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  • En route vers un automne chaud… Luttons pour le pouvoir d’achat !

    80.000 manifestants dans les rues de Bruxelles le 20 juin pour plus de pouvoir d’achat. « Tout augmente et il est de plus en plus difficile de vivre correctement », pouvait-on entendre de toutes parts. « Les entreprises font de gros bénéfices, mais nous, on doit se serrer la ceinture». Tout est dit. À chaque plein d’essence ou à chaque caddie de courses, l’évidence s’impose : les prix s’envolent. Nos salaires et allocations ne suivent pas.

    Par Geert Cool

    Les patrons prétendent qu’en raison de l’indexation, nos salaires suivent le rythme, certains ajoutent même que c’est inacceptable. En mai, le taux d’inflation annuel était de 8,97%. C’était même pis encore – 9,9% – selon les données européennes. Aucun salaire n’a bien entendu été indexé à 8,97% sur la même période. L’indice-santé est à la traîne et ne suit pas entièrement la hausse des prix.

    Les augmentations de prix sont source d’anxiété pour de plus en plus de gens, en particulier pour les personnes à faible revenu qui sont locataires. Comment joindre les deux bouts ? Quel avenir pour les prochaines générations ? Un habitant sur sept – 14,1% – estime qu’il est difficile de s’en sortir et 26,6% trouvent que c’est « plutôt difficile ». Ces chiffres proviennent de Statbel. Cela signifie que plus de 40 % de la population éprouve des difficultés financières, et même plus de la moitié à Bruxelles et en Wallonie. Avoir un emploi ne garantit plus d’être à l’abri. Aux Pays-Bas, une étude sur les personnes ayant des dettes a montré que 39 % d’entre elles travaillent, 69 % sont locataires et 63% ont une voiture. L’insécurité d’emploi et la baisse du niveau de vie ne sont pas l’apanage d’une petite minorité. La moitié de la population perd progressivement sa capacité à suivre le rythme ! Avec la hausse spectaculaire des prix du logement, c’est encore plus vrai chez les jeunes.

    À en croire les patrons, nous ne devrions nous en prendre qu’à nous-mêmes. Ils affirment que leur compétitivité est menacée par nos salaires prétendument trop élevés. Ils mentent. Les entreprises tournent à plein régime et amassent des bénéfices colossaux. Les marges bénéficiaires ont atteint 46,8% l’an dernier, ce qui est beaucoup plus élevé que dans les pays voisins. Des salaires trop élevés ? Peut-être sont-ils trop concentrés sur leurs propres revenus : les dirigeants des entreprises du BEL20 ont reçu une augmentation de 14,4 % l’an dernier. La masse des travailleurs n’a quant à elle rien obtenu. Même cette norme salariale ridicule de 0,4 % n’a pas été appliquée partout… Ces dernières années, les bénéfices des entreprises n’ont cessé de croître alors que la part de la richesse produite versée aux travailleurs et à leur famille a diminué. L’inflation renforce ce processus d’inégalité croissante.

    Si les prix augmentent tant aujourd’hui, c’est le résultat de la soif de profit des patrons et des tensions internationales croissantes provoquées par celle-ci. Beaucoup d’entreprises profitent des prix élevés ; les bénéfices des entreprises énergétiques, par exemple, atteignent des sommets. Et la plupart des autres entreprises se contentent de répercuter la hausse des prix des matières premières sur leurs prix de vente, répercutant ainsi la facture. Les fortunes combinées des milliardaires représentent aujourd’hui 13,9 % du PIB mondial, contre 4,4 % en 2000. Ce chiffre avancé par Oxfam résume la situation : pour faire fructifier leurs fortunes toujours croissantes, les capitalistes condamnent une majorité de la population à la misère.

    L’érosion du pouvoir d’achat suscite beaucoup de colère. Le succès de la manifestation syndicale nationale du 20 juin en témoigne. Les mois à venir seront importants dans ce combat pour notre pouvoir d’achat. Nous avons besoin d’un automne chaud avec des manifestations et des grèves soigneusement préparées. N’attendons pas le mois de septembre pour lancer les campagnes de mobilisation ! Les patrons se cachent derrière le gouvernement, après avoir laissé le gouvernement mener une politique condescendante. Le gouvernement se cache derrière l’inflation. Mais nos comptes en banque ne peuvent se cacher derrière personne.

    Nous devons nous organiser sur chaque lieu de travail et dans chaque quartier pour intensifier la lutte. Ce combat pour le pouvoir d’achat est une lutte des classes, il soulève la question de savoir qui obtient quelle part de la valeur que nous produisons. Les patrons ont vu leur part du gâteau augmenter ces dernières années, au détriment de notre niveau de vie. Nous devons construire un équilibre de force pour changer ça. Chaque pas en avant avec des augmentations de salaire ou des gels de prix est le bienvenu et peut nous renforcer dans la lutte nécessaire pour mettre fin au capitalisme qui mène aux inégalités, à la misère, aux désastres écologiques et aux guerres. Nous sommes résolument en faveur d’un changement systémique : une société socialiste où la classe travailleuse possède et utilise les richesses qu’elle produit de manière planifiée pour répondre aux besoins des gens et de la planète.

  • La lutte contre les bas salaire et les mauvaises conditions de travail est aussi une lutte féministe!

    On compte 70% de femmes parmi les travailleur.euse.s aux salaires les plus bas. Les conditions de travail dans les soins de santé, l’enseignement, la petite enfance, le non-marchand, l’aide familiale et ménagère sont particulièrement déplorables ; des secteurs qui comptent une large majorité de femmes. Une série d’actions syndicales a déjà pris place ces derniers mois pour le dénoncer.

    • Tract de la Campagne ROSA

    Le capitalisme utilise le sexisme pour maintenir la moitié de la population dans une position de second rang. Les préjugés sur le soi-disant rôle naturel de soignant des femmes servent de prétexte aux bas salaires dans les secteurs où elles sont surreprésentées. « Pourquoi bien rémunérer un travail qu’elles font par ailleurs gratuitement ?! » Puis, vu la charge de travail intenable et faute de services publics suffisants, 43% des travailleuses sont à temps partiel, avec un salaire partiel donc… Elles effectuent de longues heures de travail domestique non payé. Résultat, l’écart salarial annuel homme/femme est de 23,1%, 30% à la pension…

    • Contre la charge de travail intenable et pour l’emploi : la semaine des 30 heures, sans perte de salaire, avec embauches compensatoires et diminution des cadences.

    Luttons pour notre indépendance financière

    Le problème n’est pas que les hommes bénéficient de trop bons emplois ; eux aussi voient leur pouvoir d’achat chuter. Le problème, c’est que les femmes ne gagnent pas assez pour être financièrement indépendantes. Elles sont deux fois plus nombreuses à se retrouver dans une situation de dépendance financière. Le salaire des femmes est encore considéré comme un salaire d’appoint, alors même que deux salaires sont nécessaires pour espérer vivre décemment.

    La situation s’aggrave chaque jour. Le carburant mange une part énorme de notre salaire comme le dénoncent les travailleuses des titres-services. L’indexation se fait après coût, sans suivre la réelle augmentation du coût de la vie ce qui impacte encore plus durement les petits revenus. Pour les locataires, l’indexation des loyers est impayable. S’ajoute à ça, la loi dite de 96 qui nous empêche d’obtenir une vraie augmentation de nos salaires. Inacceptable !

    • Brisons la loi sur les salaires par la grève ! Augmentons tous les salaires de 2 euros par heure!
    • Restauration complète de l’index avec un contrôle de la classe travailleuse sur son calcul et sa composition. Chaque fois que l’indice est dépassé, tous les salaires et allocations doivent augmenter immédiatement.

    Précarité = vulnérabilité aux violences

    Les bas salaires et les conditions d’emploi précaires entravent la possibilité de s’extirper d’une situation de harcèlement ou de violence au travail par crainte de perdre son emploi. C’est encore pire lorsqu’on a pas pu ouvrir ses droits à allocation de chômage. Cette vulnérabilité économique nous place dans une situation de dépendance vis-à-vis de son partenaire / de ses parents et empêche de choisir librement avec qui on souhaite vivre ou non. On enregistre une diminution record du nombre de séparations (-15 % en 2021). Ça rend également plus vulnérable aux violences domestiques. Globalement, être pauvre multiplie par deux le risque d’être violée.

    Cette précarité galopante contribue largement à alimenter le sexisme. 27% des Européens considèrent les violences sexistes acceptables dans certaines circonstances ! Lorsqu’une femme dénonce un problème, c’est elle qui est jugée, plutôt que les faits dénoncés. Comme si une victime qui n’est pas « parfaite » ne pouvait pas être victime du tout…

    • Pour un plan d’investissements publics massifs dans le non-marchand et les services publics tels que les garderies, l’enseignement, les soins de santé, les logements sociaux, les maisons de quartier et de jeunes …

    Organisons des campagnes de syndicalisation dans les secteurs ‘féminins’.

    Actuellement, en Belgique, ce sont les mouvements syndicaux qui réunissent le plus de femmes dans la lutte. Les syndicats ont le potentiel de lutter contre les oppressions spécifiques des femmes et des personnes LGBTQIA+. Mais pour cela, il faut y accorder une attention spécifique car, comme le reste de la société, nos organisations sont elles aussi traversées par le sexisme et la LGBTQIA+phobie.

    L’idéologie dominante c’est l’idéologie de la classe dominante. Cette dernière n’a aucun intérêt à ce que les individus soient égaux. Le capitalisme repose sur les inégalités ; la misère sociale va de pair avec l’enrichissement de l’élite. La technique du « diviser pour mieux régner » sert à affaiblir la force de notre unité. Dans la lutte contre les discriminations, l’oppression et l’exploitation, il est crucial de considérer ce qui nous unit plutôt que ce qui nous rend différents : nous faisons partie d’une classe sociale qui a le potentiel de renverser le capitalisme par la grève et la mobilisation de masse. Si la pandémie a bien démontré quelque chose, c’est que ce sont les travailleuses et les travailleurs qui font tourner le monde. Il est temps qu’on le prenne en main !

    Pour des campagnes de syndicalisation de travailleuses ainsi que le renforcement des commissions femmes dans les syndicats comme outil d’implication plus large des femmes dans les luttes et de discussion sur leurs problématiques spécifiques.
    La Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) défend un féminisme socialiste.

    Nous voulons nous attaquer à la racine du problème : le capitalisme. Une infime élite d’ultra-riches nous exploite et a besoin de nous diviser pour continuer de le faire. Luttons pour donner naissance à une société reposant sur l’épanouissement de chacun.e.

    Plaçons le secteur financier entre les mains du public afin que la collectivité ait un aperçu de tous les flux financiers et que les ressources disponibles soient investies dans ce qui est socialement nécessaire.
    Pour une économie démocratiquement planifiée, le socialisme démocratique.

    Tu es d’accord avec ce que nous défendons, en parole ou en acte, alors deviens membre de la Campagne ROSA.

    (fr.campagnerosa.be/devenir-membre) et /ou soutiens-nous financièrement pour nous permettre de poursuivre nos activités (ROSA: BE54 5230 8095 8497).

  • « Horizon Belgique 2030 » La vision d’avenir du patronat ? Un catalogue des horreurs

    Image tirée du film “Le Carnaval des âmes”, 1962.

    Et si on laissait le clown tueur du film « Ça » s’occuper d’une garderie ? La comparaison saute à l’esprit en lisant la « vision pour un avenir meilleur pour la Belgique » développée par la Fédération des entreprises belges (FEB), la puissante organisation de défense des intérêts patronaux. Ce projet, lui, n’est par contre pas destiné à rester une fiction tant « le Gouvernement danse comme la FEB siffle », comme le rappelait encore ce début d’année la FGTB.

    La « SA Belgique »

    Le plan de la FEB s’arcboute autour de quatre défis majeurs nécessitant autant de « révolutions » : le ralentissement de la croissance et de la productivité, le changement climatique, le vieillissement de la population et les dépenses publiques et enfin la tendance à la démondialisation et ses conséquences sur l’économie belge. On y trouve du blabla sur l’économie circulaire et pas mal de belles tournures de phrases, mais le concret glace le sang.

    La FEB considère la Belgique comme une « société anonyme », la forme de société favorite des grandes entreprises toutes entières dévolues aux désirs des actionnaires. Elle entend soumettre le pays à la rentabilité à tout prix. Le déclin de la biodiversité n’y est abordé que parce que celle-ci est « combien importante pour notre économie ». Et l’enseignement ? La FEB loue le statut d’étudiant-entrepreneur, les écoles primaires et secondaires qui « mènent des projets sur l’entrepreneuriat » (!) et propose que des plateformes de concertation entre écoles et entreprises soient mises en place au niveau local, et même d’envoyer les enseignants en « stage de découverte » en entreprise ! « Les cloisons entre l’enseignement initial et le marché du travail doivent être éliminées », dit la FEB, et tout le reste de son projet est du même acabit : faire de la dictature du marché l’alpha et l’oméga de l’existence de tout un chacun.

    Une des pierres angulaires est de s’attaquer à la « forteresse » du marché du travail autour d’un système de sécurité sociale « activateur » par la limitation des allocations de chômage dans le temps, la suppression des systèmes de retraite anticipée et l’instauration d’un malus sur la pension de celles et ceux qui arrêtent de travailler avant 67 ans, le retour de la pension à points, la révision du droit du licenciement et la fin de la « protection rigide des travailleurs conduisant à une cage dorée », la fin de la loi de 1971 réglementant les horaires de travail pour assurer une flexibilité maximale, une « vision différente de la maladie » qui repose sur la remise forcée au boulot des malades de longue durée, etc.

    Du côté patronal, il est question, entre autres, de la diminution des cotisations versées par les patrons à la sécurité sociale de 25% à 20% (elle était encore de 33% avant le gouvernement Michel) et d’une multitude d’avantages fiscaux sur fond de révision les modes de sanction « souvent disproportionnés » pour fraude fiscale.

    Des investissements publics au détriment des services publics et de la Sécu

    La crise de 2020 a imposé la nécessité de divers plans de relance et il a de nouveau été permis de parler d’investissements publics, mais pas n’importe lesquels. Le gouvernement fédéral Vivaldi s’est donné l’objectif de rehausser l’investissement public à hauteur de 3,5% du PIB pour la fin de la législature et d’atteindre les 4% en 2030. La FEB défend de monter cet objectif à 5%, en privilégiant les partenariats publics-privés, principalement des investissements stratégiques dans la digitalisation et l’indépendance énergétique au bénéfice des grandes entreprises belges. Le refrain est connu : à la collectivité de payer les investissements d’infrastructure dont a besoin le secteur privé pour empocher plus de profits. À cet effet, la FEB plaide de revoir les traités européens, aujourd’hui suspendus, pour sortir ce type d’investissement des règles de rigueur budgétaire.

    Mais il faut bien compenser ces investissements et la FEB préconise de sabrer dans les budgets des dépenses publiques courantes telles que l’enseignement, les soins de santé, la fonction publique et la sécurité sociale. Son objectif est de drastiquement diminuer les dépenses publiques de 8% d’ici 2030 pour limiter le ratio à 45% du Produit intérieur brut (PIB). La FEB dénonce les salaires dans l’enseignement et des agents de la fonction publique, plus élevés que dans les pays voisins, et appelle à la destruction des avantages du statut de la fonction publique.

    La FEB prend ce qui l’arrange dans les données économiques, elle passe ainsi sous silence un domaine où l’on dépense énormément en Belgique : celui des subventions aux entreprises, dont la moitié s’effectue sous la forme de subsides salariaux (8 milliards d’euros par an). On dépense également bien moins que dans les pays voisins dans la protection sociale, les allocations de chômage, le logement et surtout dans les pensions, particulièrement basses en Belgique.

    La FEB se prépare à la confrontation

    Une des pointes de l’attaque est le mécanisme d’indexation des salaires, dont la suppression est souhaitée pour le 1er janvier 2030. En Belgique, les salaires et les allocations sont indexés au coût de la vie. Il s’agit d’un indice calculé sur base d’un « panier » représentatif des biens et services consommés régulièrement par les ménages. Même avec un index représentatif et fidèle à la réalité, les moins nantis sont toujours défavorisés par des hausses de prix plus fortes sur les biens de première nécessité (produits alimentaires, énergie…) qui pèsent plus lourd dans leur budget que dans celui des revenus moyens ou plus élevés. Mais l’indice des prix à la consommation qui sert de référence exclut précisément un certain nombre d’éléments qui pèsent relativement lourd dans notre budget. En effet, depuis 1994, l’essence et le diesel, comme le tabac et l’alcool, ont été retirés de l’index, en dépit de l’opposition syndicale.

    En attendant la suppression du mécanisme, la FEB revendique une application stricte de la loi de 1996 et de son durcissement de 2017 qui emprisonnent littéralement nos salaires. La revendication de la nouvelle diminution des cotisations patronales à la Sécu de 25 à 20% est peut-être envisagée comme monnaie d’échange pour imposer une application stricte de la loi de 1996 et refuser la moindre marge salariale lors du prochain Accord interprofessionnel.

    Car le patronat a une stratégie. Il tente d’avoir plusieurs coups d’avance et cherche à instrumentaliser par tous les moyens l’impasse dans laquelle se trouve le syndicalisme de concertation. Il veut d’ailleurs pousser encore plus loin les organisations syndicales dans ses derniers retranchements. Le nouveau modèle de parodie de « concertation sociale » défendu par la FEB ne se limite pas à abolir l’indexation des salaires et à opérer une contre-révolution sur la flexibilisation du marché de l’emploi.

    L’avenir rêvé par la FEB repose sur une remise en cause totale des libertés syndicales : en donnant la possibilité de conclure des accords entre le travailleur et le patron, en permettant de conclure des Conventions collectives de travail avec une seule organisation syndicale et non l’ensemble de celles-ci jusqu’au niveau d’une seule entreprise, mais aussi en introduisant la personnalité juridique des syndicats et en dégradant la protection des candidats délégués aux élections sociales. Le règne absolu de l’arbitraire patronal.

    « Où voulons-nous être en 2030 »

    Ce document de 84 pages donne envie de vomir quasiment à chaque paragraphe mais il faut lui reconnaître une qualité : il repose sur des revendications claires, une vision d’avenir et une planification de la manière d’y parvenir. C’est un document de perspective carré, tout entier reposant sur les intérêts de la classe sociale qu’il défend, celle des capitalistes. Notre classe sociale, celle des travailleuses et travailleurs qui produisent les richesses, mérite d’en avoir un aussi complet. Cela renforcerait grandement nos actions si celles-ci ne se limitaient pas à la dénonciation et à des phrases parfois creuses comme « il nous faut plus de services publics ». Où voulons-nous être en 2030, nous, la classe travailleuse ? Comment y parvenir ? Avec quelles étapes concrètes ? Et quel plan d’action ? Cela doit faire l’objet de débats démocratiques et décisions claires dans les rangs syndicaux.

    Un exemple parmi d’autres : la FEB parle des dangers de la démondialisation de l’économie, tout particulièrement pour une économie comme celle de la Belgique dont 80% du PIB dépend des exportations. Nous n’avons pas d’autre arme à notre disposition en tant que travailleuses et travailleurs que l’expropriation et la nationalisation sous contrôle démocratique des entreprises qui menacent de délocaliser ou dont l’activité est menacée.

    Les crises multiples qui font actuellement vaciller la société capitaliste ne sont pas destinées à disparaître, elles se renforcent même mutuellement. La gauche syndicale et politique ne doit pas s’enfuir la tête dans le sable et espérant des jours meilleurs, nous devons partir à l’offensive en partant des inquiétudes concrètes actuelles et en les articulant dans l’objectif du renversement du capitalisme et de l’instauration d’une société où les prodigieuses capacités techniques et intellectuelles existantes seront libérées de la soif de profit. Cela n’est possible qu’avec une société démocratiquement planifiée, une société socialiste.

  • Crise du pouvoir d’achat et envolée des prix, l’expression du chaos capitaliste et du manque de planification


    Les hausses de prix généralisées frappent la classe travailleuse et les jeunes au cœur du porte-monnaie. Que trouve-t-on derrière cette inflation croissante ? Comment cette évolution est-elle liée à la crise du capitalisme ?

    Par Peter (Leuven)

    Des décennies de baisse néolibérale du pouvoir d’achat

    Ce que vous ne lirez nulle part dans les médias de masse, c’est que nos salaires et allocations sociales sont sous pression depuis les années 1980. Depuis lors, la classe dirigeante s’efforce de comprimer les salaires et les allocations sociales afin qu’elles ne suivent pas la hausse des prix. Les marges bénéficiaires ont à nouveau augmenté après la crise au milieu des années 1970 en raison de la politique d’austérité néolibérale (un transfert de richesses de la collectivité vers le privé). Le revers de la médaille : en Belgique, la pauvreté est passée d’environ 5 % dans les années 1980 à 15 % aujourd’hui. Le nombre de travailleurs pauvres a également augmenté, pour atteindre 5 % de l’ensemble des indépendants et des travailleurs salariés.

    Il y a bien un mécanisme d’indexation en Belgique, mais il a été manipulé pour ne plus représenter correctement l’augmentation de la cherté de la vie. La forte hausse des prix de l’immobilier ne s’y reflète pas non plus entièrement. L’indexation des salaires en Belgique tient compte des loyers, mais pas de l’augmentation massive des prix des logements. En 2014, l’indice des salaires belge réformé donnait un poids de 19 % au “logement” (loyer, énergie, eau…) en termes de part du revenu des ménages. Alors que, selon les enquêtes sur le budget des ménages – menées par le gouvernement – la famille moyenne a consacré 30,3 % en 2018 et 31,8 % en 2020 du revenu familial au logement (prêt immobilier ou loyer, énergie, eau…).

    La raison invoquée par les économistes bourgeois est que l’achat d’un logement peut être considéré comme un “investissement” et non comme une simple forme de consommation. Les riches et les spéculateurs ont en effet fait grimper les prix des logements de cette manière. Pour les travailleurs ordinaires, cependant, ce problème est beaucoup moins important, voire inexistant. Pour nous, il reste à voir si nous atteindrons l’âge de la retraite sans perte d’emploi…

    Des décennies de restrictions salariales néolibérales, d’index-santé et de flambée des prix de l’immobilier ont assuré que, même avant la vague inflationniste actuelle, une famille moyenne de la classe travailleuse avait besoin de deux salaires. Sans, bien entendu, que ces familles puissent bénéficier de services publics bon marché ou gratuits afin de s’occuper des tâches ménagères. Au contraire.

    Ere du désordre & accélération de la crise du pouvoir d’achat

    À l’ère néolibérale, les crises économiques ont été abordées par la création de davantage de dettes, grâce à des taux d’intérêt bas, et en augmentant le taux d’exploitation. Le libre-échange et la mondialisation ont imposé la création de profits au reste du monde. C’était la réponse du capital à la crise de rentabilité des années 1970 et aux problèmes de suraccumulation dans les pays développés.

    Après la crise de 2008 – lorsque la montagne de dettes a menacé de s’effondrer – une sorte d’urgence économique est apparue. L’intervention des banques centrales a dû sauver les banques privées, les gouvernements et certaines entreprises. L’ensemble du système a commencé à vaciller. L’argent supplémentaire imprimé a de nouveau augmenté les dettes des gouvernements et alimenté l’inflation boursière.

    Après la crise de 2020, le livre de recettes néolibéral, qui condamnait l’intervention de l’État dans l’économie, a été mis de côté pour sauver le système. Les gouvernements ont lancé des plans de relance. Une plus grande partie de cet argent imprimé s’est retrouvée en circulation. Cela a contribué à l’évolution des modes de consommation qui a perturbé les chaînes d’approvisionnement mondiales. Ces chaînes d’approvisionnement provenant de pays comme la Chine ont été mises en place pour une production « juste à temps », c’est-à-dire sans aucun stock qui pourrait jouer le rôle de « tampon » en cas d’imprévu. Aujourd’hui, l’échec de la politique de « Zero Covid » en Chine pose toujours des problèmes d’approvisionnement. La nouvelle guerre froide entre la Chine et les États-Unis renforce quant à elle le processus de démondialisation de l’économie mondiale.

    L’introduction du capitalisme privé en Chine et la nature non planifiée du capitalisme mondial signifient que les chocs de production se traduisent par des prix plus élevés. Une économie démocratiquement planifiée reposant sur la nationalisation des secteurs clés de l’économie introduirait un contrôle des prix et serait en mesure de réorienter et de soutenir la production plus rapidement, de sorte que les chocs d’offre soient plus vite absorbés et corrigés sans dégâts sociaux.

    Près de la moitié de l’inflation en Belgique, est due à la hausse des prix de l’énergie. Ces derniers ont augmenté de 66 %. Les causes citées plus haut sont : une offre qui n’a pas pu répondre au rebond de l’activité économique après la pandémie, la guerre en Ukraine et les sanctions contre la Russie de Poutine, les taxes sur le CO2 sur les gros consommateurs – comme les compagnies d’électricité – qui ont doublé et sont répercutées sur les clients…

    Quant à la production de céréales et de denrées alimentaires, elle est également perturbée par la guerre en Ukraine. À cela s’ajoute la spéculation capitaliste en raison de la perspective de nouvelles hausses de prix. La crise climatique est également de plus en plus un facteur de pénurie alimentaire et de hausse des prix. Mais les entreprises monopolistiques jouent également un rôle, dans ce secteur comme dans d’autres. Les prix augmentent parfois simplement parce que quelques grandes multinationales qui dominent un secteur décident de répercuter l’augmentation de leurs coûts.

    Le manque de réserves et de planification, les conflits géopolitiques, la crise climatique, la monopolisation, la réticence des gouvernements à « fausser » le marché… : en définitive, les causes de la hausse des prix résident au cœur du système capitaliste. Le capitalisme a engendré une multitude de crises, toutes liées les unes aux autres et se renforçant mutuellement dans cette nouvelle « ère du désordre » des années 2020.

    Les éléments ne manquent pas pour indiquer que l’inflation persistera. Toutefois, ce processus pourrait être interrompu par une nouvelle récession économique, éventuellement profonde et prolongée. Sur base de pertes d’emploi, d’attaques contre les salaires, de faillites… une tendance inverse de déflation pourrait apparaître. Le capitalisme, quel que soit le développement qui prévaut dans la période à venir, est un système usé. Il doit être remplacé par la planification rationnelle et démocratique qu’assure un système socialiste démocratique.

  • Vers un automne chaud : Utiliser la manifestation du 20 juin pour renforcer le syndicalisme de combat

    Le pouvoir d’achat est le problème auquel tout le monde est confronté aujourd’hui. Il est possible d’imposer nos revendications en la matière au centre de l’actualité. Une manifestation réussie le 20 juin permettrait de mieux positionner le mouvement des travailleuses et travailleurs pour la confrontation qui aura lieu cet automne.

    Car ensuite, il y aura les négociations sur un nouvel accord interprofessionnel (AIP) qui fixe les augmentations salariales maximales. La « loi-prison » sur les salaires de 1996 détermine la marge dans laquelle cette norme salariale peut se situer. Depuis la crise de 2008, il n’y a pas eu d’accord salarial sérieux à la faveur des travailleurs. Dans le contexte actuel, les patrons diront qu’il n’y a plus de marge du tout. Pour éviter de négocier pour le plaisir de négocier, il faut sérieusement organiser notre lutte et la manifestation du 20 juin est à considérer dans ce cadre.

    Défendre un syndicalisme de combat, cela signifie de faire reposer cette organisation sur l’implication maximale des collègues. Lors du mouvement contre le gouvernement Michel en 2014, nous avions notamment souligné le rôle crucial d’assemblées générales du personnel qui ne se limitent pas aux militants des délégations syndicales. Cette importance s’est à nouveau manifestée dans les actions de l’enseignement francophone : là où des assemblées du personnel ont assisté la mobilisation, le mouvement s’en est retrouvé renforcé. Ces réunions ne doivent pas être limitées à des séances d’information, elles constituent des moments clés pour organiser la lutte par la discussion démocratique et le vote des revendications et prochaines étapes du mouvement.

    Un autre élément crucial du syndicalisme de combat est l’élaboration d’un plan d’action vers la grève générale. Une manifestation a un poids beaucoup plus important si elle représente le point de départ de grèves régionales qui construisent la dynamique vers une grève générale nationale, répétée ou reconductible si nécessaire. Le succès d’un tel plan d’action exige un argumentaire et une plateforme de revendications qui suscitent l’enthousiasme. Outre l’abolition de la loi salariale de 1996 et la restauration d’un index digne de ce nom, on pourrait par exemple défendre une augmentation générale des salaires de 2 euros par heure.

    Les premiers signes de la récession économique à venir sont déjà visibles aux États-Unis. Le patronat craint l’impact d’une récession sur ses bénéfices record. L’index serait à nouveau dans leur collimateur. Les patrons s’y préparent ; le mouvement ouvrier doit faire de même. À l’heure où tout le système s’enraye, défendre une société alternative est essentiel.

    L’objectif des actions pour notre pouvoir d’achat ne doit pas être de simplement faire pression pour influencer le travail parlementaire ou renforcer la “gauche” dans les débats gouvernementaux. Il s’agit de construire un rapport de forces que les patrons et leurs représentants politiques ne peuvent ignorer. Organisons avec ambition nos luttes autour de la défense d’une autre société, une société socialiste où la classe des travailleurs et travailleuses possède les moyens de production et les utilise démocratiquement pour planifier la réponse aux besoins de la population et de la planète.

  • [TRACT] Brisons la loi sur les salaires par la grève!

    Pouvoir d’achat, services publics, libertés syndicales,… Imposons par la force un programme d’urgence sociale !

    Manifestation nationale en front commun syndical le 20 juin, 11h, Gare de Bruxelles Nord

    Il pleut des crises. Sanitaire. Economique. Climatique. Militaire. Energétique. Alimentaire. Elles s’alimentent l’une l’autre. La précarité explose. Tout le système capitaliste va droit dans le mur. Mais la poignée de profiteurs à sa tête s’en sort très bien. Crise énergétique ? Selon l’Agence internationale de l’énergie, les entreprises du secteur ont déjà amassé 200 milliards d’euros de bénéfices « exceptionnels » dans l’Union européenne en raison de la hausse des prix.

    Ce système est organisé autour de tels profiteurs de crises et profiteurs de guerre. Pour 2030, une enveloppe de 20 milliards d’euros a été dégagée pour la défense. Aucun autre ministère fédéral n’a été si bien servi, et le gouvernement veut continuer sur cette voie. Et on nous dit qu’il n’y a pas d’argent ?

    Quand les banques étaient menacées en 2008-09, les autorités n’ont pas hésité une seconde avant de les sauver. Pendant la pandémie, la santé des entreprises a toujours été prioritaire et des mesures impensables jusque-là ont été prises pour les soutenir. Mais quand il s’agit de notre pouvoir d’achat… La coalition Vivaldi y va « piano »… Un groupe d’experts a été mandaté pour émettre un premier rapport fin juin. Et la TVA sur le gaz et l’électricité restera à 6% jusque septembre, juste avant qu’on ne relance le chauffage… Le gouvernement fait comme si l’index solutionnait tout, mais il est appliqué après coup et les gouvernements précédents se sont assuré qu’il ne reflète pas l’augmentation réelle du coût de la vie.

    Ils organisent notre misère – Organisons notre colère

    C’est scandaleux ! En mai, l’inflation a atteint son plus haut niveau depuis août 1982. Ça fait 40 ans ! Et ça ne va pas en rester là. La colère monte. Il y a d’abord eu des grèves spontanées dans plusieurs entreprises de Wallonie et de Bruxelles. Puis plusieurs journées d’actions en mars, avril et mai, avec la perspective de la manifestation nationale du 20 juin.

    Il y a urgence, et pas que pour nos salaires. Les métiers de l’enseignement francophone l’ont déjà crié lors de 3 manifestations (10.000 à Bruxelles le 10 février, 7.000 à Mons le 29 mars et 15.000 à Liège le 5 mai). La grève des services publics du 31 mai l’a encore souligné : il faut des moyens à la hauteur des besoins ! En Flandre, les travailleuses et travailleurs de la petite enfance sont aussi entrés en actions. Ce qu’il nous faut maintenant, c’est un programme et un plan d’action capable d’unir les différents secteurs en lutte pour construire un rapport de force qui ne peut pas être ignoré. Sinon quoi ? Encore un Accord Interprofessionnel (AIP) vide en fin d’année ? Une nouvelle réforme des pensions qui nous envoie directement du boulot au cercueil ? Une réforme fiscale qui cajole encore plus les grandes entreprises ?

    Notre ambition ne doit pas se limiter à envoyer à la poubelle le durcissement de la « loi-prison » sur les salaires de 1996 instauré par le gouvernement Michel en 2017. Les AIP honteux datent de bien avant ça. C’est toute cette loi qui doit être abattue au plus vite. Pour commencer.

    Une Opération vérité et un plan d’action

    Imaginons ce que donnerait aujourd’hui une « Opération vérité » des organisations syndicales pour contrer les mensonges patronaux. Le patronat défend ainsi qu’il existe une spirale prix-salaire, nous savons qu’il existe surtout une spirale prix-profits ! Une telle campagne d’information avait précédé la « Grève du siècle » de l’hiver 60-61. Ce type de campagne (avec meetings publics, assemblées du personnel,…) sur les lieux de travail et dans les quartiers serait renforcé par l’édition d’un « journal du pouvoir d’achat » similaire au « journal des pensions » du front commun syndical qui avait accompagné la mobilisation – victorieuse – contre le système de pension à points en 2018. Ceci devrait évidemment être couplé aux moyens de mobilisation habituels de tractage, de collage d’affiches au boulot, pourquoi pas faites par la délégation elle-même, et même d’affichage d’articles intéressants des médias pour alimenter l’attention des collègues.

    Parallèlement, nous avons besoin d’un plan d’action sérieux comportant plusieurs dates-clés connues suffisamment à l’avance, à l’image de celui de l’automne 2014, quand la puissance de la force du mouvement ouvrier organisé avait fait vaciller le gouvernement Michel. Si ce dernier est malgré tout resté en place, c’est uniquement parce qu’il n’y a pas eu de deuxième plan d’action plus fort, avec une série de grèves générales de 24, 48 et 72 heures par exemple.

    La meilleure manière de faire en sorte que la dynamique ne soit pas stoppée d’en-haut, c’est par l’organisation à la base. L’importance de la tenue d’assemblées générales a été soulignée durant ce premier semestre. C’est généralement là où elles ont pris place que la mobilisation a été plus importante, y compris à certains endroits (comme des écoles) où des jeunes travailleuses et travailleurs n’en avaient tout simplement jamais connues. Au-delà de l’information, elles peuvent permettre d’organiser des moments de confection de banderoles et de slogans spécifiques pour assurer que ce ne soient pas les revendications vagues qui dominent les actions. Ce sont aussi d’excellentes occasions de renforcer les délégations avec des discussions plus informelles en petits groupes. Mais ces assemblées peuvent également voter démocratiquement des motions concernant le plan d’action qui s’impose, ce qu’il convient d’exiger, etc.

    Faire du 20 juin le plus grand succès possible

    Nous connaissions le premier défi : assurer la mobilisation vers la manifestation nationale du 20 juin. Cette date doit être un tremplin vers de nouvelles actions à la rentrée. L’objectif des actions pour notre pouvoir d’achat ne doit pas être de simplement faire pression pour influencer le travail parlementaire ou renforcer la «gauche» dans les débats gouvernementaux. Il s’agit de construire un rapport de forces que les patrons et leurs représentants politiques ne pourront ignorer. Une telle lutte pour le pouvoir d’achat permettrait de mieux nous positionner pour faire face aux nombreux autres défis actuels. Le rythme de travail et la pression ne cessent d’augmenter, le climat s’affole, toutes les formes de discrimination s’aggravent, l’enseignement et les soins de santé ne font plus le poids… Tout cela est lié. Ce ne sont pas des excès, mais la conséquence inéluctable du système capitaliste. Ce système doit disparaître.

    Lors de la crise sanitaire, on a vu que ce système était incapable d’offrir une gestion de crise rationnelle. La guerre et l’inflation doivent nous pousser à discuter de la manière d’organiser la production de biens et services essentiels sur d’autres bases que celle de la propriété privée des moyens de production. L’idée que le marché privé offre de meilleurs services et à meilleur prix est battue en brèche par la réalité. Mais on ne contrôle pas ce que l’on ne possède pas. Il faut ainsi nationaliser le secteur de l’énergie pour deux raisons : préparer la transition énergétique vers une économie décarbonée et offrir de l’énergie verte à l’ensemble de la population à un coût abordable.

    Il est grand temps de se battre pour un autre système : une alternative socialiste démocratique, c’est-à-dire une société démocratiquement planifiée où le cœur de l’économie (finance et assurances, énergie, pharmacie,…) serait sous contrôle et gestion démocratiques des travailleuses et travailleurs. C’est la seule manière de pouvoir mobiliser l’ensemble des ressources et techniques disponibles pour que l’humanité n’aille plus droit dans le mur.

    Un programme qui repose sur ce qui est nécessaire

    • Payer pour se rendre au travail ? Pas question ! Remboursement intégral des frais de transport.
    • Restauration complète de l’index avec un contrôle de la classe travailleuse sur son calcul et sa composition. Chaque fois que l’indice est dépassé, tous les salaires et allocations doivent augmenter immédiatement.
    • Brisons la loi sur les salaires ! Augmentons tous les salaires de 2 euros par heure !
    • Augmentons le salaire minimum à 15 euros de l’heure ou 2470 euros bruts par mois et de la pension minimale à 1700 euros.
    • Contre la charge de travail intenable et pour l’emploi : la semaine des 30 heures, sans perte de salaire, avec embauches compensatoires.
    • Il nous faut un plan d’investissements publics massifs visant à étendre et à rendre gratuits les services publics tels que les transports publics, les garderies, l’enseignement, les soins de santé …
    • Pour notre porte-monnaie et pour une transition verte : nationalisation de l’ensemble du secteur énergétique !
    • Gel de tous les loyers. Pour la construction massive de logements sociaux afin que le marché immobilier ne soit pas laissé aux caprices des propriétaires et des spéculateurs.
    • Plaçons le secteur financier entre les mains du public afin que la collectivité ait un aperçu de tous les flux financiers et que les ressources disponibles soient investies dans ce qui est socialement nécessaire.
    • Pour une économie démocratiquement planifiée, le socialisme démocratique.
  • Brisons la loi sur les salaires par la grève !

    Il faut un plan d’urgence pour le pouvoir d’achat

    Les travailleuses, les travailleurs et leurs familles n’en peuvent plus. L’inflation nous accable. Alors que les gouvernements et toutes les institutions publiques peuvent être très rapides pour sauver les banques ou maintenir l’économie ouverte pendant une pandémie, aucun sens de l’urgence n’est visible dès lors qu’il s’agit de notre pouvoir d’achat. La classe travailleuse doit montrer ses muscles pour rappeler aux patrons que nous faisons tourner l’économie et que cela mérite le respect.

    Par Thomas (Gand)

    La société est riche : 140 sociétés cotées en bourse ont réalisé l’an dernier un bénéfice de 21,4 milliards d’euros, dont 9,95 milliards sont allés directement aux actionnaires. Avec une marge bénéficiaire de 45%, les patrons belges s’en sortent bien mieux que ceux des pays voisins. Pourtant, certains employeurs osent encore prétendre que nos salaires ou l’index sont responsables de l’inflation.

    Non, il n’y a pas aujourd’hui de spirale salaires-prix. Il s’agit plutôt d’une spirale profits-prix : tout devient plus cher afin de consolider des bénéfices record. La gauche syndicale et politique doit percer à jour ces mensonges arrogants et faire comprendre, dans le cadre d’une “opération vérité” dans les entreprises et les quartiers, que ce ne sont pas nos salaires qui posent problème.

    L’opposition entre Travail et Capital devient de plus en plus irréconciliable. Les moyens manquent pour acheter la paix sociale. Nous ne pouvons pas concilier l’eau et le feu. Les patrons mènent une guerre de classe et ils la gagnent, comme le montrent leurs bénéfices. Cependant, la classe travailleuse est plus forte si elle se bat de manière organisée et audacieuse.

    Il nous faut un mouvement combattif pour imposer un plan d’urgence pour notre pouvoir d’achat. Après la manifestation nationale syndicale du 20 juin, nous devons nous préparer durant l’été pour de nouvelles actions à l’automne. Un plan d’action avec grève(s) générale(s) peut balayer la « loi-prison » sur les salaires de 1996. Cette loi est une véritable camisole de force. Sa suppression créerait la possibilité de restaurer le pouvoir d’achat par une augmentation générale des salaires de 2 euros par heure et une augmentation du salaire minimum à 15 euros par heure.

    Le ministre néerlandais chrétien-démocrate du logement, Hugo de Jonge, a reconnu que le marché libre est défaillant en matière de logement et que le gouvernement doit jouer un rôle plus important. Il l’a fait dans une double interview avec le ministre flamand Diependaele (N-VA), qui attend tout le salut du marché libre. De Jonge a raison : le logement ne doit pas être laissé à la spéculation. Des investissements massifs dans le logement social et un gel des loyers sont nécessaires.

    La réduction de la TVA sur l’énergie est bienvenue, mais la facture reste inabordable. Dans le même temps, les entreprises énergétiques réalisent des milliards de bénéfices. Des taxes supplémentaires sur eux ne suffiront pas. Pour mettre fin à la mainmise des profiteurs de crise sur notre facture énergétique, l’ensemble du secteur doit être placé en mains publiques. L’énergie est trop importante pour être laissée à la cupidité aveugle d’entreprises écologiquement irresponsables.

    Nous ne ferons pas appliquer ces mesures avec une seule manifestation, aussi importante soit-elle. Nous avons besoin d’un plan d’action qui établisse un rapport de force que les patrons et leurs politiciens craignent. Sans notre travail, tout s’arrête. Si nous arrêtons notre travail, ils ne feront pas de bénéfices. Ce n’est qu’alors qu’ils nous écouteront et que nous pourrons forcer les choses. Avec une Opération vérité en vue de nouvelles actions cet automne, nous pouvons briser la loi sur les salaires et appliquer un plan d’urgence pour notre pouvoir d’achat.

    La mise en œuvre d’un plan d’urgence pour le pouvoir d’achat nous permettrait de mieux nous positionner pour faire face aux nombreux autres problèmes. Le rythme de travail et la pression ne cessent d’augmenter, le climat s’affole, toutes les formes de discrimination s’aggravent, l’enseignement et les soins de santé ne font plus le poids… Tout cela est lié. Ce ne sont pas des excès, mais la conséquence inéluctable du système capitaliste. Ce système doit disparaître pour faire place à une société socialiste où les besoins de la classe travailleuse sont centraux.

    Plan d’urgence pour notre pouvoir d’achat

    • Restauration complète de l’index avec un contrôle de la classe travailleuse sur son calcul et sa composition. Chaque fois que l’indice est dépassé, tous les salaires et allocations doivent augmenter immédiatement.
    • Brisons la loi sur les salaires ! Augmentons tous les salaires de 2 euros par heure !
    • Augmentons le salaire minimum à 15 euros de l’heure ou 2470 euros bruts par mois.
    • Il nous faut un plan d’investissements publics massifs visant à étendre et à rendre gratuits les services publics tels que les transports publics, les garderies, l’enseignement, les soins de santé …
    • Pour notre porte-monnaie et pour une transition verte : nationalisation de l’ensemble du secteur énergétique !
    • Gel de tous les loyers. Pour la construction massive de logements sociaux afin que le marché immobilier ne soit pas laissé aux caprices des propriétaires et des spéculateurs.
    • Plaçons le secteur financier entre les mains du public afin que la collectivité ait un aperçu de tous les flux financiers et que les ressources disponibles soient investies dans ce qui est socialement nécessaire.
  • Réussite de la grève des services publics, en prélude à un automne chaud

    Prochaine étape : la manifestation nationale du 20 juin !

    La grève des services publics de ce 31 mai a donné une expression au malaise généralisé dans les services publics. Face à l’inflation et aux salaires qui ne suivent pas bien entendu, mais aussi face au manque de moyen, au manque de personnel et à la charge de travail croissante. Le PSL/LSP était présent sur les piquets de grève de différentes villes du pays, notamment au travers d’équipes militantes qui ont fait des tournées de visite de solidarité.

    On a pu voir une très belle banderole au piquet de la gare de Gand hier à l’occasion de la grève des services publics : “les cheminots en grève sont activistes du climat du 21e siècle”. Excellente manière de souligner à quel point la lutte pour le climat et le combat pour nos services publics ne font qu’un !

    Le thème qui est probablement revenu le plus souvent dans les conversations que nous avons eues est le manque de collègues et de moyens, qui accroît la pression sur celles et ceux qui travaillent et les pousse à partir ou à tomber malade. Bon nombre des services publics pour lesquels la volonté d’agir était la plus forte sont ceux qui ont continué à travailler sous la pandémie ; les héros du passé ont le sentiment aujourd’hui d’être poignardés dans le dos.

    Cela est devenu encore plus douloureusement clair à Mons, où il est prévu de privatiser partiellement l’hôpital public Embroise Paré, ce qui signifierait qu’un millier d’employés contractuels ne pourraient pas devenir statutaires. A l’occasion de cette privatisation, des travailleurs de différents secteurs se sont rassemblés devant cet hôpital et ont organisé une courte manifestation combative.

    Un autre thème était bien sûr celui de l’augmentation de la cherté de la vie et le fait que l’index ne rattrape que partiellement ce phénomène et accuse un retard. Le Voka, l’unizo et aussi le premier ministre Alexander de Croo ont réagi face à ce mouvement pour le pouvoir d’achat en disant que l’indexation compense l’inflation, ce qui n’est que partiellement vrai, mais ont aussi pointé du doigt une spirale « salaires-prix ». Comme si nos salaires étaient responsables de l’inflation actuelle !
    Il est déjà difficile de mettre des sous de côté, notre pouvoir d’achat fond à vue d’œil et certains salaires sont scandaleusement bas. Les plus bas doivent augmenter à un minimum de 15 euros bruts de l’heure ou 2.470 euros bruts par mois. Allons chercher l’argent du côté des bénéfices, ils ne cessent de battre des records, les producteurs ou distributeurs d’énergie n’ont pas par exemple pas besoin de répercuter la hausse des coûts sur les clients, ils peuvent aussi ajuster leurs gigantesques marges bénéficiaires. Il y a une spirale « bénéfices – prix » plutôt qu’une spirale « salaires – prix ».

    Nos camarades ont trouvé une grande ouverture aux piquets et aux actions pour discuter de nos propositions. Il y avait un certain sentiment d’urgence, les problèmes ont souvent traîné pendant des années, mais là, la coupe est pleine et il est largement temps d’entrer sérieusement en action. Nous avons également besoin de toute urgence d’un plan pour le pouvoir d’achat qui permette de remédier à la misère dans laquelle de nombreuses personnes risquaient de se retrouver. Il y a aussi la prise de conscience que cela ne se fera pas uniquement grâce à la journée d’action d’aujourd’hui, mais que d’autres actions seront nécessaires.
    La manifestation nationale du 20 juin est clairement la prochaine étape pour une mobilisation plus large des collègues, mais nous devons déjà préparer la rentrée avec une « Opération vérité, pourquoi pas avec un « journal des salaires » à l’image du « journal des pensions » qui avait assisté la mobilisation contre la pension à point il y a quelques années. Cette sensibilisation ne serait que renforcée en connaissant déjà de nouvelles dates de mobilisation à la rentrée qui pourraient être discutées en assemblées générales du personnel, tant dans le privé que dans le public.

    Photos de Liège

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    Photos de Bruxelles

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    Photos de Namur

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  • Nouvelle journée d’action pour le pouvoir d’achat : en route vers la manifestation du 20 juin !

    Les syndicats menaient aujourd’hui à nouveau diverses actions en défense du pouvoir d’achat, dans les régions, dans le cadre de la mobilisation vers la manifestation nationale en front commun programmée le 20 juin prochain. Une autre journée d’action prendra place le 31 mai en visant spécifiquement les services publics.

    Comme nous l’expliquions dans le tract distribué par les militants du PSL aux actions « Les syndicats comptent 3 millions de membres et 150.000 délégués en Belgique. Ils sont potentiellement la force sociale la plus puissante du pays, une force à écouter. Il faut un véritable plan d’action avec des revendications claires discutées parmi la base lors d’assemblées générales sur les lieux de travail et de concentrations de militants. Les revendications sans plan d’action ne sont que des vœux pieux. Cela ne nous mènera pas très loin. Et un plan d’action sans objectifs clairs sous forme de revendications concrètes et fermes conduit à l’impasse. Nous devons sérieusement organiser notre combat ! »

    Ce n’est que face à un mouvement de masse en action dans la rue et dans les entreprises que ce gouvernement reculera. Nous avons jusqu’au 20 juin pour continuer à mobiliser nos collègues pour la manifestation nationale. D’ici là, l’impatience va monter. Il faut donc également prendre le temps de construire la dynamique non seulement par des assemblées du personnel régulières et des diffusions de tracts, mais aussi par des actions locales ou en entreprises. Les assemblées du personnel sont le lieu idéal pour en discuter les modalités.

    Il faudra continuer après le 20 juin, c’est évident, contre la loi de ’96 et pour la restauration de l’indexation afin qu’elle représente réellement l’augmentation du coût de la vie, et immédiatement. Et une leçon du plan d’action actuel est qu’il est bien plus facile d’enclencher une dynamique de lutte positive avec un plan d’action où les différentes dates sont connues suffisamment à l’avance. Un plan d’action qui va crescendo crée un rapport de force. C’est sur cela qu’il faut se reposer et pas sur la logique du temps parlementaire.

    Il nous faut également un programme alternatif au vieux logiciel périmé des néolibéraux. L’idée que le marché privé offre de meilleurs services et à meilleur prix est battue en brèche par la réalité. Mais on ne contrôle pas ce que l’on ne possède pas. Il faut nationaliser le secteur de l’énergie pour deux raisons : préparer la transition énergétique vers une économie décarbonnée et offrir de l’énergie verte à l’ensemble de la population à un coût abordable. Ce type d’approche permettrait également de réunir dans la rue le mouvement ouvrier organisé et la jeunesse qui se mobilise pour le climat.

    Lors de la crise sanitaire on a vu que ce système était incapable d’offrir une gestion de crise rationnelle. La guerre et l’inflation doivent nous pousser à discuter de la manière d’organiser la production de richesse sur d’autres bases que celle de la propriété privée des moyens de production. Il est grand temps de se battre pour une alternative socialiste démocratique.

    Photos de La Louvière :

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    Photos de Liège :

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  • Les prix nous étouffent : organisons notre colère !

    Manifestation du 20 juin : sa réussite servira de tremplin pour construire la dynamique à la rentrée

    Il y a tout d’abord eu des actions spontanées chez Audi, Safran Aero Boosters, Sonaca, la FN Herstal. Le constat est là : tout augmente, sauf nos salaires. Dans d’autres entreprises, également sous l’impulsion de la base, des cahiers de revendications spécifiques ont été déposés par les délégations syndicales. Puis, à l’occasion de la Journée de l’égalité salariale, le 24 mars, à côté d’une action symbolique à Bruxelles, une manifestation a été organisée en vitesse à Liège, avec une participation de 3000 personnes. De la tribune le message était clair : « Nous vous avons entendu, il nous faut un plan d’action, et pas un plan d’action en trompe-l’œil ». Quelques jours plus tard, c’était au tour des travailleurs d’Industeel à Charleroi de débrayer.

    Par un délégué syndical FGTB

    Les dates de mobilisation du front commun syndical du 22 avril et du 20 juin étaient alors déjà connues, mais il était évident que la pression était intense à la base. Le 22 avril, des milliers de militantes et de militants se sont regroupés pour des actions en entreprises, aux portes de la Fédération des entreprises de Belgique (Bruxelles), devant le siège de l’entreprise énergétique ORES (Charleroi), pour des rassemblements (à Verviers) et des manifestations (à Anvers, où les plus de 7000 manifestants soulignaient le caractère national de la mobilisation ; à Liège, plus de 6000 à partir du port pétrolier de Sclessin ; à Gand avec un millier de personnes et à Namur). D’ici au 20 juin, d’autres actions devraient encore prendre place à quelques endroits, notamment à Liège.

    Le faux dilemme du patronat : l’index ou la loi de 96

    Les médias ont relayé des témoignages de collègues se mettant en maladie car dans l’incapacité de payer le carburant pour se rendre au boulot en plus du reste. « On travaille mais on n’y arrive pas. Même en travaillant à deux on n’y arrive pas. » Pour échapper aux hausses de salaire, le patronat se réfugie derrière le mécanisme d’indexation automatique des salaires et des allocations sociales, alors qu’il fait précisément tout pour en atrophier le principe. Il n’est toutefois pas opposé à toutes les hausses de salaire : les grands patrons de Belgique se sont en moyenne augmentés de 14,4% en 2021 ! Mais il était « irresponsable » de trouver une marge d’augmentation de salaire supérieure à 0,4% dans l’Accord interprofessionnel (AIP) 2021-22 en plus de l’indexation pour les travailleurs ordinaires…

    Lors des discussions pour ce dernier AIP, les mobilisations avaient également été bien suivies en dépit des difficultés liées à la pandémie. Malgré tout, nous avons eu un AIP de misère et nous n’avons pas pu briser la loi de 1996, la « loi-prison » sur les salaires. Nous devons discuter de ce qui n’a pas marché. Pas mal de militantes et de militants ont fait un bon travail de sensibilisation et de mobilisation, qui a porté ses fruits puisque le gouvernement a été mis en difficulté. La dynamique n’a toutefois pas été poursuivie car une partie de la direction syndicale n’a pas voulu prendre d’autres initiatives en suivant la logique défendue par le PS qui affirmait que si on modifiait la loi de 1996, les plus à droite du gouvernement en profiteraient pour s’en prendre à l’indexation.

    Cette fin d’année 2022, nous aurons à nouveau des discussions pour un Accord interprofessionnel. Avec une inflation qui se situe (pour l’instant) aux alentours des 8%, nous avons eu, avec effet retard, 4 indexations. Cela signifie qu’il n’y aura probablement aucune marge d’augmentation si on se base sur les critères de la loi de ‘96.

    Avec cette attention concentrée sur l’indexation et la loi de 96, le patronat espère bien qu’on oublie un élément essentiel : ses bénéfices. Les entreprises n’ont pas manqué d’en faire dans beaucoup de secteurs ces dernières années. Et la source de ces profits, c’est notre travail. Le socle de notre réflexion doit être que la mobilisation des travailleuses et travailleurs doit servir à récupérer collectivement les fruits de NOTRE travail.

    La compétitivité est l’arme des patrons, la solidarité est la nôtre

    Une chose est sûre : ce n’est que face à un mouvement de masse en action dans la rue et dans les entreprises que ce gouvernement reculera. Nous avons jusqu’au 20 juin pour continuer à mobiliser nos collègues pour la manifestation nationale. D’ici là, l’impatience va monter. Il faut donc également prendre le temps de construire la dynamique non seulement par des assemblées du personnel régulières et des diffusions de tracts, mais aussi par des actions locales ou en entreprises. Les assemblées du personnel sont le lieu idéal pour en discuter les modalités.

    Il faudra continuer après le 20 juin, c’est évident, contre la loi de ’96 et pour la restauration de l’indexation afin qu’elle représente réellement l’augmentation du coût de la vie, et immédiatement. Et une leçon du plan d’action actuel est qu’il est bien plus facile d’enclencher une dynamique de lutte positive avec un plan d’action où les différentes dates sont connues suffisamment à l’avance. Un plan d’action qui va crescendo crée un rapport de force. C’est sur cela qu’il faut se reposer et pas sur la logique du temps parlementaire.

    Il nous faut également un programme alternatif au vieux logiciel périmé des néolibéraux. L’idée que le marché privé offre de meilleurs services et à meilleur prix est battue en brèche par la réalité. Mais on ne contrôle pas ce que l’on ne possède pas. Il faut nationaliser le secteur de l’énergie pour deux raisons : préparer la transition énergétique vers une économie décarbonnée et offrir de l’énergie verte à l’ensemble de la population à un coût abordable. Ce type d’approche permettrait également de réunir dans la rue le mouvement ouvrier organisé et la jeunesse qui se mobilise pour le climat.

    Lors de la crise sanitaire on a vu que ce système était incapable d’offrir une gestion de crise rationnelle. La guerre et l’inflation doivent nous pousser à discuter de la manière d’organiser la production de richesse sur d’autres bases que celle de la propriété privée des moyens de production. Il est grand temps de se battre pour une alternative socialiste démocratique.

    Photos de Liège, par Emily :

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    Photos de Namur, par Dominique Botte :

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