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Tag: Bruxelles
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Bruxelles et ses tunnels dĂ©labrĂ©s : il nous faut des investissements massifs dans lâinfrastructure
Quand on sâest enfui la tĂȘte sous le sable pendant plusieurs annĂ©es, la confrontation Ă la rĂ©alitĂ© matĂ©rielle est parfois difficile. Le manque chronique dâinvestissements dans lâinfrastructure publique et les services publics a entrainĂ© fin janvier la fermeture du tunnel StĂ©phanie Ă Bruxelles, une artĂšre importante pour les navetteurs vers la Capitale. Le tunnel menaçait littĂ©ralement de sâeffondrer.
Par Tim (Bruxelles)
Tous les gouvernements belges de ces derniĂšres dĂ©cennies se sont trompĂ©s eux-mĂȘmes en croyant que le manque dâinvestissements dans lâinfrastructure et les services publics nâaurait pas de consĂ©quences Ă long terme. Les cadeaux fiscaux ont Ă©tĂ© offerts dans tous les sens et, en combinaison dâun fondamentalisme budgĂ©taire, les moyens ont manquĂ© pour les services publics. Le service Ă la population a Ă©tĂ© dĂ©mantelĂ© ou privatisĂ©, lâinfrastructure nâa pas Ă©tĂ© entretenue ou adaptĂ©e Ă lâĂ©volution de la sociĂ©tĂ©. Visiblement, la logique Ă©tait de croire que regarder ailleurs suffirait Ă faire disparaĂźtre le problĂšme de lui-mĂȘme.
Cette vision idĂ©aliste sur la rĂ©alitĂ© est inĂ©vitablement rattrapĂ©e par les faits, tĂŽt ou tard. ââLa rĂ©alitĂ©, câest ce qui refuse de disparaĂźtre quand on cesse dây croireââ, rĂ©sumait dĂ©jĂ le fameux Ă©crivain de science-fiction Philip K. Dick. Aucun problĂšme nâa disparu: les routes belges sont devenues de vĂ©ritables parcours du combattant plein de trous et de fissures, les Ă©coles et les hĂŽpitaux suivent la mĂȘme voie et, depuis janvier 2016, lâĂ©tat pitoyable de quelques tunnels bruxellois assure quâil nâest pas des plus appropriĂ© dây passer en voiture. Ce manque de planification et dâinvestissements dans lâinfrastructure publique a Ă©tĂ© illustrĂ© une fois de plus de maniĂšre un peu plus comique quand Bruxelles MobilitĂ© a dĂ» ouvertement admettre quâune bonne partie de ses archives Ă©tait en train de pourrir dans un de leurs tunnels et avait partiellement Ă©tĂ© mangĂ© par les souris!
Quelques jours avant la fermeture du tunnel StĂ©phanie, le gouvernement bruxellois a lancĂ© quelques pistes pour sâen prendre Ă cette problĂ©matique. Trop tard, bien sĂ»r, mais surtout totalement insuffisant. Aucune proposition ne reprĂ©sente une rĂ©elle solution.
Une de ces idĂ©es Ă©tait de fermer certains tunnels, entre autre le tunnel LĂ©opold II. Pas moins de 65.000 voitures y passent quotidiennement. Imaginons un instant que toutes ces voitures doivent Ă lâavenir voyager en surface Ă travers Bruxelles⊠La discussion ne porte de plus pas que sur les tunnels StĂ©phanie et LĂ©opold II : les tunnels PachĂ©co, Rogier, Montgomery, Georges-Henri, TrĂŽne et le complex de tunnels Reyers doivent aussi ĂȘtre rĂ©novĂ©s de toute urgence. Lâeffort sera dĂ©jĂ considĂ©rable de gĂ©rer le trafic Ă Bruxelles avec un tunnel fermĂ©, que faire en les fermant tous ?
Dâautres idĂ©es reprennent diverses variations dâun systĂšme de pĂ©age dans la rĂ©gion bruxelloise, soit pour toute la rĂ©gion, soit pour certains endroits, soit pour les tunnels uniquement. Toutes ces propositions placeraient Ă nouveau le fardeau du manque dâentretien et dâinvestissement sur le dos des travailleurs et de leurs familles en payant une deuxiĂšme fois des taxes pour lâinfrastructure publique !
Que lâinfarctus de circulation qui sâappelle Bruxelles ne peut quâĂȘtre rĂ©solu en rĂ©duisant le nombre de vĂ©hicules dans la ville, câest une Ă©vidence. Mais faisons-le en offrant assez dâalternatives : de bons transports en commun publics, une bonne infrastructure pour lâutilisation de vĂ©los, des parkings en dehors de la ville pour dĂ©charger le centre,⊠Mais le gouvernement applique une politique dâaustĂ©ritĂ© sur les transports en commun alors quâil est on ne peut plus clair que ce sont des investissements dont nous avons besoin.
Ainsi, le rĂ©seau de RER (des trains rĂ©gionaux autour de Bruxelles) accuse un retard qui se compte en annĂ©es. Ce rĂ©seau devait ĂȘtre complĂštement opĂ©rationnel en 2012 mais il a systĂ©matiquement Ă©tĂ© retardĂ© faute de budgets. Pour le moment, la date de mise en service est fixĂ©e Ă 2025. Fin 2015, la premiĂšre partie du rĂ©seau est devenue opĂ©rationnelle, mais le CEO de la SNCB, Jo Cornu, a de suite placĂ© le rĂ©seau sous une entitĂ© Ă part au sein de la SNCB : le rĂ©seau S. Est-ce parce que le rĂ©seau est destinĂ© Ă ĂȘtre totalement privatisĂ© une fois terminĂ©? Une approche correcte de la problĂ©matique de la mobilitĂ© Ă Bruxelles peut difficilement coexister avec les Ă©normes Ă©conomies qui frappent la SNCB et les augmentations de tarifs qui prĂ©vues. Jo Cornu a dâailleurs tenu Ă prĂ©ciser que ces augmentations de tarifs toucheront surtout les heures de pointes, trĂšs exactement les moments oĂč la circulation Ă Bruxelles est la plus compliquĂ©e! Pour ne pas encore parler des moyens dont la STIB a besoin pour faire les nĂ©cessaires investissement dans son rĂ©seau : une ligne de mĂ©tro Ă Ixelles pour dĂ©charger les lignes de bus surchargĂ©s, le mĂ©tro vers lâaĂ©roport, le renouvellement de la flotte de vĂ©hicules,âŠ
Ceci dĂ©montre que lâanarchie de lâĂ©conomie capitaliste nâoffre pas de possibilitĂ©s pour une planification Ă long terme, mĂȘme pas sâil sâagit dâun thĂšme aussi important que la mobilitĂ©. Une Ă©conomie socialiste dĂ©mocratiquement planifiĂ©e ne prĂ©voirait pas seulement les moyens pour remettre en ordre le rĂ©seau de routes et de tunnels Ă court terme mais investirait surtout en masse dans les alternatives Ă lâutilisation de voitures individuelle. Il y a assez de richesses dans cette sociĂ©tĂ©, nous devrons seulement nous organiser pour que celles-ci soient aux mains de la population entiĂšre, pour pouvoir dĂ©cider de maniĂšre dĂ©mocratique des problĂšmes Ă rĂ©soudre en prioritĂ©.
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Les 5 et 6 mars: Stop au racisme et au sexisme!
En instrumentalisant le climat consĂ©cutifs aux agressions de Cologne, Theo Francken (N-VA) a lancĂ© lâidĂ©e, soutenue par le MR, de cours de ârespect des femmesâ pour les migrants. Mais, quels sont les âvaleurs occidentalesâ quâil affirme vouloir inculquer? Les mĂȘmes qui ont permis de suspendre la condamnation dâun violeur Ă Gand en estimant que sa victime avait âparticipĂ© au jeu de sĂ©ductionâ ? Le gouvernement veut enseigner une sĂ©rie de normes et valeurs aux migrants. Cependant, dâautres normes et valeurs sâimposent chez nous pour culpabiliser les victimes de viol.Nous nous opposons Ă toute forme de sexisme ! Les violences vis-Ă -vis des femmes sont courantes, pas seulement dans la rue, mais aussi au travail et, plus encore, Ă la maison. En Belgique, environ 100 plaintes sont dĂ©posĂ©es chaque jour pour violence conjugale, et il ne sâagit que de la partie visible. Le sexisme nâest pas liĂ© Ă une ou plusieurs communautĂ©s, mais Ă lâensemble de la sociĂ©tĂ© capitaliste. Lâabsence de perspectives dâavenir, la dĂ©shumanisation de la sociĂ©tĂ©, lâobjectification des femmes et les discriminations engendrĂ©es par un capitalisme en crise favorisent la violence, le sexisme, lâhomophobie et le racisme.
DĂ©nonçons toute tentative de lâextrĂȘme droite, des mĂ©dias ou du gouvernement de pointer du doigt les immigrĂ©s comme boucs Ă©missaires des Ă©checs de la politique dâaustĂ©ritĂ© et de la faillite du capitalisme. Le gouvernement, en rĂ©alisant des coupes budgĂ©taires, pousse les femmes dans la pauvretĂ©. Ce sont les femmes qui compensent les pĂ©nuries dans les crĂšches, les transports, les soins, lâenseignement en assumant la majoritĂ© des tĂąches mĂ©nagĂšres.
Il nous faut lutter collectivement contre toute forme de sexisme et de racisme, pour des services publics de qualitĂ© et des emplois et des revenus dĂ©cents permettant lâindĂ©pendance financiĂšre des femmes. Les symptĂŽmes ne sont pas les seuls Ă devoir ĂȘtre combattus, il faut aller jusquâĂ leur cause. Une alternative Ă la politique dâaustĂ©ritĂ© et aux oppressions nĂ©cessite une transformation socialiste de la sociĂ©tĂ©.
Le 21 fĂ©vrier Ă Gand, EGA participe Ă une contre-manifestation pour riposter Ă la marche de la haine de Voorpost, une organisation raciste et violente dâextrĂšme droite. Rdv : 11h, hĂŽtel de ville de Gand.
Le 5 mars Ă Bruxelles, EGA coorganise une journĂ©e de dĂ©bats anti-sexistes avec de fĂ©ministes de Cologne et dâIrlande. Nous aborderons les causes rĂ©elles de lâoppression des femmes et comment construire un mouvement fort pour lâĂ©mancipation des femmes. De 10h Ă 17h, rue du jardinier 45, Molenbeek.
Le lendemain, 6 mars, nous participons Ă la manifestation organisĂ©e par le ComitĂ© des Femmes Sans-Papiers. Contre les tentatives de division, hommes et femmes, avec ou sans papiers, jeunes et travailleurs avec ou sans emploi,… Nous avons tous droit au logement, Ă lâĂ©ducation, aux soins,… Ă la dignitĂ©.
- 21 fév : manif antifasciste, 11h, hÎtel de ville de Gand
- 5 mars : journĂ©e dĂ©bats anti-sexiste avec des fĂ©ministes de cologne et dâirlande, Bruxelles. 10h-17h, 45 rue du jardinier (EvĂšnement Facebook)
- 6 mars : manif femmes sans-papiers, 13h, gare de Bruxelles-central (EvÚnement Facebook)
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âĂ Molenbeekâ, prĂ©sentation dâune commune bruxelloise dont on parle beaucoup
Le livre âĂ Molenbeekâ est une sorte de carnet de voyage dans lequel les problĂšmes ne sont pas esquivĂ©s, mais sont prĂ©sentĂ©s dans leur contexte social et humain. MĂȘme si ce livre nâest pas encore publiĂ© en français, il nous a semblĂ© utile dâen relever ici les Ă©lĂ©ments essentiels.Par Geert Cool
Le livre commence par une esquisse historique. Au 19Ăšme siĂšcle, le canal Bruxelles-Charleroi a connu un dĂ©veloppement industriel dâune rapiditĂ© fulgurante essentiellement du fait de petites usines de divers secteurs. Molenbeek est alors passĂ© de 1.380 habitants en 1800 Ă plus de 72.000 Ă la veille de la PremiĂšre Guerre mondiale. Lâindustrialisation Ă plus grande Ă©chelle dâaprĂšs la Seconde Guerre mondiale sâest dĂ©veloppĂ©e principalement Ă la pĂ©riphĂ©rie de la ville, et non dans les centres densĂ©ment peuplĂ©s oĂč les petites usines allaient progressivement sombrer face Ă la concurrence. Nâest restĂ© quâun dĂ©sert industriel, la population a dĂ©sertĂ© autant que possible et fait place aux nouveaux arrivants attirĂ©s par les loyers modestes. La dĂ©sindustrialisation croissante et le passage Ă une Ă©conomie de service Ă Bruxelles depuis les annĂ©es â70 a créé un taux de chĂŽmage Ă©levĂ© parmi les migrants.
Câest dans ce contexte que la dĂ©tĂ©rioration et la dĂ©crĂ©pitude ont marquĂ© Molenbeek. Lâauteur affirme que ce fut surtout le cas dans les annĂ©es 1970 et 1980. Concernant la politique du bourgmestre Philippe Moureaux (PS) Ă partir de 1992, Vandecandelaere est remarquablement positif. Il doit cependant reconnaĂźtre que les problĂšmes structurels ont persistĂ© et se sont aggravĂ©s. ââLâĂ©chec de lâĂ©limination fondamentale des processus qui engendrent un milieu social dĂ©favorisĂ© a Ă©tĂ©, aprĂšs avoir voyagĂ© deux ans, lâexpĂ©rience la plus difficile pour moi.ââ
PrĂšs de 56 % des maisons du Vieux-Molenbeek datent dâavant 1945 et, en 2001, prĂšs de la moitiĂ© des logements faisaient moins de 55 mÂČ. Dans 15 % des foyers, il nâexiste ni salle de bains, ni eau courante, ni toilettes Ă lâintĂ©rieur. Mais un confort de base fait aussi dĂ©faut dans de nombreuses autres habitations. Des marchands de sommeil louent des taudis Ă prix forts. La pauvretĂ© est omniprĂ©sente Ă Molenbeek. Au cours de la derniĂšre dĂ©cennie, le revenu moyen par habitant a chutĂ© de 5 %. Le nombre dâallocataires sociaux a augmentĂ© de 3.600 en 2003 (pour une population de 66.000 habitants) Ă 7.200 pour 94.000 habitants que comptait dĂ©jĂ Molenbeek en 2014. Dans le Vieux-Molenbeek, le taux de chĂŽmage est de 42 %, dont les deux tiers sont des chĂŽmeurs de longue durĂ©e. Parmi les jeunes, le taux de chĂŽmage sâĂ©lĂšve Ă 54 %.
Depuis les annĂ©es â70, le chĂŽmage structurel a Ă©galement conduit Ă une influence accrue des conceptions rĂ©actionnaires dans les domaines de la religion, de la famille et des conditions de vie. ââQui, par le biais du marchĂ© du travail, nâest pas inclus dans lâensemble du systĂšme, se replie sur des identitĂ©s alternatives. Car tout le monde a besoin dâĂȘtre quelquâunââ, a dĂ©clarĂ© le prĂȘtre Daniel AlliĂ«t. Une bonne dose dâexpĂ©riences avec la discrimination et le racisme complĂšte le tout. ââLa sociĂ©tĂ© ne veut pas de nousââ, est une remarque frĂ©quente dâaprĂšs une Ă©ducatrice. ââLa discrimination joue un rĂŽle ici, tout comme leur perception de la discrimination.ââ
Vandecandelaere ne manque pas dâimages de rĂȘve de ce Ă quoi pourrait ressembler Molenbeek. Ce qui manque par contre, câest une proposition concernant la maniĂšre de financer un tel changement. Un plan massif dâinvestissements publics dans les infrastructures, lâenseignement et le logement crĂ©erait des emplois et permettrait Ă Molenbeek dâaller de lâavant. Cela nĂ©cessite un mouvement qui dĂ©fendrait lâidĂ©e que les ressources disponibles dans la sociĂ©tĂ© doivent servir les intĂ©rĂȘts de la majoritĂ© de la population.
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Des papiers pour tous! Manifestation du collectif Ebola
Plusieurs centaines de personnes ont manifestĂ© pour "cĂ©lĂ©brer" la premiĂšre annĂ©e d'existence de l'occupation du Collectif Ebola (qui rĂ©unit des sans-papiers de GuinĂ©e, du Sierra Leone et du LibĂ©ria). La manifestation visait Ă dĂ©noncer la politique extrĂȘmement violente de l'Etat, qui pousse des milliers de personnes dans l'illĂ©galitĂ© et dans l'extrĂȘme prĂ©caritĂ©. De l'occupation Ă l'Ă©glise du BĂ©guinage en passant par la commune de Saint-Josse, l'Office des Ă©trangers et les bureaux du SecrĂ©taire d'Etat Ă l'Asile et la Migration, l'appel Ă la solidaritĂ© avec les sans-papiers et Ă la rĂ©gularisation pour tous a rĂ©sonnĂ© dans toutes les rues de Bruxelles. Une dĂ©lĂ©gation est ensuite allĂ©e rejoindre le rassemblement contre les propos racistes du SecrĂ©taire d'Etat Ă l'Asile et Ă la Migration Theo Francken, Ă Art Lois.
Travailleurs, immigrés, sans-papiers solidarité!
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Bruxelles. Soirée de soutien à Bernie Sanders. #Movement4bernie
âEven the best president in the world cannot take on the billionaire class alone. We need a mass movement of millions.â â Bernie SandersMercredi 17 fĂ©vrier – 19h – Pianofabriek – 35 Rue du Fort, 1060 Saint Gilles.
Bernie Sanders mĂšne campagne pour une «rĂ©volution politique contre la classe des milliardaires», un salaire minimum de 15 $/h, la gratuitĂ© de lâenseignement secondaire et supĂ©rieur, taxer les riches, stopper le changement climatique et combattre le racisme et le sexisme.
Bernie Sanders et Hilary Clinton sont arrivĂ©s au coude Ă coude lors du caucus du Parti dĂ©mocrate dans lâIowa, Ă tel point quâaucun candidat nâa emportĂ© de majoritĂ© des voix. Pour un candidat qui se dit ouvertement socialiste, qui Ă©tait Ă 40 points derriĂšre Clinton il y a un an, câest une vĂ©ritable victoire. Câest un bouleversement politique, une premiĂšre gifle au visage des dirigeants pro-capitaliste et cela donne un nouvel Ă©lan Ă la campagne de Sanders. On se dirige probablement vers une victoire dans le New Hampshire le 9 fĂ©vrier. Les solides rĂ©sultats pour Sanders vont pousser la direction du Parti dĂ©mocrate Ă une hostilitĂ© de plus en plus manifeste vis-Ă -vis de Sanders.
Des millions dâAmĂ©ricains en ont assez de la politique de lâestablishment. L’Ă©lan derriĂšre Bernie Sanders donne une opportunitĂ© rĂ©elle de rassembler tous ceux qui veulent construire une vĂ©ritable alternative pour les 99 %. La campagne de Sanders inspire les jeunes (84 % des moins de 30 ans ont votĂ© pour Bernie) et la classe ouvriĂšre Ă ĂȘtre actifs et Ă batailler pour Ă©lire un candidat qui dĂ©fende leurs intĂ©rĂȘts. Pourtant, il sera difficile Ă Sanders de remporter l’investiture contre les Ă©normes ressources de lâestablishment du Parti dĂ©mocrate pro-Wall Street et des grands mĂ©dias. Il faudra un mouvement vĂ©ritablement indĂ©pendant de la machine du Parti dĂ©mocrate pour vaincre. Câest pourquoi Khsama Sawant – conseillĂšre communale socialiste Ă Seattle – et Socialist Alternative (le parti frĂšre du PSL) ont lancĂ© la campagne #movement4bernie.
La soirĂ©e-dĂ©bat sera introduite par Bart Vandersteene – porte-parole du PSL-LSP . Il a activement collaborĂ© ces deux derniĂšres annĂ©es Ă la campagne pour les 15 $/h maintenant! et Ă la réélection de Kshama Sawant au conseil de ville de Seattle, la deuxiĂšme socialiste la plus populaire aux Ătats-Unis aprĂšs Bernie.
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Rassemblement de solidarité avec la grÚve générale en GrÚce
Ce jeudi 4 fĂ©vrier Ă 13 heures devant la ReprĂ©sentation permanente de la GrĂšce auprĂšs l’UE – Rue Jacques de Lalaing 19â21 (metro Maalbeek)
Appel commun : Initiative de Solidarité Avec la GrÚce qui Résiste, Attac Bruxelles 1, CGSP Wallone , CADTM, JOC Bruxelles, Unité Populaire Belgique, Antarsya Belgique, LCR/SAP, PSL/LSP, Parti communiste, Vonk/Révolution
La lutte contre la TroĂŻka continue !
AprĂšs avoir capitulĂ©, le gouvernement grec essaie dâimposer une Ă©niĂšme rĂ©forme des retraites. Conçue par la TroĂŻka, cette nouvelle attaque contre le systĂšme des pensions entrainera sa dĂ©gradation radicale.
Les retraites ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© diminuĂ©es de 30 Ă 50% suite aux onze dĂ©cisions appliquĂ©es depuis 2010. Cette douziĂšme rĂ©forme vise Ă ĂŽter 1,8 milliard dâeuros des poches des retraitĂ©.E.s âalors que 8 milliards par an pourraient ĂȘtre Ă©conomisĂ©s en combattant rĂ©ellement lâĂ©vasion fiscale et le travail non dĂ©clarĂ©, ou encore en remettant en cause le paiement de la dette qui a englouti environ 24 milliards d’euros en 2015.
Cette rĂ©forme va encore accroĂźtre lâappauvrissement des pensionnĂ©.E.s: 300.000 dâentre eux, parmi les plus dĂ©munis, dont une majoritĂ© de femmes, vont subir une rĂ©duction de 193 euros dâici Ă 2019 et se retrouveront au-dessous du seuil officiel de pauvretĂ©. Elle frappe aussi les indĂ©pendants (faux ou vrais) et les agriculteurs en augmentant de façon arbitraire leur contributions fixes mensuelles. Les ingĂ©nieurs, les avocats et les agriculteurs (dont la grande majoritĂ© a dĂ©jĂ d’Ă©normes difficultĂ©s Ă joindre les deux bouts) devront abandonner leur mĂ©tier car il leur sera impossible de payer ces contributions. Ils iront ainsi rejoindre les 1,5 million de chĂŽmeurs.
Mais les citoyens grecs ne comptent pas capituler. Des grandes manifestations de travailleurs communaux, dâenseignants, dâavocats et dâingĂ©nieurs ont eu lieu rĂ©cemment. Les agriculteurs bloquent les autoroutes dans tout le pays en demandant le retrait immĂ©diat de ce projet de loi. Dans ce contexte, la grĂšve gĂ©nĂ©rale du 4 fĂ©vrier est un moment important pour la coordination de toutes ces luttes.
Il est essentiel que ce message acquiĂšre aussi une portĂ©e europĂ©enne contre la rĂ©signation. En GrĂšce comme en Belgique, avec le report et le durcissement du droit Ă la pension, les contre-rĂ©formes visant le dĂ©mantĂšlement des systĂšmes de retraites appauvrissent les gens et contribuent Ă lâaugmentation du chĂŽmage âau lieu de sâen prendre aux grandes fortunes et aux multinationales Ă©pargnĂ©es par le fisc. Il en va de mĂȘme pour les opĂ©rations de privatisation et de dĂ©sinvestissement des services publics, quâil sâagisse du rail ou des ports maritimes. C’est la mĂȘme politique que nous continuerons Ă combattre inlassablement, d’AthĂšnes Ă Bruxelles, en suivant la voie de la rĂ©sistance suivie par les classes populaires de GrĂšce. -
Action de solidarité avec les enseignants-stagiaires au Maroc
Nous Ă©tions une trentaine de militants progressistes marocains et du PSL Ă participer ce samedi Ă une action de sensibilisation en solidaritĂ© avec les enseignants-stagiaires au Maroc. (Voir notre prĂ©cĂ©dent article – ainsi qu’en arabe sur le site de nos camarades tunisiens). Nous avons aussi Ă©tĂ© rejoints par quelques militants kurdes.
Nous sommes Ă©videmment encore loin des mobilisations que la gauche marocaine pouvait mettre en place dans les annĂ©es â70-â80. Câest le reflet dâun recul de conscience politique qui a frappĂ© toute la population – quâelle soit marocaine, belge ou autre – depuis les annĂ©es â90 Ă la suite de la chute du Mur de Berlin et du virage Ă droite de la social-dĂ©mocratie et de toute la gauche rĂ©formiste que cela a entrainĂ©. Nous nâavons pas voulu nous limiter aux militants convaincus et simplement faire une action devant lâambassade du Maroc oĂč devant un autre lieu symbolique en rapport au rĂ©gime marocain.
Au-delĂ de la solidaritĂ© avec les enseignants-stagiaires, nous avons voulu contribuer par cette action au rassemblement de ce qui reste de la gauche marocaine Ă Bruxelles. Au Maroc comme en Belgique, câest la politique nĂ©olibĂ©rale en faveur des multinationales qui dĂ©truit nos conquĂȘtes sociales et plonge la population dans la pauvretĂ©. Si la gauche nâoffre pas dâissue sous la forme de luttes collectives, ce seront des populistes de toutes sortes qui rempliront le vide. Dans la communautĂ© marocaine, malheureusement, des intĂ©gristes ont profitĂ© de lâabsence de la gauche dans les quartiers pour entrainer nos jeunes dans des aventures catastrophiques.
Câest dans ce cadre que nous avons choisi la Place Anneessens comme lieu dâaction. Nous avons surtout voulu toucher la population locale afin de la conscientiser Ă partir de la lutte des enseignants-stagiaires, mais aussi concernant le fait que le rĂ©gime vient dâaugmenter lâĂąge de la retraite et de supprimer les subventions pour les produits de premiĂšre nĂ©cessitĂ© comme la farine, le sucre, le gaz et le carburant. Cette derniĂšre mesure pĂšsera aussi sur la communautĂ© Ă lâĂ©tranger qui devra probablement aider les familles sur place Ă supporter cette augmentation du coĂ»t de la vie.
Nous voulons ensuite reconquĂ©rir nos quartiers en offrant ensemble – avec les travailleurs et les autres exploitĂ©s en Belgique – une rĂ©ponse collective face aux manques de moyens dans lâenseignement, contre le chĂŽmage, contre lâinsalubritĂ© dans les quartiers et contre toutes les tentatives de nous diviser dans le but dâassurer le rĂšgne de lâĂ©lite dominante.
Photos : PPICS
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Le personnel dâentretien de lâhĂŽpital Brugmann tire la sonnette dâalarme
Ce mardi 8 dĂ©cembre, plusieurs dizaines de membres du personnel de nettoyage de lâhĂŽpital Brugmann ont manifestĂ© au sein de lâhĂŽpital pour exiger des embauches afin de pouvoir travailler dans des conditions dĂ©centes. Lâambiance Ă©tait combative et le soutien palpable parmi les autres membres du personnel. Socialisme.be est allĂ© Ă la rencontre dâun dĂ©lĂ©guĂ© syndical sur place.Quand le ras-le-bol a-t-il commencĂ© et pourquoi ?Â
Cela fait plus de deux ans que le personnel a interpellé la délégation syndicale pour tenter de réagir aux problématiques auxquelles il est confronté.
En effet, les conditions de travail sont devenues insupportables et, encore Ă lâheure actuelle, la pression ne cesse dâaugmenter. On demande toujours plus au personnel avec moins de moyens, moins de temps. Câest devenu ingĂ©rable, invivable. Les surfaces Ă nettoyer ont augmentĂ© mais le nombre de travailleurs a stagnĂ© avec toutes les consĂ©quences que cela entraĂźne: burn-out, pressions de la hiĂ©rarchie, …
Tout au long de cette pĂ©riode, plusieurs assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales ont Ă©tĂ© organisĂ©es dans le but de crĂ©er un espace de discussion ouvert entre les membres du personnel mais Ă©galement pour construire un cahier de revendications. Durant cette pĂ©riode, une dĂ©lĂ©gation de militants syndicaux a tentĂ©e systĂ©matiquement dâalerter la direction. En vain.
Comment sâest prise la dĂ©cision de partir en action? Pourquoi maintenant?
Les travailleurs Ă©taient Ă©videmment remontĂ©s vu la situation et le silence de la direction Ă leurs interpellations. La rĂ©flexion au sein de la dĂ©lĂ©gation Ă©tait de construire dans un premier temps un maximum de soutien Ă lâidĂ©e de partir collectivement en action et de prendre le temps pour dĂ©masquer le rĂŽle de la direction, tout en conscientisant lâensemble du personnel sur la nĂ©cessitĂ© de construire un rapport de force.TrĂšs logiquement, aprĂšs un an de discussions stĂ©riles, les travailleurs voulaient aller plus loin, poser un ultimatum Ă la direction, concernant lâembauche de personnel supplĂ©mentaire seule vĂ©ritable solution pour enrayer la surcharge et la pression au travail.
Face Ă un prĂ©avis dâactions, et sentant la pression monter, la direction a adoptĂ© une position hypocrite qui dâun cĂŽtĂ© reconnaissait la surcharge de travail, mais dâun autre tentait de nous convaincre quâelle Ă©tait dans lâincapacitĂ© de faire quoique ce soit par manque de budget. Cette derniĂšre discussion, prĂ©cĂ©dant de quelques heures le premier arrĂȘt de travail, ne laissait aux travailleurs aucunes autres perspectives que de passer Ă lâaction.
Comment sâest dĂ©roulĂ© ce premier arrĂȘt de travail?
LâarrĂȘt de travail a Ă©tĂ© un succĂšs, plus dâune trentaine de travailleurs y ont participĂ© activement.Celui-ci a Ă©tĂ© utilisĂ© pour organiser une nouvelle assemblĂ©e oĂč la conclusion de la discussion a Ă©tĂ© dâen refaire les semaines suivantes, jusquâĂ ce quâils soient entendus.
La semaine dâaprĂšs, lâarrĂȘt de travail a Ă©tĂ© encore plus suivi et il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© lors de lâassemblĂ©e de partir en manifestation dans lâhĂŽpital pour rencontrer et discuter dans tous les services avec les autres membres du personnel.
CâĂ©tait trĂšs enthousiasmant, on a Ă©tĂ© trĂšs bien accueillis la plupart du temps, avec de nombreuses expressions de solidaritĂ© et pas mal de travailleurs faisant le lien avec leur propre situation.
OĂč en sont ils aujourdâhui? Comment voyez vous la suite?
La dĂ©termination est prĂ©sente et sâaccroĂźt au sein de lâĂ©quipe. Je pense quâil ne faut rien lĂącher car, il en va de notre santĂ© au travail et de la santĂ© des patients de maniĂšre gĂ©nĂ©rale.
Aujourdâhui, on a entamĂ© un bras de fer avec la direction et il est crucial quâon le gagne. LâĂ©quipe en est consciente et la direction va nous mettre Ă lâĂ©preuve et tenter de faire durer cette situation le plus longtemps possible.
Aujourd’hui, câest silence radio entre la direction et les travailleurs car celle ci espĂšre que ce mouvement va sâessouffler. Il est clair pour elle que de faire des concessions aux travailleurs de lâentretien pourrait donner confiance Ă dâautres travailleurs de lâinstitution. Câest pour cette raison que notre combat risque de durer.
De notre cĂŽtĂ©, il est crucial de maintenir la dynamique, de prendre le temps Ă la discussion, de bien prĂ©parer les actions et de faire tout ce qui est possible pour que les travailleurs se sentent maĂźtres de leur combat. La solidaritĂ© dans les autres services sera Ă©galement importante. Câest pour ça quâon continue dâinformer, de discuter et dâexpliquer aux autres catĂ©gories du personnel que nous sommes tous concernĂ©s par leur lutte.
AprĂšs, il est certain que les Ă©conomies imposĂ©es dans les soins de santĂ© au niveau fĂ©dĂ©rale ne vont quâaggraver la situation. On ne peut plus accepter de gĂ©rer la pĂ©nurie au dĂ©triment des patients et des conditions de travail du personnel hospitalier. Il faut que la direction prenne ses responsabilitĂ©s et tant quâelle ne le fera pas, nous continuerons de faire pression pour faire notre travail dans des conditions acceptables.
En tout cas, câest une magnifique expĂ©rience oĂč chacun apprend Ă sâexprimer tout en prenant conscience de la force de sâorganiser et de rĂ©sister.
A terme, il faudra que lâensemble du personnel hospitalier se mobilise, parce que les problĂšmes que rencontrent les nettoyeurs aujourdâhui ne sont que le sommet de lâiceberg. Le manque de moyen est criant Ă tous les niveaux.
Leur combat doit ĂȘtre un exemple pour tous ceux qui sont confrontĂ© Ă cette rĂ©alitĂ©. Câest le cas dans tous les services publics, et certainement aussi dans le privĂ©.
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Molenbeek : les consĂ©quences dâun systĂšme en faillite
Un jeune homme saute dâun building. A chaque Ă©tage, il se dit ââJusquâici tout va bien, Jusquâici tout va bienââ et termine par ces mots : ââMais lâimportant nâest pas la chute, câest lâatterrissageââ. Lâattitude adoptĂ©e ces derniĂšres dĂ©cennies par les politiciens Ă©tablis concernant les problĂšmes sociaux de quartiers tels que Molenbeek rappelle de maniĂšre frappante cette scĂšne dâouverture du film ââLa Haineââ (1995) qui parlait dĂ©jĂ du dĂ©sespoir, de la haine et des frustrations dâun groupe croissant de jeunes des banlieues. Quâun groupe de jeunes de Molenbeek participent maintenant Ă dâodieux attentats terroristes a tout Ă voir avec cet atterrissage brutal Ă la suite dâune longue chute.
Par Mathias, enseignant Ă Bruxelles, article tirĂ© de l’Ă©dition de dĂ©cembre-janvier de Lutte Socialiste
Depuis le 13 novembre, Molenbeek est devenue la plaque tournante du djihadisme europĂ©en, aux dires de la presse internationale, une ââaire de jeux pour le terrorismeââ et un ââghetto de misĂšreââ au coeur de la capitale dâun Ătat dĂ©faillant. Le terrorisme nâest pas gĂ©nĂ©tique et certainement pas non plus un phĂ©nomĂšne culturel. Câest le triste rĂ©sultat dâun systĂšme qui pousse des millions de jeunes dans la guerre, la pauvretĂ©, la frustration et la colĂšre. Quand cette colĂšre nâest pas canalisĂ©e dans la lutte collective pour une alternative sociale, elle peut devenir un terreau fertile pour les fondamentalistes rĂ©actionnaires. Ces derniers ne reprĂ©sentent quâune petite minoritĂ©, 0,3% Ă peine des jeunes hommes de Molenbeek estiment quâils ont un avenir en Syrie.
Cette situation ne provient pas de nulle part. Mais plutĂŽt que de parler dâun Etat dĂ©faillant, nous parlons dâun systĂšme dĂ©faillant. La chaĂźne flamande VRT a rĂ©cemment rediffusĂ© un documentaire sur Molenbeek datant de 1987. De jeunes travailleurs y avertissaient de la future croissance de la radicalisation et de la criminalitĂ© parmi une couche dâimmigrĂ©s de la deuxiĂšme ou de la troisiĂšme gĂ©nĂ©ration si aucune solution nâĂ©tait fournie face au manque de travail, Ă la pĂ©nurie de logements dĂ©cents, Ă la qualitĂ© de lâenseignement,⊠Trente ans plus tard, le chĂŽmage y est de 30%, de 50% Ă 60% chez les jeunes. Avec un revenu moyen de 9844 euros par an, Molenbeek est Ă©galement la deuxiĂšme commune la plus pauvre de Belgique. Les revenus y sont infĂ©rieurs 40% Ă la moyenne belge. Le footballeur Vincent Kompany a dĂ©clarĂ© aprĂšs les attaques que cela Ă©tait prĂ©visible et que le fondamentalisme doit ĂȘtre compris comme une ââcolĂšre contre lâĂ©chec de notre systĂšme dâintĂ©grationââ.
Mais câest Ă peine si les politiciens capitalistes abordent cette question. Le Ministre de lâIntĂ©rieur, Jan Jambon (N-VA) a Ă©tĂ© assez hypocrite que pour dire quâil fallait ââNettoyer Molenbeekââ mais aussi ââlivrer des amĂ©liorations dans les domaines de lâenseignement et de lâĂ©galitĂ© des chances.ââ Câest pourtant la N-VA qui a organisĂ© une vaste opĂ©ration dâaustĂ©ritĂ© dans lâenseignement nĂ©erlandophone il y a un an ! Câest le gouvernement actuel, avec la N-VA, qui a durci les rĂšgles dâexclusion des allocations de chĂŽmage dites dâinsertion, qui assurent que de nombreux jeunes se retrouvent sans le moindre revenu au lendemain de leurs Ă©tudes !
Les discours et mesures sĂ©curitaires lancĂ©s Ă la mi-novembre ne fourniront aucune rĂ©ponse aux causes sous-jacentes de lâexclusion sociale et de la radicalisation salafiste. La rĂ©pression ne fera que renforcer la distance entre la sociĂ©tĂ© et un groupe de jeunes aliĂ©nĂ©s. Assurer la sĂ©curitĂ© de la population est important, mais on ne peut pas Ă©chapper au sentiment que le gouvernement instrumentalise dĂ©libĂ©rĂ©ment la situation et fausse complĂštement la rĂ©alitĂ©. Soldats, vĂ©hicules blindĂ©s, mitrailleuses et Ă©coles fermĂ©es visent Ă retirer la discussion du cadre des relations sociales, Ă Ă©viter dâaborder les dĂ©fauts structurels du systĂšme capitaliste Ă tous prix. Cela fut aussi dĂ©montrĂ© par lâinterdiction des manifestations Ă Paris et en Belgique dans le cadre de la COP21, la ConfĂ©rence de lâONU sur le climat.
Pourquoi le gouvernement ne montre pas une dĂ©termination similaire dans la lutte contre le chĂŽmage des jeunes, le manque de budgets de lâenseignement, les listes dâattente interminables pour un logement social, etc. ? Renforcer la rĂ©pression et jouer sur lâanxiĂ©tĂ© de la population ne pourront que temporairement mettre le couvercle sur ces questions. Le gouvernement se trompe sâil pense que les problĂšmes sociaux seront noyĂ©s sous le sĂ©curitaire. Les rĂ©volutions au Moyen-Orient et en Afrique du Nord nous ont rĂ©cemment appris que lorsque la lutte de classe est de retour, aucune interdiction ne peut Ă©touffer la rĂ©sistance dans lâoeuf.
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Guerre et terrorisme: ne laissons pas notre sécurité aux mains du gouvernement et des patrons!
Pour des assemblées générales sur tous les lieux de travail !
Il n’a pas Ă©chappĂ© au gouvernement que le prĂ©sident français François Hollande a, aprĂšs les terribles attentats de Paris, refilĂ© la patate chaude Ă la Belgique. Notre pays est qualifiĂ© de maillon faible dans la lutte anti-terroriste et on en voit les consĂ©quences. Partout sur le territoire, la menace terroriste est ââsĂ©rieuse, possible et probableââ, ce quâimplique un Ă©tat dâalerte de niveau 3. A Bruxelles, la menace est ââsĂ©rieuse et imminenteââ, ce que signifie un niveau 4. La sĂ©curitĂ© mĂ©rite dâĂȘtre notre prioritĂ©. Nous ne pouvons pas accepter que nos vies soient dĂ©terminĂ©es par des fondamentalistes religieux dĂ©chaĂźnĂ©s ou par d’autres extrĂ©mistes conservateurs. Mais est-ce vraiment ce quâa en tĂȘte le gouvernement?
DĂ©claration dâEric Byl pour lâĂ©dition de dĂ©cembre de Lutte Socialiste, dont la production se fait actuellement (cette Ă©dition sera disponible le vendredi 4 dĂ©cembre).
A Bruxelles, le mĂ©tro a Ă©tĂ© fermĂ© plusieurs jours durant. Les stations de mĂ©tro ont Ă©tĂ© fermĂ©es. Les Ă©coles et les universitĂ©s ont Ă©tĂ© fermĂ©es. Tous les magasins de la rue Neuve ont Ă©tĂ© fermĂ©s. Des agents de police et des soldats lourdement armĂ©s sont descendus dans les rues et des vĂ©hicules blindĂ©s ont Ă©tĂ© positionnĂ©s Ă des postes-clĂ©s. Il nâaurait pas fallu que le suspect Abdeslam arrive avec une ceinture explosive Ă l’un de ces endroits bondĂ©s. Mais pourquoi l’axe nord-sud du rĂ©seau ferroviaire n’a-t-il pas Ă©tĂ© fermĂ© comme la CGSP-cheminots lâavait demandĂ©, avec la gare centrale ? Pourquoi ne pas avoir abordĂ© la question de la libĂ©ration du personnel qui nâĂ©tait pas absolument nĂ©cessaire ? Pourquoi les conducteurs de tram et de bus ont-ils dĂ» courir des risques? Des conducteurs de la sociĂ©tĂ© de transports en commun flamande De Lijn de Ninove et Dilbeek ont refusĂ© de monter jusquâĂ la capitale, ce qui est bien comprĂ©hensible.
Serait-ce que le gouvernement avait moins Ă cĆur dâassurer notre sĂ©curitĂ© que de travailler son image? A Paris, les mĂ©tros ont roulĂ©. Aucun journaliste (et ils sont nombreux Ă Bruxelles) ne se souvient de telles mesures alors que, contrairement Ă de nombreuses villes Ă travers le monde, notre capitale – y compris la commune pauvre de Molenbeek, rebaptisĂ©e la ââplaque tournante du terrorisme islamiqueââ – nâa pas Ă©tĂ© la scĂšne dâune attaque terroriste ces vingt derniĂšres annĂ©es, jusqu’Ă l’attentat contre le MusĂ©e juif en mai 2014. Serait-ce que certaines personnes profitent de cette occasion pour tester Ă quel point l’armĂ©e et la police peuvent marginaliser les institutions dĂ©mocratiques en cas de besoin?
Si l’on considĂšre la façon dont ce gouvernement sâest occupĂ© de nos salaires, de nos conquĂȘtes sociales et de notre sĂ©curitĂ© d’emploi, lui confier notre sĂ©curitĂ© et celle de nos parents, enfants et petits-enfants ne peut que nous inspirer de la crainte. Si cela dĂ©pend des gouvernements – du fĂ©dĂ©ral au rĂ©gional – la menace terroriste sera surtout l’occasion de dĂ©molir nos droits dĂ©mocratiques. Le ministre wallon de la mobilitĂ© Carlo Di Antonio (CDH) estimait la grĂšve dans le Hainaut du 23 novembre ââinappropriĂ©eââ en ces temps menace terroriste et a dĂ©clarĂ© quâil rĂ©flĂ©chira ââĂ deux fois lorsqu’il s’agira de revoir la dotation aux TECââ. Pour la N-VA, câest la faute des ââislamo-socialistesââ. Le dĂ©putĂ© wallon Philippe Knaepen (MR) veut interdire le ââvoile islamiqueââ en rue. Si le gouvernement et les politiciens Ă©tablis appellent Ă ââl’unitĂ© nationaleââ, câest pour couvrir leurs propres Ă©checs d’un Ă©cran de fumĂ©e de racisme, de stigmatisation des quartiers dĂ©favorisĂ©s et de prĂ©jugĂ©s contre les rĂ©fugiĂ©s, dans l’espoir de diviser et affaiblir les travailleurs et leurs familles.
Si le mouvement des travailleurs reste sans rĂ©ponse, nous serons pris dans un tsunami d’idĂ©es et dâactes rĂ©actionnaires. Au travail, pas mal de collĂšgues sont inquiets. Alors quâils bossent et que leurs enfants sont Ă l’Ă©cole, un terroriste Ă©quipĂ© de bombes Ăšre dans les rues avec l’idĂ©e de commettre une attaque meurtriĂšre quelque part. Dans ces circonstances, nous ne pouvons pas laisser le champ libre au gouvernement de droite et aux politiciens. Nous comprenons que les rĂ©gionales et centrales syndicales ainsi que le bureau fĂ©dĂ©ral aient temporairement renoncĂ© aux activitĂ©s publiques massives. Cela ne doit pas ĂȘtre synonyme dâinaction mais du dĂ©placement de l’accent de notre action vers les entreprises. La sĂ©curitĂ© dans et autour du lieu de travail est de notre ressors, nous la laisserions dĂ©sormais aux mains de nos patrons et de leurs laquais politiques?
Les dĂ©lĂ©gations combatives ne doivent pas rester inactives, mais doivent utiliser ce contexte politique pour exiger la tenue de rĂ©unions du personnel. Les collĂšgues doivent ĂȘtre en mesure d’exprimer leurs inquiĂ©tudes afin que les syndicats puissent Ă©laborer des propositions afin dâassurer la sĂ©curitĂ© de tout le monde, si nĂ©cessaire par la fermeture temporaire du lieu de travail, mais sans tomber dans les prĂ©jugĂ©s racistes ou la surenchĂšre de dĂ©clarations Ă lâemporte-piĂšce. Tout comme nous luttons contre le racisme et les idĂ©es rĂ©actionnaires sur les lieux de travail par le biais de notre action collective, nous devons dĂ©fendre les quartiers pauvres de l’influence des fondamentalistes religieux par lâaction collective. Câest une tĂąche pour ceux qui vivent dans ces quartiers, mais qui ne peut ĂȘtre gagnĂ©e que si tout le mouvement des travailleurs se met en branle.

