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Féminisme et socialisme
Rapport de la commission “féminisme et socialisme” de l’Ecole d’été 2015 du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO).
Aujourd’hui encore, l’égalité homme – femme n’existe pas ; et ceci est un constat largement partagé. Cependant, nous observons peu de mouvements «féministes» massifs. Par contre, là où ils se déclenchent, ces mouvements remportent un certain succès. Cela a par exemple été le cas en Espagne avec les luttes qui ont pris place contre le projet de loi limitant de 90% le droit à l’avortement, en Inde avec des manifestations de masse contre les viols et leur impunité, ou encore en Irlande avec les mouvements pour le droit à l’avortement et au mariage pour tous. Dans tous les pays, un potentiel énorme existe pour le développement de tels mouvements de masse. Les courants réactionnaires en sont d’ailleurs bien conscients. Une partie des Tories (les conservateurs) en Grande-Bretagne voudrait bien, par exemple, revenir en arrière sur la loi concernant l’avortement. Mais il est peu probable qu’ils s’y attaquent car ils savent que cela pourrait déclencher un mouvement qui leurs serait largement défavorable.
Par Emily (Namur)
Notons également que dans un grand nombre de pays sans mouvements d’ampleurs, un nombre important de personnes se disent féministes et consacrent à cette problématique une grande partie de leur vie. En tant que marxiste, il est important d’aborder ces questions et de rentrer en discussion avec un maximum de ces personnes pour les gagner à nos idées socialistes, par nos méthodes et notre programme. Beaucoup de ces hommes et femmes qui se disent féministes veulent l’égalité, mais sont dépourvus d’idées concernant la manière de l’obtenir. Avec nos campagnes ROSA (pour des droits reproductifs, contre l’oppression, le sexisme et l’austérité) en Irlande ou «le viol n’est pas une blague» en Angleterre et au Pays de Galles, nous constatons qu’un grand nombre d’entre elles sont ouvertes à notre approche. Cette dernière, au-delà d’une analyse, apporte aussi des méthodes dans le but de changer la société.
Lorsque l’on fait une recherche sur le féminisme sur internet, nous trouverons rapidement différents types de théories. Ces dernières ont régulièrement des aspects positifs mais, elles ne répondent jamais à la totalité des enjeux du sexisme structurel et quotidien. C’est les cas des concepts sociologiques tels que l’intersectionnalité, la théorie des privilèges ou encore les espaces de sécurités pour les femmes que nous développerons plus loin. Pour nous, le socialisme démocratique est la seule manière de répondre aux causes sous-jacentes du sexisme, la société de classes. Le socialisme démocratique est donc par essence féministe.
Origine de l’oppression des femmes
Nous nous opposons à l’idée que le sexisme ait toujours existé et qu’il existerait par nature. Bien entendu, il existe depuis très longtemps, mais pas depuis toujours. Il est progressivement apparu parallèlement aux sociétés de classes.
C’est par le développement très lent de la propriété privée qu’est conjointement apparu l’asservissement des femmes. En effet, il est lentement devenu possible de transmettre un héritage à la génération suivante et cela a débouché sur la volonté que cet héritage arrive bien à la descendance directe. Les notions de mariage et de filiation ont alors émergés. Notons par ailleurs que l’étymologie latine du mot famille trouve son origine à l’époque romaine où ce concept désignait un ensemble d’esclaves sous l’autorité d’un maître. Dans son origine, ce concept place les femmes au même rang que les esclaves. Et si, depuis, l’oppression de la femme a pris différentes formes selon les périodes, de tout temps, nous avons connu des manifestations ainsi que des insurrections contre le statut subalterne des femmes.
Situation actuelle des femmes
Sous le capitalisme, les femmes ont obtenu des droits importants, en particulier sur le plan économique. Mais l’oppression des femmes reste inhérente au capitalisme, comme à tout système de classe. Ainsi, selon la Banque mondiale, les femmes gagnent à travers le monde en moyenne 10 à 30% de moins que les hommes (chiffres de 2011). Elle relève également qu’il n’existe pas de différence notable entre les pays développés et les autres concernant l’écart de revenu selon le genre. Le rapport soulève que cet écart de revenu ne diminue que de manière marginale et très lente et qu’à celui-ci s’ajoute une importante surcharge de travail domestique pour les femmes.
Trotsky disait «les femmes sont les esclaves des esclaves». Malheureusement, c’est toujours vrai dans de nombreuses régions du monde. Mais nous ne pouvons toutefois pas dire cela concernant les pays développés en particulier puisque les femmes sont elles aussi sur le marché de l’emploi. En effet, il est devenu nécessaire d’avoir deux salaires pour pouvoir boucler les fins de mois. Avec la tendance à la désindustrialisation, nous avons subi de nombreuses pertes d’emploi et avec ça une diminution des salaires. Si l’écart entre le salaire des hommes et des femmes est moins important qu’auparavant, ce n’est donc pas tant parce que les femmes ont un meilleur salaire, c’est la conséquence d’une réduction du salaire moyen des hommes.
Après le boulot, les inégalités se poursuivent à la maison. Selon une étude réalisée en Angleterre, malgré qu’une majorité des hommes considèrent qu’ils devraient réaliser la moitié des tâches domestiques, ils n’en effectuent en moyenne que 5h par semaine contre 17h pour leur compagne (et ce, sans compter le fait de s’occuper des enfants).
La précarité des femmes rend celles-ci plus vulnérables aux violences. Ainsi, 35% des femmes ont déjà subi des violences graves. La moitié des femmes tuées l’ont été par leur partenaire ou un membre de leur famille, comme si les femmes étaient quelque chose dont on peut disposer. L’idée que les femmes doivent obéir et être soumises quoi qu’il arrive n’est heureusement plus une idée acceptée aujourd’hui. Toutefois, cela reste très récent ! Le viol conjugal n’est devenu illégal qu’en 1991 en Grande-Bretagne, en 1989 en Autriche et en 1992 en Espagne. Des pays comme le Pakistan ne reconnaissent même pas la notion de viol conjugal. Et, le plus souvent, même là où c’est illégal, il n’est pas puni. En Grande-Bretagne, par exemple, seuls 15% des viols débouchent sur une plainte et seulement 7% des plaintes aboutissent à une condamnation. L’illégalité reste donc la norme sous le capitalisme.
Comment combattre le sexisme et avec qui ?
La lutte pour la libération des femmes doit aller de pair avec la lutte contre le capitalisme. Et la seule force capable de casser le capitalisme, c’est la classe ouvrière. De ce fait, toutes les femmes qui veulent en finir avec le sexisme doivent combattre le capitalisme. Cela ne veut bien entendu pas dire que seules les femmes de la classe ouvrière souffrent du sexisme, les femmes de la bourgeoisie le subissent aussi. Si l’argent ne permet aucunement d’y échapper, il permet toutefois de se défaire d’une partie du travail domestique en engageant quelqu’un pour le faire et il rend également moins difficile de s’extirper d’une situation de violence domestique. Si des femmes de la classe dirigeante veulent combattre le sexisme, elles se placent devant un choix : garder les acquis liés à leur classe et accepter le sexisme intrinsèque au système ou combattre le sexisme au côté du mouvement ouvrier. On a déjà vu en période de lutte des femmes de la bourgeoisie rejoindre la classe ouvrière dans son combat. Cela a par exemple été le cas d’Alexandra Kollontaï.
Toutefois, n’oublions pas que le sexisme existe aussi parmi la classe ouvrière. Cette dernière fait partie de la société et n’en n’est donc pas exempte. Il est donc essentiel de combattre les préjugés au sein du mouvement ouvrier. Par exemple, notre section en Angleterre et au Pays de Galles est pionnière en la matière avec sa campagne contre les violences domestiques. Nous avons mené une politique consciente d’attention contre le sexisme. A contrario, beaucoup au SWP (Socialist Workers Party) refusent d’y accorder de l’attention sous prétexte que cela risquerait de nous diviser… Mais, pour nous, ne pas mettre sur le tapis un tel problème rend d’autant plus difficile l’inclusion des femmes de la classe ouvrière au mouvement de lutte. Cette sous-estimation généralisée du problème du sexisme montre à quel point il est prégnant et qu’il est nécessaire d’agir. Les femmes doivent pouvoir rejoindre le mouvement ouvrier, elles sont indispensables pour une victoire. Les luttes séparées ne peuvent être qu’inefficaces.
S’il faut lutter contre le sexisme en son sein, les victoires de notre classe permettent de très grandes avancées en la matière. La Révolution Russe illustre très bien ce phénomène. Directement après la prise du pouvoir par la classe ouvrière, la Russie a connu des évolutions majeures concernant la condition des femmes, et ce, des décennies avant le reste du monde.
Le suffrage universel mixte a été instauré, tout comme l’égalité salariale, le droit à l’avortement et les congés maternité. Le mariage civil a été rendu possible ainsi que le divorce par simple envoi d’une lettre le notifiant. Malgré ces améliorations monumentales, cela ne suffit pas à mettre fin au sexisme. Comme le disait Trotsky, «pour en finir avec le sexisme, il faut creuser très loin dans les habitudes et la culture». En effet, celui-ci existe depuis tellement longtemps – avant même que les Etats-Nations n’existent, depuis les premières sociétés de classes – que cela demande en plus un travail en profondeur pour s’en débarrasser. La Révolution Russe a permis d’énormes pas en avant dans la lutte contre les préjugés. Cela a été rendu possible par une égalité matérielle et une collectivisation des tâches domestiques avec des services tels que des cantines et des crèches publiques pour tous ceux qui le désirent. Si dès le début, une réelle attention est mise sur la question, que celle-ci débouche, entre autre, sur l’implémentation de ces services publics, nous avons alors la possibilité d’aboutir à une société réellement égalitaire. Mais attention, rien n’est jamais définitivement acquis. Avec l’isolement et le stalinisme, la Russie a connu une dégénération des acquis de la révolution.
Actuellement, avec l’austérité dans les services publics, des charges de travail auparavant prises en charge par la collectivité (soin aux enfants, aux personnes âgées, etc.) retombent sur le dos des familles et en particulier des femmes. Au lieu d’un Etat providence, les dirigeants nous disent de compter sur «la Grande société», autrement dit sur les familles et les femmes qui doivent reprendre à leur compte des tâches auparavant assumées par les services publics. Il ne s’agit ici pas de solidarité entre les membres de la famille, mais d’une dépendance contrainte. Il n’est, dans ce cadre, pas surprenant de constater que de nombreuses manifestations contre l’austérité comptent une majorité de femmes, comme c’est par exemple le cas actuellement en Irlande avec le mouvement contre la taxe sur l’eau.
Différentes théories dites féministes, leurs implications et leurs limites
Avant de commencer cette deuxième partie, notons que sous prétexte de lutter contre le sexisme, certains peuvent utiliser cet argument pour tenter d’éjecter des groupes de manifestations ou d’actions. Ainsi, durant la dernière période, nous avons connu des manifestations étudiantes contre l’augmentation du minerval en Angleterre. Durant celles-ci, les organisateurs ont voulu éjecter les membres du SWP et, par effet collatéral, ceux de notre parti frère, le Socialist Party. Lors de l’occupation d’une université qui a suivi, le même problème c’est à nouveau posé, mais sous une forme particulière. Le prétexte était qu’une personne de l’occupation c’était sentie oppressée par les deux camarades du SP présents sur place. Alors même qu’aucun autre militant présent sur place – toute organisation confondue – n’ait rien remarqué de tel, la sécurité proche du syndicat étudiant a décidé de les éjecter sous le principe qu’il faut exclure toute personne reportée par une autre comme oppressante. Si les comportements sexistes doivent bien entendu être pris très au sérieux et combattus, nous ne pouvons accepter que ceux-ci soient utilisés comme prétexte pour une exclusion qui était en réalité politique.
Revenons sur les différentes théories développées par des sociologues anglo-saxons, leurs apports et leurs limites pour l’analyse du phénomène du sexisme et comment en venir à bout.
L’intersectionnalité de Crenshaw1
Ce terme a été utilisé pour la première fois par une universitaire féministe américaine Kimberlé Crenshaw dans un article publié en 1991. Dans celui-ci, elle se réfère au dossier porté en justice par des jeunes femmes afro-américaines contre General Motors, car il leur était impossible de se faire engager par ce dernier. En effet, l’entreprise emploie des hommes blancs et noirs dans l’usine et aux postes de secrétariat des femmes blanches. GM a plaidé qu’il emploie tant des noirs que des femmes et a obtenu gain de cause. Les requérantes sont restées sur le carreau de la justice et du marché de l’emploi. Crenshaw utilise cet exemple pour monter qu’il existe différentes discriminations qui peuvent se superposer et que l’oppression est un phénomène complexe.
Crenshaw lie les différentes oppressions entre elles pour pouvoir mieux les combattre. C’est un point positif puisque beaucoup passent plus de temps à discuter des idées sans réfléchir à la manière de changer les choses. Elle met en avant que les différentes oppressions s’interpénètrent. Elle s’oppose également à l’idée que si on ne vit pas une oppression, on est incapable de la comprendre.
Toutefois, cette théorie pose d’autres problèmes. Crenshaw liste les oppressions et considère l’oppression de classe simplement comme l’une parmi tant d’autres. Cette dernière est pourtant l’oppression fondamentale de laquelle découlent les autres. Par exemple, pour la problématique du racisme : les personnes de couleurs sont surreprésentées parmi les couches pauvres et on compte un taux de chômage systématiquement plus important. Cela reste vrai même s’il existe un très petit nombre de noirs très riches qui souffrent malgré tout encore de racisme. Mais il faut être clair que c’est la classe qui est déterminante et non le genre ou la couleur en ce qui concerne l’oppression. Les femmes noires qui se battent pour un salaire minimum dans le secteur des fast-foods ont bien plus en commun avec leurs collègues masculins et blancs qu’avec Michelle Obama !
La classe ouvrière est très hétérogène et variée et il faut prendre cela en considération. Le rôle d’un parti révolutionnaire est de développer un programme qui puisse l’unir pour pouvoir changer la société.
Théorie des privilèges de McIntosh2
Une militante américaine, Peggy McIntosh, a écrit essai à la fin des années 80’ sur les privilèges des blancs et des hommes. Selon elle, un homme blanc, hétérosexuel et de la classe supérieur porte un baguage de privilèges qu’il n’a pas mérité. Une femme blanche, hétérosexuelle, de cette même classe porte également un grand nombre de privilèges, même si c’est un de moins que pour le premier.
Cependant, cette théorie ne dit rien de la structure de la société, comme si reconnaître les privilèges suffisait à pouvoir les faire disparaitre.
Les espaces de sécurité pour les femmes
De ces théories est issu le concept des espaces de sécurité. Il existe de plus en plus de forum sur internet et des meetings qui se revendiquent «espace féministe sécurisé». Ce sont des espaces où la tolérance est de zéro pour les propos discriminatoires.
Il est important pour une organisation comme la nôtre qu’il y existe des espaces où chacun puisse s’exprimer sans crainte. S’il est essentiel de reconnaitre que ces divisions sont liées au système de classes, il faut parallèlement faire campagne contre les divisions au sein de la classe ouvrière et de chaque organisation. Créer des espaces de sécurité peut en ce sens être intéressant, que ce soit sur internet ou en réservant certaines réunions qu’aux femmes si le besoin se fait sentir. Il est également nécessaire d’éviter les terminologies oppressantes, en ce compris dans les analogies choisies et dans les blagues.
Néanmoins, des mouvements au sein desquels des problèmes surviennent ne sont pas à rejeter en bloc. De nombreux partisans récents de la théorie de l’intersectionnalité et des privilèges viennent du mouvement Occupy. Peggy McIntosh rapporte des problèmes de harcèlements – et autres –durant ces occupations. Cela ne veut, pour nous, pas dire que le mouvement est à rejeter, mais bien qu’il est nécessaire de mettre en place des structures démocratique pour gérer ces problèmes, pour qu’il ne soit ni banalisé et ni laissé sans réponse. L’absence de telles structures pose un direct problème de démocratie et un risque d’utilisation du sexisme comme un prétexte à d’autres fins politiques. Ainsi, lors de l’occupation de l’université en Angleterre, lorsqu’une étudiante a dit se sentir opprimée par deux camarades (alors que les autres disaient qu’il ne pensait pas qu’il y a eu un comportement problématique), le sentiment d’oppression a directement débouché sur une exclusion sans entendre les différentes parties impliquées. Des structures démocratiques pour gérer cette situation auraient permis de voir clair sur la situation et de prendre les mesures appropriées.
Plutôt que des petites bulles et des changements individuels de comportement, nous avons besoin d’un changement collectif de société. Nous n’avons donc pas pour objectif des bulles de sécurité, mais bien une société où les femmes et tout un chacun puisse trouver sa place et se sentir en sécurité.
Le post-modernisme
Dans les départements de philosophie de beaucoup d’universités, le post-modernisme prévaut. Cette approche ne permet pas de vision collectivement partagée de la grande Histoire, mais bien une interprétation de chacun de la société dans laquelle il vit. Toutefois, comme le disait Marx, si les philosophes interprètent le monde, notre but est de le changer. Le post-modernisme étant incapable d’interpréter le monde, il est encore plus loin de pouvoir le changer.
Pour conclure
Dans de nombreux pays, les femmes noires de la classe ouvrière sont trois fois opprimées. C’est particulièrement le cas aux Etats-Unis et ce n’est donc pas par hasard que ce soit dans ce pays que les théories de l’intersexionnalité et des privilèges se soient développées. Elles sont d’ailleurs beaucoup plus populaires dans les milieux militants anglo-saxons qu’en Europe continentale.
Il est essentiel de dépasser le stade de la description et de mettre ces différentes analyses sociologiques au profit d’un changement de société. Le racisme et le sexisme doivent être combattu pour abattre le capitalisme, car nous avons absolument besoin de l’unité de la classe ouvrière – celle des jeunes, des travailleurs et des allocataires sociaux – dans ce cadre. Mais ce n’est que lorsqu’on en aura fini avec le capitalisme qu’il nous sera possible de mettre en place les bases matérielles pour une réelle égalité et la fin du racisme et du sexisme.
La campagne des $15 now donne une idée de comment aller dans cette direction, mais cela ne veut pas dire qu’un groupe spécifique de la population doive attendre le reste de la classe ouvrière pour ce mettre en lutte. Il faut la mener dès maintenant et favoriser que le reste de la classe ouvrière nous rejoigne dans le combat pour un changement socialiste démocratique de société.
Même en Europe, ces théories pourraient attirées de nombreuses jeunes femmes. C’est pour cela qu’il est important de les déconstruire. Les personnes qui nous rejoignent sur base de nos campagnes sur la problématique du sexisme veulent combattre à la fois le capitalisme, l’austérité et le sexisme. Mais bien évidemment, il est plus facile de gagner de nouvelles camarades lorsque le mouvement ouvrier est en action. Le sexisme structurel inhérent au capitalisme est beaucoup plus compréhensible lorsque l’on voit des manifestations contre les coupes dans les services publics, contre la taxe sur l’eau, pour le droit à l’avortement ou encore sur la question de la prostitution.
Nous sommes capable, même peut nombreux/ses, de stimuler les luttes. Pour cela, nous devons garder une attention permanente sur ces questions et développer du matériel pour être capable d’intervenir dès que le mouvement se développe. La question du sexisme est une porte d’entrée dans notre programme. Il nous faut lutter contre le sexisme pour venir à bout du capitalisme, mais ce n’est que lorsqu’on aura mis en place une société socialiste démocratique que l’on pourra totalement mettre fin au sexisme.
1 L’intersectionnalité (de l’anglais intersectionality) est une notion employée en sociologie et en réflexion politique, qui désigne la situation de personnes subissant simultanément plusieurs formes de domination ou de discrimination dans une société. Le terme a été forgé par l’universitaire féministe américaine Kimberlé Crenshaw dans un article publié en 1991.
2 McIntosh est l’auteur d’un essai écrit en 1988 essay “White Privilege and Male Privilege: A Personal Account of Coming to See Correspondences through Work in Women’s Studies.”