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Génération X, Y, Z ? Non, génération ‘‘révolution’’ !
‘‘Les moins de 30 ans ne cherchent pas un emploi, mais une séquence de vie’’. Voilà le genre de débilité asséné par des ‘‘experts’’ que l’on pouvait, par exemple, lire sur le site du journal Le Monde (11/04/2013). Après la génération X, les sociologues médiatiques nous parlent désormais d’une génération Y, puis Z de manière totalement déconnectée du vécu de la majorité de la jeunesse.
Par Alain (Namur), article tiré de l’édition d’octobre de Lutte Socialiste
Une génération ‘‘Why’’
Les sociologues décrivent les moins de 30 ans comme étant la génération ‘Y’ pour ‘‘Why’’ (‘‘Pourquoi’’ en anglais). Il est vrai que la jeunesse se pose des questions : pourquoi, alors que les riches amassent de plus en plus de possessions, la pauvreté ne fait-elle que se développer ? En effet, en moyenne, 1 enfant sur 6 vit sous le seuil de pauvreté en Belgique. À Namur, par exemple, 1/3 des bénéficiaires du RIS (Revenu d’Intégration Sociale) sont des jeunes. Le chômage frappe massivement les jeunes à Bruxelles, où leur taux de chômage était de 28,9 % au 30 septembre 2015, selon Actiris. Et ceux qui travaillent ne sont pas à la fête non plus.
L’Institut du Développement Durable avait mis en avant dans un article de 2012 que les jeunes restent de plus en plus tard chez leurs parents (le phénomène dit ‘‘Tanguy’’). Le journal Le Soir du 8 août 2012 expliquait que la forte hausse de l’immobilier représente un facteur aggravant. En effet, en 20 ans, c’est-à-dire en une génération, un appartement qui se vendait 64.000 euros en 1991 est passé à 195.000 euros en 2011. Cette explosion des prix survient alors que les contrats précaires se généralisent pour ceux qui parviennent à rentrer sur le marché du travail.
Génération dépression
Alors qu’on nous parle de l’avènement de la société du loisir, que les médias nous poussent à la réalisation de soi et nous ordonnent d’être heureux, force est de constater que le système de production actuel ne donne pas la possibilité matérielle de se réaliser, que ce soit individuellement ou socialement. La seule chose que ce système cherche vraiment à réaliser, c’est du profit, et non pas les êtres humains qui le produisent. Nous su-bissons une injonction paradoxale ! Lors de leurs entrées dans le monde du travail, les jeunes sont de plus en plus souvent désillusionnés par rapport à ce qu’on leur avait vanté durant leurs études. Bien évidemment, selon le milieu dont on provient, la désillusion n’est pas du même niveau.
Ce système n’a plus la cote
La mutualité Solidaris – dans le cadre de son étude thermomètre Solidaris – s’est intéressée à ce que vivent et pensent les jeunes. Les conclusions de cette étude sont sans appel. ‘‘Les jeunes expriment une défiance totale à l’égard de deux aspects essentiels de la vie en société : le système économique et financier, qui constitue pourtant notre environnement quotidien, inquiète très fortement ; la confiance dans le souci des responsables politiques d’agir pour améliorer vraiment la qualité de vie de la population est vraiment très faible, notamment parce “qu’ils ont laissé la finance prendre le pouvoir.”’’
Cette méfiance débouche sur une volonté de changement radical exprimé par une grande majorité de jeunes interrogés : ‘‘Logiquement, ces constats profondément désenchantés conduisent à affirmer qu’il “ faut changer radicalement la société”. Une très large majorité de 18 à 30 ans le pense – neuf sur dix d’entre eux – et cinq sur dix l’affirme de façon très nette. Seul moins d’un sur dix pense vraiment l’inverse.’’ Ce n’est pas seulement le système qui est miné, mais toutes les institutions qui s’y rapportent de près ou de loin. Les médias, l’enseignement, mais aussi les partis politiques et les syndicats n’ont plus la confiance de la jeunesse. C’est évidemment compréhensible. Dans beaucoup de cas, les jeunes sont les grands perdants des maigres avancées que l’on parvient encore à obtenir. Cela entraine un scepticisme concernant la possibilité de réaliser le changement par l’action collective.
Comment changer radicalement la société : Génération révolution
La jeunesse ne veut pas être une génération gâchée par un capitalisme qui n’a plus rien à offrir à l’ensemble de l’humanité. Pour réaliser le changement que beaucoup de jeunes aimeraient voir advenir, nous devons discuter de la stratégie à adopter et de l’outil à utiliser pour la mettre en oeuvre. Beaucoup de jeunes sont aujourd’hui convaincus que le changement se fera à travers l’action individuelle ou la socialité proche (la famille, les amis, le quartier,…). Une pléthore de solutions individuelles est ainsi proposée. C’est la conséquence de l’abandon d’une perspective alternative au système par la social-démocratie et les verts qui sont rentrés dans une logique d’accompagnement du système. Cette approche résulte aussi de 30 ans de néolibéralisme qui a mis en avant la responsabilité et l’action individuelle en réponse aux problèmes sociaux.
Dans les années ‘80, Margareth Thatcher disait : “There is no society only individuals” (il n’y a pas de société, seulement des individus). Aujourd’hui, la Belgique compte plus d’un million de bénévoles. C’est bien la preuve qu’elle avait tort. Le prétendu intérêt personnel n’est pas le seul moteur de l’activité humaine. Malgré cette énorme volonté de créer du lien social, de bâtir une société où trouver un emploi convenable et un logement de qualité et abordable n’est pas une utopie, on constate que les inégalités n’ont jamais été aussi grandes. Historiquement, on constate qu’elles s’accroissent lorsqu’il n’y a pas de force sociale organisée pour lutter contre la politique de la classe dominante. Nous pensons au PSL que nous pouvons radicalement changer la société si nous reprenons en mains nos organisations (syndicales, mutuelles) et que nous y im-primons une politique de lutte pour un autre système. Nous sommes également persuadés que nous avons besoin d’un outil politique qui puisse affronter sur le terrain politique cette minorité de super riches qui donne son caractère actuel à la crise du système. Nous voulons avec les EGA et le PSL organiser les jeunes qui veulent lutter.