité d’entre elles doit jongler entre son travail (pour lequel elles sont en moyenne payées 23% de moins qu’un homme) et les tâches domestiques (ce que l’on appelle la ‘‘double tâche’’). En bref, le sexisme a seulement évolué.
C’est particulièrement perceptible dans l’image de la femme rendue par la publicité : les capacités intellectuelles des femmes y sont souvent niées tandis que leur corps est réduit à un instrument de séduction ou à un objet de désir. Il y a quelques dizaines d’années à peine, les filles ne jouissaient pas de la liberté de rechercher leur plaisir sexuel : cette émancipation fut le fruit des luttes des générations précédentes de féministes et de travailleuses pour plus d’indépendance, de liberté et d’égalité.
Mais cet exemple illustre justement que faute d’avoir suffisamment lié la lutte pour l’émancipation à celle pour le renversement du capitalisme, ce dernier a été capable de tout simplement absorber la nouvelle donne pour en faire une source de profit. Le sexe, devenu omniprésent dans notre société, a été détourné pour devenir une source de profits faramineux (avec l’industrie pornographique, mais aussi dans le secteur cosmétique, publicitaire,…). S’y opposer, c’est s’exposer à être ridiculisé et caricaturé pour ‘‘manque d’humour’’, ‘‘frustration sexuelle’’, ‘‘pudeur excessive’’, etc.
Pour nous, la lutte pour la défense des droits des femmes est intrinsèquement liée à la construction d’une autre société. Une société où la liberté sexuelle ne serait pas instrumentalisée à des fins commerciales. Une société où la collectivité mettrait tout en oeuvre pour éradiquer les comportements dégradants avec une réelle éducation sexuelle et affective à l’école, une égalité salariale dans les faits et pas seulement dans les textes de loi,… Cette société qui émergera des luttes, hommes et femmes ensemble, c’est une société socialiste, c’est la société pour laquelle nous nous battons.