Aucune solution n’existe sans toucher à la course aux profits

ls209_rectoPouvoir d’achat en baisse, crise des réfugiés, tunnels en ruine…

Les problèmes s’accumulent. Tout semble dérailler. Des routes aux musées dont les toits fuient en passant par la crise des réfugiés ou encore par les fissures aux centrales nucléaires. Les gouvernements et les partis établis n’ont pas de solution à offrir et rejettent la faute sur les chômeurs, les réfugiés, les actifs qui gagneraient trop,… Alors que les grandes entreprises et les super riches restent hors de portée. Pas question de toucher à leurs bénéfices, cela nuirait à “notre” position concurrentielle.

Par Geert Cool

Le nombre de pauvres dans notre pays est passé à 1,7 million. En Flandre, les 20% des familles les plus pauvres vont perdre 44 euros par mois à cause des mesures du gouvernement fédéral et du flamand. Le nombre de pauvres peut donc encore augmenter. Parallèlement, le gouvernement entend épargner sur ce qui freine encore quelque peu les inégalités : la sécurité sociale. Selon Bart De Wever, on ne peut trouver encore de l’argent que dans la sécurité sociale. Même les travailleurs ont de plus en plus de mal : depuis l’introduction de l’euro, les familles n’ont jamais aussi peu épargné que maintenant. Le saut d’index et toutes sortes de nouvelles taxes y sont pour quelque chose.

L’austérité “douce” du passé a laissé des traces. Le manque d’investissements dans les infrastructures a conduit aux routes en mauvais état, aux tunnels peu sûrs à Bruxelles, aux musées dont les toits fuient, aux bâtiments défectueux dans l’enseignement,… Le manque de places d’accueil s’ajoute à cette liste. Alors que moins de demandeurs d’asile arrivent en Belgique aujourd’hui qu’au cours de la période de 1999-2001, la crise de l’accueil est beaucoup plus importante. Cela s’explique par le démantèlement des possibilités d’accueil. Et pour compenser, les autorités se tournent vers le privé. C’est une parfaite illustration de la façon dont on vide un service public de sa substance pour ensuite le laisser au secteur privé. Qui peut ensuite réaliser de beaux profits sur la misère. Quant aux coûts de tout ce processus, ils peuvent servir de prétexte pour monter la population contre les “réfugiés qui coûtent cher”.

C’est toujours comme ça. Les chômeurs sont tenus pour responsables du chômage, les réfugiés de la crise des réfugiés, les pauvres de la pauvreté et les travailleurs qui osent exiger un salaire décent et une protection sociale seraient eux aussi des profiteurs. Ce ne sont pourtant pas les moyens qui manquent. Les partis de droite se chamaillent pour voir comment répartir aux mieux les cadeaux aux entreprises, notamment au sujet de la part dévolue aux grandes et aux plus petites entreprises. Mais on parle peu des 40 milliards d’euros qui sont passés de la collectivité aux entreprises ces dix dernières années avec le mécanisme de la Déduction des intérêts notionnels. Quant au mécanisme de ‘‘l’excess profit rulings’’ (un système d’évasion fiscale légal pour les multinationales octroyés à tort selon l’Union européenne), hors de question d’y toucher! Les moyens ne manquent pas non plus pour partir en guerre : le gouvernement vient encore de décider d’investir 9 milliards dans la défense, notamment pour l’achat de nouveaux avions de combat.

Il y a donc de l’argent pour la guerre, mais pas pour ses victimes. Il y en a encore pour les cadeaux fiscaux et autres aux grandes entreprises, mais pas pour nos routes, nos musées ou notre pouvoir d’achat. Pour les entreprises, seuls les bénéfices comptent. Des centrales nucléaires dangereuses et délabrées restent en activité pour ne pas nuire aux plantureux bénéfices. Les profits iront au secteur privé, les dangers et les risques à la collectivité. L’appât du gain engendre des problèmes toujours plus importants pour la sociale. Ce n’est pas une conséquence inattendue, c’est le propre du capitalisme.

En finir avec la politique d’austérité et investir les moyens disponibles dans les besoins de la majorité de la population, cela ne peut devenir une réalité qu’en nous en prenant à la course aux profits. Nous n’obtiendrons pas de redistribution des richesses en le demandant gentiment. Organisons nous pour complètement briser ce système et prendre en mains le contrôle démocratique des secteurs clés de l’économie, collectivement. Construisons ensemble une alternative socialiste à la misère du capitalisme!

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