Et si les femmes faisaient leurs propres choix ?

Malgré l’intérêt nouveau porté au féminisme, les attaques et les restrictions des droits des femmes se font de plus en plus fréquentes. Les déclarations sexistes se multiplient, confortées par l’ascension de réactionnaires tels que Trump, Le Pen ou Fillon. Nous retrouvons chez tous ces dirigeants la volonté de restreindre encore plus l’accès à l’IVG (Interruption volontaire de grossesse), ce qui s’ajoute aux mesures d’austérité soutenues par l’ensemble des partis établis dont les conséquences sont d’autant plus violentes pour les femmes.

Par Céline et Julie (Liège)

Depuis le début de l’année 2017, plusieurs organisations féministes et partis traditionnels travaillent en Belgique au retrait de l’avortement du Code pénal. Cependant, encore actuellement, l’Église continue de s’y opposer fermement. Selon l’évêque de Liège Jean-Pierre Delville, il est important que l’avortement reste un délit punissable car, dans la religion, il s’agit purement et simplement d’un ‘‘homicide’’. Dans la même veine, le chargé de cours de l’UCL Stéphane Mercier a récemment tenu des propos anti-avortement lors de ses cours de philosophie où il affirmait que ‘‘l’avortement est un meurtre donc plus grave qu’un viol’’.

Un peu plus loin de nous, au Texas, le projet de loi n°25 implique que les médecins auront désormais le droit de cacher à la femme enceinte l’état de santé du fœtus afin d’empêcher celle-ci d’éventuellement choisir d’avorter. À part la culpabilisation des femmes par des hommes de la classe dominante, rien n’est développé en termes d’accompagnement (financier et social) et de structure d’accueil pour permettre aux femmes qui le souhaitent de poursuivre leurs grossesses sereinement sans crainte de tomber dans la pauvreté.

En tant que socialistes, nous pensons évidemment que l’IVG doit sortir du Code pénal. Laisser les femmes décider ce qu’elles font de leur corps ne doit pas être un délit ! En parallèle, il faut rendre la contraception gratuite, facilement accessible et de qualité alors qu’elle reste très chère pour les plus petites bourses. Selon un document de la Fédération des centres de Planning familial, les contraceptifs tels que la pilule, l’anneau vaginal, le patch contraceptif et la piqûre contraceptive tournent autour de 2 à 30€ par mois. Quant aux contraceptifs tels que les stérilets et l’implant, ils peuvent coûter jusqu’à 148€ remboursés par la mutuelle à condition de pouvoir avancer la somme. Il est également essentiel de mettre à disposition dans les écoles et les quartiers une information objective et de qualité sur la sexualité.

Nous ne nous limitons donc pas à la défense du droit à l’avortement, nous nous positionnons en tant que pro-choix. Nous défendons également le droit d’élever un enfant dans de bonnes conditions sans vivre avec l’angoisse de ne pas parvenir à boucler la fin du mois comme c’est le cas pour 80% des familles monoparentales belges. Pour cela, une lutte est nécessaire pour obtenir des allocations familiales qui couvrent réellement le coût d’un enfant, des services publics de qualité et de meilleures conditions de travail.

La lutte pour les droits des femmes est une lutte pour une autre société.

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