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Vers une vaccination obligatoire ? Les autorités cherchent des boucs émissaires…

Avec l’émergence du variant Delta, la pandémie n’est pas encore sous contrôle. Le système capitaliste mondial repose sur la concurrence et la course au profit, il est donc impossible d’élaborer une réponse globale coordonnée. Face à l’anarchie capitaliste, le monde politique traditionnel préfère désigner des boucs émissaires. Le débat sur le pass-sanitaire et la vaccination obligatoire doit être considéré dans ce cadre.
Par Alain (Namur)
Les responsables politiques tentent de faire oublier leur gestion calamiteuse de la crise en faisant porter le chapeau aux personnes non vaccinées. L’émergence du variant delta n’est pourtant pas dû aux « sceptiques de la vaccination » mais bien aux grandes entreprises pharmaceutiques qui ont empêché la mise à disposition de leurs installations pour produire suffisamment de doses afin de vacciner l’ensemble de la population mondiale. Mais ça, c’est à peine si les médias de masse en parlent. Comment s’étonner que ces multinationales suscitent une large méfiance ?
En Belgique, les autorités pointent du doigt le personnel soignant non vacciné. L’ensemble du monde médical a collectivement effectué un travail remarquable durant la crise sanitaire dans des conditions très dures. Les travailleuses et travailleurs du secteur ont dû se battre pour arracher quelques moyens supplémentaires, notamment sous l’impulsion du groupe d’action La Santé en Lutte. Il est particulièrement immonde de s’en prendre aujourd’hui à une partie de ce personnel à bout de souffle.
La crédibilité et la confiance sont primordiales dans les questions de santé. Nous ne devons pas nous étonner que les mots d’ordre lancés par des partis responsables du manque de moyens dans les soins de santé rencontrent l’hostilité d’une partie du personnel du secteur. Rappelons tout de même qu’à la mi-juillet, les 3/4 du personnel soignant avaient reçu une première dose de vaccin. Pour les réfractaires, tant dans les soins de santé qu’ailleurs, une approche répressive ne pourrait que renforcer la méfiance dans de larges couches de la population, tout en aggravant la pénurie de personnel dans ce secteur crucial. Une vaste campagne menée par les Comités pour la prévention et la protection au travail (CPPT) et la médecine du travail serait bien plus efficace.
Bien entendu, les patients ont le droit d’être soignés dans un environnement sain, tout comme les collègues doivent pouvoir travailler en toute sûreté. Face au personnel qui refuse jusqu’ici d’être vacciné, des tests de dépistage obligatoires ainsi qu’une réorganisation des responsabilités professionnelles devraient être instaurés, sous gestion et contrôle des CPPT.
Plus globalement, il faut constater que la fabrication de la pauvreté est en soi un plus grand obstacle dans la réponse à la crise sanitaire que la fabrication de fake news. Chiffres à l’appui, le 23 août, le quotidien Le Soir a déclaré que « la précarité est un obstacle majeur à la vaccination ». Les inégalités croissantes s’expriment notamment par le fait que 40% des Bruxellois n’ont pas de généralistes, contre 20% en Flandre et 30% en Wallonie.
La fracture sociale et la fracture vaccinale vont de pair. Il est plus que temps que les organisations syndicales répondent à la situation de crise actuelle et entrent en action en faveur d’une augmentation massive des moyens publics pour les soins de santé, de l’instauration d’un véritable service public national de soins de santé démocratiquement géré par les travailleurs et de la nationalisation sous contrôle et gestion des travailleurs des entreprises pharmaceutiques. C’est la meilleure manière de convaincre les sceptiques et même de les impliquer dans le combat pour une société débarrassée de la soif de profit et du chaos de l’économie de marché.