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Tag: Pouvoir d’achat
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Ils empochent des profits records et trouvent nos salaires trop élevés ? Luttons pour plus de salaire !

Les prix s’envolent. De plus en plus de travailleurs ont du mal à joindre les deux bouts. Il existe bien l’index-santé, mais il ne suit que partiellement la hausse réelle des prix et avec un certain retard. Plus d’un million de travailleurs dans notre pays gagnent moins de 15 euros de l’heure ou 2470 euros par mois. L’inflation leur fait d’autant plus boire la tasse. Pendant ce temps, les bénéfices ne cessent d’augmenter : les marges bénéficiaires des entreprises belges dépassent pour la première fois 45 %. En 2020, 266 milliards d’euros ont été siphonnés vers les paradis fiscaux. Nous n’étions déjà pas tous dans le même bateau durant la crise sanitaire, nous ne le sommes pas plus pendant cette crise. Peu importe ce que les patrons espèrent nous faire croire.
La situation était déjà mauvaise avant la pandémie, puis est venue la crise sanitaire et maintenant l’inflation galopante. On estime déjà qu’un enfant sur quatre a faim quand il arrive à l’école. Non pas parce que ses parents font de mauvais choix, tout simplement parce que le budget familial manque de moyens. Sans solutions structurelles, ce nombre ne fera qu’augmenter. Pendant que les patrons engrangent des profits records, la misère s’épanouit parmi nous.
Pas touche à l’index ! Brisons la loi sur les salaires !
Aujourd’hui, les patrons, leurs politiciens et leurs médias aiment à prétendre que l’indexation automatique des salaires est la cause de l’inflation ou qu’elle aggrave celle-ci avec ce qu’ils appellent une spirale salaires-prix. C’est absurde. C’est la soif de profit des patrons – qui considèrent chaque crise comme une “opportunité” – qui fait exploser les prix. Ils veulent que la classe des travailleuses et travailleurs paie la crise en réduisant nos salaires. Et ce, alors que les inégalités atteignent déjà des niveaux inédits.
Les salaires réels en Belgique n’ont pas augmenté depuis longtemps. À chaque négociation d’un accord interprofessionnel (AIP), nous entendons la même ritournelle de la part des patrons concernant la position concurrentielle des entreprises. Ces dernières années, les règles ont encore plus été ajustées pour satisfaire les désirs patronaux. Les syndicats reviennent invariablement de la table de négociation du Groupe des 10 avec les mains pratiquement vides.
Aujourd’hui, la situation est encore plus urgente. De nombreux travailleurs manquaient déjà de marge de manœuvre, mais le manque de moyens s’aggrave. Combien de personnes se sont passées de chauffage ? Dans certains secteurs, les travailleurs font des cauchemars au sujet du carburant qu’ils doivent payer pour se rendre au boulot. Beaucoup d’entre eux n’ont aucune réserve en cas de revers, d’autres en ont une, mais elle fond comme neige au soleil. La crise sanitaire, puis la guerre en Ukraine ont montré qu’il est possible d’agir rapidement dans une situation de crise. Eh bien, aujourd’hui, il y a une situation d’urgence : pour nos salaires et nos revenus.
NOUS…
– ÉNERGIE : +141%. La facture annuelle moyenne du gaz a triplé en un an : elle est passée de 1113,62 € à 3 445,72 € en mars 2022. La réduction de la TVA sur l’électricité n’a pas pu empêcher la facture moyenne de passer de 921,43 € à 1468,32 €.
– CARBURANT : +25%. En mars 2021, le prix maximum du diesel était de 1,5 € par litre à la pompe, un an plus tard, il est de 1,9 à 2 €.
– LOGEMENT : +7,1%. L’inflation moyenne de l’immobilier l’année dernière était de +7,1% (Statbel).
– ALIMENTATION : +4,63%. Non, les prix de l’énergie et des carburants ne sont pas les seuls à augmenter fortement. En mars, l’inflation des produits alimentaires est passée de 3,84 % à 4,63 % en glissement annuel.
– LES SALAIRES NE SUIVENT PAS. Si nos salaires augmentent pour 2021-22, c’est avec 0,4 % à peine, en plus du mécanisme d’indexation, décrit par certains médias et par les patrons comme des « augmentations de salaire ». C’est faux : il s’agit simplement d’adapter nos salaires aux prix qui ont déjà augmenté.
– LA HAUSSE DES PRIX A DE L’AVANCE. Selon Eurostat, l’inflation en Belgique est de 9,3 % sur une base annuelle. La Banque Nationale parle d’une inflation de 8,4% et l’index-santé est de 7,68%. Même si l’index était appliqué immédiatement, nous perdrions encore 1,5 % par rapport à l’inflation enregistrée par Eurostat.…ET EUX
– MARGES BÉNÉFICIAIRES : 45%. Les marges bénéficiaires des entreprises belges sont beaucoup plus élevées que celles des pays voisins : 41% (Pays-Bas), 40% (Allemagne) et 36% (France).
– Bénéfices des sociétés cotées en bourse : 21,4 milliards. 140 sociétés cotées ont réalisé un bénéfice de 21,4 milliards d’euros l’année dernière. 9,95 milliards d’euros sont allés directement aux actionnaires, soit +56%.
– CADRES SUPÉRIEURS : +14,4%. Les PDG des entreprises du Bel20 ont reçu une prime de 14,4% jusqu’à 3 millions d’euros l’an dernier.
– COMPAGNIES PÉTROLIÈRES : +3 milliards d’euros de bénéfices. Depuis le début de la guerre en Ukraine, les compagnies pétrolières européennes ont réalisé un bénéfice supplémentaire de 3 milliards d’euros. (Greenpeace)
– LES INÉGALITÉS SE CREUSENT. Les dix personnes les plus riches du monde ont vu leur fortune doubler pendant la pandémie.Allons chercher l’argent là où il est
Il y a suffisamment d’argent et de moyens dans la société. Il suffit de regarder les profits ou la vitesse à laquelle des moyens sont dégagés pour les guerres et la destruction. Trouver des milliards pour des armes en quelques jours n’est pas un problème pour les politiciens traditionnels, alors que la réduction de la TVA sur l’électricité et le gaz a fait l’objet de discussions pendant des mois. Lorsqu’il s’agit de notre bien-être et de nos intérêts, il y a toujours un combat à mener et les patrons et leurs politiciens essaient de s’en sortir avec des miettes dans le meilleur des cas.
Pour utiliser les ressources disponibles dans l’intérêt de la majorité de la population, nous devons constituer une force capable d’imposer un réel changement. Les premières actions peuvent être une étape dans la construction d’un rapport de forces. La préparation de la journée d’action du 20 juin par les actions du 22 avril est une excellente chose. Une manifestation ou, mieux encore, une grève générale le 20 juin serait un important point d’appui pour d’autres actions après les vacances.
Les syndicats comptent 3 millions de membres et 150.000 délégués en Belgique. Ils sont potentiellement la force sociale la plus puissante du pays, une force à écouter. Il faut un véritable plan d’action avec des revendications claires discutées parmi la base lors d’assemblées générales sur les lieux de travail et de concentrations de militants. Les revendications sans plan d’action ne sont que des vœux pieux. Cela ne nous mènera pas très loin. Et un plan d’action sans objectifs clairs sous forme de revendications concrètes et fermes conduit à l’impasse. Nous devons sérieusement organiser notre combat !
En même temps, il est évident que nos salaires et autres conquêtes sociales sont constamment sous pression avec le capitalisme. Ce système nous conduit de crise en crise. Nous nous sommes à peine débarrassés de la crise sanitaire qu’il y a déjà une guerre et une crise du pouvoir d’achat. Pendant ce temps, la crise écologique continue de faire rage. Des années de politique d’austérité ont entraîné des pénuries dans tous les domaines. Sur fond de déficits, les divisions s’installent : racisme, sexisme, LGBTQIA+phobie… Le capitalisme nous réserve misère et barbarie croissante. Luttez avec le PSL en faveur d’un système socialiste démocratique où les ressources existantes seront utilisées pour les besoins et les aspirations de la majorité de la population et non pour les profits d’une petite minorité !
MESURES D’URGENCE POUR NOS CONDITIONS DE VIE
– Rétablissement complet de l’index avec un contrôle de la classe ouvrière sur son calcul et sa composition. Tout dépassement de l’index devrait entraîner une augmentation immédiate de tous les salaires et des allocations.
– Augmentation du salaire minimum à 15 euros de l’heure ou 2470 euros bruts par mois.
– Un plan d’investissement public massif dans l’expansion et la gratuité des services publics tels que les transports publics, la garde d’enfants, l’enseignement, les soins de santé, etc.
– Pour notre porte-monnaie et pour une transition verte : nationalisation de l’ensemble du secteur énergétique !
– Gel de tous les loyers. Pour la construction massive de logements sociaux afin que le marché immobilier ne soit pas laissé aux caprices des propriétaires et des spéculateurs.
– Plaçons le secteur financier aux mains du public afin que la communauté ait un aperçu de tous les flux financiers et que les ressources disponibles soient investies dans ce qui est socialement nécessaire. -
[PHOTOS] Plusieurs milliers de syndicalistes à Bruxelles pour le pouvoir d’achat et les libertés syndicales

Plusieurs milliers de personnes ont répondu à l’appel de la FGTB et de la CSC ce lundi pour défendre les libertés syndicales et notre pouvoir d’achat. Le mouvement des travailleurs et travailleuses doit réagir de manière offensive ! Parmi les manifestants résonnait la nécessité d’aller plus loin et d’agir avec un plan d’action. Beaucoup de discussions que les militant.e.s du PSL/LSP ont eues concernaient les soins de santé et la riposte de gauche nécessaire face à la crise sanitaire.
- Lire notre dossier “Pas de conquêtes sociales sans libertés syndicales !”
- Lire notre dossier : “Nouvelle vague covid : le capitalisme et ses représentants politiques sont responsables !”
- Lire notre article : “Ce système est malade – Tout sera différent une fois aux commandes la classe des travailleurs et travailleuses”
Photos : Nico et Simon
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Plus de pouvoir d’achat par plus de salaire !

Tout augmente, sauf nos salaires !
L’angoisse de la fin de mois, ça vous parle ? Le stress de la facture ? Jamais une société n’a été en mesure de produire autant de richesses qu’aujourd’hui. Mais notre bien-être décroche. La précarité progresse. Le lendemain nous donne des sueurs froides.Par Nicolas Croes
Le 11 mars 2019, l’association de défense des consommateurs Test Achats publiait son ‘‘Indice Test Achats’’ pour l’année 2018(1). On pouvait y lire que la majorité des Belges (56%) rencontrent des difficultés à nouer les deux bouts et que 39% à peine parviennent à honorer leurs différentes dépenses ‘‘assez facilement’’. Les dépenses ‘‘soins de santé’’ sont difficiles, très difficiles ou impossibles pour 34% des sondés et les dépenses ‘‘culture et loisirs’’ difficiles, très difficiles ou impossibles pour 43%. Par rapport à 2018, 31% des répondants estiment que leur situation financière se dégradera en 2019.
Le même mois, l’Institut syndical européen (ETUI) publiait une étude sur le pouvoir d’achat dans l’Union européenne. Selon celle-ci, seul le pouvoir d’achat des habitants de notre pays était en berne.(2) En mars encore, la mutualité Solidaris publiait son ‘‘Baromètre confiance et bien-être 2019’’(3) aux conclusions tout aussi alarmantes : le bien-être est en recul constant depuis 4 ans. Sans surprise, ce baromètre mettait à nouveau en lumière des inégalités qui s’aggravent dramatiquement mais aussi que plus des deux tiers des habitants jugent ces inégalités insupportables.
Le 22 mars, les journaux du groupe Sudpresse titraient ‘‘Explosion du coût de la vie : +2,3% en 2018’’. Et ceci dans un contexte où, sur ces trois dernières années, ce sont 7,5 milliards d’euros qui ont été volés des poches des travailleurs avec le saut d’index ! Pourtant, la proposition d’Accord Interprofessionnel (AIP) n’accorderait ‘‘royalement’’ que 1,1 % de hausse salariale maximum et une aumône de 10cts brut d’augmentation du salaire minimum !
Au moment d’écrire ces lignes, plusieurs sections de la FGTB avaient rejeté le projet d’accord et appelaient à l’organisation d’une grève générale à la fin du mois d’avril en trouvant à juste titre insultante la norme de 1,1%. La FGTB du Brabant wallon critiquait aussi les propositions en matière de mobilité, qui ne sont pas à la hauteur des revendications des milliers de jeunes mobilisés pour le climat. Le comité fédéral du syndicat devait encore se prononcer le 26 mars.
En Wallonie, c’est la mobilisation des syndicats qui a permis d’enterrer le vote sur le projet de réforme des APE (Aides à la Promotion de l’Emploi, des subventions publiques prévues pour soutenir l’emploi dans le secteur non marchand, les pouvoirs locaux et l’enseignement). Après un plan d’action qui a connu différents points forts de mobilisation et une dernière manifestation de 12.000 personnes le 18 mars, le gouvernement MR-CDH n’a pas osé faire voter son projet de loi juste avant les élections. Cela montre la voie à suivre : celle d’une lutte organisée et allant crescendo pour défendre nous acquis et en arracher d’autres !
Nos salaires et allocations doivent nous permettre de vivre, pas de survivre !
- Augmentation du salaire minimum à 14 euros de l’heure (2.300 euros brut par mois) !
- A travail égal, salaire égal : en 2017, l’écart salarial entre hommes et femmes était encore de 20 % !
- Individualisation des droits sociaux (chômage, CPAS,…) et suppression du statut de cohabitant ! La protection sociale ne peut pas dépendre de notre situation familiale !
- Restauration du mécanisme d’indexation des salaires et des allocations, calculé de manière à refléter réellement l’augmentation du coût de la vie !
- Suppression de la loi de 1996 sur la ‘‘compétitivité des entreprises’’ qui entrave l’évolution salariale !
- Augmentation de toutes les allocations sociales au-delà du seuil de pauvreté ! (1.115 euros net par mois pour un isolé)
- Aucune pension en dessous de 1.500 euros net par mois !
- Réduction collective du temps de travail avec embauches compensatoires, sans perte de salaire et réduction des cadences !
Notes :
1) Indice Test Achats : 823.500 Belges sont confrontés à la pauvreté, test-achats.be, article publié le 11 mars 2019
2) Pouvoir d’achat des Belges en baisse: ‘‘Les données moyennes cachent des poches de pauvreté’’, rtbf.info, article publié le 19 mars 2019
3) Baromètre confiance et bien-être 2019 de Solidaris, en collaboration avec la MGEN (Mutuelle générale de l’Éducation nationale, France) -
Allier le climat au pouvoir d’achat dans la lutte pour un changement de système

Jamais auparavant un gouvernement en affaires courantes n’avait vécu tant de mobilisations sociales. Des milliers de jeunes ont manifesté semaine après semaine en faveur de mesures climatiques sérieuses. Le 27 janvier, ils ont été rejoints par leurs parents, leurs grands-parents et leurs petits frères et sœurs, ce qui a donné environ 100.000 manifestants. L’enthousiasme de la protestation contre le changement climatique a sans aucun doute eu une forte influence sur le succès de la grève générale du 13 février. Le pouvoir d’achat est donc lui aussi devenu une priorité.
Par Geert Cool, article tiré de l’édition de mars de Lutte Socialiste
Ce que les deux mouvements ont en commun, c’est un sentiment d’urgence et une attitude offensive qui n’accepte pas le cadre décidé par l’establishment mais prend pour point de départ ce qui est nécessaire pour l’homme et la planète. Lors de la grève nationale du 13 février, les grévistes ont explicitement déclaré que la loi sur les salaires qui met au régime notre pouvoir d’achat doit être abolie. Des revendications offensives telles que l’augmentation du salaire minimum horaire à 14 euros et une pension de 1.500 euros minimum sont populaires. Pour de nombreuses personnes, leur instauration représenterait tout un monde de différences.
Les politiciens établis prétendent que le climat et notre pouvoir d’achat sont au cœur de leurs préoccupations. Mais on ne voit rien venir dans la pratique. De plus en plus de gens ne leur font plus confiance. La ministre flamande de l’environnement Joke Schauvliege (CD&V) a dû démissionner sous la pression du mouvement social. Elle récoltait beaucoup de voix de préférence aux élections et n’en était pas à sa première déclaration bizarre. Mais elle était devenue un obstacle pour apaiser le mouvement pour le climat ou le conduire vers des canaux plus inoffensifs.
La N-VA est également en eaux troubles. Bien sûr, le parti peut toujours compter sur un large soutien passif, mais il a plus de mal à déterminer l’agenda politique. Son projet d’une campagne électorale dominée par les thèmes de l’asile et de la migration d’une part et du confédéralisme d’autre part s’est heurté aux mobilisations sur le climat et au pouvoir d’achat. Lors de la conférence de presse de la N-VA où la composante communautaire de son programme électoral a été annoncée, Bart De Wever n’a ensuite quasiment été interrogé que sur le climat.
Passer à l’action en défense de nos intérêts bouleverse le débat politique. Nous serons nombreux à suivre de près le résultat des élections du 26 mai. Le principal atout du gouvernement Michel 1 a été la faiblesse de l’opposition. Le PS, prétend répondre à nos inquiétudes en paroles, Di Rupo va jusqu’à déclarer que ‘‘les plus grands pollueurs, ce sont les capitalistes’’, mais ce parti joue depuis trop longtemps le rôle de gestionnaire de l’austérité aux niveaux fédéral, régional et local. Les Verts progresseront aux élections du 26 mai. Certains sondages indiquent qu’ils deviendraient la plus grande famille politique du pays. Mais au lendemain des communales, on a vu les Verts former des coalitions avec n’importe qui sans faire de sérieuses différences politiques. Ce qu’exigent les milliers de manifestants pour le climat va beaucoup plus loin que ce que les Verts proposent en souscrivant à la logique du capitalisme, alors que l’appel au ‘‘changement de système’’ résonne aussi fortement.
La PTB va au-delà de ce qui est acceptable pour l’establishment en termes de climat et de pouvoir d’achat. Ce parti est également présent dans le mouvement social et il le renforce en faisant entendre sa voix au Parlement. Nous avons écrit au PTB pour soutenir sa campagne électorale, quelles que soient nos divergences d’opinion. Au côté du PTB, nous voulons lutter pour des réformes telles que la gratuité des transports publics, la nationalisation du secteur de l’énergie et de réelles augmentations de salaire. Mais nous y joignons la nécessité d’une société socialiste. Le système capitaliste ne permet en effet que des réformes temporaires. Nous voulons attirer l’attention sur ce point et formuler une série de revendications transitoires telles que la nationalisation des secteurs clés de l’économie afin de riposter contre le sabotage économique des capitalistes qui suivra immanquablement ces réformes. Pour rompre avec le capitalisme, il faut un large mouvement de masse. Les positions élues jouent un rôle à cet égard, mais ne devraient pas devenir un objectif en soi.
Le gouvernement a été affaibli et le patronat également. L’appel en faveur d’un meilleur pouvoir d’achat résonne particulièrement fort. C’est le moment de passer à l’offensive et ne pas s’arrêter à des actions ponctuelles. Un plan d’action tel que celui de 2014 peut nous permettre de poursuivre nos efforts en vue d’actions nouvelles et encore plus importantes. Un plan d’action s’est également révélé nécessaire dans la mobilisation de la jeunesse : les jeunes ont persévéré toutes les semaines, chaque jeudi. Construire une journée d’action commune avec les syndicalistes et les jeunes le 15 mars, la journée internationale de grève pour le climat, permettrait de lier l’énergie enthousiaste des militants pour le climat à la force économique des travailleurs.
A travers l’action se développe une prise de conscience instinctive croissante de la nécessité d’élargir la lutte et de mieux l’organiser. La mobilisation de la jeunesse est contagieuse : elle se propage au monde entier. Cet internationalisme est important : nous n’arrêterons pas le désastre du changement climatique dans un seul pays. Les syndicalistes sont influencés par leurs enfants qui forment une génération très sensible au climat et qui disposent déjà d’une belle expérience d’actions collectives. Ces jeunes représentent la prochaine génération de syndicalistes ! A l’inverse, de nombreux jeunes se sont reconnus dans les actions de grève du 13 février. C’est bien plus conforme à leur méthode d’action que les tentatives patronales de désamorcer la confrontation avec des initiatives telles que ‘Sign for my future’. Lier la lutte pour le climat à celle du pouvoir d’achat est la meilleure réponse aux tentatives de division ; à celle par exemple qui propose de lutter contre le réchauffement climatique à coups de taxes sur les carburants (voiture, avion) qui font payer la pollution du capital aux travailleur.
Au cours d’une lutte, les jeunes et les travailleurs apprennent en quelques semaines parfois plus qu’au cours de plusieurs années. Ne laissons pas tout cela se perdre aux quatre vents et affûtons notre programme en désignant clairement nos alliés et ceux qui s’opposent au changement. ‘‘Changeons le système, pas le climat’’, entend-on. Faisons-en une réalité. Pour le PSL, cela signifie défendre un programme de transformation socialiste de la société qui rend possible une planification rationnelle dans l’intérêt de la majorité de la population et de la planète.

“Changer le système”, mais comment et pourquoi ? Viens en discuter à notre week-end “Socialisme 2019” ces 30 et 31 mars !
Petit avant-goût du programme :
- Nous accueillerons RUTH COPPINGER, députée irlandaise, figure clé de la victoire pour le droit à l’avortement en Irlande. Elle animera un atelier de discussion consacré à l’impact de la victoire sur le droit à l’avortement sur les luttes sociales dans le pays. cet atelier prendra place le samedi 30 mars, de 16 à 18h.
- Le mouvement pour le climat sera bien entendu présent durant ce week-end de discussion. Le samedi 30 mars, le programme et les méthodes d’action nécessaires pour le mouvement seront abordés dans un atelier qui prendra place de 16h à 18h. Le dimanche 31 mars, de 10h30 à 12h30, un grand meeting central aura lieu sur le thème “Socialist change not climate change !” Lors de ce meeting, nous aborderons pourquoi la planification socialiste est la meilleure réponse à la catastrophe climatique. Nous partirons ensuite ensemble vers la Marche pour le climat (Rise4Climat 13h gare du Nord).
Vous voulez en savoir plus et vous inscrire ? C’est par ici que ça se passe !
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Fin du mois et fin du monde : mêmes coupables! Tous en grève le 15 mars!

La jeunesse a submergé les rues de Bruxelles et d’autres villes du pays plusieurs semaines de suite dans un mouvement inédit et historique pour le climat. Il y est naturellement question de changement de comportements individuels, mais la grande majorité des manifestants défend des solutions collectives et même l’idée d’un ‘‘changement de société’’. La jeune écolière suédoise Greta Thunberg à l’origine de la mobilisation internationale était à la manifestation de Bruxelles le jeudi 21 février. Juste avant, elle déclarait à la presse : ‘‘Si vous pensez que nous devrions être en classe, faites grève, vous !’’ Le 15 mars nous offre l’opportunité d’être en grève pour le climat au côté de la jeunesse.
Par Celia, enseignante, Bruxelles
C’est la puissance du mouvement qui a contraint la ministre flamande de l’environnement Joke Schauvliege à démissionner. L’an dernier, Theo Francken était resté en place après la mort de la petite Mawda, abattue par le tir d’un policier. Il faut remonter à la démission de Louis Tobback en 1998 – après que Semira Adamu ait été étouffée par des gendarmes – pour retrouver pareille démission, là aussi sous l’impact d’une colère qui avait balayé les rues. Première victoire !
Un appel à une grève internationale pour le climat a été lancé pour le 15 mars. Ce jour-là, il devrait y avoir des mobilisations en France, au Québec, au Royaume-Uni,… Cela pourrait être la plus grande journée de mobilisation internationale depuis le mouvement anti-guerre en 2003 !
Le capitalisme exploite toutes les sources de richesse
L’impact des grèves scolaires a dépassé le cadre de la démission d’une ministre. Un contexte de lutte a été créé qui, couplé à l’atmosphère de colère face au pouvoir d’achat qu’illustrent les Gilets Jaunes, a sérieusement aidé à ce que la grève nationale en front commun syndical du 13 février soit organisée et rencontre le succès. Pour rappel : aucun avion n’a volé ce jour-là ! Le 13 février, selon la CSC, il y avait plus de cent piquets rien qu’à Bruxelles, avec plus de cent personnes dans certaines entreprises comme Proximus ou Audi.
Les syndicats ont été poussés par leur base à mobiliser le plus massivement possible pour créer un rapport de force contre un gouvernement des patrons qui fixe la norme salariale à 0,8%. Certains secteurs syndicaux ont aussi déposé un préavis de grève pour le 8 mars, dans le cadre de la journée internationale de lutte pour les droits de la femme. C’est également le cas concernant le 15 mars : un préavis de grève a été déposé par la Centrale générale de la FGTB. L’action collective est la meilleure riposte contre les tentatives visant à monter le mouvement pour le climat contre celui pour notre pouvoir d’achat. Marx faisait déjà remarquer que le capitalisme exploite à la fois la nature et le travail, les deux sources de toute richesse. Le climat et le pouvoir d’achat font face au même problème : la soif de profit inhérente au capitalisme.
Luttons ensemble !
Quel coup dur pour la N-VA qui voulait se rendre aux élections régionales, fédérales et européennes en jouant sur la peur des réfugiés et des migrants ! C’est loin d’être ce qui focalise aujourd’hui l’attention. Les mobilisations de la jeunesse et des travailleurs ont imposé leurs agendas : le climat et le pouvoir d’achat.
Le PSL soutient les revendications syndicales pour plus de pouvoir d’achat, un salaire minimum de 14€/h, une pension minimale de 1.500€ et une véritable justice climatique ! Ces revendications sont des réponses concrètes aux dégâts sociaux provoqués par ces années de crise économique. Elles nous permettent aussi de partir du vécu quotidien pour remettre en cause tout le système capitaliste.
C’est le moment de passer à l’offensive ! Après la grève nationale du 13 février, un plan de lutte tel que celui de 2014 peut nous permettre de poursuivre le combat tout en l’amplifiant. Une journée d’action commune avec les jeunes le 15 mars permettrait de faire la jonction entre l’énergie enthousiaste des militants du climat à la force économique des travailleurs. Avec cela, nous pouvons faire trembler le système sur ses fondations !
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Grève générale massive : poursuivons sur cette lancée !

Ce n’est pas la colère qui manque ! Nos pensions ont été attaquées et maintenant les patrons refusent d’augmenter sérieusement nos salaires ! Leurs bénéfices grimpent pourtant toujours en flèche, tout comme les dividendes des actionnaires et les primes des cadres supérieurs. Mais quand il s’agit de nous et de nos salaires, même une augmentation de 0,8 %, est de trop. Ce que la grève de ce 13 février a une fois de plus illustré, c’est que leurs profits, leurs dividendes et leurs primes ne sont possibles que grâce à notre travail acharné. L’organisation patronale flamande VOKA parle d’un demi-milliard d’euros de “pertes” en Flandre uniquement : c’est notre travail qui génère leurs profits.
La volonté d’entrer en action que nous avons vu ce 13 février rappelle celle de fin 2014, quand un plan d’action crescendo avait été élaboré et où une rencontre de militants avait été succédée par une manifestation nationale de masse, une tournée de grèves provinciales et enfin une journée de grève générale nationale. Dans de nombreux endroits, la grève a été aussi imposante qu’à l’époque. Nous avons entendu dire qu’il y avait à peu près autant de piquets de grève en Flandre orientale qu’en 2014. A Anvers, il n’y a pas eu de blocus général de la zone portuaire, mais des piquets de grève étaient bien présents par entreprise. A Bruxelles, la participation au piquet de Proximus était particulièrement importante. L’aéroport de Zaventem était complètement à l’arrêt. ‘‘Rarement une action a pu compter sur une telle compréhension’’, titrait en ligne De Standaard.
Les secteurs à bas salaires ont été particulièrement touchés : le secteur alimentaire, par exemple, mais aussi un certain nombre de supermarchés. Un délégué de Lidl nous a expliqué qu’il ne touche qu’un salaire mensuel de 2300 euros (soit 14 euros l’heure) après 21 ans de service à plein temps, alors que bien peu de ses collègues travaillent à temps plein. Régulièrement, on nous a fait remarquer que des personnes membres d’un syndicat étaient tout de même présentes à certains piquets. La réussite de cette grève nous offre l’opportunité de renforcer davantage nos syndicats.
La question du pouvoir d’achat est très sensible pour de larges couches de la population. Cette sensibilité s’est exprimée en France dans le mouvement des Gilets jaunes. Mais elle est aussi présente chez nous : on nous dit que l’économie se porte bien et même qu’elle progresse. Mais on ne remarque rien et les fins du mois sont toujours dures. Un nombre croissant de travailleurs a des difficultés à joindre les deux bouts.
Les mobilisations de la jeunesse sur le climat ont très certainement joué un rôle important dans le succès de cette journée de grève. Beaucoup de travailleurs sont fiers de leurs enfants qui défendent la très sérieuse cause de la défense du climat et de l’environnement. La mobilisation déterminée et massive des jeunes a déjà conduit à la démission de la ministre flamande de l’environnement. Voilà qui illustre ce qu’une mobilisation de masse peut apporter. C’est de cette façon que nous pouvons assurer que ce sont nos thèmes qui sont à l’agenda politique et pas ceux de la droite. Les jeunes grévistes climatiques suscitent le respect. A Gand, un groupe de jeunes activistes du climat s’était rendu visiter les piquets de grève avec les Etudiants de Gauche Actifs (EGA), ils ont particulièrement été bien accueillis. L’appel des jeunes à partir en grève le 15 mars suscite un certain enthousiasme, pas nécessairement jusqu’à partir en grève, mais l’idée bénéficie d’un grand soutien. Chez les enseignants, la question se pose bien naturellement de façon différente et plusieurs réunions de l’ACOD Onderwijs (la CGSP Enseignement en Flandre) ont pris position en faveur de la grève du 15 mars.
Les médias établis ont fait la part belle aux “nuisances” relatives à la grève. Ils ne parlent pas des raisons de la grève et de l’impact de la politique patronale sur notre pouvoir d’achat, mais des conséquences d’une diminution considérable des transports publics et d’un certain nombre de piquets de grève. Mais tout ce discours sur les “nuisances” ne fait que confirmer à quel point cette société ne peut pas fonctionner sans nous ! Mais en cette période de colère généralisée sur le pouvoir d’achat, les tentatives de détourner l’attention et de décrier les grévistes n’ont pas aussi bien fonctionné.
A Gand, une voiture a heurté des grévistes. La zone industrielle y avait de nouveau été fermée, tout comme en 2014. Certains de nos membres jouent d’ailleurs un rôle actif dans les comités de grève de cette zone industrielle. Nous avons parlé à l’un d’eux de l’incident : “Comme en 2014, nous avions bouclé la zone industrielle avec quelques piquets de grève. Nous le faisons bien sûr de manière responsable : le site est proche de l’hôpital UZ et nous nous assurons que tout le monde peut s’y rendre. Seule la zone industrielle elle-même est bloquée. Le site de Ghelamco avait cette fois ouvert une porte arrière qui n’a jamais été ouverte auparavant. En conséquence, certaines voitures sont entrées dans la zone industrielle, mais ont dû passer aux piquets pour en sortir. Nous n’avons pas arrêté ces voitures, mais nous les avons filtrées : tout le monde a dû attendre. Un chauffeur est devenu impatient et a foncé sur les grévistes. Un militant a été touché et le conducteur a accéléré encore plus. Le militant a été traîné sur 30 mètres et a été blessé à l’épaule. La police a immédiatement arrêté le conducteur. Et soyons clairs : avec la fermeture de la zone industrielle, il suffit d’une minute pour se rendre n’importe où dans la ville !’’
Que faire après cette journée de grève ? Les patrons ne veulent pas donner plus que 0,8%. Modifier la loi sur les salaires n’est pas acceptable pour eux, même s’ils ont montré leur volonté d’augmenter le maximum légal pour les chèques-repas (un changement de loi n’est évidemment pas l’autre !). Il n’y a pas de gouvernement pour dépanner les patrons, même si dans le pire des cas, une majorité peut être trouvée avec le gouvernement minoritaire en affaires courantes actuel et l’ancien partenaire N-VA. Pour s’en prendre à nos conditions de vie, les anciens partenaires gouvernementaux sont prêts à mettre de côté leurs querelles.
Quoi qu’il en soit, le gouvernement est affaibli et le patronat est également en difficulté. Le moment est excellent pour poursuivre l’offensive ! Un plan de lutte tel que celui de 2014 peut nous permettre le combat tout en l’amplifiant. Une journée d’action commune avec les jeunes le 15 mars permettrait de lier l’énergie enthousiaste des militants du climat à la force économique des travailleurs. Avec cela, nous pouvons faire trembler le système sur ses fondations !

Quelques Etudiants de Gauche Actifs au piquet de Proximus à Gand Gand – Sud : la zone industrielle est à l’arrêt


Covestro Anvers Covestro Anvers

Evonik Anvers 
Exxon Mobil Anvers 
Zone industrielle d’Erembodegem Zuid (Alost) 
SNCB Namur Coca Cola Gand

Dossche Mills Merksem 
Kringwinkel Merksem 
Zone industrielle des Hauts Sarts à Liège Zonning de Grâce-Hollogne, Liège

De Lijn, Anvers

Covestro Anvers 
Gare de Bruges 
De Lijn Courtrai 
Bekaert Zwevegem 
TE Oostkamp -
Tous en lutte pour plus de pouvoir d’achat !
- Salaire minimum de 14 euros de l’heure
- De sérieuses augmentations de salaire
- Une pension minimale de 1.500 euros
Le 4 février, la FGTB organise une manifestation pour notre pouvoir d’achat : pour un salaire horaire minimum de 14 euros brut, 1.500 euros de pension minimum, à travail égal salaire égal, etc. En outre, la FGTB préconise à juste titre des salaires plus élevés pour les jeunes. Les nouveaux emplois créés depuis la crise de 2008 étaient souvent à temps partiel, flexibles ou faiblement rémunérés.Par Peter, délégué syndical. Cet article est issu de l’édition de février de Lutte Socialiste, la grève générale nationale appelée par la FGTB, la CSC et la CGSLB pour le 13 février n’était pas encore connue
Comme l’indique un article paru dans De Standaard (15/12/18), cela a eu un profond effet sur la vie des jeunes : ‘‘Au début de ce siècle, près de la moitié des jeunes de 20 à 25 ans pouvaient encore payer leurs factures sans aide parentale. En 2016, ce n’était qu’un quart. Plus d’un tiers des 25-30 ans ont encore besoin de l’aide de leurs parents en 2014.’’ Selon Eurostat, le nombre de femmes et d’hommes âgés de 25 à 29 ans vivant au domicile de leurs parents est passé de 20% à 30% en Belgique entre 2008 – année de la crise – et 2017.
Les patrons se plaignent des ‘‘salaires excessifs’’ des travailleurs âgés de plus de 50 ans et veulent s’en prendre aux systèmes d’augmentations de salaire basés sur l’ancienneté. Mais les salaires des plus de 50 ans ne sont pas ‘‘trop élevés’’ ! La crise et les maigres perspectives économiques ont décimé la vie des jeunes. La stratégie à peine offensive et certainement pas anticapitaliste des dirigeants syndicaux signifie régulièrement que nous faisons deux pas en arrière pour chaque pas en avant.
L’une des principales raisons du terrible licenciement collectif de 1900 employés de Proximus est que la direction entend se débarrasser des travailleurs plus âgés, ‘‘plus chers’’, pour les remplacer en partie par des jeunes moins bien payés et aux contrats précaires. Le capitalisme, c’est la destruction des conditions de travail pour augmenter les profits des actionnaires !
AIP et norme salariale : la modération salariale depuis les années 1980 ne fonctionne pas
Depuis le début des années ‘80, la part des salaires dans la richesse totale a diminué. La part des profits du capital a, elle, augmenté. C’était là l’objectif central de la redistribution néolibérale vers le capital et le 1% le plus riche. Après 2008, la répartition des fruits de la croissance économique – généralement faible – est devenue encore plus asymétrique.
Les patrons et les gouvernements néo-libéraux gèlent la norme salariale. En conséquence, les salaires belges ne peuvent pas augmenter plus vite que la moyenne des pays voisins. Pour l’AIP 2017-2018, les salaires ont été autorisés à augmenter ‘‘au maximum’’ de 1,1 %, alors qu’auparavant il s’agissait d’une norme indicative. Entre 2010 et 2016, nos salaires ont progressé extrêmement lentement, voire ont tout simplement été bloqués.
Le Conseil central de l’économie a fixé la norme salariale à 0,8% pour la période 2019-2020. Le patronat nous offre des miettes alors que leurs salaires et leurs fortunes explosent ! Il en résulte une stagnation économique et un faible niveau d’investissement.
Gilets jaunes et stratégie syndicale
Une manifestation pour mobiliser et accroître la sensibilisation est une chose positive. Mais les Gilets jaunes en France démontrent qu’une approche plus offensive peut pousser un gouvernement de casse sociale dans la défensive. Il ne s’agit pas tant des confrontations provoquées par la police française et sa violence brutale. Le pouvoir potentiel de notre classe réside dans notre nombre et notre capacité à mettre à l’arrêt la société, en particulier grâce à l’arme de la grève.
Nous devons aborder cette question de manière sérieuse. En 2014, la formule d’un plan d’action allant crescendo avec des concentrations militantes, une manifestation nationale, des grèves régionales et enfin une grève générale nationale s’est révélée très efficace. C’est le seul moment où le gouvernement s’est retrouvé à vaciller sous la force des syndicats. Pour faire pression dans ce sens, nous devrons organiser la gauche, s’assurer des discussions à la base et soumettre les décisions au vote démocratique à chaque étape.
Une partie de cette discussion porte sur les revendications concrètes du mouvement comme les 14 euros de l’heure et la pension minimum de 1.500 euros, la réduction collective du temps de travail avec maintien du salaire et embauche compensatoire, … Mais, étant donné la profondeur de la crise capitaliste, les nécessités d’un gouvernement pour et par les travailleurs et de la planification économique et démocratique des immenses ressources de la société dans le respect de l’homme et de l’environnement s’imposent également.
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0,8%, c’est une insulte! Grève pour une réelle augmentation salariale le 13 février!
Même les familles à deux revenus ont parfois des difficultés à joindre les deux bouts. Ces dernières années, les salaires n’ont pas suivi le coût de la vie, malgré l’indexation. Cela est dû en partie au saut d’index, mais aussi au fait que le mécanisme d’indexation s’érode de plus en plus. Les deux précédents accords interprofessionnels (AIP) ont été conclus dans une situation où les patrons étaient confortablement assis dans leur siège avec le soutien du gouvernement Michel I. Cette fois-ci, ils n’ont pas cet avantage.Par Thomas, article tiré de l’édition de février de Lutte Socialiste (ce journal sera disponible ce vendredi, mais a été envoyé à l’imprimeur juste avant l’annonce de la journée de grève, dans cette version en ligne de l’article nous avons ajouté l’appel à la grève)
Sous le capitalisme, la bataille est perpétuelle pour savoir qui obtient quelle partie de la valeur ajoutée : les travailleurs qui produisent la valeur ajoutée ou les capitalistes dont la seule contribution est son investissement ? Cela seul permet au capitaliste de gérer l’entreprise, alors que les travailleurs pourraient eux-mêmes s’en charger, plus efficacement qui plus est.
Après la Seconde Guerre mondiale, le monde du travail a connu de fortes augmentations salariales. Mais chaque conquête est mise à rude épreuve sous ce système capitaliste. Chaque crise est une opportunité à saisir pour les capitalistes, celle de 2007-08 devenant le prétexte d’une nouvelle offensive contre nos salaires et nos conditions de travail.
Avant la crise, le milliardaire Warren Buffet résumait ainsi les choses : ‘‘Il y a une lutte des classes, évidemment, mais c’est ma classe, la classe des riches qui mène la lutte. Et nous sommes en train de gagner.’’ Qu’est-ce que cela signifie en pratique ? En 2009, le pourcent le plus riche au monde représentait 44,9% des fortunes totales. Moins de dix ans plus tard, 82 % des richesses créées en 2017 sont allées dans les poches de ce pourcent d’ultra- riches. Bref, l’écart entre riches et pauvres se creuse davantage.
C’est un phénomène mondial que l’on peut également ressentir chez nous. En moyenne, les PDG des sociétés du Bel20 gagnent en moins de six jours autant que le salaire annuel de leurs employés ! Les milliards ne manquent pas pour les actionnaires, mais les augmentations de salaire pour les travailleurs sont toujours impayables. Selon le Conseil Central de l’Economie (CCE), seule une miette de 0,8% d’augmentation est autorisée pour l’AIP.
Les travailleurs et leurs organisations ne devraient pas se contenter de querelles à la marge. Des augmentations salariales réelles sont nécessaires pour tous les travailleurs. En outre, les salaires les plus bas doivent être portés à au moins 14 euros par heure (2.300 euros brut par mois). Maintenant que le gouvernement Michel est tombé, les patrons sont moins à leur aise à la table de négociation. Les syndicats doivent veiller à ce que la pression reste forte, y compris pendant les négociations.
La marche de la FGTB pour le pouvoir d’achat du 4 février était une excellente initiative. Même si elle intervient tardivement dans les négociations de l’AIP, qui devraient se clôturer le 23 janvier. Entre-temps, cette manifestation a été annulée pour faire place à une grève générale le 13 février, soutenue par tous les syndicats. Les patrons réagissent comme prévu : ils se cachent derrière la loi sur les salaires. Une approche offensive est nécessaire pour obtenir de sérieuses augmentations salariales et se débarrasser de la loi salariale antisociale qui menace notre pouvoir d’achat.
La clé du succès, ce sont des actions bien préparées
Depuis 2014, la protestation sociale contre ce gouvernement et ses mesures antisociales n’a jamais cessé. Trop souvent, cependant, la mobilisation syndicale visait essentiellement à relâcher la pression d’en bas ou à renforcer la position de négociation du sommet syndical. Elle n’a jamais servi à faire la relation de force à l’avantage des travailleurs en faisant valser le gouvernement par la fenêtre. Toutefois, la volonté de participer aux actions était généralement plus forte qu’attendu, en dépit du manque de temps et d’organisation.
Tirons-en les leçons et organisons sérieusement le mouvement pour plus de pouvoir d’achat, avec des revendications claires telles que les 14 euros de l’heure ou les 2.300 euros par mois, les 1.500 euros nets ou 75 % du dernier salaire comme pension minimum. Ces exigences ne sont pas à considérer comme des rêves pour un avenir lointain. C’est ce dont nous avons besoin aujourd’hui pour vivre dignement. Il nous faut un programme d’action précis qui ne nous fasse pas attendre des mois entre chaque date, mais contient au contraire un calendrier d’action qui nous aide à convaincre nos collègues que, cette fois, c’est du sérieux.
Si les syndicats n’organisent pas la résistance, elle trouvera d’autres moyens de s’exprimer. En France, les Gilets jaunes ont fait un thème central du pouvoir d’achat et ont réussi à obtenir des concessions, même si elles restent très limitées. Imaginez ce que les syndicats pourraient accomplir avec une telle détermination !
L’extrême droite tente de répondre au mécontentement sur le pouvoir d’achat. Le Vlaams Belang se prétend partisan d’une augmentation du pouvoir d’achat et d’une pension minimale de 1.500 euros. Avec une tête de liste comme le gosse de riche Driss Van Langenhove (de Schild & Vrienden), ce n’est pas crédible. Mais nous ne pouvons pas laisser le champ libre à l’extrême droite.
Un programme socialiste combatif est nécessaire pour assurer un véritable changement. Les patrons et les gouvernements présenteront toute augmentation du salaire (minimum) comme la recette assurée d’un désert social. C’est ce qu’ils disaient jadis de l’abolition du travail des enfants ou de la réduction du temps de travail à 8 heures par jour ! S’ils menacent de prendre des mesures économiques telles que des fermetures ou des délocalisations, nous devons recourir à l’arme de la nationalisation. Si nous voulons décider démocratiquement des ressources disponibles, la collectivité doit les posséder. Cela fait partie de notre lutte pour une société socialiste.
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Pression au travail croissante, pouvoir d’achat en berne : trop c’est trop !

Organisons sérieusement notre lutte !
Il y a plus d’un siècle, Eugène Debs, figure reconnue du socialisme américain, expliquait ‘‘Je m’oppose à un ordre social qui permet à un homme, ne faisant absolument rien d’utile, d’amasser une fortune de centaines de millions de dollars quand des millions de femmes et d’hommes travaillant tous les jours gagnent à peine assez pour assurer une existence misérable’’. Des mots qui raisonnent aujourd’hui d’une manière frappante quand on analyse la situation sociale partagée par bon nombre d’entre nous.
Par Karim Brikci, délégué CGSP-ALR Bruxelles
Ces derniers mois, il suffit d’ouvrir son journal pour y découvrir des enquêtes, statistiques et autres articles de ‘‘spécialistes’’ démontrant très clairement ce que la classe dirigeante tente, sans succès, de cacher : l’explosion des inégalités sociales et la pauvreté toujours plus croissante pour une énorme partie de la population. Selon une enquête d’Eurostat publiée en octobre, plus de 20% de la population belge, soit près de 2,3 millions de personnes, est aujourd’hui menacée de pauvreté ou d’exclusion sociale. Il suffit en effet de marcher dans la rue, de parler à ses collègues pour se rendre compte que plus personne n’est à l’abri et que cette situation devient tout simplement intolérable !
Cette réalité n’empêche pas pour autant la FEB, la fédération patronale de Belgique, de continuer à pleurnicher sur les difficultés des entreprises belges. Mais quel culot ! Il suffit d’ouvrir L’Echo pour se rendre compte de l’hypocrisie de leurs apitoiements. En juillet 2018, l’indice Bel20 (les 20 plus grandes entreprises belges cotées en bourse) signait un de ses meilleurs mois de l’année, nous explique le journal patronal, avant d’ajouter : ‘‘Les prévisions économiques actuelles, qui tablent sur une croissance de 2,3% en Europe cette année, devraient sans difficulté se traduire par une croissance des profits des entreprises de 10% en 2018 et probablement de 8% en 2019’’. Hors de question, bien évidemment, pour ces patrons de partager leurs profits et d’imaginer une hausse de nos salaires. Cette revendication légitime des travailleurs et de leurs organisations ne serait d’ailleurs reçue par le monde politique et patronal que comme étant de la pure démagogie.
Et comme si cela ne leur suffisait pas de s’engraisser sur notre dos, nous subissons tous les jours, sur nos lieux de travail, une campagne agressive qui vise à augmenter la productivité avec comme effets une dégradation généralisée de nos conditions de travail et une pression permanente, devenue totalement insupportable.
Une camarade de la fonction publique bruxelloise expliquait très pertinemment lors d’une grève le 8 novembre dernier pour l’augmentation des salaires : ‘‘Quand on parle de ‘‘productivité’’, de surcharge de travail beaucoup pensent aux travailleurs du privé dont les patrons exigent toujours plus d’efforts pour plus de rentabilité et de profits avec moins de salaire… Et bien, camarades, il en est de même chez nous dans les services publics dont les responsables exigent toujours plus avec moins de personnel, dans certains cas des horaires incompatibles avec une vie de famille, une pression parfois très forte et du harcèlement, du chantage et des menaces directes ou indirectes pour que la peur empêche les travailleurs de réagir… En bref, des conditions de travail qui se détériorent, des burn-out qui augmentent, des congés de maladie qui provoquent une forte déstabilisation des et dans les services, des membres du personnel qui perdent confiance en eux mais aussi dans leurs collègues…’’
Tout ceci n’est pas une fatalité. Nous partageons, matin et soir, notre constat de cette réalité sur nos lieux de travail. Autrement dit, nous faisons au quotidien de la politique sans que l’on en ait conscience. Nous avons aussi faussement l’impression d’être les seuls à ne plus accepter cette situation intolérable et que ‘‘les autres’’ ne sont pas prêts à bouger. Il faut en finir avec cette résignation !
Il faut que l’on sorte de notre isolement et que l’on reprenne urgemment confiance en nous, en notre force collective tout en suivant la voie que nos camarades bagagistes, de Bpost et de nombreux autres ont courageusement ouvert dernièrement. Parce que nous ne sommes pas seuls ! Parce que nous sommes nombreux à en avoir marre ! Parce que tout comme Eugène Debs, nous refusons cet ordre social, organisons-nous !















