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Nos factures vont crever le plafond… L’énergie doit devenir un bien public !

Les prix du gaz et de l’électricité s’envolent. Un ménage moyen paie désormais 1.609 euros par an pour le gaz, contre 824 euros il y a un an (et 1.031 euros en 2019). C’est en Wallonie que la facture est la plus salée : 1. 760 euros par an. La facture annuelle d’électricité est passée de 891 euros à 1.014 euros depuis 2019. Ce sont les chiffres du régulateur de l’énergie, la Creg, qui suit les offres des différents fournisseurs d’énergie. L’enchevêtrement des entreprises et des tarifs rend difficile la comparaison de chiffres exacts. Ce qui est clair, c’est que nous payons beaucoup plus cher qu’avant, et il était déjà difficile de s’en sortir. Les Gilets jaunes pourraient bien faire leur retour d’une manière ou d’une autre.
La hausse des prix est attribuée au stockage limité du gaz en Europe, à l’augmentation de la demande due à la reprise économique, à l’approvisionnement plus limité en provenance de Russie (qui fait pression sur l’autorisation du gazoduc Nord Stream 2 vers l’Allemagne) et aux mesures environnementales, notamment les taxes sur le CO2 appliquées au gaz. Si vous laissez la politique climatique aux décideurs politiques traditionnels, la facture sera répercutée sur la population laborieuse plutôt que sur les multinationales polluantes et leurs actionnaires.
Une grande partie de notre facture énergétique est constituée de taxes et d’accises : pour l’électricité, cela représente 45%. Nous payons 21% de TVA sur l’énergie comme s’il s’agissait d’un produit de luxe. Pour réduire l’impact de la hausse des prix, le gouvernement espagnol a déjà décidé de réduire la TVA de 21% à 10%. En France, il existe un chèque énergie de 150 euros pour environ 6 millions de personnes. En Belgique, la ministre de l’Énergie Tinne Van der Straeten (Groen) veut étendre le tarif social de l’énergie : un tarif fixe pour près d’un million de familles à faibles revenus. La Commission européenne a rapidement annoncé que des directives seraient publiées pour déterminer les mesures que les États membres sont autorisés à prendre. Cependant, garder les prix sous contrôle ou faire quelque chose pour les 3 millions d’Européens qui ne peuvent pas se permettre de payer leur chauffage n’est pas une priorité pour la Commission européenne.
Le gouvernement Vivaldi avait promis en septembre 2020 que les factures d’énergie n’augmenteraient pas. Les politiciens attribuent la rupture de cette promesse à l’évolution du marché, à laquelle ils ne peuvent rien. C’est tout de même très problématique qu’un élément aussi important que l’énergie soit laissé aux aléas du marché ! L’absence de possibilités de planification entraîne des prix inabordables. Il est scandaleux que le manque d’investissements dans la transition énergétique soit exploité pour imposer toutes sortes de taxes environnementales au consommateur. Mike Writh, le PDG de Chevron, a admis dans une interview accordée à Bloomberg que les multinationales de l’énergie disposent de suffisamment de ressources pour investir. Pourquoi n’est-ce pas le cas ? « Le marché boursier nous envoie le signal que nous ne devrions pas le faire », a-t-il déclaré. Réaliser des profits plus élevés à court terme est plus intéressant pour ces actionnaires.
L’ensemble du secteur de l’énergie doit être placé dans les mains de la collectivité afin que l’accent ne soit pas mis sur les profits d’un petit groupe de capitalistes, mais sur la satisfaction des besoins de la population. L’énergie est trop importante pour l’abandonner à la loi profit. Elle doit être placée dans des mains du secteur public sous la gestion et le contrôle démocratiques du personnel du secteur et de la collectivité, afin de permettre une planification démocratique. Cela permettrait d’avoir une facture abordable, mais aussi de disposer des investissements nécessaires à la transition écologique.