Les jeunes dans la galère ? NON !

Agir_subir01L’avenir de la jeunesse s’obscurcit à mesure que le gouvernement thatchérien met en œuvre son programme favorable aux plus fortunés de ce monde. L’austérité touche tous les niveaux de pouvoir, du local à l’Europe, le gouvernement fédéral ayant juste adopté un rythme plus intense. La réforme de la législation du travail est ainsi très similaire en France et en Belgique. Toutefois, dans la résistance de la rue, on a pu constater que les traditions de lutte sont plus ancrées dans la jeunesse française. Mais il serait faux de conclure que ce potentiel est absent en Belgique.

Par Emily (Namur)

Actuellement, 70 % des intérimaires ont moins de 30 ans et 36 % sont étudiants. Le gouvernement souhaite nous laisser dans ce statut précaire avec des intérims à durée indéterminée, des horaires flexibles, connus 24h à l’avance. Impossible dans ces conditions de nous épanouir au travail et de mettre sur pied des projets dans notre vie privée. La restriction de l’accès aux différentes allocations et le sous-emploi chronique aggravent la situation. À Bruxelles, on compte en moyenne 1 emploi disponible pour 17 demandeurs d’emploi inscrits chez Actiris, soit une concurrence extrême au seul profit des marchés.

À côté de cela, les gouvernements communautaires s’attaquent à la qualité et à l’accessibilité des études pour les rendre toujours plus utilitaristes. En Flandre, le minerval a ainsi augmenté de 44 % en moyenne depuis le début de la législature. Du côté francophone, le gouvernement PS-CDH commence par s’attaquer au minerval des étudiants étrangers. Globalement, c’est près d’un milliard d’euros qui sont amputés à ce secteur essentiel à l’avenir des jeunes et de l’ensemble de la société.

Que peut faire la jeunesse ?

Informer
Beaucoup ne connaissent pas l’ampleur des mesures d’austérité qui nous attendent ; s’informer et en discuter le plus possible autour de nous est essentiel. Notre journal est un outil pour enrichir ces débats. En France, tous les outils modernes de communication à notre disposition ont été utilisés pour diffuser nos idées. Employons le temps disponible cet été pour cela. Dès la rentrée, sur les campus et dans les écoles, profitons des temps de midi par exemple pour improviser de telles discussions où chacun pourra poser ses questions et émettre des propositions d’action.

Organiser
De là peut émerger un Comité d’Action contre l’austérité au sein duquel tous ceux qui le souhaitent peuvent s’impliquer davantage. Celui-ci peut, sur base de la discussion, mettre sur pied une action, collecter le matériel nécessaire à sa réalisation (banderole et peinture, matériel vidéo…) et écrire un tract afin de mobiliser pour celle-ci.

Passer à l’action
Comment lancer un comité d’action ? Prenez le pouls des autres en leur demandant s’ils connaissent les conséquences des mesures gouvernementales et s’ils veulent organiser des actions. Si vous trouvez un deuxième, un troisième,… vous pourrez alors en chercher d’autres en groupe et constituer ainsi le noyau initial à partir duquel organiser les choses. Ce noyau peut être élargi en utilisant une pétition ou un sondage à destinations des autres étudiants.

Dans un premier temps, vous pouvez proposer de signer une banderole en soutien, de réécrire des chansons pour faire passer notre message, de distribuer des tracts pour informer un maximum de personnes et d’organiser une Assemblée générale plus large. Mobilisons vers les actions syndicales, pourquoi pas à l’aide de capsules vidéos illustrant notre galère et notre combat, etc.

Ensuite, participons activement (avec calicots, banderoles, slogans…) à la manif en front commun syndical du 29 septembre au sein du bloc qui réunira les jeunes. Lors de la grande manifestation syndicale du 6 novembre 2014, le bloc jeune comptait plusieurs milliers de militants, dont des centaines d’écoliers venus en délégation de Gand, suite à une série d’actions et d’assemblées menées dans leurs écoles puis dans leur ville.

Puis, pour la grève générale du 7 octobre, participerons au piquet sur notre école / campus ou organiserons une tournée des piquets en solidarité. Il est aussi important que chaque action puisse se finir par une AG et qu’à chacune, on discute de l’action suivante et du message à faire passer pour progressivement nous renforcer démocratiquement.

Résistons tous ensemble
Le Comité d’Action et les AG ne doivent pas se limiter aux jeunes. Si le gouvernement a réussi une chose, c’est à tous nous attaquer : jeunes, allocataires sociaux et travailleurs. Nous sommes tous concernés par les mesures de casse sociale, nous devons donc nous unir dans la lutte ! Contactons les délégations syndicales du personnel enseignant, technique et administratif. Et pourquoi ne pas écrire un tract commun, partir ensemble en manif et faire des piquets de grève réunissant les étudiants et travailleurs ?

# On vaut mieux que ça, mais alors quelle alternative ?

Nous devons défendre les intérêts de notre classe sur une base collective. Cela signifie de lutter pour des services publics de qualité et accessibles à tous, pour la réduction collective du temps de travail sans perte de salaire et avec embauche compensatoire,… Au-delà de ça, ce n’est qu’en sortant de ce système capitaliste que nous pourrons contrer définitivement le détricotage de nos conditions de vie et de travail. Nous devons construire une société où les nécessités sociales prennent le pas sur les profits, ce qui ne pourra être assuré qu’en étendant la démocratie bien au-delà des parlements et en mettant les secteurs clés de l’économie sous contrôle collectif.

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