Les Thatcher belges à l’action… Démantèlement et liquidation du secteur public

Photo : Isabelle Marchal
Photo : Isabelle Marchal. manifestation du 6 novembre 2014.

L’accord de gouvernement Michel est une déclaration de guerre totale contre l’ensemble du secteur public. Le gouvernement passe au démantèlement complet des services publics et des équipements collectifs et lance une attaque frontale contre le statut et les droits des fonctionnaires. Il joue la carte d’une société individualiste et dure dans laquelle la majorité de la population aura à l’avenir à payer plus pour moins de services publics.

Par Tim (Bruxelles)

Les sommes que le gouvernement veut épargner sur les dépenses publiques sont hallucinantes : 8 milliards d’euros dont 2,3 milliards sur les institutions publiques et les fonctionnaires et 5,1 milliards d’euros sur la sécurité sociale. Une telle austérité est impossible à appliquer sans fondamentalement toucher à la qualité du service public.

Sur une mauvaise voie

La SNCB à elle seule va devoir supporter une bonne partie de cet effort : sur toute la législature, il s’agit de 2,1 milliards d’euros d’économies. Il faudra économiser à une vitesse de croisière : 663 millions d’euros par an, soit un tiers de toute la dotation publique à la société.

La confusion que le gouvernement a initialement semée en ne précisant pas l’ampleur exacte des économies a eu pour effet que les cheminots ont déjà mené des actions spontanées et finalement, bloqué un train spécial transportant la ministre de la mobilité Gallant pour lui offrir une calculette. Malheureusement, c’est le pire scénario qui est devenu réalité : une économie d’un tiers de la dotation publique ne représente rien d’autre que le démantèlement complet de la SNCB comme service public.

Aujourd’hui déjà, le matériel désuet et mal entretenu a son impact sur la ponctualité de notre transport ferroviaire. Le personnel a aussi bien du mal à prendre ses jours de congé ou de récupération pour pouvoir se reposer entre deux équipes de plus en plus stressantes. De quoi aura l’air notre réseau ferroviaire après toutes ces économies ? L’intention est claire : préparer la SNCB pour une privatisation complète. Ce n’est pas par hasard que le passage de l’accord gouvernemental sur les chemins de fer se termine explicitement par cette proposition.

Risque d’effondrement de la cathédrale de la sécurité sociale

Même les 5 milliards d’économie sur la sécurité sociale préparent un scénario identique : en abaissant les cotisations patronales à la sécurité sociale à 25%, le gouvernement assure que nos pensions et allocations ne puissent plus être payées à l’avenir.

Le système de sécurité sociale belge est une cathédrale internationalement reconnue : le gouvernement est conscient du fait que la casse directe d’un tel système n’est pas acceptable pour beaucoup. Sa tactique consiste donc à en éliminer les contreforts en espérant que la cathédrale s’effondre de l’intérieur à terme.

Rien que dans les soins de santé, 2,6 milliards d’euros seront économisés malgré les frais croissants pour les dépenses médicales, la norme de croissance dans le secteur de la santé est limitée à 1,5%, sous le précédent gouvernement, elle était encore de 4,7% (même si elle fut moindre dans les faits). En même temps, le gouvernement ne fait pas de mystère sur ceux qui recevront les coups : les patients paieront plus pour les soins, les prestataires de soins auront d’encore pires conditions de travail avec aussi une flexibilisation supplémentaire des heures de travail pour le personnel soignant par l’obligation de services de garde.

Mais l’attaque est aussi lancée contre le statut des autres fonctionnaires : pensions et conditions de travail sont démolies et le travail intérimaire est fortement élargi dans les services de l’Etat. Si nous laissons libre cours à ce gouvernement, dans 5 ans, il ne restera plus que des cendres de nos services publics.

Défendons les services publics !

Résister est une nécessité absolue. Dans une société qui devient toujours plus dure, les services publics sont nécessaires pour offrir un niveau de vie acceptable à chacun, même aux plus faibles. Nous vivons dans un monde qui n’a jamais été si contrasté : jamais autant de richesses n’ont été produites qu’aujourd’hui mais elles n’ont aussi jamais été injustement réparties. Tandis que la majorité de la population subit des mesures d’austérité et des attaques asociales gigantesques, les super riches restent hors d’atteinte.

Combattons ce gouvernement des riches : battons-nous contre l’austérité et pour une société socialiste où les richesses seront collectivement gérées et disponibles pour être investies dans les besoins de l’ensemble de la population mondiale !

Author

0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop