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Deuxième vague, nouveau test : le système échoue à nouveau.
Il est plus que temps de lutter pour un autre système !
« En 2008 lors de la crise financière provoquée par les banques, l’État a déboursé 27,3 milliards d’euros. Pour préserver le “business as usual” on ouvre la caisse, mais pour sauver des vies on compte le moindre centime… Si des manifestations ne suffisent pas, va falloir penser se révolter ! » La révolte, la colère et la peur étaient déjà présentes avant la pandémie, ce que vont encore renforcer les diverses crises interconnectées du capitalisme.
Par Nicolas Croes, édito de l’édition de novembre de Lutte Socialiste
La citation ci-dessus provient du groupe d’action militant La Santé en Lutte, une groupe qui réuni des centaines de membres du personnel de la santé parfaitement conscients des enjeux actuels au vu de leur pratique quotidienne. C’est à l’initiative de La Santé en Lutte (avec notamment le soutien de structures bruxelloises de la FGTB) que la grande manifestation de la santé du 13 septembre a été organisée. 7.000 personnes étaient présentes, un succès au vu des complications diverses. Mais combien aurions-nous été si les appareils syndicaux avaient eux aussi mobilisé nationalement ? Résultat : la plus grande mobilisation de cet automne fut la caravane du Vlaams Belang au Heysel. L’avertissement n’est pas à prendre à la légère. L’extrême droite est experte pour instrumentaliser la colère devenue cynisme.
La meilleure arme pour repousser l’extrême droite et les préjugés racistes, sexistes, LGBTQI-phobes et autres, c’est la lutte collective pour des revendications qui nous unissent. Et qu’est ce qui peut bien nous unir plus aujourd’hui que les revendication du personnel de la santé ? Le mauvais état du secteur de la santé menace notre santé, mais ce n’est malheureusement qu’un exemple parmi de nombreuses autres situation de gravissime manque de moyen.
Les directions syndicales ont raté le coche. En sera-t-il de même face à l’avalanche de pertes d’emploi qui s’annonce ? Chaque entreprise devra lutter dans son coin ? Avec l’instruction de se limiter à mendier un meilleur plan social ?
Rassembler la colère, construire un rapport de force
L’establishment capitaliste – les patrons, leurs marionnettes politiques à la Vivaldi et ailleurs, leurs journalistes, etc. – craignent la révolte sociale. D’où les (insuffisantes) promesses pour les soins de santé. D’où l’annonce de quelques mesurettes sociales avant tout symboliques dans l’accord du gouvernement.
Mais il faut plus. Beaucoup plus. Après des années de politiques d’austérité impitoyables, les pénuries dans des secteurs tels que les soins de santé, l’éducation, les transports publics,… donnent le vertige. Des changements politiques fondamentaux et des investissements massifs sont nécessaires pour résoudre tous les problèmes qui se sont accumulés au fil des ans.
Les propositions, initiatives et campagnes concrètes autour des besoins des travailleurs et de leurs familles liées à des actions pour arracher nos revendications nécessitent une forte opposition de gauche. Une telle opposition doit aller au-delà des élections et de la vie parlementaire. Tant sur le plan politique que syndical, nous avons besoin d’une vision plus large : le système capitaliste est en faillite, nous devons donc construire un rapport de forces pour le remplacer par un système qui garantit notre santé et d’autres besoins essentiels.
Ce sont les travailleurs qui font tout tourner, cela est devenu plus évident avec la pandémie. Allons plus loin avec un programme, une stratégie et des tactiques qui permettent aux travailleurs d’effectivement prendre le contrôle de la société. Si nous laissons le capital en charge, la crise sanitaire ne cessera d’échapper à tout contrôle tandis que le chômage frappera de plus en plus de monde.
Les entreprises qui procèdent à des licenciements collectifs doivent être prises en main par les pouvoirs publics. Nous ne manquons pas de pénuries auxquelles répondre, il nous faut une approche globale pour réponde aux besoins des travailleurs et de leurs familles.
La seule issue, c’est une autre société
La base de la société, c’est son économie. La technique moderne a atteint un tel degré qu’elle pourrait assurer un bien-être élevé à toute l’humanité dans le respect de l’environnement. Mais la propriété privée des moyens de production nous voue à des souffrances toujours plus grandes. Le capitalisme ne disparaîtra pas de lui-même de la scène. Seule la classe ouvrière peut arracher les forces productives des mains des exploiteurs.
L’avertissement lancé par Léon Trotsky 5 ans avant la seconde guerre mondiale n’a rien perdu de sa pertinence : « Si le prolétariat se trouve pour telle ou telle raison incapable de renverser la bourgeoisie et de prendre le pouvoir, s’il est, par exemple, paralysé par ses propres partis et ses propres syndicats, le déclin de l’économie et de la civilisation se poursuivra, les calamités s’accroîtront, le désespoir et la prostration s’empareront des masses, le capitalisme -décrépit, pourrissant, vermoulu- étranglera toujours plus fort les peuples, en les entraînant dans l’abîme de nouvelles guerres. Hors de la révolution socialiste, point de salut. » (Léon Trotsky, Encore une fois, où va la France?, mars 1935)