Un an de génocide à Gaza. Notre lutte contre le capitalisme et l’impérialisme

Un an après le début du génocide, on assiste à une extension régionale du carnage. Cette horreur inimaginable ne semble pas pouvoir être arrêtée. Des dizaines de milliers de personnes ont été cyniquement assassinées. Toutes les infrastructures permettant de répondre aux besoins les plus élémentaires de millions de personnes ont été totalement détruites. Tout cela se déroule sous les yeux du monde entier. Le génocide n’est pas seulement toléré, mais facilité par les puissances impérialistes des États-Unis et de l’Europe. Leurs condamnations hypocrites ne sont qu’un écran de fumée.

Bart Vandersteene, article tiré de l’édition d’octobre de Lutte Socialiste,

Dans les faits, l’impérialisme gagne à avoir un allié armé jusqu’aux dents dans la région. Et cet armement est d’autant plus efficace que cet État contribue lui-même à créer l’insécurité contre laquelle il doit ensuite se protéger et s’armer. L’impérialisme, en tant que continuation de la logique capitaliste sur le terrain mondial, est une brutale machine à tuer et à détruire.

La famine comme arme de guerre

Selon l’Unicef, on dénombre déjà au moins 35 000 morts à Gaza (certaines sources avancent des chiffres bien plus élevés), dont 14.000 enfants. Récemment, l’organisation Save the Children a donné le chiffre alarmant de 21.000 enfants disparus, dont beaucoup sont ensevelis sous les décombres. Un enfant sur trois souffre de malnutrition aiguë.

Les hôpitaux, les écoles et les maisons sont en ruines. Selon l’UNRWA, 67% de l’eau, des installations sanitaires et des infrastructures ont été détruites ou gravement endommagées.

La reconstruction de Gaza, ne serait-ce que pour retrouver la situation déjà insuffisante et délabrée d’avant le 7 octobre, coûterait environ 42 milliards de dollars et prendrait 16 ans. Le tissu social de la société palestinienne à Gaza a été détruit, c’est un des objectifs visés.

Dépossession et déshumanisation

Le génocide ne se limite pas à Gaza, même si c’est là qu’il est le plus visible et le plus brutal. Il s’intensifie aussi en Cisjordanie occupée. Depuis le 7 octobre, plus de 600 Palestinien.ne.s ont été tué.e.s et près de 10.000 arrêté.e.s lors d’une nouvelle vague de violence intensifiée par les colons, accompagnée d’une expropriation et d’un nettoyage ethnique par les forces de sécurité israéliennes.

À Jénine, ville de 50 000 habitant.e.s et de 20 000 réfugié.e.s, une offensive majeure a été lancée par les FDI le 28 août. En cinq jours, 70% des routes ont été détruites et des milliers de foyers ont été privés d’eau et d’électricité. Les actions des FDI n’ont pas seulement un impact direct sur la population palestinienne. Elles provoquent aussi une escalade de la part des colons qui saisissent l’occasion de s’emparer de terres par la force et la terreur.

Dans les prisons israéliennes, des rapports font état de traitements sadiques et humiliants infligés à des milliers de Palestinien.ne.s arrêté.e.s arbitrairement. Dans une lettre adressée au procureur général d’Israël, un médecin décrit le scénario cauchemardesque d’un hôpital de campagne: “Pas plus tard que cette semaine, deux prisonniers ont été amputés des jambes à la suite de blessures causées par des menottes, ce qui est malheureusement un événement de routine.”

La pression sur le gouvernement israélien augmente

Une manifestation impressionnante a eu lieu en Israël le 2 septembre. La pression exercée par la base a contraint la fédération syndicale Histadrout à annoncer une grève générale. Celle-ci a paralysé une grande partie de la vie sociale.

Les principales revendications concernaient un cessez-le-feu et un échange de prisonniers pour résoudre la situation désespérée des otages. Des centaines de milliers d’Israélien.ne.s sont descendu.e.s dans la rue pour protester contre leur gouvernement. Ces manifestations expriment le potentiel de mobilisation d’un mouvement généralisé contre la guerre, l’occupation et le génocide.

Le gouvernement israélien ne se préoccupe pas véritablement de la sécurité de son peuple. C’est ce qu’il prétend. Mais ce qui est en jeu, c’est son pouvoir de gouverner la région en tant qu’agent loyal de l’impérialisme occidental.

Une pression internationale grandissante

Sous la pression, l’actuel gouvernement israélien de droite choisit de poursuivre l’escalade, tant sur le plan national qu’international. Plus la population israélienne est effrayée, plus elle tente de traduire cette peur en une prétendue unité nationale.

L’extension régionale du carnage constitue une menace majeure pour la vie de millions de personnes dans la région. Mais cette escalade crée également la discorde dans ses propres rangs et des désaccords avec les soutiens impérialistes. Une expansion régionale de la terreur et de la violence pourrait entraîner l’ensemble du Moyen-Orient dans une spirale infernale. Et l’impérialisme occidental a de quoi s’inquiéter.

Les démocrates américains sont soumis à une pression croissante du fait des protestations dans leur pays. Alors que les élections approchent à grands pas, la pression monte pour qu’ils s’expriment explicitement contre les politiques du gouvernement israélien, mais aussi pour qu’ils lui retirent leur soutien.

L’opposition massive au génocide à Gaza rappelle le mouvement radical contre la guerre du Vietnam qui a ébranlé le capitalisme américain à la fin des années 1960 et au début des années 1970. L’establishment américain veut éviter qu’un tel scénario ne se reproduise.

Un mouvement révolutionnaire est nécessaire

La construction actuelle de l’État israélien, qui fait partie de l’engrenage impérialiste, ne peut conduire qu’à la destruction et à la violence. La liberté des Palestinien.ne.s est liée à la lutte contre ce système inhumain. Les masses palestiniennes peuvent être à l’origine d’une telle lutte de masse. Dans leur propre histoire, elles ont des traditions qui peuvent servir de sources d’inspiration. De la première Intifada – un soulèvement de masse des travailleurs, des femmes et des jeunes – à l’héroïque Marche du retour de 2018 ou à la grève de la dignité de 2021.

Les alliés naturels de cette lutte sont la classe ouvrière, les pauvres et les opprimés de la région et du monde entier. Cela a été amplement démontré au cours des derniers mois. Il est essentiel d’établir des liens avec les masses laborieuses d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Dans un passé récent, il existe des exemples significatifs de la manière dont des régimes arabes capitalistes corrompus ont été renversés. Ces régimes se laissent souvent enfermer dans la logique impérialiste et constituent donc un frein à la libération des masses palestiniennes ainsi que des masses opprimées dans leur propre pays

Il est également vital pour le mouvement de tendre la main à la classe ouvrière israélienne. Celle-ci peut potentiellement se joindre à une lutte contre un ennemi commun. Pour ce faire, il faut être capable de rompre avec l’idéologie raciste toxique de l’État sioniste. De nombreux Palestiniens sont évidemment sceptiques quant à cette possibilité; cependant, les récentes manifestations et la grève générale à l’intérieur de la ligne verte pour un cessez-le-feu et un échange de prisonniers donnent un aperçu de ce qui est possible.

Le système doit disparaître

Une transformation révolutionnaire de la région doit viser à libérer chacun de l’exploitation, de l’oppression et du génocide. Ceux-ci sont, l’un après l’autre, le résultat du capitalisme. Une alternative au capitalisme doit utiliser les richesses et les ressources pour satisfaire les intérêts de la grande majorité de la population. L’élite capitaliste doit être expropriée, les entreprises et les stocks de ressources doivent devenir des biens publics et être contrôlés démocratiquement par la classe ouvrière et les pauvres. Un tel Moyen-Orient et une telle Afrique du Nord démocratiques, anticapitalistes et socialistes constitueraient un outil capable de garantir la liberté et la justice pour tou.te.s. Il pourrait accorder aux Palestiniens et aux Juifs israéliens le droit égal et démocratique à l’autodétermination et garantir une égalité totale à toutes les minorités nationales et religieuses.








Pas de second Gaza au Liban !

Depuis des mois, le régime israélien fait tout ce qu’il peut pour provoquer une escalade régionale. Les récentes attaques terroristes au Liban en font partie. Les explosions des 17 et 18 septembre au Liban et en Syrie ont fait au moins 37 morts et des milliers de blessés. Ces explosions visaient clairement des pans entiers de la population libanaise, et pas seulement les militants du Hezbollah. Le ministre israélien de la guerre, M. Galant, a parlé d’une “nouvelle phase” dans la guerre contre “l’axe de la résistance”, en mettant l’accent sur le Liban.

L’été dernier, le chef du Hamas, Ismail Haniyeh, a été assassiné à Téhéran et le chef du Hezbollah, Hajj Mohsin, à Beyrouth. Des attentats à la bombe ont été perpétrés au Yémen. Aujourd’hui, une opération de terrorisme d’État à grande échelle vient s’ajouter à tout cela. Comment décrire autrement des explosions meurtrières perpétrées au moyen d’appareils de communication manipulés, tels que des bipeurs et des talkies-walkies? Tous les experts le déclarent incompatible avec le droit international de la guerre, mais les médias occidentaux ne parlent pas des attentats et du terrorisme. C’est un exemple de deux poids, deux mesures. En octobre 2023, le président de la N-VA, M. De Wever, a déclaré: “Il n’y a pas d’autre solution que de choisir Israël, la démocratie et la lumière. Ceux qui sont de l’autre côté se rangeront du côté de la terreur et des ténèbres”.

Le journaliste d’investigation israélien Ronen Bergman nomme les choses telles qu’elles sont. Il affirme que les Israéliens ont mis au point “la machine à tuer la plus robuste et la plus rationalisée de l’histoire”. Cette machine à tuer est déployée pour provoquer une guerre régionale. L’objectif est de créer encore plus de misère et de destruction. C’est désastreux pour les peuples de la région et cela n’apportera pas non plus la sécurité et la stabilité aux Israéliens.

La résistance et la solidarité internationales de la classe ouvrière et de tous les opprimés sont vitales contre l’escalade de la violence et du génocide.











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