L'enjeu du plan d'action : construire un mouvement de masse pour faire tomber le gouvernement

greve_michelLes nouvelles mesures d’austérité et attaques de ce gouvernement des riches suscitent une résistance sociale renouvelée. Suite à la volonté d’abolir la semaine des 38 heures et le paiement des heures supplémentaires, à l’attaque contre les retraites dans le secteur public, aux nouvelles taxes et à l’extension du travail temporaire, les directions syndicales n’ont pas attendu la fin des élections sociales pour annoncer de nouvelles actions. Un nouveau plan d’action a été annoncé, culminant avec une grève générale le 7 octobre, jour du deuxième anniversaire de ce gouvernement thatchérien.

Le calendrier d’action est le suivant :

  • 24 mai: manifestation en front commun syndical
  • 31 mai: manifestation des services publics
  • 25 mai – 17 juin: actions thématiques
  • 20-24 juin: sensibilisation dans les entreprises
  • 24 juin: grève générale de la FGTB (avec la participation possible de diverses centrales de la CSC)
  • 29 septembre: manifestation en front commun syndical
  • 7 octobre: grève générale

Cet agenda nous donne une nouvelle opportunité de construire un puissant climat de résistance sociale. Évidemment, cela ne se fera pas tout simplement comme ça: aucun rapport de force ne nous tombe déjà tout cuit dans les mains. Les délégations combattives peuvent utiliser ce plan d’action pour informer, convaincre et mobiliser les collègues. Les réunions du personnel destinées à soumettre ce plan à la discussion maximaliseront la participation aux actions et peuvent permettre de prendre des décision de manière démocratique. Des assemblées interprofessionnelles régionales qui laissent également la parole à la base peuvent aider à donner le ton du mouvement, vers une résistance sociale offensive capable d’attirer d’autres couches de la population dans le combat, comme la jeunesse, les personnes isolées sur leur lieu de travail ou les sans-emploi.

Certains se plaindront que ce plan est trop rapide, d’autres qu’il est trop lent ou encore que les jeux sont faits à l’avance parce que la direction du mouvement sera toujours prête à arrêter la lutte. Mais en organisant nous-mêmes cette dernière, y compris par le biais de réunions du personnel, et en faisant usage des actions annoncées pour construire nos forces, nous pouvons, selon le PSL, contribuer à transformer la colère généralisée en un mouvement actif pour faire dégager le gouvernement par la grève.

La propagande du gouvernement de droite et de ses perroquets des médias qui considèrent les syndicats comme des «irresponsables» qui «ne représentent plus personne» a un certain impact. Mais cette approche est de plus en plus contestée par des couches larges de la population. Des études indiquent que la grande majorité de la population, y comprit en Flandre, reconnaît l’importance des syndicats. L’implication dans les syndicats augmente. Une étude de Randstad indique que 53% des travailleurs se sentent impliqués dans le syndicat, comparativement à 44% aux élections sociales précédentes, il y a quatre ans. Dans les entreprises où se déroulent des élections sociales, 72% des travailleurs ont dit qu’ils iraient certainement voter. Cela fait partie des acquis du plan d’action de l’automne 2014.

Le nouveau plan d’action peut être développé sur base des leçons du précédent. La base active des syndicats a gagné en importance, nous avons déjà pu le constater aux diverses manifestations, notamment celle du 7 octobre dernier, qui avait surpris tout le monde par son ampleur. Parallèlement, le gouvernement est affaibli. Les cabinets ministériels se consacrent non seulement à la lutte contre nos conditions de vie, mais aussi à la lutte les uns contre les autres. Deux ministres ont déjà dû démissionner: Galant (MR) au fédéral et Turtelboom (Open VLD) au gouvernement flamand. Kris Peeters (CD&V) ne peut plus guère prétendre représenter le «visage social» du gouvernement. Selon lui, nous «vivons tous au dessus de nos moyens». Le 20 avril, les rangs de la CSC ont manifesté contre la loi Peeters et la semaine des 45 heures. Ces éléments rendront plus difficile aux dirigeants syndicaux d’à nouveau dévier le mouvement vers une voie de garage.

Kris Peeters a expliqué que ceux qui font grève ne seront pas à la table de négociation. Mais qui attend quelque chose de ces négociations ? Le gouvernement défend les exigences patronales et exige des dirigeants syndicaux de s’y plier. Ce ne sont pas des négociations, le patronat est le seul bénéficiaire. Évidemment, le successeur de Peeters à la tête de la fédération patronale flamande Unizo, Karel Van Eetvelt, crie sa rage contre les actions syndicales. Mais qu’il ose les comparer aux attentats terroristes est scandaleux et d’une totale insensibilité. Protester contre la casse de nos conditions de vie est un droit démocratique. Le droit à l’action collective s’applique aux grèves politiques et c’est cela qui met l’establishment en rage.

L’enjeu de ce plan d’action doit être clair. Nous ne pouvons pas rentrer sagement chez nous comme après le plan d’action de fin 2014. Ceux qui croyaient que les négociations livreraient quelque chose en ont été pour leurs frais! Le Tax shift n’a pas constitué une étape vers une fiscalité plus équitable comme cela avait été promis, ce fut l’occasion d’une nouvelle charge contre les travailleurs et les pauvres. Si nous laissons ce gouvernement aller jusqu’à son terme, nous aurons encore d’autres mesures antisociales à avaler. L’objectif des actions à venir doit être la chute du gouvernement. Quel que soit le gouvernement qui viendra à sa suite, il devra chanter une autre mélodie. Un tel gouvernement devra faire face à une classe ouvrière plus consciente de soi et de sa force.

Un mouvement contre le gouvernement et la politique d’austérité conduira inévitablement à une discussion accrue concernant l’alternative politique dont nous avons besoin. Nous estimons que le potentiel est grand pour le développement d’une alternative politique issue du mouvement ouvrier. Nous défendons une large initiative en ce sens qui laissera une place à tous ceux qui veulent s’opposer à l’austérité: les syndicalistes et les militants de gauche, parmi les quels bien entendu le PTB/PVDA et son poids électoral croissant. A partir d’un puissant mouvement capable de dégager le gouvernement par la grève peut se développer une force politique dont l’ambition sera bien plus grande que celle d’un petit parti qui veut juste pousser les autres vers la gauche. L’enjeu doit être de parvenir à une rupture fondamentale avec les politiques d’austérité néolibérales.

Le gouvernement choisit le modèle de confrontation. Les patrons continuent de pousser le gouvernement dans cette direction, ils espèrent ramasser quelques grains supplémentaires le temps que cela pourra durer. Utilisons les actions annoncées pour organiser nos forces. Nous ne pouvons pas compter sur les médias traditionnels, qui sont du côté d’où provient leur financement. Notre force réside dans notre nombre et notre potentiel de lutte. Le défi qui nous fait face est de convertir la colère présente en un mouvement de masse pour balayer par la grève le gouvernement et les politiques antisociales.

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