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Combattre sérieusement le coronavirus exige de mobiliser les moyens nécessaires !

La logique de marché est incapable de nous protéger
Qui comprend ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas ? La bulle a disparu pour faire place à quelque chose qui ressemble à une bulle mais qui n’en est pas une. Plusieurs universités ont demandé à leurs étudiants de ne pas suivre ces assouplissements et, parmi les experts qui conseillent les autorités, le mécontentement est croissant. Le professeur Devroey (VUB) déclarait après les annonces du 23 septembre : ”C’est comme si on se moquait du secteur des soins de santé”. Les gens en ont marre du virus mais aussi du manque de clarté et des institutions en général. Mais en attendant, le virus n’est toujours pas sous contrôle. Deux semaines à peine après l’assouplissement des mesures, le nouveau gouvernement a dû annoncer un durcissement : les cafés seront fermés plus tôt (complètement dans la région bruxelloise dès aujourd’hui) et nous ne pourrons avoir que trois contacts proches en dehors de la famille. Rien ne changera sur les lieux de travail.
La vie de tout le monde a été bouleversée ces derniers mois. Soudain, notre vie sociale a été soumise à d’importantes restrictions et nos conditions de travail ont changé. Dans un tel contexte, il serait logique de mobiliser immédiatement toutes les ressources disponibles pour combattre le virus. Cela ne s’est cependant pas produit. La raison ? Les autorités ne voulaient notamment pas s’opposer aux intérêts de l’industrie pharmaceutique et ne voulaient pas, de surcroît, admettre trop ouvertement que la politique d’austérité menée dans les soins de santé depuis des années était désastreuse.
En bref : leur approche ne partait pas de ce qui était nécessaire pour combattre sérieusement le virus. Elles sont parties de ce qui était possible en respectant les contraintes du capitalisme. La plupart des experts se sont ralliés à cette idée, en espérant tout de même stopper la propagation du virus autant que possible. C’était insuffisant et, de plus, cela a nourri la méfiance autour des mesures sanitaires. Comment justifier que vous êtes autorisés à avoir des contacts avec un groupe important de personnes au travail, mais pas dans votre vie sociale ? L’enchevêtrement d’annonces où le Conseil national de sécurité a contredit ce que les experts proposent a ruiné le dernier vestige de confiance dans les mesures proposées.
Dès le début de la crise sanitaire, nous avons souligné que le soutien aux mesures sanitaires est plus important lorsque de larges couches de la population en voient l’utilité. Cela nécessite une participation démocratique pour déterminer ces mesures et lutter contre la crise sanitaire. Mais les autorités ont fait la sourde oreille. Lorsque le personnel de santé a manifesté à Bruxelles le 13 septembre dernier, c’est la police qui a été envoyée ; les matraques ont remplacé les applaudissements. Sur de nombreux lieux de travail, les mesures sanitaires ont été élaborées par des comités de crise ou des “task forces” sans que le personnel et leurs délégués n’y soient associés.
La crise sanitaire a mis sous pression le secteur des soins de santé, le personnel est épuisé. Il est urgent de répondre à leurs besoins pour lutter sérieusement contre la crise. Cela implique d’investir immédiatement et massivement dans le secteur des soins de santé en recrutant du personnel supplémentaire. L’ensemble du secteur doit être entre les mains du public afin de mettre un terme à la marchandisation des soins. La crise sanitaire se poursuivra jusqu’à ce qu’un vaccin puisse être distribué à une échelle suffisamment grande. Doit-on laisser cela à des multinationales uniquement motivées par leurs profits ? Ou bien devons-nous faire de l’ensemble du secteur pharmaceutique un secteur public, afin qu’un contrôle et une gestion démocratiques soient possibles ? La coopération dans l’ensemble du secteur accélérerait le développement d’un vaccin efficace. Le personnel sait ce qui est nécessaire pour développer une production de masse à court terme.
L’absence d’une approche planifiée exacerbe les conséquences de la crise sanitaire. Il a fallu des mois pour obtenir les masques et même après plus de six mois, il n’est pas possible de réaliser des tests rapides à grande échelle. Cependant, tant qu’il n’y a pas de vaccin, c’est la seule façon d’éviter des mesures très restrictives. Si nous laissons l’initiative au marché capitaliste, le même chaos dominera la diffusion d’un vaccin. Se concentrer sur notre santé signifie rompre avec la logique du profit et donc du capitalisme.