Tag: Bruxelles

  • Bruxelles et ses tunnels dĂ©labrĂ©s : il nous faut des investissements massifs dans l’infrastructure

    Quand on s’est enfui la tĂȘte sous le sable pendant plusieurs annĂ©es, la confrontation Ă  la rĂ©alitĂ© matĂ©rielle est parfois difficile. Le manque chronique d’investissements dans l’infrastructure publique et les services publics a entrainĂ© fin janvier la fermeture du tunnel StĂ©phanie Ă  Bruxelles, une artĂšre importante pour les navetteurs vers la Capitale. Le tunnel menaçait littĂ©ralement de s’effondrer.

    Par Tim (Bruxelles)

    Tous les gouvernements belges de ces derniĂšres dĂ©cennies se sont trompĂ©s eux-mĂȘmes en croyant que le manque d’investissements dans l’infrastructure et les services publics n’aurait pas de consĂ©quences Ă  long terme. Les cadeaux fiscaux ont Ă©tĂ© offerts dans tous les sens et, en combinaison d’un fondamentalisme budgĂ©taire, les moyens ont manquĂ© pour les services publics. Le service Ă  la population a Ă©tĂ© dĂ©mantelĂ© ou privatisĂ©, l’infrastructure n’a pas Ă©tĂ© entretenue ou adaptĂ©e Ă  l’évolution de la sociĂ©tĂ©. Visiblement, la logique Ă©tait de croire que regarder ailleurs suffirait Ă  faire disparaĂźtre le problĂšme de lui-mĂȘme.

    Cette vision idĂ©aliste sur la rĂ©alitĂ© est inĂ©vitablement rattrapĂ©e par les faits, tĂŽt ou tard. ‘‘La rĂ©alitĂ©, c’est ce qui refuse de disparaĂźtre quand on cesse d’y croire’’, rĂ©sumait dĂ©jĂ  le fameux Ă©crivain de science-fiction Philip K. Dick. Aucun problĂšme n’a disparu: les routes belges sont devenues de vĂ©ritables parcours du combattant plein de trous et de fissures, les Ă©coles et les hĂŽpitaux suivent la mĂȘme voie et, depuis janvier 2016, l’état pitoyable de quelques tunnels bruxellois assure qu’il n’est pas des plus appropriĂ© d’y passer en voiture. Ce manque de planification et d’investissements dans l’infrastructure publique a Ă©tĂ© illustrĂ© une fois de plus de maniĂšre un peu plus comique quand Bruxelles MobilitĂ© a dĂ» ouvertement admettre qu’une bonne partie de ses archives Ă©tait en train de pourrir dans un de leurs tunnels et avait partiellement Ă©tĂ© mangĂ© par les souris!

    Quelques jours avant la fermeture du tunnel StĂ©phanie, le gouvernement bruxellois a lancĂ© quelques pistes pour s’en prendre Ă  cette problĂ©matique. Trop tard, bien sĂ»r, mais surtout totalement insuffisant. Aucune proposition ne reprĂ©sente une rĂ©elle solution.

    Une de ces idĂ©es Ă©tait de fermer certains tunnels, entre autre le tunnel LĂ©opold II. Pas moins de 65.000 voitures y passent quotidiennement. Imaginons un instant que toutes ces voitures doivent Ă  l’avenir voyager en surface Ă  travers Bruxelles
 La discussion ne porte de plus pas que sur les tunnels StĂ©phanie et LĂ©opold II : les tunnels PachĂ©co, Rogier, Montgomery, Georges-Henri, TrĂŽne et le complex de tunnels Reyers doivent aussi ĂȘtre rĂ©novĂ©s de toute urgence. L’effort sera dĂ©jĂ  considĂ©rable de gĂ©rer le trafic Ă  Bruxelles avec un tunnel fermĂ©, que faire en les fermant tous ?

    D’autres idĂ©es reprennent diverses variations d’un systĂšme de pĂ©age dans la rĂ©gion bruxelloise, soit pour toute la rĂ©gion, soit pour certains endroits, soit pour les tunnels uniquement. Toutes ces propositions placeraient Ă  nouveau le fardeau du manque d’entretien et d’investissement sur le dos des travailleurs et de leurs familles en payant une deuxiĂšme fois des taxes pour l’infrastructure publique !

    Que l’infarctus de circulation qui s’appelle Bruxelles ne peut qu’ĂȘtre rĂ©solu en rĂ©duisant le nombre de vĂ©hicules dans la ville, c’est une Ă©vidence. Mais faisons-le en offrant assez d’alternatives : de bons transports en commun publics, une bonne infrastructure pour l’utilisation de vĂ©los, des parkings en dehors de la ville pour dĂ©charger le centre,
 Mais le gouvernement applique une politique d’austĂ©ritĂ© sur les transports en commun alors qu’il est on ne peut plus clair que ce sont des investissements dont nous avons besoin.

    Ainsi, le rĂ©seau de RER (des trains rĂ©gionaux autour de Bruxelles) accuse un retard qui se compte en annĂ©es. Ce rĂ©seau devait ĂȘtre complĂštement opĂ©rationnel en 2012 mais il a systĂ©matiquement Ă©tĂ© retardĂ© faute de budgets. Pour le moment, la date de mise en service est fixĂ©e Ă  2025. Fin 2015, la premiĂšre partie du rĂ©seau est devenue opĂ©rationnelle, mais le CEO de la SNCB, Jo Cornu, a de suite placĂ© le rĂ©seau sous une entitĂ© Ă  part au sein de la SNCB : le rĂ©seau S. Est-ce parce que le rĂ©seau est destinĂ© Ă  ĂȘtre totalement privatisĂ© une fois terminĂ©? Une approche correcte de la problĂ©matique de la mobilitĂ© Ă  Bruxelles peut difficilement coexister avec les Ă©normes Ă©conomies qui frappent la SNCB et les augmentations de tarifs qui prĂ©vues. Jo Cornu a d’ailleurs tenu Ă  prĂ©ciser que ces augmentations de tarifs toucheront surtout les heures de pointes, trĂšs exactement les moments oĂč la circulation Ă  Bruxelles est la plus compliquĂ©e! Pour ne pas encore parler des moyens dont la STIB a besoin pour faire les nĂ©cessaires investissement dans son rĂ©seau : une ligne de mĂ©tro Ă  Ixelles pour dĂ©charger les lignes de bus surchargĂ©s, le mĂ©tro vers l’aĂ©roport, le renouvellement de la flotte de vĂ©hicules,


    Ceci dĂ©montre que l’anarchie de l’économie capitaliste n’offre pas de possibilitĂ©s pour une planification Ă  long terme, mĂȘme pas s’il s’agit d’un thĂšme aussi important que la mobilitĂ©. Une Ă©conomie socialiste dĂ©mocratiquement planifiĂ©e ne prĂ©voirait pas seulement les moyens pour remettre en ordre le rĂ©seau de routes et de tunnels Ă  court terme mais investirait surtout en masse dans les alternatives Ă  l’utilisation de voitures individuelle. Il y a assez de richesses dans cette sociĂ©tĂ©, nous devrons seulement nous organiser pour que celles-ci soient aux mains de la population entiĂšre, pour pouvoir dĂ©cider de maniĂšre dĂ©mocratique des problĂšmes Ă  rĂ©soudre en prioritĂ©.

  • Les 5 et 6 mars: Stop au racisme et au sexisme!

    stopracisme_stopsexismeEn instrumentalisant le climat consĂ©cutifs aux agressions de Cologne, Theo Francken (N-VA) a lancĂ© l’idĂ©e, soutenue par le MR, de cours de “respect des femmes” pour les migrants. Mais, quels sont les “valeurs occidentales” qu’il affirme vouloir inculquer? Les mĂȘmes qui ont permis de suspendre la condamnation d’un violeur Ă  Gand en estimant que sa victime avait “participĂ© au jeu de sĂ©duction” ? Le gouvernement veut enseigner une sĂ©rie de normes et valeurs aux migrants. Cependant, d’autres normes et valeurs s’imposent chez nous pour culpabiliser les victimes de viol.

    Nous nous opposons Ă  toute forme de sexisme ! Les violences vis-Ă -vis des femmes sont courantes, pas seulement dans la rue, mais aussi au travail et, plus encore, Ă  la maison. En Belgique, environ 100 plaintes sont dĂ©posĂ©es chaque jour pour violence conjugale, et il ne s’agit que de la partie visible. Le sexisme n’est pas liĂ© Ă  une ou plusieurs communautĂ©s, mais Ă  l’ensemble de la sociĂ©tĂ© capitaliste. L’absence de perspectives d’avenir, la dĂ©shumanisation de la sociĂ©tĂ©, l’objectification des femmes et les discriminations engendrĂ©es par un capitalisme en crise favorisent la violence, le sexisme, l’homophobie et le racisme.

    DĂ©nonçons toute tentative de l’extrĂȘme droite, des mĂ©dias ou du gouvernement de pointer du doigt les immigrĂ©s comme boucs Ă©missaires des Ă©checs de la politique d’austĂ©ritĂ© et de la faillite du capitalisme. Le gouvernement, en rĂ©alisant des coupes budgĂ©taires, pousse les femmes dans la pauvretĂ©. Ce sont les femmes qui compensent les pĂ©nuries dans les crĂšches, les transports, les soins, l’enseignement en assumant la majoritĂ© des tĂąches mĂ©nagĂšres.

    Il nous faut lutter collectivement contre toute forme de sexisme et de racisme, pour des services publics de qualitĂ© et des emplois et des revenus dĂ©cents permettant l’indĂ©pendance financiĂšre des femmes. Les symptĂŽmes ne sont pas les seuls Ă  devoir ĂȘtre combattus, il faut aller jusqu’à leur cause. Une alternative Ă  la politique d’austĂ©ritĂ© et aux oppressions nĂ©cessite une transformation socialiste de la sociĂ©tĂ©.

    Le 21 fĂ©vrier Ă  Gand, EGA participe Ă  une contre-manifestation pour riposter Ă  la marche de la haine de Voorpost, une organisation raciste et violente d’extrĂšme droite. Rdv : 11h, hĂŽtel de ville de Gand.

    Le 5 mars Ă  Bruxelles, EGA coorganise une journĂ©e de dĂ©bats anti-sexistes avec de fĂ©ministes de Cologne et d’Irlande. Nous aborderons les causes rĂ©elles de l’oppression des femmes et comment construire un mouvement fort pour l’émancipation des femmes. De 10h Ă  17h, rue du jardinier 45, Molenbeek.

    Le lendemain, 6 mars, nous participons Ă  la manifestation organisĂ©e par le ComitĂ© des Femmes Sans-Papiers. Contre les tentatives de division, hommes et femmes, avec ou sans papiers, jeunes et travailleurs avec ou sans emploi,… Nous avons tous droit au logement, Ă  l’éducation, aux soins,… Ă  la dignitĂ©.

    • 21 fĂ©v : manif antifasciste, 11h, hĂŽtel de ville de Gand
    • 5 mars : journĂ©e dĂ©bats anti-sexiste avec des fĂ©ministes de cologne et d’irlande, Bruxelles. 10h-17h, 45 rue du jardinier (EvĂšnement Facebook)
    • 6 mars : manif femmes sans-papiers, 13h, gare de Bruxelles-central (EvĂšnement Facebook)

     

  • “À Molenbeek”, prĂ©sentation d’une commune bruxelloise dont on parle beaucoup

    EPOU_15_COV in molenbeek.inddLe livre “À Molenbeek” est une sorte de carnet de voyage dans lequel les problĂšmes ne sont pas esquivĂ©s, mais sont prĂ©sentĂ©s dans leur contexte social et humain. MĂȘme si ce livre n’est pas encore publiĂ© en français, il nous a semblĂ© utile d’en relever ici les Ă©lĂ©ments essentiels.

    Par Geert Cool

    Le livre commence par une esquisse historique. Au 19Ăšme siĂšcle, le canal Bruxelles-Charleroi a connu un dĂ©veloppement industriel d’une rapiditĂ© fulgurante essentiellement du fait de petites usines de divers secteurs. Molenbeek est alors passĂ© de 1.380 habitants en 1800 Ă  plus de 72.000 Ă  la veille de la PremiĂšre Guerre mondiale. L’industrialisation Ă  plus grande Ă©chelle d’aprĂšs la Seconde Guerre mondiale s’est dĂ©veloppĂ©e principalement Ă  la pĂ©riphĂ©rie de la ville, et non dans les centres densĂ©ment peuplĂ©s oĂč les petites usines allaient progressivement sombrer face Ă  la concurrence. N’est restĂ© qu’un dĂ©sert industriel, la population a dĂ©sertĂ© autant que possible et fait place aux nouveaux arrivants attirĂ©s par les loyers modestes. La dĂ©sindustrialisation croissante et le passage Ă  une Ă©conomie de service Ă  Bruxelles depuis les annĂ©es ‘70 a créé un taux de chĂŽmage Ă©levĂ© parmi les migrants.

    C’est dans ce contexte que la dĂ©tĂ©rioration et la dĂ©crĂ©pitude ont marquĂ© Molenbeek. L’auteur affirme que ce fut surtout le cas dans les annĂ©es 1970 et 1980. Concernant la politique du bourgmestre Philippe Moureaux (PS) Ă  partir de 1992, Vandecandelaere est remarquablement positif. Il doit cependant reconnaĂźtre que les problĂšmes structurels ont persistĂ© et se sont aggravĂ©s. ‘‘L’échec de l’élimination fondamentale des processus qui engendrent un milieu social dĂ©favorisĂ© a Ă©tĂ©, aprĂšs avoir voyagĂ© deux ans, l’expĂ©rience la plus difficile pour moi.’’

    PrĂšs de 56 % des maisons du Vieux-Molenbeek datent d’avant 1945 et, en 2001, prĂšs de la moitiĂ© des logements faisaient moins de 55 mÂČ. Dans 15 % des foyers, il n’existe ni salle de bains, ni eau courante, ni toilettes Ă  l’intĂ©rieur. Mais un confort de base fait aussi dĂ©faut dans de nombreuses autres habitations. Des marchands de sommeil louent des taudis Ă  prix forts. La pauvretĂ© est omniprĂ©sente Ă  Molenbeek. Au cours de la derniĂšre dĂ©cennie, le revenu moyen par habitant a chutĂ© de 5 %. Le nombre d’allocataires sociaux a augmentĂ© de 3.600 en 2003 (pour une population de 66.000 habitants) Ă  7.200 pour 94.000 habitants que comptait dĂ©jĂ  Molenbeek en 2014. Dans le Vieux-Molenbeek, le taux de chĂŽmage est de 42 %, dont les deux tiers sont des chĂŽmeurs de longue durĂ©e. Parmi les jeunes, le taux de chĂŽmage s’élĂšve Ă  54 %.

    Depuis les annĂ©es ‘70, le chĂŽmage structurel a Ă©galement conduit Ă  une influence accrue des conceptions rĂ©actionnaires dans les domaines de la religion, de la famille et des conditions de vie. ‘‘Qui, par le biais du marchĂ© du travail, n’est pas inclus dans l’ensemble du systĂšme, se replie sur des identitĂ©s alternatives. Car tout le monde a besoin d’ĂȘtre quelqu’un’’, a dĂ©clarĂ© le prĂȘtre Daniel AlliĂ«t. Une bonne dose d’expĂ©riences avec la discrimination et le racisme complĂšte le tout. ‘‘La sociĂ©tĂ© ne veut pas de nous’’, est une remarque frĂ©quente d’aprĂšs une Ă©ducatrice. ‘‘La discrimination joue un rĂŽle ici, tout comme leur perception de la discrimination.’’

    Vandecandelaere ne manque pas d’images de rĂȘve de ce Ă  quoi pourrait ressembler Molenbeek. Ce qui manque par contre, c’est une proposition concernant la maniĂšre de financer un tel changement. Un plan massif d’investissements publics dans les infrastructures, l’enseignement et le logement crĂ©erait des emplois et permettrait Ă  Molenbeek d’aller de l’avant. Cela nĂ©cessite un mouvement qui dĂ©fendrait l’idĂ©e que les ressources disponibles dans la sociĂ©tĂ© doivent servir les intĂ©rĂȘts de la majoritĂ© de la population.

  • Des papiers pour tous! Manifestation du collectif Ebola

    Plusieurs centaines de personnes ont manifestĂ© pour "cĂ©lĂ©brer" la premiĂšre annĂ©e d'existence de l'occupation du Collectif Ebola (qui rĂ©unit des sans-papiers de GuinĂ©e, du Sierra Leone et du LibĂ©ria). La manifestation visait Ă  dĂ©noncer la politique extrĂȘmement violente de l'Etat, qui pousse des milliers de personnes dans l'illĂ©galitĂ© et dans l'extrĂȘme prĂ©caritĂ©. De l'occupation Ă  l'Ă©glise du BĂ©guinage en passant par la commune de Saint-Josse, l'Office des Ă©trangers et les bureaux du SecrĂ©taire d'Etat Ă  l'Asile et la Migration, l'appel Ă  la solidaritĂ© avec les sans-papiers et Ă  la rĂ©gularisation pour tous a rĂ©sonnĂ© dans toutes les rues de Bruxelles. Une dĂ©lĂ©gation est ensuite allĂ©e rejoindre le rassemblement contre les propos racistes du SecrĂ©taire d'Etat Ă  l'Asile et Ă  la Migration Theo Francken, Ă  Art Lois.

    Travailleurs, immigrés, sans-papiers solidarité!

    Des papiers pour tous! Manifestation du collectif Ebola

  • Bruxelles. SoirĂ©e de soutien Ă  Bernie Sanders. #Movement4bernie

    bernie_BXL“Even the best president in the world cannot take on the billionaire class alone. We need a mass movement of millions.” – Bernie Sanders

    Mercredi 17 fĂ©vrier – 19h – Pianofabriek – 35 Rue du Fort, 1060 Saint Gilles.

    Bernie Sanders mĂšne campagne pour une «rĂ©volution politique contre la classe des milliardaires», un salaire minimum de 15 $/h, la gratuitĂ© de l’enseignement secondaire et supĂ©rieur, taxer les riches, stopper le changement climatique et combattre le racisme et le sexisme.

    Bernie Sanders et Hilary Clinton sont arrivĂ©s au coude Ă  coude lors du caucus du Parti dĂ©mocrate dans l’Iowa, Ă  tel point qu’aucun candidat n’a emportĂ© de majoritĂ© des voix. Pour un candidat qui se dit ouvertement socialiste, qui Ă©tait Ă  40 points derriĂšre Clinton il y a un an, c’est une vĂ©ritable victoire. C’est un bouleversement politique, une premiĂšre gifle au visage des dirigeants pro-capitaliste et cela donne un nouvel Ă©lan Ă  la campagne de Sanders. On se dirige probablement vers une victoire dans le New Hampshire le 9 fĂ©vrier. Les solides rĂ©sultats pour Sanders vont pousser la direction du Parti dĂ©mocrate Ă  une hostilitĂ© de plus en plus manifeste vis-Ă -vis de Sanders.

    Des millions d’AmĂ©ricains en ont assez de la politique de l’establishment. L’Ă©lan derriĂšre Bernie Sanders donne une opportunitĂ© rĂ©elle de rassembler tous ceux qui veulent construire une vĂ©ritable alternative pour les 99 %. La campagne de Sanders inspire les jeunes (84 % des moins de 30 ans ont votĂ© pour Bernie) et la classe ouvriĂšre Ă  ĂȘtre actifs et Ă  batailler pour Ă©lire un candidat qui dĂ©fende leurs intĂ©rĂȘts. Pourtant, il sera difficile Ă  Sanders de remporter l’investiture contre les Ă©normes ressources de l’establishment du Parti dĂ©mocrate pro-Wall Street et des grands mĂ©dias. Il faudra un mouvement vĂ©ritablement indĂ©pendant de la machine du Parti dĂ©mocrate pour vaincre. C’est pourquoi Khsama Sawant – conseillĂšre communale socialiste Ă  Seattle – et Socialist Alternative (le parti frĂšre du PSL) ont lancĂ© la campagne #movement4bernie.

    La soirĂ©e-dĂ©bat sera introduite par Bart Vandersteene – porte-parole du PSL-LSP . Il a activement collaborĂ© ces deux derniĂšres annĂ©es Ă  la campagne pour les 15 $/h maintenant! et Ă  la réélection de Kshama Sawant au conseil de ville de Seattle, la deuxiĂšme socialiste la plus populaire aux États-Unis aprĂšs Bernie.

    => ÉvĂ©nement Facebook

  • Rassemblement de solidaritĂ© avec la grĂšve gĂ©nĂ©rale en GrĂšce

    grece_generaleCe jeudi 4 fĂ©vrier Ă  13 heures devant la ReprĂ©sentation permanente de la GrĂšce auprĂšs l’UE –

    Rue Jacques de Lalaing 19–21 (metro Maalbeek)

    Appel commun : Initiative de Solidarité Avec la GrÚce qui Résiste, Attac Bruxelles 1, CGSP Wallone , CADTM, JOC Bruxelles, Unité Populaire Belgique, Antarsya Belgique, LCR/SAP, PSL/LSP, Parti communiste, Vonk/Révolution

    La lutte contre la TroĂŻka continue !

    AprĂšs avoir capitulĂ©, le gouvernement grec essaie d’imposer une Ă©niĂšme rĂ©forme des retraites. Conçue par la TroĂŻka, cette nouvelle attaque contre le systĂšme des pensions entrainera sa dĂ©gradation radicale.

    Les retraites ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© diminuĂ©es de 30 Ă  50% suite aux onze dĂ©cisions appliquĂ©es depuis 2010. Cette douziĂšme rĂ©forme vise Ă  ĂŽter 1,8 milliard d’euros des poches des retraitĂ©.E.s –alors que 8 milliards par an pourraient ĂȘtre Ă©conomisĂ©s en combattant rĂ©ellement l’évasion fiscale et le travail non dĂ©clarĂ©, ou encore en remettant en cause le paiement de la dette qui a englouti environ 24 milliards d’euros en 2015.

    Cette rĂ©forme va encore accroĂźtre l’appauvrissement des pensionnĂ©.E.s: 300.000 d’entre eux, parmi les plus dĂ©munis, dont une majoritĂ© de femmes, vont subir une rĂ©duction de 193 euros d’ici Ă  2019 et se retrouveront au-dessous du seuil officiel de pauvretĂ©. Elle frappe aussi les indĂ©pendants (faux ou vrais) et les agriculteurs en augmentant de façon arbitraire leur contributions fixes mensuelles. Les ingĂ©nieurs, les avocats et les agriculteurs (dont la grande majoritĂ© a dĂ©jĂ  d’Ă©normes difficultĂ©s Ă  joindre les deux bouts) devront abandonner leur mĂ©tier car il leur sera impossible de payer ces contributions. Ils iront ainsi rejoindre les 1,5 million de chĂŽmeurs.

    Mais les citoyens grecs ne comptent pas capituler. Des grandes manifestations de travailleurs communaux, d’enseignants, d’avocats et d’ingĂ©nieurs ont eu lieu rĂ©cemment. Les agriculteurs bloquent les autoroutes dans tout le pays en demandant le retrait immĂ©diat de ce projet de loi. Dans ce contexte, la grĂšve gĂ©nĂ©rale du 4 fĂ©vrier est un moment important pour la coordination de toutes ces luttes.
    Il est essentiel que ce message acquiĂšre aussi une portĂ©e europĂ©enne contre la rĂ©signation. En GrĂšce comme en Belgique, avec le report et le durcissement du droit Ă  la pension, les contre-rĂ©formes visant le dĂ©mantĂšlement des systĂšmes de retraites appauvrissent les gens et contribuent Ă  l’augmentation du chĂŽmage –au lieu de s’en prendre aux grandes fortunes et aux multinationales Ă©pargnĂ©es par le fisc. Il en va de mĂȘme pour les opĂ©rations de privatisation et de dĂ©sinvestissement des services publics, qu’il s’agisse du rail ou des ports maritimes. C’est la mĂȘme politique que nous continuerons Ă  combattre inlassablement, d’AthĂšnes Ă  Bruxelles, en suivant la voie de la rĂ©sistance suivie par les classes populaires de GrĂšce.

    => Page de l’Ă©vĂ©nement facebook

  • Action de solidaritĂ© avec les enseignants-stagiaires au Maroc

    Nous Ă©tions une trentaine de militants progressistes marocains et du PSL Ă  participer ce samedi Ă  une action de sensibilisation en solidaritĂ© avec les enseignants-stagiaires au Maroc. (Voir notre prĂ©cĂ©dent article – ainsi qu’en arabe sur le site de nos camarades tunisiens). Nous avons aussi Ă©tĂ© rejoints par quelques militants kurdes.

    Nous sommes Ă©videmment encore loin des mobilisations que la gauche marocaine pouvait mettre en place dans les annĂ©es ’70-’80. C’est le reflet d’un recul de conscience politique qui a frappĂ© toute la population – qu’elle soit marocaine, belge ou autre – depuis les annĂ©es ‘90 Ă  la suite de la chute du Mur de Berlin et du virage Ă  droite de la social-dĂ©mocratie et de toute la gauche rĂ©formiste que cela a entrainĂ©. Nous n’avons pas voulu nous limiter aux militants convaincus et simplement faire une action devant l’ambassade du Maroc oĂč devant un autre lieu symbolique en rapport au rĂ©gime marocain.

    Au-delĂ  de la solidaritĂ© avec les enseignants-stagiaires, nous avons voulu contribuer par cette action au rassemblement de ce qui reste de la gauche marocaine Ă  Bruxelles. Au Maroc comme en Belgique, c’est la politique nĂ©olibĂ©rale en faveur des multinationales qui dĂ©truit nos conquĂȘtes sociales et plonge la population dans la pauvretĂ©. Si la gauche n’offre pas d’issue sous la forme de luttes collectives, ce seront des populistes de toutes sortes qui rempliront le vide. Dans la communautĂ© marocaine, malheureusement, des intĂ©gristes ont profitĂ© de l’absence de la gauche dans les quartiers pour entrainer nos jeunes dans des aventures catastrophiques.

    C’est dans ce cadre que nous avons choisi la Place Anneessens comme lieu d’action. Nous avons surtout voulu toucher la population locale afin de la conscientiser Ă  partir de la lutte des enseignants-stagiaires, mais aussi concernant le fait que le rĂ©gime vient d’augmenter l’ñge de la retraite et de supprimer les subventions pour les produits de premiĂšre nĂ©cessitĂ© comme la farine, le sucre, le gaz et le carburant. Cette derniĂšre mesure pĂšsera aussi sur la communautĂ© Ă  l’étranger qui devra probablement aider les familles sur place Ă  supporter cette augmentation du coĂ»t de la vie.

    Nous voulons ensuite reconquĂ©rir nos quartiers en offrant ensemble – avec les travailleurs et les autres exploitĂ©s en Belgique – une rĂ©ponse collective face aux manques de moyens dans l’enseignement, contre le chĂŽmage, contre l’insalubritĂ© dans les quartiers et contre toutes les tentatives de nous diviser dans le but d’assurer le rĂšgne de l’élite dominante.

    Photos : PPICS

    Solidarité avec les enseignants stagiaires en Maroc // Photos de PPICS

  • Le personnel d’entretien de l’hĂŽpital Brugmann tire la sonnette d’alarme

    brugmann01Ce mardi 8 dĂ©cembre, plusieurs dizaines de membres du personnel de nettoyage de l’hĂŽpital Brugmann ont manifestĂ© au sein de l’hĂŽpital pour exiger des embauches afin de pouvoir travailler dans des conditions dĂ©centes. L’ambiance Ă©tait combative et le soutien palpable parmi les autres membres du personnel. Socialisme.be est allĂ© Ă  la rencontre d’un dĂ©lĂ©guĂ© syndical sur place.

    Quand le ras-le-bol a-t-il commencé et pourquoi ? 

    Cela fait plus de deux ans que le personnel a interpellé la délégation syndicale pour tenter de réagir aux problématiques auxquelles il est confronté.

    En effet, les conditions de travail sont devenues insupportables et, encore Ă  l’heure actuelle, la pression ne cesse d’augmenter. On demande toujours plus au personnel avec moins de moyens, moins de temps. C’est devenu ingĂ©rable, invivable. Les surfaces Ă  nettoyer ont augmentĂ© mais le nombre de travailleurs a stagnĂ© avec toutes les consĂ©quences que cela entraĂźne: burn-out, pressions de la hiĂ©rarchie, …

    Tout au long de cette pĂ©riode, plusieurs assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales ont Ă©tĂ© organisĂ©es dans le but de crĂ©er un espace de discussion ouvert entre les membres du personnel mais Ă©galement pour construire un cahier de revendications. Durant cette pĂ©riode, une dĂ©lĂ©gation de militants syndicaux a tentĂ©e systĂ©matiquement d’alerter la direction. En vain.

    Comment s’est prise la dĂ©cision de partir en action? Pourquoi maintenant?

    brugmann02Les travailleurs Ă©taient Ă©videmment remontĂ©s vu la situation et le silence de la direction Ă  leurs interpellations. La rĂ©flexion au sein de la dĂ©lĂ©gation Ă©tait de construire dans un premier temps un maximum de soutien Ă  l’idĂ©e de partir collectivement en action et de prendre le temps pour dĂ©masquer le rĂŽle de la direction, tout en conscientisant l’ensemble du personnel sur la nĂ©cessitĂ© de construire un rapport de force.

    TrĂšs logiquement, aprĂšs un an de discussions stĂ©riles, les travailleurs voulaient aller plus loin, poser un ultimatum Ă  la direction, concernant l’embauche de personnel supplĂ©mentaire seule vĂ©ritable solution pour enrayer la surcharge et la pression au travail.

    Face Ă  un prĂ©avis d’actions, et sentant la pression monter, la direction a adoptĂ© une position hypocrite qui d’un cĂŽtĂ© reconnaissait la surcharge de travail, mais d’un autre tentait de nous convaincre qu’elle Ă©tait dans l’incapacitĂ© de faire quoique ce soit par manque de budget. Cette derniĂšre discussion, prĂ©cĂ©dant de quelques heures le premier arrĂȘt de travail, ne laissait aux travailleurs aucunes autres perspectives que de passer Ă  l’action.

    Comment s’est dĂ©roulĂ© ce premier arrĂȘt de travail?

    brugmann03L’arrĂȘt de travail a Ă©tĂ© un succĂšs, plus d’une trentaine de travailleurs y ont participĂ© activement.

    Celui-ci a Ă©tĂ© utilisĂ© pour organiser une nouvelle assemblĂ©e oĂč la conclusion de la discussion a Ă©tĂ© d’en refaire les semaines suivantes, jusqu’à ce qu’ils soient entendus.

    La semaine d’aprĂšs, l’arrĂȘt de travail a Ă©tĂ© encore plus suivi et il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© lors de l’assemblĂ©e de partir en manifestation dans l’hĂŽpital pour rencontrer et discuter dans tous les services avec les autres membres du personnel.

    C’était trĂšs enthousiasmant, on a Ă©tĂ© trĂšs bien accueillis la plupart du temps, avec de nombreuses expressions de solidaritĂ© et pas mal de travailleurs faisant le lien avec leur propre situation.

    OĂč en sont ils aujourd’hui? Comment voyez vous la suite?

    La dĂ©termination est prĂ©sente et s’accroĂźt au sein de l’équipe. Je pense qu’il ne faut rien lĂącher car, il en va de notre santĂ© au travail et de la santĂ© des patients de maniĂšre gĂ©nĂ©rale.

    Aujourd’hui, on a entamĂ© un bras de fer avec la direction et il est crucial qu’on le gagne. L’équipe en est consciente et la direction va nous mettre Ă  l’épreuve et tenter de faire durer cette situation le plus longtemps possible.

    Aujourd’hui, c’est silence radio entre la direction et les travailleurs car celle ci espĂšre que ce mouvement va s’essouffler. Il est clair pour elle que de faire des concessions aux travailleurs de l’entretien pourrait donner confiance Ă  d’autres travailleurs de l’institution. C’est pour cette raison que notre combat risque de durer.

    De notre cĂŽtĂ©, il est crucial de maintenir la dynamique, de prendre le temps Ă  la discussion, de bien prĂ©parer les actions et de faire tout ce qui est possible pour que les travailleurs se sentent maĂźtres de leur combat. La solidaritĂ© dans les autres services sera Ă©galement importante. C’est pour ça qu’on continue d’informer, de discuter et d’expliquer aux autres catĂ©gories du personnel que nous sommes tous concernĂ©s par leur lutte.

    AprĂšs, il est certain que les Ă©conomies imposĂ©es dans les soins de santĂ© au niveau fĂ©dĂ©rale ne vont qu’aggraver la situation. On ne peut plus accepter de gĂ©rer la pĂ©nurie au dĂ©triment des patients et des conditions de travail du personnel hospitalier. Il faut que la direction prenne ses responsabilitĂ©s et tant qu’elle ne le fera pas, nous continuerons de faire pression pour faire notre travail dans des conditions acceptables.

    En tout cas, c’est une magnifique expĂ©rience oĂč chacun apprend Ă  s’exprimer tout en prenant conscience de la force de s’organiser et de rĂ©sister.

    A terme, il faudra que l’ensemble du personnel hospitalier se mobilise, parce que les problùmes que rencontrent les nettoyeurs aujourd’hui ne sont que le sommet de l’iceberg. Le manque de moyen est criant à tous les niveaux.

    Leur combat doit ĂȘtre un exemple pour tous ceux qui sont confrontĂ© Ă  cette rĂ©alitĂ©. C’est le cas dans tous les services publics, et certainement aussi dans le privĂ©.

  • Molenbeek : les consĂ©quences d’un systĂšme en faillite

    Un jeune homme saute d’un building. A chaque Ă©tage, il se dit ‘‘Jusqu’ici tout va bien, Jusqu’ici tout va bien’’ et termine par ces mots : ‘‘Mais l’important n’est pas la chute, c’est l’atterrissage’’. L’attitude adoptĂ©e ces derniĂšres dĂ©cennies par les politiciens Ă©tablis concernant les problĂšmes sociaux de quartiers tels que Molenbeek rappelle de maniĂšre frappante cette scĂšne d’ouverture du film ‘‘La Haine’’ (1995) qui parlait dĂ©jĂ  du dĂ©sespoir, de la haine et des frustrations d’un groupe croissant de jeunes des banlieues. Qu’un groupe de jeunes de Molenbeek participent maintenant Ă  d’odieux attentats terroristes a tout Ă  voir avec cet atterrissage brutal Ă  la suite d’une longue chute.

    Par Mathias, enseignant Ă  Bruxelles, article tirĂ© de l’Ă©dition de dĂ©cembre-janvier de Lutte Socialiste

    Depuis le 13 novembre, Molenbeek est devenue la plaque tournante du djihadisme europĂ©en, aux dires de la presse internationale, une ‘‘aire de jeux pour le terrorisme’’ et un ‘‘ghetto de misĂšre’’ au coeur de la capitale d’un État dĂ©faillant. Le terrorisme n’est pas gĂ©nĂ©tique et certainement pas non plus un phĂ©nomĂšne culturel. C’est le triste rĂ©sultat d’un systĂšme qui pousse des millions de jeunes dans la guerre, la pauvretĂ©, la frustration et la colĂšre. Quand cette colĂšre n’est pas canalisĂ©e dans la lutte collective pour une alternative sociale, elle peut devenir un terreau fertile pour les fondamentalistes rĂ©actionnaires. Ces derniers ne reprĂ©sentent qu’une petite minoritĂ©, 0,3% Ă  peine des jeunes hommes de Molenbeek estiment qu’ils ont un avenir en Syrie.

    Cette situation ne provient pas de nulle part. Mais plutĂŽt que de parler d’un Etat dĂ©faillant, nous parlons d’un systĂšme dĂ©faillant. La chaĂźne flamande VRT a rĂ©cemment rediffusĂ© un documentaire sur Molenbeek datant de 1987. De jeunes travailleurs y avertissaient de la future croissance de la radicalisation et de la criminalitĂ© parmi une couche d’immigrĂ©s de la deuxiĂšme ou de la troisiĂšme gĂ©nĂ©ration si aucune solution n’était fournie face au manque de travail, Ă  la pĂ©nurie de logements dĂ©cents, Ă  la qualitĂ© de l’enseignement,
 Trente ans plus tard, le chĂŽmage y est de 30%, de 50% Ă  60% chez les jeunes. Avec un revenu moyen de 9844 euros par an, Molenbeek est Ă©galement la deuxiĂšme commune la plus pauvre de Belgique. Les revenus y sont infĂ©rieurs 40% Ă  la moyenne belge. Le footballeur Vincent Kompany a dĂ©clarĂ© aprĂšs les attaques que cela Ă©tait prĂ©visible et que le fondamentalisme doit ĂȘtre compris comme une ‘‘colĂšre contre l’échec de notre systĂšme d’intĂ©gration’’.

    Mais c’est Ă  peine si les politiciens capitalistes abordent cette question. Le Ministre de l’IntĂ©rieur, Jan Jambon (N-VA) a Ă©tĂ© assez hypocrite que pour dire qu’il fallait ‘‘Nettoyer Molenbeek’’ mais aussi ‘‘livrer des amĂ©liorations dans les domaines de l’enseignement et de l’égalitĂ© des chances.’’ C’est pourtant la N-VA qui a organisĂ© une vaste opĂ©ration d’austĂ©ritĂ© dans l’enseignement nĂ©erlandophone il y a un an ! C’est le gouvernement actuel, avec la N-VA, qui a durci les rĂšgles d’exclusion des allocations de chĂŽmage dites d’insertion, qui assurent que de nombreux jeunes se retrouvent sans le moindre revenu au lendemain de leurs Ă©tudes !

    Les discours et mesures sĂ©curitaires lancĂ©s Ă  la mi-novembre ne fourniront aucune rĂ©ponse aux causes sous-jacentes de l’exclusion sociale et de la radicalisation salafiste. La rĂ©pression ne fera que renforcer la distance entre la sociĂ©tĂ© et un groupe de jeunes aliĂ©nĂ©s. Assurer la sĂ©curitĂ© de la population est important, mais on ne peut pas Ă©chapper au sentiment que le gouvernement instrumentalise dĂ©libĂ©rĂ©ment la situation et fausse complĂštement la rĂ©alitĂ©. Soldats, vĂ©hicules blindĂ©s, mitrailleuses et Ă©coles fermĂ©es visent Ă  retirer la discussion du cadre des relations sociales, Ă  Ă©viter d’aborder les dĂ©fauts structurels du systĂšme capitaliste Ă  tous prix. Cela fut aussi dĂ©montrĂ© par l’interdiction des manifestations Ă  Paris et en Belgique dans le cadre de la COP21, la ConfĂ©rence de l’ONU sur le climat.

    Pourquoi le gouvernement ne montre pas une dĂ©termination similaire dans la lutte contre le chĂŽmage des jeunes, le manque de budgets de l’enseignement, les listes d’attente interminables pour un logement social, etc. ? Renforcer la rĂ©pression et jouer sur l’anxiĂ©tĂ© de la population ne pourront que temporairement mettre le couvercle sur ces questions. Le gouvernement se trompe s’il pense que les problĂšmes sociaux seront noyĂ©s sous le sĂ©curitaire. Les rĂ©volutions au Moyen-Orient et en Afrique du Nord nous ont rĂ©cemment appris que lorsque la lutte de classe est de retour, aucune interdiction ne peut Ă©touffer la rĂ©sistance dans l’oeuf.

  • Guerre et terrorisme: ne laissons pas notre sĂ©curitĂ© aux mains du gouvernement et des patrons!

    Pour des assemblées générales sur tous les lieux de travail !

    Il n’a pas Ă©chappĂ© au gouvernement que le prĂ©sident français François Hollande a, aprĂšs les terribles attentats de Paris, refilĂ© la patate chaude Ă  la Belgique. Notre pays est qualifiĂ© de maillon faible dans la lutte anti-terroriste et on en voit les consĂ©quences. Partout sur le territoire, la menace terroriste est ‘‘sĂ©rieuse, possible et probable’’, ce qu’implique un Ă©tat d’alerte de niveau 3. A Bruxelles, la menace est ‘‘sĂ©rieuse et imminente’’, ce que signifie un niveau 4. La sĂ©curitĂ© mĂ©rite d’ĂȘtre notre prioritĂ©. Nous ne pouvons pas accepter que nos vies soient dĂ©terminĂ©es par des fondamentalistes religieux dĂ©chaĂźnĂ©s ou par d’autres extrĂ©mistes conservateurs. Mais est-ce vraiment ce qu’a en tĂȘte le gouvernement?

    DĂ©claration d’Eric Byl pour l’édition de dĂ©cembre de Lutte Socialiste, dont la production se fait actuellement (cette Ă©dition sera disponible le vendredi 4 dĂ©cembre).

    A Bruxelles, le mĂ©tro a Ă©tĂ© fermĂ© plusieurs jours durant. Les stations de mĂ©tro ont Ă©tĂ© fermĂ©es. Les Ă©coles et les universitĂ©s ont Ă©tĂ© fermĂ©es. Tous les magasins de la rue Neuve ont Ă©tĂ© fermĂ©s. Des agents de police et des soldats lourdement armĂ©s sont descendus dans les rues et des vĂ©hicules blindĂ©s ont Ă©tĂ© positionnĂ©s Ă  des postes-clĂ©s. Il n’aurait pas fallu que le suspect Abdeslam arrive avec une ceinture explosive Ă  l’un de ces endroits bondĂ©s. Mais pourquoi l’axe nord-sud du rĂ©seau ferroviaire n’a-t-il pas Ă©tĂ© fermĂ© comme la CGSP-cheminots l’avait demandĂ©, avec la gare centrale ? Pourquoi ne pas avoir  abordĂ© la question de la libĂ©ration du personnel qui n’était pas absolument nĂ©cessaire ? Pourquoi les conducteurs de tram et de bus ont-ils dĂ» courir des risques? Des conducteurs de la sociĂ©tĂ© de transports en commun flamande De Lijn de Ninove et Dilbeek ont refusĂ© de monter jusqu’à la capitale, ce qui est bien comprĂ©hensible.

    Serait-ce que le gouvernement avait moins Ă  cƓur d’assurer notre sĂ©curitĂ© que de travailler son image? A Paris, les mĂ©tros ont roulĂ©. Aucun journaliste (et ils sont nombreux Ă  Bruxelles) ne se souvient de telles mesures alors que, contrairement Ă  de nombreuses villes Ă  travers le monde, notre capitale – y compris la commune pauvre de Molenbeek, rebaptisĂ©e la ‘‘plaque tournante du terrorisme islamique’’ – n’a pas Ă©tĂ© la scĂšne d’une attaque terroriste ces vingt derniĂšres annĂ©es, jusqu’Ă  l’attentat contre le MusĂ©e juif en mai 2014. Serait-ce que certaines personnes profitent de cette occasion pour tester Ă  quel point l’armĂ©e et la police peuvent marginaliser les institutions dĂ©mocratiques en cas de besoin?

    Si l’on considĂšre la façon dont ce gouvernement s’est occupĂ© de nos salaires, de nos conquĂȘtes sociales et de notre sĂ©curitĂ© d’emploi, lui confier notre sĂ©curitĂ© et celle de nos parents, enfants et petits-enfants ne peut que nous inspirer de la crainte. Si cela dĂ©pend des gouvernements – du fĂ©dĂ©ral au rĂ©gional – la menace terroriste sera surtout l’occasion de dĂ©molir nos droits dĂ©mocratiques. Le ministre wallon de la mobilitĂ© Carlo Di Antonio (CDH) estimait la grĂšve dans le Hainaut du 23 novembre ‘‘inappropriĂ©e’’ en ces temps menace terroriste et a dĂ©clarĂ© qu’il rĂ©flĂ©chira ‘‘à deux fois lorsqu’il s’agira de revoir la dotation aux TEC’’. Pour la N-VA, c’est la faute des ‘‘islamo-socialistes’’. Le dĂ©putĂ© wallon Philippe Knaepen (MR) veut interdire le ‘‘voile islamique’’ en rue. Si le gouvernement et les politiciens Ă©tablis appellent Ă  ‘‘l’unitĂ© nationale’’, c’est pour couvrir leurs propres Ă©checs d’un Ă©cran de fumĂ©e de racisme, de stigmatisation des quartiers dĂ©favorisĂ©s et de prĂ©jugĂ©s contre les rĂ©fugiĂ©s, dans l’espoir de diviser et affaiblir les travailleurs et leurs familles.

    Si le mouvement des travailleurs reste sans rĂ©ponse, nous serons pris dans un tsunami d’idĂ©es et d’actes rĂ©actionnaires. Au travail, pas mal de collĂšgues sont inquiets. Alors qu’ils bossent et que leurs enfants sont Ă  l’Ă©cole, un terroriste Ă©quipĂ© de bombes Ăšre dans les rues avec l’idĂ©e de commettre une attaque meurtriĂšre quelque part. Dans ces circonstances, nous ne pouvons pas laisser le champ libre au gouvernement de droite et aux politiciens. Nous comprenons que les rĂ©gionales et centrales syndicales ainsi que le bureau fĂ©dĂ©ral aient temporairement renoncĂ© aux activitĂ©s publiques massives. Cela ne doit pas ĂȘtre synonyme d’inaction mais du dĂ©placement de l’accent de notre action vers les entreprises. La sĂ©curitĂ© dans et autour du lieu de travail est de notre ressors, nous la laisserions dĂ©sormais aux mains de nos patrons et de leurs laquais politiques?

    Les dĂ©lĂ©gations combatives ne doivent pas rester inactives, mais doivent utiliser ce contexte politique pour exiger la tenue de rĂ©unions du personnel. Les collĂšgues doivent ĂȘtre en mesure d’exprimer leurs inquiĂ©tudes afin que les syndicats puissent Ă©laborer des propositions afin d’assurer la sĂ©curitĂ© de tout le monde, si nĂ©cessaire par la fermeture temporaire du lieu de travail, mais sans tomber dans les prĂ©jugĂ©s racistes ou la surenchĂšre de dĂ©clarations Ă  l’emporte-piĂšce. Tout comme nous luttons contre le racisme et les idĂ©es rĂ©actionnaires sur les lieux de travail par le biais de notre action collective, nous devons dĂ©fendre les quartiers pauvres de l’influence des fondamentalistes religieux par l’action collective. C’est une tĂąche pour ceux qui vivent dans ces quartiers, mais qui ne peut ĂȘtre gagnĂ©e que si tout le mouvement des travailleurs se met en branle.

0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop